PatinagePlus@l’école brise les barrières à Edmonton

Par un matin froid et venteux à Edmonton, en Alberta, des enfants d’écoles primaires locales montent dans un autobus pour se rendre à l’aréna communautaire du centre-ville, à côté de Rogers Place, le foyer des Oilers d’Edmonton. Pour de nombreux enfants, le trajet en autobus de leur école à la patinoire est une aventure en soi. Porter les patins et les casques qui les attendent — une aventure encore plus grande. Bon nombre de ces enfants se trouveront sur la glace pour la première fois. Grâce à un partenariat entre la section de l’Alberta, des Territoires du Nord-Ouest et de Nunavut, EverActive Schools, la ville d’Edmonton et l’Edmonton Oilers Community Foundation, beaucoup de ces enfants sont sur le point de vivre la joie de patiner pour la première fois, dans le cadre du programme PatinagePlus@l’école.

Amorcé en 2018, PatinagePlus@l’école avait comme but unique d’offrir aux enfants de la première à la quatrième année, provenant du centre-ville et des communautés scolaires mal desservies, une occasion d’éprouver la joie de patiner et d’apprendre à patiner. Les participants n’ont même pas besoin d’apporter leurs propres casques ou patins – comme l’équipement est souvent un obstacle crucial à l’initiation au patinage, tout le nécessaire se trouve à l’aréna pour eux. En fait, la majeure partie de l’équipement a été financée par le legs du programme « Dépôt de patins » de Patinage Canada, à la suite de Canada 150, une source intarissable de bienfaits pour cette communauté.

Depuis ses débuts, plus de 4 700 étudiants ont suivi le programme et 90 % des participants ont patiné pour la première fois. Ce sont des chiffres impressionnants étant donné que le programme a dû être interrompu pendant un an et demi, durant la pandémie de COVID-19. Le programme sert également les patineurs de patinage sur luge et de patinage adapté – assurant que quiconque le souhaite ait la possibilité d’y assister en participant à des séances spécialisées appelées séances d’interaction.

La classe de chaque enfant s’inscrit au programme, par l’intermédiaire d’EverActive Schools, et profite de trois séances conformes au programme Patinage Plus, dirigées par des entraîneurs de Patinage Canada. Ces séances se déroulent comme une excursion de patinage – les enfants embarquent dans l’autobus pour se rendre à la patinoire, patinent, retournent à l’école… et semblent vraiment les aimer.

La mère d’un enfant qui a récemment participé au programme a signalé « qu’il l’a aimé et s’est beaucoup amusé ». Âgé de 11 ans, le fils de Tehmina, Shuwaiz, est aveugle et comme beaucoup d’autres familles que ce programme sert, ils ont fait face à un obstacle financier à leur participation. Cette barrière a été rapidement supprimée, car tout ce dont il a besoin pour y prendre part est fourni. Après qu’il a pu se trouver sur la glace pour la première fois, sa mère a déclaré : « Il a vraiment aimé la séance et dès le troisième jour s’était beaucoup amélioré. » Shuwaiz, comme beaucoup d’autres enfants, a pu vivre une nouvelle expérience qu’il n’aurait peut-être jamais vécu sans le programme PatinagePlus@l’école.

Au cours de la première année à Edmonton, le programme a servi 732 enfants, soit 32 classes de sept écoles, et tous étaient principalement des élèves de deuxième année (bien qu’il soit axé sur ceux de la 1re à la 4e année, le programme accepte les étudiants jusqu’à la 9e année). À ce jour, 4 700 enfants qui n’auraient peut-être jamais mis les pieds sur la glace autrement ont eu l’occasion de patiner – et, ceci, seulement dans une ville. Alors, que nous réserve l’avenir? Leona Boyle, coordonnatrice administrative, et Lisa Hardy, directrice générale de la section de l’Alberta, des Territoires du Nord-Ouest et de Nunavut, dévoilent que la section cherchera bientôt à offrir le programme dans la ville de Calgary.

La confluence d’événements qui ont ensemble créé ce programme est tout simplement incroyable. Après la construction de l’aréna Rogers Place et de la patinoire communautaire du centre-ville en 2016, il est rapidement devenu évident que la patinoire était sous-utilisée. L’équipement de Canada 150 était encore à peu près neuf et pouvait fournir les patins et les casques dont les patineurs ont besoin pour participer. Des fonds de la ville d’Edmonton et de la fondation des Oilers d’Edmonton, en conjonction avec la coordination de la logistique d’EverActive Schools et d’entraîneurs experts de la section de l’Alberta, des Territoires du Nord-Ouest et de Nunavut, ont permis de créer ce programme unique. Ce parfait concours de circonstances a réussi à supprimer certains des obstacles les plus élémentaires à la participation et à servir certains des membres les moins bien desservis de la communauté d’Edmonton.

Des programmes et des occasions comme PatinagePlus@l’école continuent à assurer que ce passe‑temps canadien bien-aimé a vraiment le potentiel d’être accessible à tous.
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*S’il vous intéresse de mettre en œuvre un programme PatinagePlus@l’école dans votre région, veuillez contacter mailto:[email protected].

Les équipes canadiennes de patinage en couple et de danse sur glace remportent l’or aux Internationaux Patinage Canada

Vancouver, Canada (28 octobre 2023) – Deanna Stellato-Dudek, de Chicago (États-Unis), et Maxime Deschamps, de Vaudreuil-Dorion (Québec), ont montré qu’ils sont sur la bonne voie pour atteindre leur objectif de monter sur le podium aux Championnats du monde qui auront lieu au printemps prochain à Montréal, grâce au programme libre impressionnant qui leur a valu la médaille d’or à l’épreuve de patinage en couple aux Internationaux Patinage Canada 2023.

Piper Gilles, de Toronto (Ontario), et Paul Poirier, d’Unionville (Ontario), ont aussi conservé leur titre des Internationaux Patinage Canada pour la quatrième année consécutive avec une magnifique performance à leur danse libre pour gagner la médaille d’or en danse sur glace.

Stellato-Dudek et Deschamps ont obtenu un record personnel avec 142,34 points à leur programme libre sur le thème d’« Entretien avec un vampire » et ont remporté l’or avec 27 points (214,64 points au total) de plus que l’équipe hongroise composée de Maria Pavlova et d’Alexei Sviatchenko qui a remporté l’argent (187,78 points). L’équipe italienne composée de Lucrezia Beccari et de Matteo Guarise a obtenu le bronze (181,42 points).

« Je suis très heureuse de la performance d’aujourd’hui, ce qui est rare pour moi », a déclaré Stellato-Dudek en riant. « Il est encore tôt dans la saison, mais cela fait des années que nous attendons une performance comme ça. Nous en avions assez l’année dernière de ne jamais réaliser un programme long qui se rapproche de la perfection, alors nous avons travaillé très fort pour être en mesure d’offrir cette performance aujourd’hui. »

Kelly Ann Laurin, de St-Jérôme (Québec), et Loucas Éthier, de Deux-Montagnes (Québec), ont amélioré leur performance du programme court, après lequel ils se trouvaient en septième place, pour terminer la compétition en cinquième place au classement général avec un pointage total de 168,12. Brooke McIntosh, de Toronto (Ontario), et Benjamin Mimar, de Terrebonne (Québec), ont terminé en sixième place avec au total 166,00 points.

Gilles et Poirier ont exécuté une danse libre émouvante sur la musique de « Les Hauts de Hurlevent » pour remporter leur première médaille d’or de la saison avec un total de 219,01 points. Lilah Fear et Lewis Gibson, de Grande-Bretagne, et Allison Reed et Saulius Ambrulevicius, de Lituanie, ont conservé la même position qu’à la danse rythmique pour remporter respectivement l’argent (209,55) et le bronze (192,01).

« Cette compétition a été un véritable succès pour nous », a dit Poirier. « Nous avons été en mesure de présenter nos deux nouveaux programmes et ce fut d’autant plus emballant que nous les avons présentés au monde entier. Nous sommes fiers de la façon dont nous avons patiné et maîtrisé nos nerfs, et nous avons tous les deux hâte d’améliorer nos deux programmes au fil de la saison. »

Alicia Fabbri, de Terrebonne (Québec), et Paul Ayer, de Brossard (Québec), ont terminé en septième place avec un pointage de 173,34, tandis que Molly Lanaghan, de Doncaster (Grande-Bretagne), et Dmitre Razgulajevs, d’Ajax (Ontario), ont terminé en neuvième place.

