Le maître entraîneur Sheldon Galbraith laisse un héritage durable

Les funérailles de Sheldon Galbraith n’étaient ni intimes ni lugubres.

De nombreux vieux amis sont venus. Leur bavardage a rempli la pièce et s’est transformé en chahut. C’était comme une vieille réunion de famille. M. Galbraith avait toujours beaucoup à dire, tout comme sa famille, qui comprend les gens qui ont senti sa grande présence au fil des ans.

Galbraith était sur le point d’avoir 93 ans, quand il est décédé le 14 avril, et il s’est clairement dégagé de tous les propos que la vie qu’il avait vécu était bien remplie et significative. Pionnier en avance sur son temps, il possédait une forte personnalité qui rayonnait glorieusement sur des photos de lui, en noir et blanc sur papier glacé, qui patinait à l’unisson en patinage en couple, à ses débuts avec les Ice Follies, avec son frère Murray.

Des photos de la vie de M. Galbraith figuraient dans la pièce : une incroyablement belle photo de lui en uniforme de la marine, M. Galbraith qui transportait un énorme sac de golf, avec un regard amusé au-dessus de son épaule, M. Galbraith à la chasse au chevreuil ou peut-être à l’orignal (plus gros était le gibier, mieux c’était), M. Galbraith vêtu de son uniforme habituel d’entraîneur – long manteau ample, gros caoutchoucs, chapeau avec rabats ramenés au-dessus de sa tête – alors qu’il se penchait pour inspecter une figure imposée, M. Galbraith avec sa famille, sa femme depuis 69 ans, Jeanne, leurs quatre filles et leur fils, M. Galbraith qui recevait l’Ordre du Canada.

La liste de ses réalisations est longue : entraîneur de Barbara Ann Scott, gagnante de la première médaille d’or canadienne aux Jeux olympiques d’hiver de 1948, entraîneur de champions du monde dans trois des quatre disciplines du patinage, entraîneur des champions olympiques Barbara Wagner et Bob Paul, la première équipe canadienne de patinage en couple à remporter cette médaille d’or, des doubles champions du monde Frances Dafoe et Norris Bowden, qui ont également été médaillés d’argent olympiques, entraîneur du champion du monde de 1962, Donald Jackson, qui est devenu le premier patineur à réussir un triple Lutz en compétition, entraîneur de Vern Taylor, auquel on attribue l’exécution du premier triple Axel.

Il a également mérité toute une gamme de prix : il a été le premier entraîneur de patinage artistique à être intronisé au Panthéon des sports canadiens (1980) et il est également membre du Temple de la renommée olympique du Canada (1990), du Temple de la renommée du patinage artistique canadien (1991), du World Museum Hall of Fame aux États-Unis (1996) et du Professional Skating Hall of Fame (2003). Premier président de l’Association des entraîneurs de patinage artistique du Canada, M. Galbraith a également reçu l’Ordre du Canada et l’Ordre de l’Ontario.

Mais ce qui est encore plus étonnant est de lire entre toutes ces lignes. Brian Foley, danseur canadien renommé, qui a aussi fait de la chorégraphie pour Dorothy Hamill, Robin Cousins, John Curry et Toller Cranston, a signalé qu’il a rencontré pour la première fois au Toronto Cricket Skating and Curling Club, en 1966, M. Galbraith, qui était entraîneur en chef à l’époque.

« Je n’oublierai jamais la première fois que j’ai rencontré M. Galbraith », a déclaré Brian. « Il m’a très poliment réprimandé, à sa manière, parce que je me trouvais et j’enseignais à sa place ».

Dans un coin éloigné de cet espace, Brian a vu les nombreux outils didactiques que M. Galbraith utilisait pour tirer le meilleur de ses patineurs : « un dispositif de saut maison », a fait remarquer Brian. « Des trampolines avec tapis au sol, quelques poteaux en bois, quelques dispositifs permettant de grimper et d’autres attirails qui me rappelaient les débuts du Cirque du Soleil. »

Et qui ne pouvait jamais oublier la salle vidéo? « Je tiens à assurer tout le monde que personne n’était invité ou autorisé dans cette salle », a dit Brian. Toutefois, la juge internationale Jane Garden y est entrée. M. Galbraith lui a montré les vidéos, lui a appris à voir les erreurs et a fait d’elle une meilleure juge. Plus tard, il a recommandé que les juges transmettent leurs connaissances durant les compétitions de patinage. Non seulement a-t-il enseigné aux patineurs, mais il a aussi enseigné aux juges.

Galbraith a passé sa vie à rechercher et à développer ses propres philosophies, à adapter sa formation comme instructeur de vol au patinage artistique. C’était pour lui une science, mais il faisait aussi appel à son intuition. La technique en figures, sauts et pirouettes était très importante. Il enseignait la science de l’impulsion, de l’équilibre et du centrage, qui sont des éléments nécessaires pour exécuter des pirouettes de qualité, a ajouté Brian. Il a étudié le transfert physique du poids d’une carre à l’autre, portant le poids de façon appropriée au‑dessus de la partie antérieure de la plante du pied. Il a mesuré la quantité de vitesse exigée pour patiner vers l’avant et vers l’arrière avec une grande évolution.

S’il y a quelqu’un qui porte le flambeau technique de M. Galbraith, c’est Gary Beacom, le maître de la lame de patin. « Je suis reconnaissant que mon entraîneur le plus influent ait sondé les profondeurs de la technique avec un esprit aussi éclairé et un sens de l’aventure », a déclaré Gary. « Je dois ma grande compétence en patinage et ma capacité d’innovation à des décennies d’entraînement, compte tenu de la relation entre la vitesse, la courbe, l’inclinaison et la rotation établie par M. Galbraith. Il préconisait un mouvement harmonieux continu à l’aide d’impulsion et de rythme pour obtenir un avantage technique et artistique. »

Gary affirme qu’il a M. Galbraith à remercier pour avoir ramené la pirouette pieds croisés comme élément du programme imposé au milieu des années 70. Cette pirouette est devenue le mouvement caractéristique de Gary.

Casey Kelly, maintenant juge internationale, a commencé à suivre des leçons de M. Galbraith, quand sa famille est retournée au Canada en 1973. Elle se souvient de son impartialité et de son sens de l’égalité. Toller Cranston avait l’habitude de dépasser les lignes de l’espace qui lui était alloué pour l’entraînement des figures. Il s’entraînait en vue d’un Championnat du monde, tandis que Casey travaillait à son troisième test. Elle faisait poliment un pas de côté pour éviter Toller.

Cependant, M. Galbraith lui a dit : « Je te défends de t’arrêter. Tu mérites d’être ici, tout autant que lui. » Trois fois, Casey est rentrée tout droit dans Toller, avant qu’il ne retourne finalement dans son propre espace. « C’est quelque chose que je n’ai jamais oublié », dit-elle.

Donald Jackson a aussi découvert le sens d’esprit sportif de M. Galbraith, avant même de commencer à travailler avec lui. Donals s’entraînait avec Pierre Brunet aux États-Unis, mais M. Galbraith, l’entraîneur de l’équipe canadienne, remplaçait Pierre pour surveiller Donald pendant les Jeux olympiques de 1960, lorsque Pierre était trop occupé avec d’autres patineurs.

Galbraith était l’entraîneur officiel de Wendy Griner à l’époque et la question était la suivante : qui obtiendrait la parcelle d’entraînement en premier? « C’était toujours mieux de patiner le deuxième parce que la glace était un peu moins dure et plus semblable à la glace sur laquelle on patinait devant les juges », a déclaré Donald.

Donald était stupéfié lorsque M. Galbraith a tiré à pile ou face pour déterminer qui il entraînerait en premier. Il aurait pu facilement garder la meilleure parcelle pour sa propre élève. « C’était simplement le genre d’homme qu’il était », a déclaré Donald. « Juste, honnête, c’est ce que j’ai vraiment apprécié. » La saison suivante, Donald est devenu son élève.

Galbraith a laborieusement changé la technique de tous les sauts de Donald. Puis, un jour, il lui a demandé d’exécuter un double flip, ce que Donald pouvait faire les bras croisés. Mais, M. Galbraith lui a dit de relaxer en position de pirouette arrière pendant qu’il remontait. « Pas de problème », a pensé Donald, qui s’est posé rapidement sur les orteils et a fait une dure chute. M. Galbraith est arrivé en glissant et a dit : « J’ai vu ce que je voulais voir. Ne le refais pas. »

Il était trop tard pour que Donald change cette technique pour le saut flip. Mais, maintenant, tout le monde fait des sauts avec la technique de pirouette arrière. « Chaque fois que je vois les patineurs qui exécutent des triples et des quadruples sauts, je pense à ce que M. Galbraith a fait pour le patinage », a déclaré Donald. « Et, je pense aussi à mon ecchymose. Je crois que j’ai servi de cobaye. »

Eh oui, tout le monde l’appelait M. Galbraith. Presque personne ne l’a jamais appelé Sheldon. Barbara Wagner dit qu’elle l’a appelé M. Galbraith même quand elle est devenue adulte. Casey Kelly a affirmé que sa mère, Andra, ne l’appelait jamais Sheldon, même s’ils s’asseyaient l’un à côté de l’autre aux soirées du Temple de la renommée, à cause de son mari, le grand joueur de hockey Red Kelly.

« C’était un homme très spécial qui était bien en avance sur son temps », a soutenu Barbara Wagner.

Des entraîneurs de classe mondiale travaillent avec des étoiles montantes du Canada, au Camp de développement

MARKHAM, ONT. – Dans un coin de la patinoire du Centre communautaire Angus Glen se trouvait Brian Orser, peut-être l’un des entraîneurs les plus recherchés au monde, ces jours-ci.

Un peu plus loin sur la glace était l’entraîneur de Brian lorsqu’il concourait : Doug Leigh. Au cours du camp de développement de trois jours, à l’intention des futures étoiles montantes du Canada, vingt-cinq jeunes les ont observés intensément à plusieurs reprises.

Il y a quatre ans, Patinage Canada a institué le camp de développement afin de cibler les patineurs qui sont des candidats éventuels pour le circuit Grand Prix junior (aucun patineur senior ne participe au camp). Brian Orser, Doug Leigh, Tracy Wilson, Anne Schelter, Lee Barkell, Joanne McLeod et Yuka Sato ont tous dirigé des patineurs âgés de 12 à 17 ans, leur enseignant des carres et des habiletés de base du patinage, des transitions, des sauts, des virages et tout ce dont ils auront besoin au cours des prochaines années.

Cette méthode semble fonctionner. Michael Slipchuk, directeur, Haute performance, de Patinage Canada, affirme que quatre patineuses qui ont assisté aux premiers camps ont déjà concouru à un championnat du monde, même à des Jeux olympiques. Nam Nguyen et Roman Sadovsky étaient dans ce premier groupe. Maintenant, tous les deux sont passés à l’échelon supérieur des patineurs seniors au Canada, Nam brisant la limite de vitesse pour se classer cinquième aux Championnats du monde (seniors) en mars.

« Ceci nous montre que nous visons le niveau approprié d’athlètes », a déclaré Michael. « Nous voulons avoir une meilleure idée de notre bassin de talents à venir. Et, ceci nous donne la chance de les voir dans un milieu d’entraînement ».