Madeline Schizas, d’Oakville (Ontario), s’est remise de son programme court décevant de vendredi en présentant un programme libre impeccable chez les femmes, ce qui lui a donné le deuxième meilleur pointage de la journée et l’a fait passer de la huitième à la quatrième place au classement général, pour un pointage total de 189,91.

« Je me sens vraiment bien. J’étais très déçue après mon programme court d’hier, mais j’ai réussi à me ressaisir pour le programme libre et à obtenir un très bon pointage, ce que je recherchais en fait. Je sais que je peux faire un bon programme court, mais parfois le programme libre m’échappe, alors je suis vraiment contente », a indiqué Schizas, dont le pointage de 132,47 au programme libre est un nouveau record personnel et un record de saison.

Kaori Sakamoto, du Japon, championne du monde en titre, a poursuivi sa domination au cours du programme libre pour remporter la médaille d’or avec un total de 226,13 points. Chaeyeon Kim, de Corée, a remporté l’argent avec un pointage total de 201,15 et Rino Matsuike, du Japon, le bronze avec 198,62 points au total. Recrues sur le circuit du Grand Prix senior, Kaiya Ruiter, de Calgary (Alberta), et Sara-Maude Dupuis, de Montréal (Québec), ont terminé la compétition en 10e place (155,44) et 11e place (151,95) respectivement.

Chez les hommes, Wesley Chiu, de Vancouver (C.-B.), a remporté le titre de meilleur Canadien en terminant en septième position avec un pointage total de 221,54. Conrad Orzel, de Toronto (Ontario), a terminé en 10e place avec un total de 213,12 points tandis qu’Aleksa Rakic, de Burnaby (C.-B.), a terminé 12e avec 189,38 points au total.

La lutte pour la médaille d’or a été serrée : Sota Yamamoto, du Japon, s’est imposé avec 258,42 points au total, juste devant son coéquipier Kao Miura qui a remporté la médaille d’argent avec un pointage total de 257,89. Matteo Rizzo, de l’Italie, a remporté le bronze avec un total de 246,01 points grâce à une performance inspirante qui lui a permis de monter sur le podium, après s’être classé huitième à l’issue du programme court.

La prochaine étape pour les patineuses et les patineurs du Canada est le Grand Prix de France qui aura lieu du 3 au 5 novembre 2023 à Angers, en France.

Pour obtenir les résultats complets (en anglais), cliquer ici.

Patinage Plus adapté : tout le monde y gagne

À l’automne 2022, le téléphone a commencé à sonner et les courriels à arriver au Club de patinage de Kitchener-Waterloo (KWSC). Les parents avaient des questions à propos des possibilités, pour leurs enfants handicapés, d’accéder au programme Patinage Plus du club. Ils voulaient savoir quel type d’équipement était disponible et s’il y avait un bénévole qui pourrait être sur la glace avec leur enfant.

Debra Brown, directrice générale du KWSC, a commencé à s’informer de ce qu’offrait sa communauté locale. Il y avait des programmes, comme le hockey sur luge, la gymnastique, le baseball et même l’équitation, mais rien pour apprendre à patiner. La demande était là, mais comment faire en sorte que leur club puisse y répondre? Inspirée par le récent Sommet annuel des glaces de Patinage Canada, Debra s’est souvenue d’un atelier axé sur le patinage adapté qu’une de ses collègues avait mentionné, rapportant aussi avec elle de nombreuses ressources. Lentement, les morceaux ont commencé à s’assembler.

« Nous aurons besoin d’un processus pour que les enfants soient accompagnés sur la glace, de fonds et d’un certain soutien pour travailler avec des enfants handicapés », s’est-elle dit. Souvent, vouloir c’est pouvoir et à peu près au même moment, elle a découvert que la ville de Waterloo accordait des fonds de démarrage sous forme de subventions communautaires. Pour obtenir de l’aide, elle a contacté KidsAbility, un organisme sans but lucratif qui offre du soutien aux enfants et aux jeunes pour qu’ils atteignent leurs objectifs de communication, sociaux, physiques et comportementaux. KWSC a obtenu la subvention et le parcours de conception du programme a commencé.

Grâce au soutien et à l’expertise de KidsAbility, le KWSC a pu former tous ses bénévoles à propos des meilleures pratiques de travail avec des enfants handicapés. À l’automne 2022, KWSC a lancé son programme pilote de Patinage Plus adapté, comptant huit patineurs et neuf bénévoles inscrits.

Alison McLaren, qui est maintenant la coordonnatrice du programme, était l’une des premières bénévoles. « L’une de mes meilleures amies a une fille handicapée et j’ai moi-même pu constater le manque d’occasions de loisirs inclusifs dont elle pourrait profiter. Quand j’ai vu que le club de patinage KW amorçait un programme de Patinage Plus adapté, j’ai su que je voulais y participer. »

C’était le début de quelque chose qui allait bientôt faire de la séance hebdomadaire son jour préféré de la semaine. Bien qu’Alison reçoive un certain salaire pour son rôle dans le programme, elle dit que c’est vraiment un projet qui la passionne.

Un habitué du programme est Kunsh, âgé de 14 ans, qui a le syndrome de Down et ne parle pas. Ce programme fait une différence, non seulement pour lui, mais aussi pour sa mère. « Je suis très heureuse de voir les changements pour Kunsh », partage-t-elle. « Il est très heureux de patiner, toujours avec un grand sourire aux lèvres. » Sa mère Nidhi aimerait que le club organise des sessions d’été parce « qu’il l’aime tellement y participer ».

Alison et Nidhi racontent ses progrès et comment le programme l’a aidé. Ce fut lent et a exigé de nombreuses séances. Kunsh a commencé par seulement entrer dans l’aréna. L’étape suivante a été de l’amener à porter des patins, à se déplacer et à garder son équilibre sur ses patins, puis finalement, Kunsh était sur la glace chaussé de patins à la dernière séance.

Le succès du programme découle de la capacité des bénévoles de le personnaliser et de donner aux enfants une attention individualisée. La mère de Kunsh le confirme. Elle explique que son assistante sur la glace, Leah, a fait une énorme différence et qu’elle suscite la participation de Kunsh avec des bulles, de petits ballons de basketball et l’encourage toujours à s’impliquer.

« Tout le monde y gagne », affirme Alison. « Une victoire pour le club, une victoire pour les bénévoles et une victoire pour les enfants. » Depuis cet automne, le club offre deux séances de Patinage Plus adapté, qui ont toutes deux une liste d’attente.

Le paysage continue de changer, en termes d’occasions sportives adaptées et inclusives, et bien qu’il reste encore beaucoup de travail à faire, ce programme nous rappelle ce qui est possible et l’impact qu’il peut avoir.

Cliquez ici pour plus de renseignements sur les clubs et les programmes de Patinage Canada.

L’évolution de Bruno Delmaestro : de champion de patinage à entraîneur emblématique

Former les champions de demain est le rêve de chaque entraîneur. Il faut des années d’engagement, de dévouement, de patience et de sacrifice. En patinage artistique et au hockey, il s’agit de temps passé loin de votre famille, à la patinoire tard le soir et tôt le matin et d’innombrables jours sur la route. L’entraîneur estimé de patinage et trois fois lauréat du Prix de l’entraîneur de compétition de l’année de la section de la Colombie-Britannique de Patinage Canada (1999, 2001, 2006), Bruno Delmaestro, vous le dira; rien ne se fait du jour au lendemain.

Durant ses premières années, Bruno était à la fois un patineur artistique et un joueur de hockey, jouant au hockey jusqu’à l’âge de 15 ans. Sa carrière de patineur artistique s’est poursuivie pendant plusieurs autres années. En 1980, en tant que citoyen ayant la double nationalité du Canada et de l’Italie, il a quitté le Canada afin d’aller concourir pour l’Italie. Au cours de sa carrière de patineur artistique, Bruno est devenu trois fois champion national et, en 1982, il a remporté une médaille d’argent au Trophée Nebelhorn et une médaille de bronze à la compétition internationale de Saint-Gervais, en France. Il a concouru aux Championnats d’Europe et aux Championnats du monde et était en voie d’être nommé à l’équipe olympique italienne de 1984, lorsqu’il a été écarté par une blessure au fléchisseur de la hanche, qui a mis fin à sa carrière compétitive.

Ses réalisations sur la glace se révéleraient n’être qu’un chapitre d’une longue et fructueuse carrière dans le domaine du patinage. Après s’être remis de sa blessure, Bruno a reçu des offres pour devenir un patineur professionnel, mais il était également curieux d’essayer le rôle d’entraîneur. Au lieu de patiner professionnellement, il a commencé à suivre des cours d’entraîneur, dans le cadre du Programme national de certification des entraîneurs (PNCE), tout en poursuivant ses études et est progressivement devenu entraîneur de patinage.

Après la première année, Bruno a commencé à remarquer une tendance chez ses patineurs. « Les gars faisaient du patinage artistique pour jouer au hockey, puis ils abandonnaient le patinage. » Cette occasion viendrait tout changer dans sa carrière et celle de nombreux jeunes joueurs de hockey.

Son processus de réflexion est devenu : « Si vous voulez être un joueur de hockey, venez vous entraîner à mon école de hockey et si vous voulez être un patineur artistique, venez vous entraîner dans les clubs. » C’est rapidement devenu la devise qu’il partagerait avec tous les jeunes patineurs qui cherchaient à s’entraîner avec lui et le fondement de ce qui allait devenir les écoles de patinage de Bruno Delmaestro. Il a fait appel à sa connaissance des deux sports pour créer des programmes de patinage uniques et efficaces.

Au cours des années qui ont suivi, il a entraîné plusieurs athlètes éminents, tels que Ryan Nugent‑Hopkins, Matthew Barzal et le premier choix au repêchage de la LNH, en 2023, Connor Bedard. Outre ce dernier, Bruno a également été l’entraîneur de deux autres choix au repêchage, de la LNH, cette année. En patinage artistique, il a entraîné de nombreux champions nationaux et médaillés internationaux.

Bien que ces réalisations le rendent fier, il affirme que la vraie joie est « d’arriver à toucher la vie de ces patineurs, leur donner des conseils pour surmonter les obstacles dans le patinage et les renforcer dans leur vie. »

Comme toute autre chose dans la vie, il y a toujours beaucoup de travail à l’arrière-plan, qui accompagne chaque histoire de réussite, et Bruno n’y fait pas exception. À 60 ans, il est entraîneur depuis 38 ans, dans les deux sports qui le passionnent. Il a atteint le niveau 4 (et, en partie, le niveau 5) du PNCE, ce qui représente d’innombrables heures passées à apprendre à la fois sur la glace et hors glace. Enregistrant des heures d’entraînement, il a subi des tests, suivi des formations, en plus du temps passé directement avec ses athlètes. Il a également fait fonction de formateur de titulaires de cours de Patinage Canada en patinage intensif. Aujourd’hui, il est gestionnaire de haute performance, de patinage pré-intensif et de patinage intensif, ainsi qu’entraîneur de patinage au Club de patinage de Coquitlam, en Colombie-Britannique.

Il attribue une grande partie de son succès à l’incroyable mentorat de Cynthia et Jan Ullmark. Bien que le mentorat lui ait permis de beaucoup avancer dans son parcours, il a continué à se former et à évoluer en tant qu’entraîneur. La poursuite de la formation du PNCE et l’écoute de ses athlètes lui ont permis de persévérer dans deux sports, qui ont changé du tout au tout depuis qu’il a commencé à entraîner.

« Nous sommes tellement au-delà de la façon dont nous enseignions il y a 38 ans. Vous devez vous adapter à mesure que le sport évolue et, aujourd’hui, les enfants sont plus forts, mieux entraînés et plus habiles.

Le hockey et le patinage artistique sont radicalement différents de ce qu’ils étaient, il y a des années. Les athlètes repoussent constamment de nouvelles limites physiques. En patinage artistique, nous voyons plus de quadruples sauts dans les programmes, de meilleures habiletés de patinage et le hockey est plus rapide maintenant qu’il ne l’a jamais été, avec un meilleur équipement et de meilleures habiletés de contrôle de la rondelle. Ainsi, Bruno a continué d’évoluer, d’apprendre et de se perfectionner dans le sport et avec ses athlètes.

Pour les nouveaux entraîneurs qui gravissent les rangs, Bruno prodigue quelques conseils importants. « Un entraîneur qui travaille avec tout athlète de haute performance doit trouver le juste milieu, afin d’amener cette personne à sa meilleure performance. La route n’est jamais facile, il y a beaucoup de hauts et de bas, il est important d’être patient. Nous avons tous besoin d’une compréhension de base que c’est leur sport et qu’une partie de votre travail consiste à les garder ancrés. »

Atteindre le sommet est difficile et nécessite un réseau de personnes et de ressources pour y parvenir. Après 38 ans d’entraînement, Bruno se fixe maintenant de nouveaux objectifs et de nouvelles aspirations. « Je n’ai jamais pensé que mon corps me permettrait de me rendre à la soixantaine et maintenant le rêve est de parvenir à 65 et peut-être 70 ans », déclare-t-il. Comme dernière réflexion, Bruno nous rappelle que, « le sport rend actif pour la vie et si vous restez actif pendant votre vie, vous prévaudrez. »

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Cette semaine est la Semaine nationale des entraîneurs. Joignez-vous à Patinage Canada pour célébrer les entraîneurs de partout au pays, qui travaillent à aider les patineurs de tout âge à atteindre leurs objectifs. Nous vous invitons à remercier votre entraîneur à votre façon et à identifier Patinage Canada, afin que nous puissions nous joindre à la célébration.

Bruno Delmaestro est un patineur et entraîneur de niveau mondial et international, certifié au niveau 4 du PNCE (partiellement au niveau 5) et entraîneur de joueurs de hockey du niveau débutant à la LNH. Pour plus de renseignements sur ses écoles de patinage, veuillez cliquer ici.

Dynamiser la joie : comment le patinage artistique a transformé le monde de Jayda

À différents moments et de différentes façons, la vie s’ouvre à nous tous. Le sport est quelque chose d’unique qui nous pousse, nous invitant à l’essayer, à nous améliorer et, surtout, à nous amuser. Le sport fournit également des structures sociales et des occasions de créer des liens. Dans un environnement sportif positif et inclusif, les gens s’épanouissent. C’est exactement ce qui s’est passé pour Jayda Yang, lorsqu’elle s’est mise à patiner.

À l’âge de cinq ans, Jayda a commencé à patiner et sept ans plus tard, elle aime toujours aller à la patinoire. Elle s’épanouit grâce aux relations qu’elle a établies avec ses entraîneurs, en particulier l’entraîneure Lisa, et bien que les activités en groupe aient été difficiles pour elle dans le passé, elle adore participer à des programmes, à longueur d’année, elle adore participer aux programmes non seulement d’une, mais de deux écoles de patinage dans sa région. En fait, Jayda aime tellement patiner que sa mère l’inscrit pour une double session d’hiver.

Jayda est également autiste et sa communication verbale est limitée. Pour les personnes ayant des besoins spéciaux, les activités en groupe et sociales peuvent souvent être difficiles, causant de l’anxiété et du stress, mais sont toutes aussi essentielles que pour les personnes neurotypiques. Les gens ont tous besoin d’appartenir quelque part, où ils peuvent développer des relations, et c’est exactement ce que le patinage a fait pour Jayda.

La patinoire est devenue un endroit où elle s’engage, se sent en sécurité et a hâte de s’y trouver. Ses clubs se sont adaptés pour maintenir son intérêt et s’assurer qu’elle profite de l’expérience. Jayda est une apprenante très visuelle et a parfois besoin de choses comme des minuteries et des choix pour l’aider à continuer à réussir. Son lien avec ses entraîneurs, particulièrement l’entraîneure Lisa, lui donne la motivation de continuer séance après séance.

Au diagnostic d’autisme de Jayda s’ajoutent quelques défis. Certains jours, il peut lui falloir près d’une demi‑heure pour trouver la motivation de sortir du lit, mais les jours où elle sait qu’elle patinera, elle est excitée de se lever et de commencer sa journée. Ce sont quelques-unes des différences petites, mais extrêmement percutantes que la mère de Jayda a remarquées grâce au patinage.