C’est aussi un camp de développement pour les entraîneurs, qui viennent entendre, regarder, voir et prendre les flambeaux que d’autres leur ont passés.

Au camp se trouvait Doug Leigh, entraîneur depuis plus de 40 ans, créateur des médaillés d’argent olympiques et des champions du monde Brian Orser et Elvis Stojko à l’imposante Mariposa Skating School, à Barrie, en Ontario. Doug portait aussi un flambeau, car il avait été entraîné pendant deux ans par l’entraîneur d’étoiles, Sheldon Galbraith. « Tout le monde… laisse sa marque sur la personne que vous devenez », a déclaré Doug.

Sur la glace, Doug était d’une part enseignant, d’autre part animateur. Il ne cessait de parler des « fils » de la vie – ces infimes détails qui font la différence entre le succès et la chute sur les fesses. C’est une question de maîtrise et d’équilibre, le placement du pied libre au bon endroit. Il a parlé aux patineuses de l’exécution de triples Axels. C’est clairement possible. « Mettons‑nous en marche », a-t-il dit. « Ne restons pas assis sur le banc. Si vous maîtrisez ces détails », a-t-il proféré, « vous vous trouverez en première classe. Sinon, vous serez dans le compartiment à bagages. » Le résultat sera comme une police d’assurance.

Ses élèves sourient. « Il est tellement drôle », s’exclame Rachel Pettit, âgée de 16 ans, de Whitehorse, au Yukon, qui est championne en titre en simple novice du Canada et doit passer au rang junior cette saison. Elle a entendu auparavant les arguments qu’il a présentés, mais « la façon dont il explique est tellement différente que vous y pensez d’une toute nouvelle façon », a-t-elle dit. « Il a une façon superbe d’enseigner. »

Stéphane Yvars, à présent entraîneur au Centre Élite de Boucherville, a décidé de s’entraîner avec Doug comme patineur de compétition, mais en 1993 il avait déjà un plan à long terme à l’esprit : se renseigner auprès des meilleurs à propos de l’entraînement des patineurs. « Il est très généreux », a déclaré Stéphane. « Il est la personne la plus généreuse que je connaisse. Il donne tout. »

Lorsque Stéphane était lui-même patineur, il n’avait réussi un triple Axel qu’une seule fois (à l’âge de 16 ans) avant de souffrir de blessures. Il savait qu’il avait besoin de ce saut à son retour. « Nous avons passé un mois sur la carre arrière », a déclaré Stéphane. « Il est tellement patient. » Stéphane est arrivé en avril. À la fin de mai, il exécutait des triples Axels. « Il est un excellent mentor », a ajouté Stéphane. Chaque année, maintenant, il invite Doug à présenter des séminaires dans son club.

Alors, sur la glace, Doug travaillait comme collègue aux côtés de Brian Orser. Comment était‑ce pour lui de voir Brian grimper les rangs internationaux de l’entraînement? « Il m’a demandé s’il pouvait m’appeler grand-père », a signalé Doug.

« Il était un champion du monde et il travaille avec un champion olympique et du monde », a ajouté Doug. « C’est vraiment fantastique. C’est la personne qui reste après que vous avez achevé ce chapitre. Et, vous la regardez passer au prochain chapitre. Ce sont d’excellents entraîneurs qui sont capables d’affronter le monde entier et de faire un bon travail. »

Brian affirme qu’il a pris une grande partie de ce qu’il a appris de Doug en tant qu’entraîneur et l’applique à ce qu’il fait maintenant, bien qu’il ait évolué au fil du temps. « Le patinage a changé et la technique a changé », a-t-il dit.

L’appel et la trajectoire des sauts sont différents de l’époque de Brian. « Nous avions l’habitude de dire que nous grimpions dans les sauts », a déclaré Brian. « Nous balancions la jambe libre, qu’il s’agisse d’un Axel ou d’un Salchow ou même d’une boucle piquée. Nous ramenions cette jambe libre et grimpions comme si nous montions un escalier. »

Maintenant, les pieds restent plus ensemble. Les patineurs amorcent la rotation plus tôt. « Vous grimpez toujours, mais vous ne grimpez pas comme si vous montiez un escalier », soutient Brian. « En ce qui concerne les quadruples sauts, c’est impératif. Vous devez commencer à enseigner de cette façon maintenant. »

Dartfish a montré que Brian était l’une des seules personnes qui pouvaient grimper dans un triple Axel et néanmoins obtenir trois rotations et demie lorsqu’il était patineur. Il n’enseigne pas les Axels de la façon dont il les a appris.

D’autres choses apprises de Doug ont été essentielles à son succès en tant qu’entraîneur. « Il était la personne qui travaillait le plus dur dans toute la patinoire, toujours le premier arrivé et le dernier à quitter les lieux », a-t-il dit. « Il se présentait à chaque séance à temps et avec beaucoup d’énergie. »

« Et, vous pouvez toujours voir cela en lui, cette fantastique énergie. C’est ce qu’il faut dans un centre, lorsque vous essayez de créer une communauté de patinage. Il faut le faire avec enthousiasme, énergie et dynamisme et tout le monde s’en inspire. »

« Au cours des deux dernières années, Doug s’est éloigné de la bande, à la Mariposa Skating School, et fait plutôt fonction de directeur général. Mais, il est toujours prêt à transmettre ses connaissances et il trouve le camp de développement « merveilleux ». »

« Les entraîneurs sont les chefs de file de la prochaine génération », affirme-t-il. « Il s’agit de promotion du travail d’équipe. C’est génial d’en faire partie et il est amusant de voir tout le monde se développer. »

Participants au Camp de développement 2015 de Patinage Canada
Justine Brasseur, 14 ans, Brossard, Qc
Edrian Celestino, 17 ans, Dollard-des-Ormeaux, Qc
Antony Cheng, 17 ans, Richmond Hill, Ont.
McKenna Colthorp, 14 ans, Fort St. James, C.-B.
Marjorie Comtois, 15 ans, St-Hubert, Qc
Kim Decelles, 16 ans, Québec, Qc
Cailey England, 17 ans, Quesnel, C.-B.
Gabriel Farand, 14 ans, St-Antoine-sur-Richelieu, Qc
Ajsha Gorman, 14 ans, Kelowna, C.-B.
Brian Le, 15 ans, Delta, C.-B.
Grace Lin, 14 ans, Dollard-des-Ormeaux, Qc
Nicolas Nadeau, 17 ans, Boisbriand, Qc
Conrad Orzel, 14 ans, Woodbridge, Ont.
Rachel Pettitt, 16 ans, Whitehorse, Yn
Joseph Phan, 13 ans, Gatineau, Qc
Alicia Pineault, 15 ans, Varennes, Qc
Triena Robinson, 15 ans, Fort St. John, C.-B.
Alison Schumacher, 12 ans, Tecumseh, Ont.
Gabriel St-Jean, 15 ans, Grand-Mère, Qc
Sarah Tamura, 14 ans, Burnaby, C.-B.
Amanda Tobin, 14 ans, Burlington, Ont.
Bruce Waddell, 13 ans, Toronto, Ont.
Semi Won, 13 ans, Barrie, Ont.
Matthew Wright, 14 ans, Waterloo, Ont.
Megan Yim, 13 ans, Vancouver, C.-B.

Tracy Wilson ramène l’élite aux notions de base

Tracy Wilson estime qu’elle apprend autant qu’elle enseigne.

Nous savons tous qu’elle est une excellente analyste de patinage pour divers réseaux de télévision, ayant remporté des Prix Gémeaux pour son travail. Mais, l’ancienne médaillée olympique en danse sur glace s’est façonnée, tranquillement et à l’arrière-scène, une brillante carrière comme entraîneure de certains des meilleurs patineurs au monde. Enseignant à tous genres de patineurs l’art véritable de la lame, Tracy est devenue le vent dans les voiles de champions olympiques et d’aspirants au titre mondial.

Et, elle l’a fait par le biais de partenariats : apprenant d’autres sports alors qu’elle enseigne à leurs athlètes. Elle a décomposé des casse-têtes et créé des exercices et des méthodes qui semblent fonctionner à merveille. Il y a plusieurs semaines, trois de ses élèves se sont classés parmi les cinq premiers dans l’épreuve masculine aux Championnats du monde à Shanghai : le nouveau champion du monde Javier Fernandez, le champion olympique Yuzuru Hanyu et l’exubérant champion canadien Nam Nguyen, qui a rallié à sa cause beaucoup de personnes avec son classement en cinquième place, à l’âge de 16 ans.

Les exercices de Tracy sont un mélange de beaucoup d’éléments, commençant par ce qui a fonctionné pour elle et son partenaire Rob McCall, sept fois champions canadiens, trois fois médaillés de bronze aux championnats du monde et premiers danseurs sur glace canadiens à remporter une médaille olympique (bronze en 1988). Rob et elle faisaient des exercices de base chaque jour lorsqu’ils s’entraînaient. « Ceci nous a vraiment aidés à trouver notre équilibre, à créer une mémoire musculaire de sorte que nous n’ayons jamais à y penser », a déclaré Tracy. « Nos corps savent bien comment maximiser l’efficacité. »

Après le décès de Rob en 1991, Tracy n’a pas patiné pendant cinq ans. Elle est retournée sur la glace seulement parce que ses enfants voulaient patiner. Son fils aîné, Shane, a commencé à jouer au hockey. Tout a changé après une rencontre fortuite avec un entraîneur de hockey lors d’un cocktail. Tracy lui a dit : « Devinez ce que vous devriez faire? » L’entraîneur lui a demandé si elle aimerait le faire. Tracy a dit : « Bien sûr. »

Elle a travaillé avec l’équipe de son fils qui était âgé à l’époque de sept ou huit ans jusqu’à ce qu’il atteigne le milieu de l’adolescence. Son deuxième fils a aussi joué au hockey. « J’ai simplement pris mes exercices de danse sur glace et c’est ce que j’ai fait avec ces joueurs de hockey au son de musique », a-t-elle dit. Elle a adapté les exercices aux besoins des joueurs.

Et bien sûr, les besoins étaient différents. Elle a appris que les joueurs de hockey ne se souciaient pas de ce qu’ils avaient l’air sur la glace. Ils n’avaient aucun besoin de pointer les pieds. Ils se préoccupaient d’équilibre, de vitesse et de puissance. Rapidement, elle a découvert qu’elle devait toujours garder une longueur d’avance sur les jeunes de 9 et 10 ans et toujours essayer de trouver de nouveaux exercices.

« Ce que j’ai obtenu d’eux était une liberté », a-t-elle signalé. « J’ai trouvé que c’était vraiment intéressant. » Et, à son tour, elle a ajouté cet élément à ses exercices de patinage artistique. C’est bien d’avoir la bonne technique, mais encore mieux si vous y ajoutez puissance et énergie.

Un jour, son fils Shane était sur la glace au Toronto Cricket Skating and Curling Club parce qu’il avait demandé à sa mère de travailler avec lui. Intrigués, les patineurs américains Adam Rippon et Christina Gao, qui s’entraînaient à Toronto à l’époque, lui ont demandé s’ils pouvaient s’entraîner avec lui. « C’était fabuleux », a déclaré Tracy. « Ils sont allés sur la glace et on a vraiment pu voir la différence. Ils s’intéressaient plus au style qu’à la puissance. Et, j’ai dit : « Question de s’amuser, placez-vous derrière Shane. Écoutez toujours sa lame et oubliez de quoi vous avez l’air. Ne faites que suivre. »

Elle et son acolyte Brian Orser ont tous deux déterminé ce qui fonctionne pour aider les différents patineurs. Il n’y a aucune formule toute faite. Quand Tracy est redevenue entraîneure de patinage artistique, ses premiers élèves étaient stupéfiants : les étoiles chinoises de patinage en couple Xue Shen et Hongbo Zhao. Lori Nichol, qui venait de faire leur chorégraphie, les a envoyés à Tracy pour peaufiner leurs habiletés de patinage, alors que Brian et Tracy venaient de commencer au club.

Ensemble, ils ont travaillé pendant cinq heures le premier jour. Tracy les a ramenés aux notions de base. À l’époque, la mère de Yu Na Kim se trouvait dans la patinoire, venant travailler avec le chorégraphe David Tracy, et elle a demandé si Tracy travaillerait avec sa fille.

« Bien sûr », a répondu Tracy. « Quand? »

« Lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi », a-t-elle dit. Kim est donc devenue la deuxième élève de Tracy. Elle a eu une année entière pour travailler avec Kim. Finalement, tout ce que Tracy pouvait penser, Kim pouvait le faire.

Si vous n’avez pas vraiment décomposé les notions de base du patinage à leurs plus simples éléments, vous ne pouvez y ajouter », a déclaré Tracy. Elle avait demandé à Xue et Hongbo d’exécuter des exercices de patinage sur deux pieds, appelés bulles (les pieds entrent et sortent ensemble), qui visaient à leur apprendre le mouvement du genou et l’équilibre. Ils ont consacré environ 30 à 40 minutes aux premiers exercices, puis sont passés aux carres intérieures.

« Je savais que si j’allais faire pour eux ce que dont ils avaient besoin, nous devions commencer par le tout début et je ne savais pas comment le faire autrement », a fait remarquer Tracy. Plus tard, elle a appelé Lori Nichol et lui a dit qu’elle allait s’excuser à l’avance de frustrer Hongbo, en particulier. Lori a dit au contraire qu’ils avaient adoré les exercices et voulaient les faire tous les jours. Ils se sont entraînés avec Tracy pendant 10 jours d’affilée.

Au printemps dernier, Hongbo, désormais entraîneur, a envoyé trois de ses équipes de patinage en couple à Tracy afin qu’elle travaille avec eux de la même manière. Il s’agit des mêmes exercices que Tracy et Brian utilisent pour enseigner aux patineurs et adultes débutants.

Tracy a également créé un entraînement hors glace au fil des ans. Elle avait elle-même fait du Pilates et de la danse au sol et adapté certains de ces exercices sur la glace. « Vous pouvez être très créatif une fois que vous avez les notions de base et voyez comment les principes s’enchaînent à tous les niveaux », dit-elle.

De façon plus importante, au début, Tracy n’était pas sûre – en raison de son point de vue de danse sur glace – si ce qu’elle faisait était ce dont un patineur en simple, un joueur de hockey ou une patineuse de patinage synchronisé avait besoin.

« Mais vous savez? », dit-elle. « C’est la même chose ». Oui, les partenariats et l’apprentissage multidisciplinaire fonctionnent.

Merci aux meilleurs bénévoles du patinage

Comment les juges déterminent l’équipe médaillée d’or en patinage synchronisé

Les quatre éléments – synchronisation, espacement, vitesse et force – étaient en montre aux Championnats du monde ISU de patinage synchronisé 2015, tenus les vendredi 10 avril et samedi 11 avril, au FirstOntario Place, à Hamilton, en Ontario. Revivez les performances du programme court et du programme libre des meilleures équipes de patinage synchronisé au monde, y compris les performances médaillées d’or de l’équipe canadienne NEXXICE, de Burlington, Ontario.

Apprenez ci-dessous comment les juges déterminent quelle équipe mérite la médaille d’or.

Patinage synchronisé – l’arme secrète

Avec des équipes de huit à vingt patineurs sur la glace, exécutant des mouvements rapides et complexes, côte à côte, au même moment, ce sport exige des nerfs d’acier, de l’adaptabilité, de la maîtrise, de la confiance et du travail d’équipe. Comme toute autre discipline du patinage, la vitesse, la puissance, le travail de carre, les habiletés de patinage et la chorégraphie sont importants, de même que des éléments techniques supplémentaires comme l’exactitude des formations (voir ci-dessous), les transitions et la précision des mouvements au sein de l’équipe. Songez à quel point il est difficile d’atteindre tous ces objectifs avec seulement deux personnes sur la glace en patinage en couple ou en danse, puis ajoutez des patineurs supplémentaires et des mouvements plus difficiles à exécuter… et vous aurez une idée beaucoup plus claire de ce en quoi consiste le sport, pourquoi il est si difficile et pourquoi sa popularité s’accroît partout dans le monde.

De nombreux pays ont leur propre version d’un programme de patinage synchronisé, qui commence par l’initiation de jeunes patineurs à l’expérience et aux avantages de participer à cette discipline spécialisée du sport. Dans le cadre d’une équipe, chaque patineur peut éprouver les sensations fortes que procure la compétition et la réussite qui découle de la participation. Mais prenez garde! Comme toute autre discipline du patinage, une fois que vous êtes mordu de patinage synchronisé, ce qui peut être au départ un simple désir de vouloir apprendre à patiner pour le plaisir peut devenir sérieusement compétitif!

Pour attirer de nouveaux membres, le programme de patinage synchronisé du Canada commence tôt et compte toute une gamme d’expertise, des débutants jusqu’à divers niveaux junior, senior et adulte, chacun basé dans une certaine mesure sur l’âge et l’habileté. Des équipes peuvent se former simplement pour le plaisir et le loisir, par exemple pour une apparition à un spectacle sur glace, ou elles peuvent avoir des objectifs plus sérieux de compétitions, d’auditions, de collectes de fonds, d’engagement à long terme et d’entraînement approfondi sur glace et hors glace.

Pour harmoniser la compétition de patinage synchronisé de niveau élevé avec les autres épreuves de patinage, les équipes juniors et seniors doivent concourir dans des programmes courts et libres, chacun avec des éléments requis pour assurer un programme bien équilibré. Les performances sont jugées en utilisant le système international de notation, en vertu duquel la note technique dépend de la difficulté de l’élément et de la qualité de son exécution et la note des composantes du programme tient compte de la qualité des habiletés de patinage, de la performance, de la chorégraphie, des transitions et de l’interprétation musicale.

Ceci vous semble familier?

Aussi semblable que puisse être la structure de ces événements à la compétition traditionnelle, vous ne verrez pas de triples sauts ou de pirouettes compliquées durant le patinage synchronisé… ou du moins pas encore. Bien que ces éléments s’intégreront probablement dans le sport à un moment donné, vous verrez aujourd’hui le patinage qui est le plus exigeant au point de vue technique et la chorégraphie qui est la plus créative aux quatre coins du globe.

En patinage synchronisé, gardant à l’esprit que tous les éléments doivent être exécutés à l’unisson avec vitesse, puissance, maîtrise et une couverture maximale de la glace, voici les formations de base :

Ligne : une seule ligne, des lignes parallèles ou des lignes diagonales

Bloc : une formation rectangulaire comptant au moins trois lignes parallèles couvrant la longueur de la glace avec des lignes rapprochées et une égale distance entre les patineurs

Cercle : une forme constamment ronde, pivotant au moins 360°, les patineurs étant espacés également sans aucune traction ou aucun tiraillement entre les patineurs

Pirouette : pirouette en solo exécutée à l’unisson avec un minimum de 3 révolutions

Entrecroisement : la moitié de l’équipe croise individuellement l’autre moitié

Roue : formation qui doit pivoter au moins 360°, pour laquelle tous les patineurs tournent autour d’un point commun, comme les rayons d’une roue

Levée de groupe : deux patineurs ou plus soulèvent un ou plusieurs patineurs à n’importe quelle hauteur, puis les posent sur la glace

Formation créative : mouvements novateurs, éléments ou mouvements de style libre qui tiennent compte de la musique, exécutés individuellement, deux par deux ou en groupe

Mouvements : séquence fluide d’au moins 3 différents mouvements de patinage, p. ex. spirales, Ina Bauer, grands aigles, etc., exécutés avec de fortes carres et des pas de liaison

Aucune prise : semblable à une formation de bloc, sauf que les patineurs ne sont pas liés — l’équipe doit maintenir le bloc de 4 ou 5 lignes ainsi que l’espace pendant l’exécution de virages et de pas de liaison à l’unisson sur toute la longueur ou la diagonale de la surface de la glace

La première étape pour apprécier le patinage synchronisé est d’être en mesure d’identifier les formations susmentionnées. Une fois que vous les reconnaîtrez, vous pourrez ensuite vous poser les questions suivantes afin de déterminer la qualité et la difficulté du mouvement.

  • Est-ce que chaque patineur fait exactement la même chose dans les formations?
  • Est-ce que les patineurs sont proches et à distance égale les uns des autres? (Il est beaucoup plus difficile d’être proche!)
  • Et ce que les éléments semblent faciles et aisés, sans tirer ou pousser (tension), entre les patineurs?
  • Est-ce que les formations sont claires et précises?
  • Sont-elles maintenues pendant le temps exigé ou couvrent-elles la surface de glace exigée?
  • Est-ce que les transitions entre les mouvements semblent homogènes?
  • Les lignes sont-elles droites?
  • Est-ce que la performance est exécutée habilement et avec confiance?
  • Est-ce que tout élément a été rendu plus difficile par l’ajout de jeux de pieds, de changements de direction, de pivots ou de chorégraphie qui rend l’élément plus difficile à bien exécuter ou la formation plus difficile à maintenir?

Et voilà… vous connaissez maintenant les éléments de base.

Pendant que les athlètes mettront à l’épreuve leurs habiletés… avec ces lignes directrices… vous pourrez maintenant évaluer aussi les vôtres.

Patinage Canada célèbre la Journée nationale des officiels

Bonne Journée nationale des officiels à tous les officiels bénévoles de Patinage Canada!

Aujourd’hui nous célébrons et honorons les contributions de nos officiels dévoués et passionnés dans tout le pays. Du niveau débutant à olympique, les officiels représentent les piliers de notre sport dans toutes les disciplines. À titre de juges, d’arbitres, de spécialistes de données, d’évaluateurs, de spécialistes et de contrôleurs techniques, nos officiels appuient la participation de tous les patineurs durant les journées de tests, les compétitions, les séances de surveillance, les ateliers et beaucoup plus!

Pourquoi devient-on officiel? Que faut-il pour avoir du succès en tant qu’officiel? Comment puis-je participer? Voici quelques-unes des questions qui pourraient venir à l’esprit de quiconque s’intéresse au sport (patineur, entraîneur, parent, etc.). Nous avons donc contacté certains de nos officiels actuels de partout au pays pour vous donner un aperçu de leurs cheminements comme officiels.