Après ses séances de patinage, Jayda est « souvent plus heureuse, plus calme et plus ouverte ». Celles-ci deviennent des moments propices à l’apprentissage, où elle peut communiquer davantage. Jayda a une capacité verbale limitée et communique, en grande partie, par la langue des signes et au moyen d’un iPad. Après avoir patiné, elle s’assoit souvent à l’extérieur avec sa mère pour prendre une collation et regarder d’autres patineurs à travers la fenêtre de la patinoire, le sourire aux lèvres.

Les clubs où Jayda patine contribuent, dans une large mesure, à ce monde de différence pour elle. La taille des classes est petite dans les deux clubs, ce qui permet plus d’attention individualisée. Ces leçons sont également organisées d’une manière qui fonctionne bien pour Jayda, car les enfants se déplacent d’une station à l’autre avec leur instructeur et le reste de leur groupe. Ses entraîneurs prennent également le temps de la ramener dans le groupe et ont mis en place des mesures d’adaptation, qui assurent une expérience positive et lui donnent l’occasion d’apprendre et de progresser.

« Ce qui semble être une petite chose ne l’est pas du tout. Il faut beaucoup de bonne volonté et de considération des gens pour que l’expérience reste positive » pour Jayda et d’autres qui pourraient avoir des besoins supplémentaires pour réussir et s’épanouir dans un environnement de patinage.

Il ne fait aucun doute que les clubs, les entraîneurs et les amis de Jayda ont contribué au développement de ses habiletés et continuent à lui offrir une merveilleuse occasion de grandir. Pour un parent, il n’y a rien de mieux que de voir votre enfant trouver de la joie, surtout après des périodes difficiles. Pour Jayda, le patinage artistique est cette joie, ce cercle social que nous recherchons tous tellement et un endroit où elle peut s’épanouir. C’est un cadeau qui, espérons-le, continuera de lui être offert pour les années à venir.

53 athlètes sélectionnés pour l’équipe NextGen 2023-2024 de Patinage Canada

Ottawa, ONT. (le 26 juillet 2023) – Patinage Canada a le plaisir d’annoncer les 53 athlètes sélectionnés pour l’équipe NextGen de 2023-2024. L’équipe se composera de 12 hommes, 13 femmes, 5 équipes de patinage en couple et 9 équipes de danse sur glace.

Le programme NextGen de Patinage Canada a été créé pour appuyer les opérations du système de développement de haute performance de Patinage Canada, dans le but de s’assurer que les athlètes et les entraîneurs parviennent à leur plein potentiel, grâce à diverses occasions de développement et d’entraînement.

Le programme est offert en partenariat avec les sections de Patinage Canada (OPS), À nous le podium et les Instituts canadiens du sport partout au pays. Les patineurs sélectionnés et leurs entraîneurs respectifs reçoivent un soutien essentiel pour atteindre leurs objectifs sportifs, tout en identifiant et en soutenant le développement des habiletés nécessaires, pour être compétitifs aux échelles nationale et internationale.

Équipe NextGen de 2023-2024

Nom | Âge | Ville | Entraîneur | Lieu d’entraînement

HOMMES
David Bondar | 16 ans | Richmond Hill, Ont. | Lee Barkell | Toronto, Ont.
William Chan | 14 ans | Vancouver, C.-B. | Eileen Murphy et Keegan Murphy | Richmond, C.-B.
Vladimir Furman | 16 ans | St-Hubert, Qc | Marc-André Craig | Chambly, Qc
Alec Guinzbourg | 18 ans | Aurora, Ont. | Lee Barkell | Toronto, Ont.
David Howes | 16 ans | Winnipeg, Man. | Keegan Murphy | Richmond, C.-B.
Terry Jin | 17 ans | Surrey, C.-B. | Joey Russell | Toronto, Ont.
David Li | 16 ans | Richmond, C.-B. | Keegan Murphy et Eileen Murphy | Richmond, C.-B.
Grayson Long | 15 ans | Oakville, Ont. | Brian Orser | Toronto, Ont.
Rio Morita | 18 ans | Thornhill, Ont. | Tracy Wilson | Toronto, Ont.
Edward Nicholas Vasii | 16 ans | Rosemère, Qc | Yvan Desjardins | Rosemère, Qc
Anthony Paradis | 16 ans | Boisbriand, Qc | Yvan Desjardins | Rosemère, Qc
David Shteyngart | 17 ans | Ottawa, Ont. | Darlene Joseph | Ottawa, Ont.

FEMMES
Abbie Baltzer | 15 ans | Hamilton, Ont. | Jennifer Jackson et Bryce Davison| Hamilton, Ont.
Breken Brezden | 17 ans | Dauphin, Man. | Jennifer Jackson et Bryce Davison | Hamilton, Ont.
Mély-Ann Gagner | 15 ans | Sherbrooke, Qc | Marc-André Craig | Chambly, Qc
Fée Ann Landry | 18 ans | Gatineau, Qc | Guylaine Blouin | Gatineau, Qc
Lulu Lin | 13 ans | Mississauga, Ont. | Paul Parkinson et Andrew Evans | Mississauga, Ont.
Reese Rose | 14 ans | Gananoque, Ont. | Darlene Joseph | Ottawa, Ont.
Hetty Shi | 14 ans | Northville, Michigan | Andrew Evans et Paul Parkinson | Mississauga, Ont.
Uliana Shiryaeva | 16 ans | Coquitlam, C.-B. | Joanne McLeod | Burnaby, C.-B.
Rose Théroux | 16 ans | Ste-Victoire-de-Sorel, Qc | Marc-André Craig | Chambly, Qc
Aleksa Volkova | 14 ans | Lac-Brôme, Qc | Martine Dagenais | Boucherville, Qc
Megan Woodley | 14 ans | Oro Station, Ont. | Andrew Evans et Paul Parkinson | Mississauga, Ont.
Lucille Yang | 13 ans | Dunrobin, Ont. | Darlene Joseph | Ottawa, Ont.
Kara Yun | 14 ans | Burnaby, C.-B. | Joanne McLeod | Burnaby, C.-B.

PATINAGE EN COUPLE
Annika Behnke | 14 ans | Peace River, Alb. et Kole Sauve | 15 ans | Grand Prairie, Alb. | Terri Gallant | Edmonton, Alb.
Jazmine Desrochers | 16 ans | Mississauga, Ont. et Kieran Thrasher | 19 ans | Amherstburg, Ont. | Bruno Marcotte | Oakville, Ont.
Ava Kemp | 14 ans | Winnipeg, Man. et Yohnatan Elizarov | 19 ans | Winnipeg, Man. | Andrew Evans et Kevin Dawe | Mississauga, Ont.
Martina Ariano Kent | 16 ans | Mont-Royal, Qc et Charly Laliberté-Laurent | 17 ans | Boucherville, Qc | Marc-André Craig et David Alexandre Paradis| Chambly, Qc
Ashlyn Schmitz | 17 ans | Shellbrook, Sask. et Tristan Taylor | 21 ans | Regina, Sask. | David et Vicki Schultz | Regina, Sask.

DANSE SUR GLACE
Victoria Carandiuc | 15 ans | Saint-Constant, Qc et Andrei Carandiuc | 16 ans | Saint-Constant, Qc | Mylène Girard | Chambly, Qc
Auréa Cinçon-Debout | 16 ans | Montréal, Qc et Earl Jesse Celestino | 17 ans | Dollard-des-Ormeaux, Qc | Benjamin Brisbois| Montréal, Qc
Charlotte Chung | 18 ans | Toronto, Ont. et Axel Mackenzie | 18 ans | Toronto, Ont. | Carol Lane | Scarborough, Ont.
Emma Goodstadt | 18 ans | Oakville, Ont. et Christian Bennett | 18 ans | Charlotte, Caroline du Nord | Carol Lane | Scarborough, Ont.
Jordyn Lewis | 18 ans | Komoka, Ont. et Noah McMillan | 19 ans | Ilderton, Ont. | Scott Moir | London, Ont.
Savanna Martel | 18 ans | Calgary, Alta. et William Oddson | 20 ans | Calgary, Alta. | Kim Weeks et Tyler Myles | Calgary, Alta.
Chloe Nguyen | 18 ans | Vancouver, C.-B. et Brendan Giang | 19 ans | Burnaby, C.-B. | Aaron Lowe et Megan Wing | Burnaby, C.-B.
Dana Sabatini-Speciale | 17 ans | Springwater, Ont. et Nicholas Buelow | 16 ans | Barrie, Ont. | Mitch Islam | Barrie, Ont.
Layla Veillon | 17 ans | London, Ont. et Alexander Brandys | 18 ans | London, Ont. | Scott Moir | London, Ont.