Richard Valleesection du Nord de l’Ontario, juge/évaluateur (depuis presque 40 ans)
Après avoir décidé de mettre fin à mes fonctions d’entraîneur, je voulais néanmoins rester impliqué dans le sport et on m’a suggéré de me joindre au rang des juges. Ma mère, une juge de tests de bas niveaux, m’a encouragé à poursuivre dans cette direction qui finirait par aider notre club local de patinage en défrayant les coûts futurs du recours à des juges pour les séances de tests. J’ai amorcé ma formation par l’examen de documentation sur la notation et la participation à des séances de tests pour en apprendre autant que possible. À mesure que j’ai avancé dans les niveaux de tests, Norm Carscallen, un juge de niveau international de Sudbury, en Ontario, qui avait jugé plusieurs de mes tests de patinage a été mon mentor, m’encourageant à progresser dans les rangs.

L’avancement dans les niveaux de compétition a mené à la participation à des activités connexes, notamment à du travail dans des comités de section et nationaux, à la facilitation de stages et de séminaires et à la surveillance de patineurs.

À titre de juge de compétition, j’ai eu la chance d’atteindre le statut de juge de niveau canadien et international grâce aux conseils de plusieurs officielles très estimées : Jane Garden, Joyce Hisey et, en particulier, Jean Mathews et Elizabeth Clark. En réfléchissant à mes près de 40 ans comme officiel de Patinage Canada, je crois qu’il est extrêmement important pour les juges de partager leurs connaissances, leur expertise et leur expérience afin d’aider les autres à atteindre leurs objectifs. Ma vie a été enrichie par mes merveilleuses expériences à titre de juge, mes amitiés durables et l’immense satisfaction que m’a procurée mon travail avec les parents, les entraîneurs, les bénévoles et, tout particulièrement, les patineurs.

Lyse Prendergastsection de la Colombie-Britannique et du Yukon, spécialiste de données (depuis 2013)
Après de nombreuses années d’engagement dans le patinage artistique, débutant moi‑même comme patineuse et étant plus tard parent, bénévole de club, membre du conseil d’administration, puis administratrice de club, j’ai décidé de poursuivre ma participation dans le sport en amorçant ma formation pour devenir spécialiste de données, il y a environ deux ans. Ce fut une expérience formidable jusqu’à présent, qui m’a permis de rester impliquée dans le patinage tout en me mettant vraiment moi-même au défi et acquérant de nouvelles habiletés et connaissances. En plus d’apprendre à connaître les détails du rôle de spécialiste de données, j’ai aimé apprendre davantage sur le sport lui‑même, continuant à maintenir une relation avec les patineurs, les entraîneurs et les officiels, que j’ai appris à connaître au cours de mes années en tant que bénévole de club et de membre du personnel. Nous comptons une excellente équipe de spécialistes de données en Colombie-Britannique et le mentorat que j’ai reçu de gens comme Sharon Dahl, Lorraine Mapoles et Wayne Sutherland a été incroyable. Pour les spécialistes de données, les heures de compétition sont souvent longues et exigeantes et parfois ponctuées de problèmes techniques difficiles, mais j’aime beaucoup faire partie d’une équipe où tout le monde se voue au sport, travaille dur, s’occupe les uns des autres et se regroupe au besoin.

Chelsey Schaffelsection de l’Alberta, des Territoires du Nord-Ouest et de Nunavut, spécialiste technique, contrôleuse technique et juge de patinage synchronisé (depuis 2006)
J’ai toujours été très analytique en ce qui concerne les programmes de patinage synchronisé que j’exécutais et que je regardais et j’étais donc très intéressée par le rôle de spécialiste technique lorsque le nouveau système de notation a été lancé. J’ai été invitée à participer au séminaire de formation des spécialistes techniques au moment où je pouvais commencer à voir ma carrière comme patineuse s’achever en raison des coûts, des blessures et d’autres engagements dans ma vie. J’ai réussi l’examen et bien que j’ai continué à concourir pendant deux saisons de plus, j’ai aussi eu l’occasion d’exercer mes fonctions d’officielle et de découvrir que j’aimais énormément ce rôle. Être en mesure de continuer à patiner et de tâter le terrain au même moment comme officielle a beaucoup facilité la transition de la compétition et je me suis rendu compte que le rôle de spécialiste technique était parfait parce que je pouvais toujours travailler dans un environnement d’équipe, qui m’avait attirée tout d’abord au patinage synchronisé (qu’on appelait « patinage de précision » à mes débuts!).

J’aime éduquer les entraîneurs et les patineurs et faire des rétroactions aux équipes. Les critères et les processus de notation semblaient très mystérieux quand j’ai commencé à concourir et j’estime que le système de notation CPC favorise vraiment le dialogue entre les officiels et les concurrents. Il est très gratifiant de voir que vos paroles ont une incidence positive sur le développement de l’équipe.

Être une officielle exige un plus grand engagement en termes de temps et le travail est plus dur que la plupart des gens ne s’en rendent probablement compte, mais c’est aussi beaucoup plus enrichissant que je ne l’aurais jamais cru. Avoir la meilleure place pendant les compétitions est un avantage évident, mais je peux aussi apprendre et enseigner, voyager, rencontrer des gens de partout au monde qui aiment parler de patinage synchronisé autant que moi et demeurent impliqués dans un sport sensationnel. Les expériences que j’ai eues comme patineuse de patinage synchronisé ont eu un impact positif sur de nombreux aspects de ma vie et je sais qu’en offrant bénévolement mon temps, je donne à d’autres patineurs la chance de vivre aussi ces expériences.

Benoît Lavoiesection du Québec, juge et contrôleur technique (depuis 1982)
En tant que débutant, je rêvais des Jeux olympiques. Jeune garçon, j’étais un grand partisan du mouvement olympique. J’avais une optique tout à fait réaliste en tant qu’athlète, même lorsque j’ai concouru au niveau national senior. J’ai voulu rester impliqué après ma carrière et lorsqu’un programme accéléré a été créé pour former les nouveaux officiels, je me suis engagé dans cette voie en 1982. Être un officiel m’a permis de rester actif et d’appliquer avec précision les règlements techniques en plus de rester en quelque sorte impliqué avec les athlètes et la famille du patinage qui m’ont tant donné depuis tellement d’années.

Je recommanderais devenir un officiel parce que vous occupez la meilleure place durant les événements, il s’agit de la deuxième meilleure famille où contribuer en tant que bénévole et le meilleur organisme de sport au monde.

Beaucoup de gens ont contribué à m’inciter à devenir un meilleur officiel : Sally Rehorick m’a tout d’abord inspiré à une conférence de patinage. Eva Finlay a été ma mentore pour tous mes niveaux jusqu’à senior. Debbie Islam a été un modèle de rôle pour moi afin de devenir un officiel de niveau international.

J’ai plusieurs moments favoris à titre d’officiel, mais je crois que l’un des meilleurs serait d’avoir eu le privilège d’être juge aux Jeux olympiques d’hiver en 2002 quand Salé et Pelletier ont remporté la médaille d’or dans l’adversité. J’estime que j’ai contribué d’une manière spéciale et pour assurer la crédibilité de notre sport et le respect des valeurs olympiques. J’étais tellement fier.

Nancy Braysection de la Nouvelle-Écosse, juge de STAR 1-4 (depuis 2014)
Plusieurs raisons m’ont incitée à devenir une officielle, l’une d’entre elles étant de redonner à un sport qui m’a tellement donné. Le patinage artistique m’a appris la valeur de ne jamais abandonner et a créé en moi une base solide pour la forme physique, qui existe toujours aujourd’hui. Je suis aussi devenue une officielle pour rester activement engagée dans le sport. Étant une nouvelle maman, je ne peux consacrer le temps que l’entraînement exigerait. Être une officielle me donne plus de flexibilité, me permet de prendre plaisir à regarder les patineurs se développer et, en même temps, approfondir mes propres connaissances du sport. C’est une situation gagnant-gagnant; je peux redonner au sport que j’aime et faire quelque chose de positif pour moi qui s’adapte facilement à mon horaire chargé.

Vous aimez le sport du patinage artistique? Vous souhaitez en savoir plus sur le sport et vous joindre à une équipe passionnée et dévouée?

Que vous ayez acquis de l’expérience comme patineur vous-même ou passé beaucoup de temps à la patinoire comme partisan de patinage ou parent d’un patineur ou d’une patineuse, des occasions s’offrent à vous comme officiel! Pour plus de renseignements sur les possibilités de perfectionnement comme officiel, veuillez contacter votre bureau de section.

Des étudiants du collège Canadore patinent pour la première fois

De nombreux clubs de patinage au Canada remportent un vif succès et se vantent de faire grimper les inscriptions, tandis que d’autres rencontrent d’immenses problèmes opérationnels. Les coûts augmentent considérablement alors que les adhésions sont en chute dans certaines régions en raison de la concurrence avec d’autres activités et des changements démographiques. Même le petit groupe de bénévoles dévoués s’étiole.

Certains clubs, tel le club de patinage artistique de North Bay situé dans le nord de l’Ontario, ont eu recours à des levées de fonds pour amortir une partie de leurs coûts. Bien que les anciennes méthodes éprouvées de collecte de fonds aient remporté un succès modéré dans le passé, avec la diminution des ressources et des occasions, le club a réalisé cette année qu’il devait faire preuve de créativité et trouver une nouvelle façon de soutenir ses activités de base.

Mais comment?

Le club avait déjà eu des contacts avec le collège Canadore, le collège des arts appliqués et de la technologie de North Bay, par l’intermédiaire d’étudiants du programme de marketing et de publicité qui avaient aidé le club à élaborer son plan de marketing pour recruter de nouveaux membres et promouvoir le club auprès de la collectivité. Un jour, lors d’une conversation fortuite à la patinoire entre un parent de Patinage Plus et le coordonnateur de Patinage Plus du club, la discussion porte sur le recours de nouveau au collège, cette fois-ci pour attirer les étudiants internationaux et les inscrire à un programme d’apprentissage du patinage.

Bingo!

Le collège comptant de nombreux étudiants internationaux dont certains n’avaient jamais vu de la glace ou de la neige, l’idée de collaborer avec le club pour créer un programme pilote d’apprentissage du patinage et offrir aux étudiants une toute nouvelle expérience canadienne a vu le jour.

Fraser Mowat, le responsable du collège, a rapidement vu les avantages de la proposition. « Le patinage est une expérience insaisissable pour tout le monde, mais qui peut s’avérer effrayante pour ceux et celles qui n’ont jamais patiné. Grâce au savoir-faire du club local de patinage, on donnait aux étudiants l’occasion de découvrir la glace et d’apprendre à patiner avec des experts. »

David Villeneuve, président du club de patinage artistique de North Bay et professeur au collège, se doutait bien que l’idée était parfaite. « J’ai continué à discuter de ce partenariat et nous avons trouvé moyen de partager le temps de glace avec le programme de patinage préscolaire. Nous savions que ce serait un défi pour le club et plus précisément pour les entraîneurs qui devaient donner le programme, mais ce nouveau concept innovateur était excitant. »

Une fois le collège convaincu, le club a rapidement mis les choses en branle. L’idée avait germé en octobre et le but était de mettre en œuvre le programme en décembre. Avec seulement deux mois pour régler tous les détails du programme, la planification est allée très vite.