Nul besoin d’être parfait, il vous suffit d’être fantastique

Photo by Elsa Garrison – International Skating Union/International Skating Union via Getty Images

Au printemps 2022, aux Championnats du monde ISU de patinage synchronisé, l’équipe senior de patinage synchronisé Les Suprêmes a remporté l’or, devant une foule locale à Hamilton, en Ontario. C’était la troisième fois dans l’histoire qu’une équipe canadienne monterait sur la plus haute marche du podium, depuis le début de l’événement, il y a 22 ans. La médaillée d’or précédente avait été gagnée par NEXXICE, en 2015, sept ans plus tôt. Alors, comment l’équipe Les Suprêmes y est-elle parvenue?

Que vous le croyiez ou non, la COVID-19 a contribué à catapulter l’équipe à ce niveau d’excellence. Marilyn Langlois, l’un des trois membres de l’équipe d’entraîneurs avec Pascal Denis et Amélie Brochu, attribue ce succès aux contraintes d’entraînement auxquelles l’équipe a dû à faire face, pendant la pandémie.

Marilyn brosse un tableau de ce qu’était leur entraînement : « La pandémie nous a forcés à nous concentrer davantage sur les habiletés de patinage individuelles et nous avons dû faire preuve de créativité dans nos entraînements, en utilisant des bâtons pour maintenir la distance, ce qui nous a permis de patiner dans un espace plus grand et de plus grande envergure ».

Cet environnement d’entraînement unique a créé une base solide pour les patineuses et leur a permis de mettre sur pied un programme beaucoup plus solide. À l’approche des Championnats du monde 2022, Les Suprêmes n’étaient pas bien classés à l’échelle internationale, un résultat direct des occasions limitées de compétition internationale, en raison de l’épidémie d’Omicron en janvier 2022. Quelques mois plus tard, à Hamilton, la foule locale faisait trembler la patinoire chaque fois que les équipes canadiennes de patinage synchronisé mettaient pied sur la glace, ce qui faisait plutôt penser à un match de hockey qu’à du patinage artistique traditionnel. Ce fut un moment spécial pour cette équipe canadienne, alors qu’elle a clos la soirée en remportant la médaille d’or à domicile.

La saison 2022-2023 s’est avérée légèrement différente pour l’équipe championne du monde en titre, car le patinage synchronisé a été ajouté au programme des Championnats nationaux de patinage Canadian Tire 2023, pour la première fois aux côtés de toutes les autres disciplines de patinage.

Photo by Elsa Garrison – International Skating Union/International Skating Union via Getty Images

Ce fut un grand moment pour la communauté et les amateurs de patinage synchronisé, qui ont accueilli la discipline à bras ouverts. Tout au long de l’événement, on a entendu des spectateurs dire des choses comme « Je ne savais pas que le patinage synchronisé était comme ça » ou « C’est tellement mieux au point de vue technique que la dernière fois que je l’ai vu ».

Cependant, ce changement signifiait également que les équipes de patinage synchronisé devraient défendre, en compétition, leur titre national un mois plus tôt que par le passé. Historiquement, les équipes de patinage synchronisé participaient à leurs propres championnats nationaux, qui avaient lieu en février, avec l’objectif ultime de culminer aux Championnats du monde, à la fin mars. En concourant aux championnats nationaux, en tant qu’équipe championne du monde de l’année précédente, Les Suprêmes étaient les grandes favorites pour gagner, mais ont terminé en troisième place.

Selon Marilyn Langlois, ce n’était pas à cause d’un mauvais programme et l’équipe n’avait pas l’intention de dominer aux championnats nationaux. Ne pas donner le meilleur de soi aux championnats nationaux semble contraire à la logique, mais le sport est un « ensemble de blocs à empiler » et chaque compétition vous prépare pour la suivante. L’équipe s’est concentrée sur la réussite des éléments techniques, de bons pointages de l’exécution (PE) et le renforcement de la force mentale, afin de pouvoir atteindre un sommet quand ça compterait.

Photo by Elsa Garrison – International Skating Union/International Skating Union via Getty Images

Après les championnats nationaux, les équipes canadiennes de patinage synchronisé ont amorcé leur saison internationale et le travail pour se qualifier en vue des Championnats du monde. C’est une période pendant laquelle il faut « croire au processus, y faire confiance et se fier au programme que vous concevez », a déclaré Marilyn.

Lors de sa première compétition internationale de la saison 2023, l’équipe cherchait simplement à s’améliorer et à accroître sa confiance. Ces compétitions sont une bonne préparation pour les Championnats du monde, alors que les athlètes affrontent d’autres concurrents internationaux. L’accent est mis sur la réussite d’un élément à la fois. La philosophie d’entraînement étant toujours : « Nul besoin d’être parfait, il vous suffit d’être fantastique ».

En effet, l’équipe a été fantastique et a accompli, à son tour quelque chose d’incroyable : elle a remporté des médailles à ses deux compétitions internationales avant les Championnats du monde, terminant première à la Coupe du Printemps de la série Challenger 2023 et remportant le bronze au Trophée Leon Lurje 2023. Cet élan a mené l’équipe aux Championnats du monde ISU de patinage synchronisé 2023, où elle a accompli quelque chose d’incroyablement fantastique : des titres de championnats du monde consécutifs, une première pour le Canada.

La compétition à ce niveau du sport nécessite de solides habiletés mentales, ce qui est un aspect principal sur lequel se concentre l’équipe d’entraîneurs. Ceux-ci disent constamment à leur équipe qu’il lui suffit d’être fantastique, parce que la perfection est impossible et, quel que soit le résultat de la saison, « l’équipe sera toujours capable d’accomplir quelque chose de fantastique d’ici la fin ». En plus d’inculquer cet état d’esprit dans leur équipe, les entraîneurs adoptent des approches proactives pour maintenir la santé des athlètes. L’équipe d’entraîneurs s’informe régulièrement de l’état de chaque athlète et Marilyn confirme que pour l’équipe d’entraîneurs, « la santé mentale et physique de l’athlète vient avant toute performance ».

Pour Les Suprêmes, gagner de façon saine est un état d’esprit que l’équipe aimerait mettre à l’avant‑plan du sport de compétition. « Concourir d’une manière saine est possible, il suffit de beaucoup plus de communication et d’écoute des besoins de vos athlètes, ainsi que de trouver le bon équilibre entre le dur travail et le plaisir. »

Dix milles demandes par année : assurer la sécurité des personnes 2SLGBTQIA+ avec Rainbow Railroad

Le 28 juin 1969, à New York, la police a fait une descente au Stonewall Inn, un bar gai de Greenwich Village. Les employés et les clients ont été brutalement traînés hors du bar par la police. La descente a déclenché une émeute parmi les clients et des résidents, qui a mené à six jours de manifestations et de violents affrontements avec la police. Les émeutes ont servi de catalyseur au mouvement des droits des personnes gaies.

Un an plus tard, des milliers de personnes se sont rassemblées pour commémorer le soulèvement au Stonewall. Les citoyens de New York, de Chicago et de Los Angeles ont marché pour l’égalité des droits. Ces événements sont ce qui a inspiré les défilés de la Fierté que nous voyons aujourd’hui. En Amérique du Nord, la Fierté est une célébration des progrès que nous avons accomplis et nous devrions les célébrer, mais sans oublier aussi le passé.

« La Fierté a commencé comme une protestation, qui se poursuit encore aujourd’hui, pour de nombreuses personnes à travers le monde », a déclaré Brittany Skerritt, responsable du développement des dons à la communauté, de Rainbow Railroad.