La priorité était de créer un environnement raisonnable pour ces patineurs adultes. « Nous avons décidé de diviser la glace réservée habituellement aux patineurs préscolaires, ajoute David, afin que les patineurs du collège ne se sentent pas trop embarrassés. »

Skating student gets help tying skates.

Photo: PJ Wilson

L’autre défi était d’encourager les participants à reconnaître la nécessité de se procurer un bon équipement. Même si le collège Canadore fournissait des patins et des casques, certains patineurs se présentaient avec des patins achetés en ligne ou empruntés à des amis… de très mauvaise qualité, sans soutien des chevilles et dont les lames étaient tellement émoussées qu’elles n’auraient pas pu couper du beurre.

La conception du programme sur la glace exigeait également de faire preuve de créativité. En collaboration avec le club et les entraîneurs, il a été décidé de donner à chaque groupe d’étudiants trois séances de 45 minutes.

L’entraîneure Cara Song s’est rendu compte qu’il fallait aussi considérer d’autres aspects en concevant le programme. « L’approche gagnante consistait à tenir compte des barrières linguistiques et des capacités différentes de patinage, et à exécuter un programme simple, centré sur les besoins des patineurs et sur les habiletés fondamentales. »

Les entraîneurs se préparaient avec impatience à l’arrivée de chaque nouveau groupe d’étudiants « Le premier jour a été très excitant, avoue Cara. Au départ, 23 étudiants s’étaient inscrits à la première séance, mais comme la plupart d’entre eux utilisaient pour la première fois le transport public pour se rendre à la patinoire, ils sont tous arrivés en retard, les uns après les autres. Nous avions installé des pancartes un peu partout autour de la patinoire et attendions avec impatience de les accueillir. »

Se tenant debout à la patinoire, David n’oubliera jamais la vue des patineurs qui faisaient leurs premiers pas sur la glace. « Ils s’accrochaient tous aux bandes! Mais avec l’aide et les encouragements de nos entraîneurs et AP, les nouveaux patineurs ont vécu une première journée de patinage incroyable. Ils s’amusaient tellement qu’ils prenaient des autoportraits d’eux et des photos de groupe dans leur attirail pour les afficher sur Facebook à l’intention de leurs familles et amis de leur pays. »

Cara est d’accord. « Tout le monde était excité et heureux d’être à la patinoire. Nous avions des étudiants de partout dans le monde… d’Asie, d’Europe, d’Amérique du Sud. À l’exception de quelques personnes, la plupart des étudiants n’avaient jamais patiné sur la glace. Quelques-uns ont vraiment vite appris de façon naturelle. D’autres tablaient sur leurs habiletés acquises dans le cadre d’autres sports, comme le patin à roues alignées. Et la moitié du groupe a commencé la séance en se tenant à la bande. »

La langue n’a jamais posé problème pour l’assistante de programme de Patinage Plus, Callie O’Connor. « Il m’est arrivé quelques fois de faire une démonstration et de leur montrer visuellement les choses plutôt que de les expliquer, mais de toute évidence, à la longue, ils ont fini par comprendre clairement mes instructions. »

Un des premiers étudiants était Breno da Nobrega Bezerra, originaire de Natal, au Brésil. « Ça m’excitait d’imaginer la chose et j’avais un peu peur de patiner. J’avais fait un essai une fois à Ottawa, mais je n’avais pas un bon équipement et je ne savais pas comment m’y prendre. J’ai vraiment été content que des amis me parlent des cours de patinage. »

« À chaque séance je m’améliorais un peu et j’apprenais de nouvelles choses. Les instructeurs m’ont aidé à prendre de l’assurance de sorte qu’à la fin des leçons de patinage, j’étais assez sûr de moi pour m’amuser sur la glace. Ça a été pour moi un moment merveilleux que je n’oublierai jamais. »

C’était un programme merveilleux, ajoute l’entraîneure Cara. « Quand on travaille avec des adolescents ou des adultes dans le cadre de Patinage Plus ou d’un des programmes d’apprentissage du patinage, les patineurs manifestent un intérêt unique. Ils veulent vraiment tous être là. L’excitation de ces étudiants internationaux était contagieuse et j’ai eu le sentiment de découvrir le sport sous un nouveau jour grâce à eux. »

Canadore College student learns to skate.

Photo: PJ Wilson

Le résultat a été inspirant pour tout le monde.

Fraser Mowat, du collège Canadore, reconnaît que les étudiants ont adoré leur expérience, la qualifiant de fait saillant de leur séjour à North Bay. « La plupart d’entre eux ont voulu prendre d’autres leçons. Quelques étudiants ont emprunté des patins pour s’élancer par eux-mêmes sur la glace après les cours au collège. »

Breno fait partie de ce groupe. « À chaque séance je m’améliorais un peu et j’apprenais de nouvelles choses. Les instructeurs m’ont aidé à prendre de l’assurance de sorte qu’à la fin des leçons de patinage, j’étais assez sûr de moi pour m’amuser sur la glace. Ça a été pour moi un moment merveilleux que je n’oublierai jamais. »

Cheryl Maltby, une autre membre de l’équipe des entraîneurs, a été ravie des réactions des étudiants. « Le dernier jour, des patineurs m’ont confié qu’ils feraient tout leur possible pour continuer à patiner dans leur pays. »

Du point de vue du club, c’est une immense réussite pour la collectivité et pour le budget du club. « Ce projet nous a donné l’occasion de tisser de nouveaux liens avec la communauté du collège Canadore, de dire David. « Comme je suis membre de ces deux organisations, je suis à même de constater en quoi ce projet nous permettra de créer des liens avec d’autres établissements d’enseignement et culturels et de consacrer plus de temps de glace et d’entraînement à ces programmes. Nous avons attiré une nouvelle population et clientèle à laquelle nous n’avions jamais pensé. Le Canada est composé d’immigrants à la recherche de nouvelles possibilités et le patinage pourrait bien en être une. »

David a de sages conseils à donner aux clubs inspirés par l’histoire du club de North Bay : « Commencez tôt. Adressez-vous aux départements d’études internationales dans les établissements d’études postsecondaires, aux écoles secondaires qui ont un programme d’échange avec des étudiants étrangers et aux agences communautaires multiculturelles. Ils sont toujours à la recherche d’expériences uniques. Il y a toujours des personnes prêtes à vivre de nouvelles expériences si l’occasion se présente. »

Vous désirez apprendre à patiner. Rien de plus facile! Il suffit de trouver un club de Patinage Canada parmi les 1 400 clubs dans l’ensemble du pays qui offrent des programmes reconnus à l’échelle nationale enseignés par des entraîneurs certifiés.

Pour trouver un club près de chez vous, tapez Recherche d’un club et adonnez-vous à la joie du patinage.

En conclusion, je félicite le club de patinage artistique de North Bay d’avoir initié plus de patineurs au patinage pour la vie!

Le rêve de voir le patinage synchronisé aux Jeux olympiques de 2018

Bien qu’il soit généralement admis que le patinage synchronisé a été lancé aux États-Unis, rappelons que le Canada a rapidement joint le mouvement naissant. Aujourd’hui, le sport gagne en popularité dans le monde entier et plus de 20 pays ont été représentés cette année aux Championnats du monde ISU accueillis par le Canada qui se sont déroulés ce mois-ci à Hamilton, en Ontario.

Une des motivations profondes du sport a toujours été de façonner l’histoire. Et aujourd’hui, après plus de 20 ans de travail avec les comités techniques de patinage synchronisé de l’ISU (SySTC) et les participants du sport, il y a une nette lueur d’espoir que le patinage synchronisé devienne une discipline olympique.

La Canadienne Cathy Dalton, entraîneure de patinage synchronisé et experte en la matière, participe à la discipline depuis ses débuts.

« Avoir une place aux Jeux olympiques était au départ un rêve, admet Cathy, mais grâce au travail infatigable des présidents des comités techniques qui visaient ce but, nommément de Marie Lundmark (Finlande), Leon Lurje (Suède), Uli Linder (Suisse) et Chris Buchanan (Grande-Bretagne), nous avons tous commencé à croire fermement que le patinage synchronisé avait sa place aux Jeux olympiques. »

La Finlandaise Marie Lundmark est la présidente actuelle du SySTC. « J’étais membre du SySTC dès le début, en 1994, à l’époque où notre but principal était de faire avancer la discipline en vue de tenir des Championnats du monde de patinage synchronisé, ce qui a été réalisé en 2000 à Minneapolis. Bien entendu, le succès des championnats a ouvert la porte à la possibilité que le patinage synchronisé devienne une discipline olympique. »

Dans leur plan initial de quatre ans, les comités ont élaboré une stratégie qui préparerait le sport à l’événement suprême. Une des étapes sur le chemin des Jeux olympiques était d’inclure le SyS aux Universiades d’hiver de la FISU, une étape franchie en 2007. Le sport gagnant en popularité dans le monde, les travaux se sont poursuivis avec l’ISU pour établir les normes, les exigences, les âges des patineurs, la composition des équipes de patinage synchronisé, la structure des compétitions… des détails qui aideraient le sport à se conformer aux autres épreuves olympiques.

Il y avait beaucoup à faire, sur la glace et hors glace. Dans les coulisses et au sein de la communauté de patinage synchronisé, la directive était d’établir la crédibilité de la discipline en faisant la promotion de l’acquisition d’habiletés de patinage de qualité.

En sa qualité d’entraîneure, Cathy était en première ligne. « Des décisions ont été prises visant à améliorer l’aspect athlétique des patineurs et la qualité du patinage, d’augmenter la difficulté des éléments et de promouvoir le perfectionnement des entraîneurs. »

Puis, en avril 2011, une autre étape importante était franchie.

« Il y a eu une réunion d’un groupe de travail sur le patinage synchronisé, dit Marie, au cours de laquelle nous avons discuté, avec les membres du conseil de patinage synchronisé, le SySTC, Peter Krick, directeur de la direction des sports, et Krisztina Regöczy, directrice des sports pour le patinage artistique, de la présentation officielle d’une demande au Comité international olympique (CIO). Nous avons donc rédigé une proposition décrivant la logistique d’ajout des équipes de patinage synchronisé aux Jeux olympiques. »

Il a fallu trois longues années de travail laborieux avant, qu’enfin, la proposition soit présentée au Congrès de l’ISU de 2014 à Dublin, en Irlande, et acceptée par le Congrès. L’ISU a par la suite demandé au CIO de reconnaître le patinage artistique comme une discipline olympique et de l’inclure aux Jeux olympiques d’hiver de 2018.

En juillet 2014, l’ISU a reçu un avis de réception officiel du CIO et un formulaire de demande d’information détaillée au sujet du patinage synchronisé, dont des questions portant sur les participants, les compétitions, la composition des équipes, le nombre d’athlètes, la vente des billets, les cotes d’écoute à la télévision et les statistiques des médias sociaux.