Pour la saison de la Fierté, Patinage Canada s’est associé à Rainbow Railroad, afin d’appuyer ses initiatives mondiales visant à protéger et à aider les personnes queers, qui font face à de la violence et de la persécution parrainées par l’État. Bien que nous soyons à l’abri de ce type de menace, ici au Canada, les personnes 2SLGBTQIA+ vivent toujours dans la peur de la peine de mort, dans douze pays à travers le monde. Les mesures de répression et les changements apportés aux lois visant expressément les personnes queers se poursuivent dans des pays comme l’Afghanistan et l’Ouganda, ce qui crée une plus grande demande de mesures de sécurité et de soutien, exactement le type de travail pour lequel Rainbow Railroad est reconnu.

En 2006, l’organisation a été fondée par un groupe de bénévoles qui ont commencé à parrainer, de façon privée, des réfugiés queers pour qu’ils viennent au pays, une personne à la fois. L’organisation a fonctionné ainsi jusqu’en 2013, lorsque Rainbow Railroad est devenu un organisme de bienfaisance enregistré au Canada, puis quelques années plus tard aux États-Unis. Son mandat principal est d’aider au soutien de voyages d’urgence. Depuis sa création, l’organisme a aidé près de 10 000 personnes 2SLGBTQIA+ à trouver la sécurité grâce à leur réinstallation, à l’intervention de crise et à l’aide financière. C’est un gros travail complexe que de travailler avec les gouvernements et les organisations au sol, pour aider autant de personnes que possible et plus de gens ont besoin d’aide que vous ne le pensez.

Sur le site Web RainbowRailroad.org se trouve un compteur en direct, qui indique le nombre de personnes qui ont demandé de l’aide, à ce jour, cette année. En date du 8 juin 2023, l’organisation avait reçu 4 106 demandes et elle s’attend à en recevoir 10 000 ou plus, d’ici la fin de 2023. Parfois, les demandes d’aide ne proviennent pas toujours d’où vous pensez qu’elles pourraient émaner.

« En 2022, les États-Unis figuraient dans la liste de nos dix principaux pays », a fait remarquer Brittany.

Ces chiffres démontrent que le monde occidental a encore du travail à faire pour protéger la communauté 2SLGBTQIA+.

Rainbow Railroad travaille avec différents organismes gouvernementaux au Canada, aux États‑Unis, en Europe et dans quelques autres pays pour amener ces personnes en lieu sûr. Cependant, il arrive parfois qu’il n’y ait pas de moyen sûr et, dans ce cas, l’organisation offrira des abris dans des pays voisins, un soutien financier ou de l’aide pour se réinstaller dans une région plus sure de leur pays actuel.

Brittany explique que c’est un peu comme quelqu’un qui vit à la campagne et qui déménage ensuite dans une grande région métropolitaine comme Toronto, où ce serait peut-être un peu plus sûr. »

D’autres méthodes sont nécessaires.

« En ce qui concerne le processus d’octroi de l’asile, la plupart des gens doivent d’abord se trouver à l’extérieur de leur pays, avant de pouvoir déménager dans un nouveau pays, ce qui pourrait être aussi être incroyablement dangereux », explique Brittany.

Dans beaucoup de ces pays, le fait d’être visiblement queer peut vous empêcher d’emprunter les transports en commun, tandis que les compagnies aériennes limitent le nombre de personnes qui peuvent quitter un pays, parce qu’elles peuvent être pénalisées si trop de personnes à bord de leur vol pourraient demander le statut de réfugié.

La différence que font ces transporteurs aériens est importante. Au cours des prochains mois, en collaboration avec le gouvernement canadien, ils amèneront 600 réfugiés afghans en lieu sûr. Il s’agit de l’un des plus grands efforts que l’organisation ait déployés à ce jour.

Entendre parler de la situation des personnes 2SLGBTQIA + dans le monde est révélateur. Il est facile de nous limiter au pays dans lequel nous vivons. Au Canada, nous avons le privilège de lois sur le mariage entre personnes de même sexe et d’autres lois sur l’égalité, qui aident à protéger les personnes queers. Dix mille demandes par an, c’est beaucoup, et Rainbow Railroad s’efforcera d’appuyer 4 100 réfugiés cette année, un défi de taille pour cette initiative autrefois gérée par des bénévoles.

Dans le but d’appuyer le travail essentiel accompli, Patinage Canada a produit une gamme de marchandises de la Fierté, pour tous genres, afin de montrer son soutien et de faire don des profits à cet important effort. La marchandise sera en vente cet été et tous les profits de Patinage Canada seront versés directement. Les vêtements de la Fierté peuvent être achetés à la boutique Patinage Canada. Assurez-vous de commander votre article unique et de montrer, avec fougue et fierté, votre amour du patinage, tout en appuyant les personnes queers, dans le monde entier, qui ont désespérément besoin d’aide.

Pour terminer, Brittany nous a gentiment rappelé que ce soutien est nécessaire toute l’année, pas seulement pendant la saison de la Fierté.

Si vous cherchez des façons d’aider, veuillez visiter le site Web RainbowRailroad.org, pour obtenir des renseignements sur les dons, le parrainage de réfugiés et d’autres moyens de prêter assistance.

En cette saison de la Fierté, rappelons-nous de célébrer ce que nous sommes si reconnaissants d’avoir accompli ici au Canada, mais prenons également un moment pour réfléchir aux protestations et à l’oppression qui se poursuivent à l’étranger.

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Vous pouvez suivre Rainbow Railroad et ses efforts sur Instagram, Facebook, Twitter et YouTube. Ou visitez son site Web RainbowRailroad.org, pour plus de renseignements et pour vous tenir au courant des événements récents.

Achetez votre marchandise officielle de la Fierté de Patinage Canada ici.

Ressources

Radio-Canada.ca. L’émeute de Stonewall, catalyseur du mouvement LGBTQ, tiré du site Web https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/segments/entrevue/147669/stonewall-emeute-catalyseur-mouvement-lgbtq-karine-premont

Apprendre à « travailler des bonnes façons », de Clayton Sandy

La voie du changement est longue. Un seul acte ne peut éliminer les traumatismes et les comportements intergénérationnels hérités, qu’ont vécus les peuples autochtones du Canada. Patinage Canada a été fier de travailler conjointement avec Clayton Sandy cette année, alors que nous cherchons à « travailler des bonnes façons » avec la communauté autochtone.

Clayton Sandy est un survivant de la « rafle des années soixante », une période au cours de laquelle un grand nombre d’enfants autochtones ont été retirés de leur famille et placés en foyers d’accueil non autochtones. Les deux parents de Clayton ont résidé dans des pensionnats, ainsi que six de ses frères et sœurs. Clayton raconte l’histoire d’une vie familiale marquée par la violence et l’alcool, durant son enfance. Il fait part d’interactions avec des policiers qui l’ont battu et ont uriné sur lui. Le racisme, la violence et l’alcool étaient tous des événements habituels, mais ce ne serait pas sa voie à suivre.

Aujourd’hui, Clayton est à l’opposé de l’environnement dans lequel il a grandi.

Ne voulant jamais que ses enfants grandissent entourés de violence, Clayton a amorcé un parcours vers la guérison par la thérapie.

« La thérapie m’a vraiment aidé à lâcher prise de beaucoup de problèmes parce que j’internalisais des problèmes d’abus physique et d’abus sexuels, qui remontaient à la surface chaque fois que je buvais et me mettaient continuellement dans le pétrin. La thérapie m’a vraiment aidé à faire face à beaucoup de mes problèmes », a avoué Clayton.

Puis, en 1982, lorsqu’il est devenu père, il était déterminé à créer un foyer où ses enfants et, éventuellement, ses petits-enfants se sentiraient en sécurité. Il a donc cessé de boire et n’a jamais permis la présence d’alcool chez lui, rompant ainsi les liens générationnels.

Aujourd’hui, Clayton Sandy vise à partager l’histoire de son peuple et sa propre histoire, pour s’assurer que les gens entendent parler des expériences autochtones d’une personne qui est autochtone. Il a pris sa retraite après 39 ans de travail au gouvernement, mais pour une personne à la retraite, son travail vers la réconciliation le tient très occupé.