Cathy faisait partie de l’équipe responsable de la demande. « Ça a été difficile de trouver des statistiques fiables… mais nous l’avons fait! Nous avons préparé un dossier de présentation du patinage synchronisé à l’intention du CIO auquel nous avons joint de superbes photos, des faits et des bandes vidéo. »

Mais les demandes de renseignements du CIO ne se sont pas arrêtées là.

Au cours de l’été 2014, le CIO a envoyé une équipe d’observateurs à une compétition de patinage synchronisé de première classe, la Coupe de France, afin qu’elle fasse un rapport et présente des recommandations au CIO sur les activités du sport, l’environnement bruyant et enthousiaste et la réponse du public.

« La Coupe de France était une compétition merveilleuse à leur présenter, rappelle Cathy. Les trois personnes représentant le CIO étaient perspicaces et attentives. Elles semblaient aimer la compétition, ainsi que les nombreuses équipes et leurs programmes. Elles ont pris des photos et fait des enregistrements vidéo de la compétition qui, nous l’espérions, accompagneraient leur rapport au CIO… et elles ont assurément vu en quoi le patinage artistique en équipe pouvait créer une nouvelle dynamique et attirer de nouveaux admirateurs dans le mouvement olympique. »

Marie est une optimiste qui croit que le patinage synchronisé s’intègre parfaitement au modèle olympique.

« La popularité croissante de cette discipline auprès des groupes plus jeunes et les encouragements des fervents partisans à l’égard de leurs équipes favorites ont contribué à l’engouement rapide pour cette discipline. La participation des jeunes des fédérations membres de l’ISU s’est répandue dans les cinq continents. Ce sport présente des programmes rapides, dynamiques et exigeants sur le plan physique et technique qui sont très différents des performances difficiles des disciplines traditionnelles du patinage. »

Pour ce qui est du volet commercial de l’équation, Marie ajoute sans hésitation : « Compte tenu du réel attrait que cette discipline exerce chez les jeunes et de l’intérêt marqué des médias sociaux, nous voyons des avantages énormes au développement d’un contenu de marque qui présente d’excellentes possibilités de parrainage et de soutien accru des admirateurs. »

« Le sport est prêt, déclare Cathy d’un air malin. Plusieurs aspects d’ordre organisationnel ont été réglés pour une compétition olympique, par exemple, les horaires, les lieux, le dopage, les zones mixtes, l’hébergement et le transport. Les équipes sont prêtes à partir! »

Pour Marie Lundmark et de nombreux chefs de file du patinage synchronisé, l’approbation du CIO serait la dernière étape importante dans l’évolution du sport. « Je crois que depuis ses débuts, tous ceux et celles qui ont participé au patinage synchronisé (patineurs, entraîneurs, officiels et parents) ont contribué au développement de ce merveilleux sport. Nous espérons que notre travail et nos rêves seront appréciés. »

En attente de la décision du CIO.

Un patineur de 52 ans en quête de l’or aux Championnats nationaux

Pour la plupart des enfants canadiens, l’apprentissage du patinage est un rite de passage.

Toutefois, ce ne fut pas le cas pour Jeffrey Morden, natif de Fergus, en Ontario. Sa passion pour le patinage s’est manifestée beaucoup plus tard.

« En quatrième année, ma famille a quitté Fergus pour s’installer sur une ferme près de l’autoroute 6. Quand mes parents allaient travailler, ils nous faisaient garder en ville où les écoles étaient à distance de marche. Parfois, après l’école, ma gardienne me mettait des patins et je marchais sur le trottoir jusqu’à la patinoire, à quelques rues de chez elle. Je ne savais pas qu’il fallait porter des protège-lames! »

Jeffrey n’a pas suivi des leçons de patinage dans son enfance, mais d’autres sports ont meublé son quotidien.

« Lorsque j’étais jeune, j’aidais mon père qui était éleveur et coureur de chevaux de race Standardbred. Quand mon cousin a commencé à monter des chevaux, ce que je désirais faire aussi, j’ai commencé à suivre des leçons d’équitation à mon dixième anniversaire. Je raffolais tellement de cette activité que durant mon adolescence j’ai pris part à des compétitions dans la catégorie junior, puis au triathlon équestre et finalement aux championnats nationaux canadiens de Pony Club. »

Pendant ses études secondaires et toutes ses années de course équestre, Jeffrey s’est passionné pour la musique et a participé à une fanfare, à une chorale, à des comédies musicales scolaires et, son favori, à un groupe de musique pop contemporaine du nom de Surge. « Surge remportait un grand succès à mon école… Surge, c’était comme ABBA »!

Puis, en douzième année, son école s’est lancée dans une première grosse production, Guy and Dolls. Ce fut un tournant pour Jeffrey.

« À l’époque, je continuais à participer à des concours équestres, et, comme je me préparais à passer un examen au Pony Club, je n’avais pas le temps d’auditionner pour le spectacle. »

Mais cela ne voulait pas dire qu’il n’avait pas d’intérêt pour le spectacle et, en fait, il se sentait tellement exclu que son professeur de chant a demandé au directeur de lui faire passer une audition à la dernière minute. Le directeur a été charmé et lui a immédiatement donné un rôle pour le spectacle de cette année-là et lui a confié l’année suivante le rôle de l’avocat Louie Loser dans Jacob Two-Two and the Hooded Fang.

jeffrey-morden-costume-designPendant son année terminale, plus que jamais passionné de musique et de théâtre, Jeffrey savait qu’il arrivait à la croisée des chemins et qu’il devrait prendre une grande décision à l’issue de la remise des diplômes. Poursuivrait-il une carrière équestre ou ses études?

« J’ai choisi l’université, admet Jeffrey. J’ai fini par m’inscrire à la School of Dramatic Art à l’université de Windsor dans une majeure en conception de décors et de costumes ». Mais un an plus tard, conscient qu’il avait des talents cachés qu’il n’avait pas encore explorés, il s’est inscrit au volet performance.

« J’ai suivi des cours de voix à l’école de musique, j’ai joué dans des pièces à l’école d’art dramatique et j’ai fait des cours de danse dans tous les studios de la ville. »

Il était loin de se douter qu’une autre discipline, le patinage, l’attendait en coulisse.

« Pendant mes années d’études à l’université, je regardais le patinage à la télévision. Il y avait quelque chose dans ce sport qui touchait une corde sensible. Comme il y avait une patinoire à deux pâtés de maisons de mon appartement, j’ai décidé de faire un essai. J’ai acheté chez Goodwill de vieux patins, je les ai teints en noir et j’ai cherché dans l’annuaire un endroit où je pourrais les faire affûter. Quand je les ai apportés à la boutique de patinage artistique, les gens les regardaient, incrédules… car personne ne pouvait décemment patiner sur ces patins! »

Et dans le plus pur style « Jeffrey », il a parlé avec le propriétaire de la boutique. « En échange d’une paire de patins usagés pour hommes, je vous offre de perler des robes et de créer des modèles. Cette année-là, j’ai même perlé la robe de la patineuse en couple internationale Denise Benning! »

À la fin de ses études, Jeffrey envisageait de déménager à Toronto. La première chose qu’il a faite après s’être installé a été de trouver un club de patinage et un entraîneur, d’abord au West Toronto Figure Skating Club, puis au Moss Park Skating Club. « J’ai étudié la danse et les figures, j’ai commencé à passer des tests et j’ai réussi mon premier test préliminaire de style libre quatre mois plus tard… et je suis fier de dire que mon programme contenait deux sauts Axel! »

C’était un début merveilleux pour un patineur adulte de 24 ans, mais quand Jeffrey a commencé à obtenir plus de contrats de chanteur, danseur et acteur, il a dû reléguer le patinage au second plan. Pendant toutes ses années sur la route, donnant des performances en salle et sur des bateaux de croisière, il n’oubliait pas pour autant le plaisir de patiner et il profitait souvent des heures de répétition pour conserver sa mémoire musculaire du patinage.

jeffrey-morden-stage-performance« On me voyait souvent exécuter des sauts hors glace pendant les répétitions, au gymnase ou lors d’un échauffement avant un spectacle. Il m’arrivait à l’occasion de faire discrètement un saut ici et là pendant un spectacle. Je faisais un joli double saut de boucle dans l’adage de Summertime pendant Birth of the Blues sur une croisière de la Hollande en Amérique, mais sans plus. Je n’ai pas fait de patinage en public ou été invité pendant toutes ces années, sauf à une occasion à Singapour où je me suis présenté à une patinoire qui était malheureusement fermée ce jour-là. »

Passons vite les deux décennies suivantes pour arriver en 2011, au moment où Jeffrey renoue avec le patinage. « Un jour, alors que j’enseignais dans une école privée à Guelph, mon amie Lisa me dit : “Tu sais, il existe maintenant des compétitions pour les adultes.” Je suppose que je peux la blâmer de ma passion de concourir et de subir des tests dans la cinquantaine. »

Et il a fait tout un retour, avec la détermination farouche d’apprendre, de devenir un juge, de concourir et de partager ses connaissances de l’art de la performance.

Sur la glace, Jeffrey continue à s’entraîner en vue de tests et de compétitions. Il a atteint son but de réussir les danses du test junior bronze, le test senior bronze de style libre et le test or artistique. Il a remporté du succès en terminant en seconde place l’an dernier aux Championnats nationaux pour les adultes dans l’épreuve or de style libre chez les hommes et l’épreuve d’interprétation bronze chez les hommes. Cette année, à Calgary, il sera de retour aux Championnats nationaux pour les adultes comme représentant du Elora and District Skating Club où il cherchera à décrocher la première place sur le podium.

Il partage aussi de plus en plus ses connaissances sur l’art de la performance. « J’ai toujours affirmé que les patineurs sont jugés sur une chose pour laquelle ils n’ont aucun entraînement. Je crois que le fait que je sois un patineur, et maintenant un juge, en plus de mes années d’entraînement et d’expérience de la performance, m’autorise à partager beaucoup de connaissances. »

jeffrey-morden-nutcraker-performanceL’enseignement aux patineurs de la forme théâtrale et de son impact lui a déjà ouvert des portes. « Cet été, je travaillerai à Toronto pour la troisième année avec Carol Lame au Ice Dance Elite. En été, des patineurs du monde entier viennent suivre des ateliers avec Carol. J’ai eu le plaisir de travailler avec des équipes de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de l’Italie, de la République tchèque, de même qu’avec des équipes canadiennes juniors et seniors fantastiques. »

Travailler hors glace avec des patineurs de compétition, donner des cours de performance et aider à mieux saisir les personnages et les intrigues témoignent de l’admiration que Jeffrey porte à un sport qu’il qualifie de combinaison d’athlétisme et d’art. Il a aussi le sentiment que le sport est à bien des égards un miroir de la vie.

« Il y a tellement de choses qui se recoupent. Que ce soit la gestion du temps, la vie saine ou l’apprentissage d’une nouvelle habileté, nous appliquons réellement les habiletés acquises sur la glace à notre vie quotidienne. »

Jeffrey souligne également que nul besoin d’être jeune pour patiner. « En vieillissant, c’est un sport sans impact formidable à pratiquer. Les seules poussées-élans de base améliorent l’équilibre, la force centrale, la coordination, le tonus musculaire et l’appareil cardiovasculaire. Si vous ajoutez la musicalité en utilisant toutes les parties du corps pour créer des formes, vous créez une activité d’un tout autre niveau. »

Son attitude est contagieuse.