À l’automne 2022, du personnel de Patinage Canada a eu le privilège d’assister à un cercle de partage en personne avec Clayton. Ce fut une expérience révélatrice que de prendre connaissance de l’histoire des peuples autochtones et des souffrances qu’ils ont endurées. Les membres de notre personnel ont entendu l’histoire des pensionnats indiens, de la rafle des années soixante, ainsi que le récit de première main de l’histoire de Clayton, une histoire qui n’est malheureusement pas rare chez les Autochtones.

Clayton a également partagé avec nous son amour du sport, ainsi que son engagement de longue date et son amour du hockey. Malencontreusement, le racisme qu’il a vécu l’a amené à abandonner le sport qu’il aimait. Aujourd’hui, il est un « grand-papa du hockey », car trois de ses petits-enfants pratiquent le sport. Clayton travaille avec Patinage Canada pour aider à remédier au racisme dans le sport, dont il a été témoin pendant toute sa vie, afin que d’autres enfants ne souffrent pas comme lui.

Les efforts et l’engagement de Clayton avec Patinage Canada se sont poursuivis en avril 2023, lorsque des sections de Patinage Canada ont eu le privilège de participer à une séance d’apprentissage virtuelle avec Clayton. Il a dialogué avec les membres de la dissipation des idées fausses à propos des peuples autochtones. Ces efforts de Patinage Canada ont pour but de continuer à établir des relations durables et significatives, alors que nous travaillons à la réconciliation.

Outre Patinage Canada, Clayton est également très impliqué dans le projet de l’Île de la Tortue. Axé sur la prise de mesures, ce projet a pour but de transformer les perceptions négatives de la société, à l’égard des peuples autochtones, et d’engager les gens dans la prise de mesures réconciliatrices. Les participants qui prennent part à ce projet sont invités à se mettre à la place des peuples autochtones, dans un parcours qui a commencé il y a 150 ans, et à célébrer la vie actuelle des peuples autochtones, dans le cadre d’activités comme les cercles de partage, les histoires vécues par les survivants des pensionnats indiens et la participation à la mise en place d’un tipi pleine grandeur.

Clayton participe régulièrement à des initiatives comme celles-ci, pour aider à faire avancer la société dans les relations entre les peuples autochtones et non autochtones.

Bien que cela puisse sembler contre-intuitif d’après son histoire, Clayton explique que tout au long de son parcours, il a profité de gestes de bonté et que ses efforts, aujourd’hui, sont très simplement pour donner en retour de la gentillesse qu’il est si reconnaissant d’avoir reçue.

« J’ai établi des liens avec des non-Autochtones qui m’ont vraiment aidé à de nombreuses reprises. J’ai eu un mentor au gouvernement pendant 38 ans qui m’a beaucoup appris sur la gentillesse et le fait de donner en retour. Apprendre à marcher ensemble d’une manière vraiment respectueuse et à pardonner quand quelqu’un dit quelque chose dont il ne se rend pas compte, sans être délibéré, car certaines personnes ne savent tout simplement pas mieux. »

Il explique que nous devons reconnaître que les choses ne sont pas toujours simples.

« Ce n’est pas une voie à sens unique. Il doit s’agir d’une voie à double sens entre les Autochtones et les non-Autochtones. Vous devez parfois être prêt à accepter les erreurs et à continuer à aller de l’avant. »

C’est presque incroyable quand vous entendez les détails de ce que Clayton a vécu – le racisme constant, les abus, les agressions et la violence familiale – de voir où il se trouve et les mesures qu’il prend aujourd’hui. Remplacer l’adversité qu’il a vécue dans sa vie et être capable de redonner n’est rien de moins que de la détermination et un véritable désir d’être la meilleure personne possible.

Il est un exemple vivant que le changement est possible et qu’il y a toujours des occasions d’apprendre, de s’éduquer et d’avoir des conversations ouvertes. La société et la communauté du patinage doivent être prêtes à écouter et à apprendre. La voie à suivre pourrait être une véritable expérience de guérison pour toutes les personnes impliquées.

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Clayton Sandy est membre de la Première Nation Dakota de Sioux Valley. Pour ses contributions communautaires, il a récemment reçu la Médaille du jubilé de platine de Sa Majesté la reine Élizabeth II. En juin 2023, il recevra également un doctorat honorifique de l’Université de Winnipeg.

En juin, alors que nous célébrons le Mois national de l’histoire autochtone, Patinage Canada aimerait remercier les personnes, comme Clayton Sandy, qui ont partagé leur histoire avec nous et ont accru notre compréhension des faits, afin que nous puissions aller de l’avant de manière plus positive et constructive avec nos partenaires autochtones. Tout au long du mois, Patinage Canada sera l’hôte de plusieurs initiatives visant à mieux faire connaître et à appuyer la communauté autochtone.

Pour plus de renseignements sur les événements à venir, veuillez cliquer ici.

 

Références

  1. Université de la Colombie-Britannique. Sixties Scoop. Indigenous Foundations Arts UBC, sans date. https://indigenousfoundations.arts.ubc.ca/sixties_scoop/

Davey Howes : maintenir le contact et inciter au changement

Les échos de la voie à suivre proviennent des jeunes d’aujourd’hui, qui résonnent les mêmes messages que nous avons entendus de leurs modèles de rôle; la voie vers une meilleure représentation réside dans la visibilité. Nous avons dialogué avec David Howes, âgé de 16 ans (qui préfère être appelé Davey), champion canadien novice en titre et médaillé d’or du Défi Patinage Canada. Il est également un Canadien d’origine chinoise de troisième génération, qui maintient son contact avec son héritage asiatique, en grande partie grâce à son grand‑père, et à son engagement dans sa communauté locale.

Le grand-père de Davey est né au Myanmar (anciennement Birmanie) et, durant son enfance, il a vécu au Myanmar, en Chine et à Kolkata, en Inde. Fortement influencé par son grand-père, Davey avait un lien spécial avec lui. Ayant grandi à Winnipeg, au Manitoba, Davey et sa famille ont toujours été impliqués dans la communauté chinoise, assistant à des festivals, au Nouvel An lunaire et comme bénévoles au pavillon chinois.

Lorsqu’il était jeune, Davey prenait part à des événements à Winnipeg, liés à la fois à son patrimoine et à la promotion de l’équité, de la diversité et de l’inclusion. La mère de Davey, Tina Chen, membre du comité opérationnel d’EDIA de Patinage Canada, relate des anecdotes à propos de Davey et de sa sœur aînée, qui portaient des t-shirts prônant la paix et manifestaient pour de nombreuses causes avec elle. Ainsi, au fil des ans, Davey affirme qu’il « a appris à communiquer ce qu’il voit, comment il se sent et quelle est son opinion ».

En tant qu’adolescent vivant à Winnipeg, il connaît très bien la tragédie des femmes, des filles et des personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées et fait remarquer que March for Our Lives, un organisme axé sur l’amorce de conversations et de mesures pour mettre fin à la violence armée, a eu un impact significatif pour lui. Les ouvrages d’auteurs comme James Baldwin trouvent écho chez lui.

Lorsqu’on converse avec Davey au sujet de la participation des jeunes d’aujourd’hui et l’optique avec laquelle notre jeune génération aborde le changement, il déclare toujours penser au racisme systémique et à son impact sur les gens. Interrogé sur la voie à suivre et les responsabilités de sa génération, il réitère : « Nous aussi devons exercer des pressions pour parvenir aux changements dont nous avons besoin et avoir un impact ».

Davey a eu de nombreuses occasions de visiter la Chine depuis son enfance, notamment le Fujian d’où venaient ses arrière-grands-parents, avant d’aller vivre en Birmanie. Une visite au Sichuan, quand il avait 6 ans, a même suscité en lui un désir de sauver les pandas, qui a abouti à six ans de collectes de fonds dans sa communauté locale. Il passe à l’action et parle librement de changement. Rétrospectivement, il attribue à sa mère une grande partie de sa sensibilisation actuelle à des sujets difficiles, comme le racisme systémique, les droits des Autochtones et la représentation.

En tant que patineur artistique, Davey rêve également un jour de faire partie de l’équipe nationale et de concourir à un championnat du monde. Lorsque nous lui avons parlé de la représentation en patinage artistique, en particulier de celle des patineurs asiatiques, Davey a répliqué : « Nous n’avons pas beaucoup de compétiteurs de haut niveau qui sont asiatiques, ici au Manitoba, et j’aime pouvoir les représenter ».