« Après 12 ou 13 heures de jugement d’épreuves, tout le monde dit “J’ai besoin de prendre un verre” et je leur réponds invariablement “J’ai passé la journée à regarder des gens patiner, mais maintenant, je veux patiner!”

« Le problème toutefois est que je reste assis à regarder les patineurs en me disant que je n’ai que 52 ans et que je peux encore apprendre à faire telle chose. »

Calgary… Championnats nationaux pour les adultes… à vos marques!

Il n’y aura jamais qu’un Toller

Il n’y a qu’un seul Toller.

Inutile de préciser le nom Cranston pour décrire son caractère : créatif, flamboyant, véhément, extrêmement cultivé, haut en couleur, généreux, irritable.

Toller était une diva. Il possédait un humour laconique scandaleux en plus d’être un grand dépensier, capable de se promouvoir habilement, un personnage plus grand que nature qui allait toujours droit au but.

Et, peut-être, un artiste solitaire, qui nous a quittés trop tôt à l’âge de 65 ans. Sur une photo spectrale, on le voit sortir de son studio à San Miguel de Allende, au Mexique, à la lumière du jour, une figure solitaire, abandonnant à regret son travail.

Dans son livre, Zero Tollerance, Toller écrit : « J’ai passé 20 ans à la recherche d’amour (n’importe quel genre d’amour) sans le trouver. Ceci sous-entend, ironiquement, qu’à la fin de ces 20 années, je ne suis pas sûr que je l’aurais reconnu il si je l’avais trouvé. Il aurait pu être devant moi, mais je n’avais pas la sagesse voulue pour le discerner. »

Il a toujours suivi sa propre voie. Il était une île, même dans sa propre famille, a-t-il dit jadis. Sa mère ne lui a rien laissé dans son testament. Elle n’appuyait pas son patinage. Aux Championnats du monde de 1974 à Munich, Toller l’a fait chasser de la patinoire. Son père, un quart-arrière de football, était selon Toller un homme bienveillant avec qui il n’a jamais eu de lien. Son père a dit un jour qu’il était extrêmement fier de son fils, mais Toller ne l’a jamais laissé se rapprocher de lui. « Il a toujours été comme ça », a signalé Monty Cranston. « Seul, à faire sa propre affaire. »

L’une des croix les plus difficiles à porter, a avoué Toller, a été son incapacité de remporter une médaille d’or olympique en 1976. Il a été médaillé de bronze. Il dira plus tard que cet échec a largement dicté son « désir d’être accepté et reconnu » et a mené à « des comportements personnels exagérés et une désastreuse consommation ostentatoire », a-t-il affirmé.

Son style original de patinage n’a pas toujours accepté par l’établissement. (Quand il a gagné son titre canadien junior à l’âge de 14 ans, son classement variait de 1er à 22e, a-t-il dit.) Ses œuvres d’art n’étaient non plus acceptées. Certains ont décrit l’art canadien comme un « art froid d’un peuple froid ». Mais, le travail de Toller regorgeait de couleurs chaudes, de formes arabesques et de personnages exotiques de la Route de la soie. Il était tout à fait un étranger. Peut-être son art fantaisiste n’était pas pris au sérieux. Pour Toller, c’était très sérieux, une expression de sa vision intérieure.

« Avez-vous des tableaux de Toller Cranston dans votre galerie? », a-t-on demandé à Maia-Mari Sutnik, une conservatrice au Musée des beaux-arts de l’Ontario, après le décès de Toller. « Non, » a-t-elle répondu rapidement. « Ces œuvres ne concordent pas avec aucune de nos collections. Il s’agit plutôt d’un art décoratif. Puis, il a quitté le pays. Il ne faisait pas partie de la communauté. Si vous avez une œuvre de Toller Cranston, gardez-la et profitez-en. »

Au mois de juin 2011, Toller a reçu un doctorat honorifique en droit de l’Université Carleton, où il a prononcé une allocution à la collation des grades. « C’est important pour moi », a-t-il dit aux étudiants vêtus de toges. « C’est la première fois qu’on me donne une petite tape sur l’épaule. »

Ron Shaver, un contemporain de Toller, qui l’a poussé au maximum aux Championnats canadiens, connaissait le patineur-artiste depuis l’âge de six ans. « Je ne pense pas qu’il n’ait jamais établi de liens étroits avec quiconque », a déclaré Ron. « Il ne laisse personne apprendre à la connaître. »

Ron a fondu en larmes lorsqu’il a entendu la nouvelle du décès de Toller.

Toller était reconnu pour sa consommation ostentatoire, tellement endémique qu’à l’âge de 40 ans, il a vendu le contenu entier de sa maison de Toronto durant une vente aux enchères de Waddington’s à Toronto, dans l’espoir de mettre fin à ses prodigieuses collections et se payer une nouvelle résidence au Mexique. Mais, au Mexique, il a fini par continuer au même rythme. « Ceci signifie habituellement qu’il manque quelque chose dans votre vie », a déclaré l’un de ses meilleurs amis, Thom Hayim. « Quand il fait d’extravagantes dépenses, je sais qu’il ne se sent pas à la hauteur. »

D’autres amis proches reconnaissent qu’il était un homme solitaire. « Il a vécu seul, une vie très indépendante », a déclaré Clive Caldwell, qui connaissait Toller depuis près de 44 ans. « Mais, il n’était jamais seul. Il était plein de vie. Il n’était pas le gars assis dans un coin, s’apitoyant sur lui-même et triste parce qu’il était seul. Il était résolu et déterminé à conquérir le monde et il essayait de le faire chaque jour. »

Clive n’a jamais ressenti que Toller manquait de quoi que ce soit ou qu’il voulait plus. Il était un peintre très motivé et détestait les distractions. Sa solitude était nécessaire pour créer.

« Il avait toujours l’habitude de me poser des questions comme : « Qu’est-ce que c’est que d’avoir un partenaire? », a fait remarquer John Rait, un danseur sur glace qui connaissait Toller depuis qu’il avait 16 ans. « Il ne comprenait pas comment vivaient les gens normaux et comment ces relations fonctionnaient. Il ne manquait jamais de demander : « Eh bien, que se passe-t-il ensuite et comment est-ce que ceci fonctionne? Ou comment te sens-tu quand cela se produit? » Il s’intéressait à la façon dont les autres gens vivaient, mais je pense que son genre d’existence était tellement rare. »

Partout où allait Toller, les gens suivaient. Il était toujours entouré de gens. Certains de ses amis disaient que c’était « un cirque ».

« Et, tout le monde voulait quelque chose de lui », a déclaré John. « Tout le monde était là pour prendre et très peu de gens étaient là pour donner. Voilà les gens qui sont restés avec Toller au fil des décennies : les donneurs. Les preneurs sont venus et repartis plusieurs fois. « Et, il y en a toujours de nouveaux. »

Vers la fin de sa vie, cependant, Toller parvenait à contenir le « cirque » et beaucoup de gens dans sa vie étaient des donneurs, généralement préoccupés par son bien-être. Certains l’aidaient à régler des questions financières. Tout allait bien pour lui, il était en paix, plus calme qu’il ne l’avait jamais été. Il a commencé à peindre dans des tons pastel, plutôt que les fulgurants rouges et bleus. L’avenir semblait brillant.

Son décès a stupéfié son entraîneure de longue date, Ellen Burka. « Je pense que maintenant il est en paix », dit-elle. « Je crois qu’à présent, au moins, il peut sourire. Il a vécu ses dernières années dans un magnifique environnement. »

Des entraîneurs légendaires se préparent à partager leur sagesse à Winnipeg

La Conférence nationale des entraîneurs (CNE) qui aura lieu du 27 au 30 mai, à Winnipeg, à l’intention des entraîneurs et des officiels, offrira un aperçu de la façon dont les Canadiens prennent les devants en ce qui concerne toutes les questions pressantes liées au patinage.

Tenue dans le cadre du Congrès annuel et assemblée générale (CAAG) de Patinage Canada, la CNE aura comme thème « Partenaires du progrès » et promet d’offrir une excellente gamme d’ateliers et d’occasions de réseautage social aux participants – entraîneurs et officiels de Patinage Canada ainsi qu’entraîneurs internationaux. Compte tenu de la modification des règlements administratifs de Patinage Canada, les entraîneurs certifiés du PNCE de Patinage Canada deviendront des membres de l’association ayant plein droit de vote pour la première fois, ce qui souligne l’importance de la voix des entraîneurs.

« Patinage Canada travaille vraiment à l’entraînement et je pense que c’est tellement essentiel », a déclaré Tracy Wilson, qui doit présenter deux ateliers sur les habiletés de patinage à la Conférence. « Il s’agit d’une telle ressource et nous partageons des renseignements parce que nous avons tous nos domaines d’expertise et quand nous nous réunissons et échangeons, nous en profitons tous. »

Patinage Canada a déterminé que les partenariats sont le ciment qui lie ensemble tous ses impératifs stratégiques jusqu’en 2018. Un de ces partenariats est avec Hockey Canada, pour apporter la joie du patinage à tous les Canadiens. La conférencière invitée au souper d’ouverture de la CNE est Melody (appelez-la Mel) Davidson, entraîneure de l’équipe féminine de hockey qui a été médaillée d’or aux Jeux olympiques de 2006 et 2010. Elle est une bâtisseuse dans son sport, qui met à présent beaucoup l’accent sur la vitesse et les habiletés.

En ce qui concerne les partenariats, le CAAG/CNE 2015 mettra aussi en vedette Kaitlyn Weaver et Andrew Poje et la médaillée d’or de l’équipe féminine de hockey olympique, Meaghan Mikkelson, qui a aussi fait équipe avec sa coéquipière de hockey Natalie Spooner, remportant sept étapes de la deuxième saison de l’émission The Amazing Race Canada.

Oui, un grand monde s’ouvre au patinage, avec son système d’habiletés bien organisé, en particulier avec le nouveau programme Patinage Plus, qui initie au patinage les jeunes qui deviendront des patineurs de vitesse ou des joueurs de hockey ou de ringuette ou les adultes qui patinent pour l’amour du sport.

Durant la Conférence, Tracy Wilson expliquera plusieurs des exercices qu’elle a utilisés et créés au fil des ans, en commençant par son travail comme médaillée olympique en danse sur glace avec Rob McCall, son travail avec les joueurs de hockey et, enfin, avec les patineurs internationaux tels que les champions olympiques, Xue Shen et Hongbo Zhao, Yu Na Kim et Yuzuru Hanyu ainsi que le champion européen Javier Fernandez. L’entraîneur Brian Orser et elle ont tous deux « déterminé ce qui fonctionne pour aider différents patineurs », a-t-elle dit. Son premier atelier portera sur les habiletés et les exercices de base (« c’est ce que tout le monde connaît, mais sous un angle nouveau », a-t-elle ajouté) et le prochain atelier traite de la façon de les développer.