Outre son entraînement de haute performance, Davey fait aussi fonction d’assistant de programme de Patinage Plus. Lorsqu’il travaille avec de jeunes patineurs asiatiques, il a remarqué que la visibilité crée un rapport. Il raconte que les patineurs et parents asiatiques ont tendance à l’aborder comme principal point de contact sur la glace. Alors qu’il progresse dans sa carrière de patineur, il déclare que son objectif est simplement de « continuer à aller de l’avant, pour favoriser plus d’inclusion et de représentation, en particulier au Manitoba ».

« Nous constatons une plus grande représentation grâce, en général, à des organisations comme la FSDIA (Figure Skating Diversity and Inclusion Alliance) et des personnes comme Elladj Baldé, mais nous devons simplement continuer à faire pression pour gagner en inclusivité, alors que le patinage continue de pousser ».

Parfois, les progrès peuvent sembler lents ou stagnants, mais les jeunes nous donnent l’espoir d’un avenir meilleur. Davey Howes garde cet espoir. Sa vision s’opère à travers une lentille d’acceptation et son cœur est plein de dynamisme, à la fois pour sa carrière de patineur et pour une société plus inclusive et antiraciste, dans le patinage artistique et en dehors.

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Mai est le Mois du patrimoine asiatique au Canada. Dans le cadre du thème de cette année, « Des récits de détermination », Patinage Canada accueillera plusieurs initiatives, tout au long du mois, visant à sensibiliser et à appuyer notre communauté de patineurs asiatiques.

Pour plus de renseignements sur les événements à venir, veuillez cliquer ici.

L’équipe canadienne Les Suprêmes de nouveau championne du monde de patinage synchronisé

LAKE PLACID (New York) – Samedi, l’équipe Les Suprêmes, de St-Léonard (Québec), a défendu avec succès son titre aux Championnats du monde de patinage synchronisé de l’ISU, tandis que l’équipe Nexxice, de Burlington (Ontario), a terminé en quatrième place.

Il n’y a pas eu de changement au sein des quatre premières places après le programme court de vendredi. L’équipe Les Suprêmes a terminé au premier rang avec un record de la saison de 240,98 points, soit quatre points de plus que la performance gagnante de l’année dernière. L’équipe médaillée de bronze aux Championnats nationaux est arrivée aux Championnats du monde avec deux médailles internationales cette saison, dont une victoire.

L’équipe Helsinki Rockettes, de la Finlande, a remporté la médaille d’argent avec 239,56 points et sa compatriote, l’équipe Team Unique, a terminé troisième avec un pointage de 237,68.

L’équipe canadienne Nexxice s’est classée en quatrième place pour la deuxième année consécutive avec 228,08 points. Nexxice, championne nationale, a également obtenu deux podiums internationaux avant les Championnats du monde, dont une médaille d’or.

Au total, 23 équipes ont participé aux Championnats.

Les résultats complets (en anglais) se trouvent ici : ISU World Synchronized Skating Championships 2023

Rachel Naylor – « Mon handicap ne me définit pas »

Ce récit porte sur Rachel, une étudiante en soins infirmiers âgée de 20 ans, qui a grandi dans une petite ville appelée Cameron, juste à l’extérieur de Lindsay, en Ontario, un endroit dont la plupart des gens n’ont jamais entendu parler. Elle a deux frères aînés, qui lui ont beaucoup appris sur la compétition, ce que signifie d’être résiliente et de ne jamais se sentir « différente ».

Il y a quelque chose d’unique et de spécial à propos de Rachel. Son état d’esprit est tout à fait positif, elle est exceptionnellement motivée, inspirante et affirme ne laisser personne lui dire ce qu’elle peut et ne peut pas faire.

Étudiante en troisième année dans le programme de soins infirmiers et patineuse artistique de longue date, Rachel est aussi née sans main gauche. Une déficience congénitale du membre supérieur signifie que sa main gauche ne s’est jamais développée pendant la grossesse de sa mère. Ses parents étaient inquiets au début, mais leurs inquiétudes se sont rapidement estompées lorsque Rachel a atteint tous ses jalons de développement, aussi facilement que ses deux frères aînés.

À l’âge de deux ans, Rachel est tombée amoureuse pour la première fois… du patinage artistique. Sa mère était patineuse artistique et Rachel voulait faire de même. Quand elle a eu quatre ans, Rachel a été inscrite à Patinage Plus, où elle a rencontré son entraîneure, Denise Harris. Même à l’époque, l’esprit tenace et positif de Rachel était évident. Rachel se souvient d’être allée à la patinoire vêtue complètement en rose et d’avoir heurté la bande par exprès. Cette grande énergie élevée et ce comportement têtu ont attiré l’attention de son entraîneure.

À l’âge de six ans, Rachel a raconté qu’elle « avait exigé que Denise la laisse patiner au son de la danse du poulet » lors de sa première compétition. Grâce en partie à ses deux frères aînés, Rachel a développé un esprit très compétitif, alors elle a pris son programme de danse du poulet très au sérieux. Le résultat, un balayage complet des médailles de première place cette saison-là.

Tout au long de sa carrière de patineuse et de sa vie, Rachel a maintenu cette détermination et ce dévouement. En 2016, elle s’est qualifiée pour les championnats provinciaux parmi un grand nombre d’autres concurrents, dont la plupart n’étaient pas handicapés. Il est important de noter qu’aucune considération spéciale ou aucun point n’a été accordé à Rachel en raison de son handicap. À nouveau, Rachel a été admissible au moins deux fois de plus aux championnats provinciaux, une énorme réalisation étant donné que son handicap lui impose des restrictions.

Au fur et à mesure que Rachel s’améliorait, elle remarquait un plus grand impact sur son patinage. Les gens autour d’elle obtenaient des pointages de l’exécution plus élevés, commençant à rehausser le niveau de leurs pirouettes avec des variations spécifiques, mais Rachel était incapable de saisir sa lame d’un côté.

« Je ne pouvais pas faire un cadre en A parce que je n’étais pas capable de saisir l’arrière de ma chaussure de patin », a déclaré Rachel.

Pour certains éléments, Rachel devait enrouler son bras autour de sa jambe, à cause de son handicap. Une approche totalement différente de celle de ses concurrents non handicapés.

Malgré les défis et les difficultés que présentait son handicap, Rachel ne l’a jamais laissé la définir.

« Mon handicap n’est pas une sorte d’entité distincte qui me met des bâtons dans les roues. Il constitue une grande partie de la personne que je suis et a façonné mes expériences depuis que je suis jeune », a affirmé Rachel.

Il y aura toujours des limites, « je ne serai jamais chirurgienne », a-t-elle admis. Rachel a dû apprendre à fonctionner dans un monde qui est principalement conçu pour les personnes non handicapées. Malgré tout, elle avance dans la vie avec l’attitude qu’elle doit tout d’abord essayer.

C’est ainsi qu’elle se dirige vers un diplôme en sciences infirmières à l’Université Queen’s. Lorsque Rachel s’est inscrite au programme, elle n’était pas certaine de pouvoir le terminer en raison des limites de son handicap. Alors que certaines personnes ne se seraient jamais inscrites en premier lieu, l’attitude de tout essayer de Rachel a pris le dessus.

« Si je me rendais compte à mi-chemin que je n’étais vraiment pas capable de le faire, j’y ferais face quand j’arriverais à ce moment. Mais quel mal y a-t-il à essayer? », a expliqué Rachel, au sujet de sa décision de s’inscrire au programme de soins infirmiers.

La mentalité et l’approche de la vie de Rachel et sa façon de voir son handicap sont vraiment inspirantes. Souvent, dans la vie, nous sommes limités par notre état d’esprit et nos réflexions intérieures. Rachel fracasse les pensées négatives et va de l’avant.

Pour terminer, Rachel a partagé quelques conseils et idées, « nous devons être plus visibles », soutient-elle. « Si vous montrez aux gens que vous pouvez le faire et qu’il y a plus de visages de personnes ayant un handicap physique dans le patinage ou n’importe quel sport, plus de gens seront encouragés à participer.