La Conférence offre d’autres merveilleux ateliers : le psychologue du sport renommé de Winnipeg, Cal Botterill, Ph. D., traitera de la façon de prévenir l’épuisement et la récupération insuffisante chez les entraîneurs et les athlètes, les têtes d’affiche du sport Sally Rehorick, le Dr Jane Moran et Monica Lockie se pencheront sur la question brûlante des chaussures et des lames qui posent des problèmes et la juge Karen Howard exposera ce que l’arbitre dit au jury avant un événement (des renseignements que les entraîneurs ne voudront pas manquer!). William Bridel, Ph. D., discutera des sujets brûlants actuels de l’intimidation dans le sport et de la douleur et des blessures d’un point de vue socioculturel, Donna King et Monica Lockie donneront un aperçu du prochain chapitre de l’important programme Patinage Plus avec le nouveau matériel ainsi que les nouvelles ressources et activités et le chorégraphe Mark Pillay présentera des ateliers de sur glace et hors glace sur la musicalité (et pour nous gâter, son élève Liam Firus présentera ses nouveaux programmes pour 2015-2016).

Sally Rehorick et ses amies se sont affairées, dans les coulisses, à mener une enquête informelle de six mois sur les effets des choix de chaussures et de lames sur la performance des patineurs à tous les niveaux et essayeront de proposer les prochaines étapes pour la recherche et l’éducation.

Sally s’est entretenue avec des entraîneurs, médecins, parents, chercheurs, techniciens de patinage, distributeurs, chefs d’équipe et administrateurs à propos du problème. Malheureusement, elle a vu des patineurs au niveau Apprendre à s’entraîner et Apprendre à être compétitif, qui était aux prises avec des chaussures qui « semblaient contrôler le patineur, et non l’inverse ». Le problème est mondial. L’ISU l’a étudié par l’intermédiaire de la présidente de la commission médicale, le Dr Moran, une Canadienne.

Bill Bridel, un ancien employé de Patinage Canada, maintenant professeur dans le département de kinésiologie de l’Université de Calgary, discutera des mesures préventives relativement aux questions d’intimidation, plutôt que des stratégies réactives, et comment les enfants sont exposés à l’intimidation dans le contexte socioculturel plus vaste. Il estime que l’intimidation devient un problème de plus en plus grave en raison des médias sociaux. Il est également impliqué avec un groupe d’intervention à l’Université.

Il décrit aussi une culture qui empêche les patineurs de révéler une blessure, de sorte qu’ils n’obtiennent pas d’aide lorsqu’ils en ont besoin. Encore une fois, la prévention est la clé.

L’allocution de Cal Botterill sera vitale. « La récupération insuffisante est un peu comme une épidémie », soutient-il. « Dans les domaines de haute performance, les gens repoussent tellement les limites, la vie actuelle compte tant de distractions et les gens ne se rétablissent pas de la façon dont ils devraient le faire. »

Au cours des 15 dernières années de la carrière de 40 ans de Cal, la plupart de ses travaux ont visé à aider les gens à se reposer et à retrouver leur santé – et leurs niveaux de performance. La technologie crée une accoutumance, prévient-il. Il croit qu’un pourcentage élevé de personnes souffrent d’épuisement professionnel et ne le savent pas.

L’an dernier, 275 personnes se sont inscrites à la Conférence nationale des entraîneurs, le nombre le plus élevé jusqu’à présent. Et, en passant, des personnes comme la cycliste olympique Tanya Dubnicoff, maintenant entraîneure de cadres, l’entraîneure de patinage synchronisé Shelley Barnett et d’autres personnes comme Manon Perron, Lee Barkell et des membres du Comité de développement des entraîneurs de Patinage Canada, soit Laurene Collin-Knoblauch, Raoul Leblanc, Paul MacIntosh, Pascal Denis, Keegan Murphy, Mary-Liz Wiley, Megan Svistovski, et Chris Stokes impartiront aussi leur sagesse durant les ateliers.

Avez-vous fait vos réservations de voyage?

Forts liens canadiens entre l’équipe Duhamel-Radford et l’équipe Weaver-Poje à l’aube des Championnats du monde

Le destin ou le sort a amené les deux meilleures équipes à mobilité ascendante du Canada pratiquement au même endroit, sur le même parcours, à un tel point que c’est presque inouï.

Jamais des équipes canadiennes n’ont été aussi en phase que les patineurs en couple Meagan Duhamel et Eric Radford et leurs homologues de danse sur glace Kaitlyn Weaver et Andrew Poje.

À chaque tournant cette saison, ces équipes se sont suivies jusqu’aux Championnats du monde ISU de patinage artistique, où toutes deux sont les favorites pour la médaille d’or. Et, un tel exploit serait une première. Bien que des patineurs canadiens aient remporté deux médailles d’or à des Championnats du monde auparavant (Donald Jackson et Maria et Otto Jelinek en 1962, Kurt Browning et Isabelle Brasseur et Lloyd Eisler en 1993 ainsi que Patrick Chan et Tessa Virtue et Scott Moir en 2012), ceci n’est jamais arrivé à deux équipes canadiennes.

À mi-chemin de la saison, les deux équipes ont remarqué la similitude de leurs parcours. « Après le Trophée NHK, que nous avons toutes deux remporté, nous nous sommes regardés et avons dit : « Juste un instant. Nous sommes identiques en ce moment. Nous avons gagné trois sur trois », a signalé Kaitlyn.

L’automne dernier, Meagan et Eric, Kaitlyn et Andrew ont enregistré des victoires aux Internationaux en début de saison, à Barrie, en Ontario et à Obertsdorf, en Allemagne pour se trouver premiers au classement. Par la suite, ils ont participé aux mêmes compétitions. Ils ont été affectés aux mêmes événements du Grand Prix et les ont tous remportés. Puis, les deux équipes ont été médaillées d’or à la finale du Grand Prix (quatre sur quatre), médaillées d’or aux Championnats canadiens (cinq sur cinq), puis à nouveau médaillées d’or aux Championnats des quatre continents (six sur six.). À Shanghai, en Chine, la semaine prochaine, ils viseront leur septième victoire, un chiffre porte-bonheur qui signifie la perfection divine, l’intégralité et l’achèvement.

Ni l’une ni l’autre équipe n’a fait de son mieux aux Jeux olympiques, à Sotchi, en février dernier. Ils se sont rendu compte qu’ils devaient exécuter leurs programmes à leur façon, pour la joie qu’ils leur procurent. Il ne s’agit pas de s’entraîner de manière détendue (« Nous sommes épuisés après chaque séance d’entraînement », a avoué Kaitlyn), mais de supprimer les distractions que représentent les opinions et les résultats.

« Les deux équipes ressentent la même pression », a déclaré Kaitlyn. « Pouvoir partager ce sentiment avec quelqu’un d’autre, non seulement votre partenaire, mais une autre équipe, a été vraiment amusant et instructif. »

« J’ai l’impression de faire ce cheminement avec eux », a signalé Meagan, qui partagera une chambre avec Kaitlyn à Shanghai. « Je crois que nous quatre partageons une énergie très spéciale. »

À Barcelone, Meagan et Kaitlyn ont commencé une tradition ensemble : trouver un cours de yoga quand elles arrivent à un événement. Elles échangent des textes de part et d’autre. Lundi dernier, Kaitlyn a texté Meagan : « Dernier lundi de la saison régulière d’entraînement! »

« Hourra », a répondu Meagan. « Elle s’informe toujours comment vont les choses pour moi. »

Meagan et Kaitlyn se rendent compte qu’elles partagent simultanément les mêmes sentiments, la même difficulté à bien patiner après un voyage, le même décalage horaire, la même aise lorsque les choses sont revenues à la normale. « Chaque fois qu’elle me texte à propos de quelque chose, nous ressentons toutes les deux la même chose ou nos énergies sont identiques », soutient Meagan.

Il en va de même pour Eric et Andrew, qui ont partagé une chambre à Barcelone. « À chaque compétition, je pense qu’il y a un lien et un sentiment qui sont implicites, parce que nous sommes tous les deux dans la même situation », a fait remarquer Eric. « Et c’est réconfortant et bon de savoir dans ces moments intenses de pression, quand vous vous sentez nerveux, que vous avez des coéquipiers qui sont exactement dans le même bateau. Et, ils sont toujours en vie. Ils ont survécu et ils font un travail incroyable. Cela nous donne confiance de savoir que nous nous trouvons dans la même situation que certains de nos meilleurs amis. »

Ce n’est pas comme s’ils étaient forgés des mêmes pièces d’argile. Ils se trouvent dans différentes disciplines : le patinage en couple avec son intrépidité et la danse sur glace avec ses voltes et son émotion. Chacun d’eux a des personnalités nettement différentes.

« Ce qui est bien, c’est de voir comment une autre personne gère la situation », ajoute Kaitlyn. « J’admire vraiment la ténacité de Meagan et j’aime son agressivité quand elle patine. Nous pouvons donc apprendre l’une de l’autre de cette façon. »

Si Kaitlyn et Andrew arrivent à la patinoire après une séance d’entraînement de patinage en couple, ils demandent comment Meagan et Eric ont réussi. Ils diront (tellement de fois cette année) : « Super! ».

« Et vous savez? Nous pouvons aussi avoir de superbes séances d’entraînement », a dit Kaitlyn. « Ils sont très confiants et se soutiennent mutuellement de cette façon. Je pense que nous avons tous des personnalités très différentes, mais nous sommes en mesure de nous rendre compte que nous ressentons tous la même chose. »

Par exemple, à Barcelone les deux équipes voulaient tellement réussir et Meagan avait le trac. Kaitlyn lui a dit qu’ils font le même programme chaque fois, les mêmes quadruples sauts, les mêmes voltes, les mêmes levées. Rien ne change d’une compétition à l’autre. « Nous y tenons vraiment tous deux », a déclaré Kaitlyn. « Nous avons ce petit rappel pour l’autre chaque fois que nous allons sur la glace. » Les deux équipes ont remporté la médaille d’or à la finale du Grand Prix – de façon très décisive.

Et que se passerait-il si les deux équipes gagnaient à Shanghai? La pensée donne à Kaitlyn la chair de poule sur son bras brillant.

« Ce serait manifestement prodigieux », a affirmé Andrew. « Ce serait un message tellement puissant pour le Canada que de pouvoir compter ces deux équipes championnes. Nous devons faire notre travail et nous assurer de faire tout notre possible.

« Mais c’est une merveilleuse pensée que d’être en mesure de partager les mêmes souvenirs, au même moment avec eux, provenant du même pays et d’entendre le même hymne. Ce serait sensationnel. »

Kaitlyn dit qu’elle manque rarement de regarder Meagan et Eric patiner, du moins pour le programme long. Elle pense qu’elle les a vus cinq sur six fois, peut-être même toutes. « Je suis très fière de voir leur croissance et les progrès incroyables qu’ils ont faits comme équipe, surtout depuis aussi longtemps, ce qui est magnifique », a-t-elle soutenu.

Et que se passerait-il si les deux équipes enregistraient une incroyable double victoire, soit deux médailles d’or pour les deux équipes?

« Cela voudrait dire beaucoup de champagne pour l’équipe canadienne », s’est exclamée Kaitlyn.