Ô CANADA! Elvis Stojko est de retour dans sa terre natale pour travailler avec de jeunes athlètes de Patinage Canada

Elvis Stojko est de retour à la maison.

Après avoir vécu plus de dix ans au Mexique, Elvis Stojko est de retour au Canada, dans le pays qui l’a vu remporter trois titres mondiaux il y a de cela deux décennies.

Son exode au sud de la frontière n’était pas prévu. Grandissant à la merci des hivers canadiens implacables et s’entraînant tous les jours dans des arénas froids et humides, Stojko avoue que s’il était lassé du froid, il n’avait pas l’intention de fuir vers un climat plus chaud. Mais au cours d’un voyage au Mexique pour rendre visite à un ami en 2001, Stojko décide sur le champ d’acheter un appartement.

Le sort a voulu qu’il rencontre quelques années plus tard Gladys Orozco, une ancienne championne nationale mexicaine de patinage artistique. Ils se sont mariés il y a cinq ans.

Le couple a vécu dans une villa splendide à flanc de montagne dans le village de Ajijic, à environ une heure de Guadalajara. Stojko, une personne qui a toujours préservé sa vie privée, était heureux de vivre en isolement et de profiter du climat chaud.

Mais finalement, le Canada allait rappeler Stojko à la maison.

« C’est merveilleux d’être de retour pour de bon, de dire Stojko, qui est revenu vivre au Canada il y a un an. J’ai adoré vivre au Mexique et ce fut une expérience merveilleuse. Mais tout semblait vouloir nous attirer ici, ma femme et moi. »

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Photo – Gladys Orozco

« C’est ici mon chez-moi. »

L’homme de 43 ans revient non seulement en terre natale, mais il effectue en quelque sorte un second retour aux sources, car Stojko est en relation de travail avec Patinage Canada.

En effet, Stojko a pris récemment sous son aile proverbiale 14 patineurs et leurs entraîneurs au Centre national de performance de Patinage Canada situé à Toronto. Dix-huit ans après avoir remporté son dernier titre mondial, Stojko dégage toujours une forte présence quand il entre dans une pièce.

Encore aujourd’hui, quand le trichampion du monde, couronné sept fois champion canadien et double médaillé d’argent olympique, prend la parole, les gens l’écoutent avec attention.

« C’est merveilleux de renouer avec Patinage Canada, de travailler avec des jeunes et d’être accessible, ajoute Stojko. « Il serait dommage que mes nombreuses connaissances et expériences meurent avec moi plutôt que d’être transférées. L’évolution repose sur la transmission du savoir. C’est comme cela que nous apprenons. Bien égoïstement, c’est un bon sentiment, car en enseignant, j’apprends aussi. »

« Elvis a été l’un des athlètes canadiens capables d’une concentration incomparable pendant sa carrière exceptionnelle. Sa capacité de demeurer dans l’instant présent afin de maximiser sa performance est légendaire », déclare Dan Thompson, chef de la direction générale.

« Nous sommes extrêmement honorés de la décision d’Elvis de donner en retour au sport de façon aussi tangible et nous nous réjouissons de la relation à long terme que nous établirons avec lui dans le cadre de ces camps. »

Au Centre national de performance, Stojko a consacré une partie de la journée à souligner l’importance de la préparation mentale et de la conscience du corps en tout temps. Il a également passé plus d’une heure sur la glace avec les patineurs et les entraîneurs à travailler les sauts et la réception des sauts avec les jeunes athlètes.

Stojko, un expert célèbre en arts martiaux, a également donné une séance d’entraînement de kung-fu ainsi qu’enseigné de nombreux exercices et techniques de respiration visant à stimuler divers groupes musculaires.

« La majorité des gens s’intéressent à l’aspect physique du kung-fu alors que c’est l’aspect mental qui est le plus important, dit-il. C’est de pouvoir l’utiliser comme une aide à la concentration. C’est pour la confiance et l’instinct de combattivité qu’il procure et qui aident les gens à aller au-delà d’une limite qui leur semble impossible à franchir. »

Monica Lockie, directrice du Centre national de performance de Patinage Canada, souligne que les leçons que les jeunes athlètes reçoivent de Stjoko sont des plus précieuses.

« Curieusement, plusieurs de ces jeunes sont nés bien après la fin de la carrière d’Elvis, ajoute Monica Lockie. La plupart d’entre eux ne savent pas vraiment la force qu’il avait et le grand nombre d’obstacles qu’il a dû surmonter. Je crois qu’un camp comme celui que nous offrons est essentiel pour nos patineurs, nos futurs champions, afin qu’ils comprennent que c’est correct de défier l’adversité.

« Elvis a eu une carrière de patinage fantastique et est une icône par excellence de la force de caractère et de la persévérance. Il souhaite habiliter les patineurs à construire leur propre confiance en eux plutôt que de compter seulement sur les autres. Elvis a réussi grâce à sa propre volonté. »

« En fin de compte, c’est la force mentale qui détermine jusqu’où nous pouvons nous dépasser sur le plan physique. »

Stojko est fort occupé ces jours-ci. Quand il ne travaille pas pour Patinage Canada, Stojko poursuit ses propres rêves de course en kart, en tant que coureur de compétitions de calibre national et international. Lors des Championnats nationaux de karting qui auront lieu plus tard cet été, Stojko espère se qualifier pour l’équipe mondiale.

L’an dernier, Stojko a également fait ses débuts à Broadway en jouant le rôle de Billy Flynn, un avocat enjôleur et manipulateur, dans Chicago: The Musical.

« C’est très amusant, dit Stojko, en parlant de sa passion pour le kart. Je prends la chose très au sérieux et je veux vraiment faire partie de l’équipe mondiale. Je pense que c’est un but très réaliste.

« J’aime vraiment diriger des séminaires et travailler avec des jeunes. J’aime l’aspect consultatif de ce travail et j’aime avoir mon propre horaire de travail.

Stokjo se réjouit de poursuivre et renforcer son partenariat avec Patinage Canada.

« C’est ce vers quoi nous nous orientons, ajoute-t-il. S’ils aiment mon travail et si les enfants aiment ce qu’ils font, nous allons continuer ».

« C’est ce que j’adore faire. »

Patinage Canada et le Fonds commémoratif Mark Lowry pour l’excellence sportive s’engagent envers les initiatives avant-gardistes en sciences du sport

OTTAWA (ONT.) – Dans le cadre du plan stratégique de Patinage Canada, le programme de haute performance a mis l’accent sur l’intégration des sciences avant-gardistes du sport dans l’entraînement et la surveillance des meilleurs patineurs artistiques du Canada. Le Fonds commémoratif Mark Lowry pour l’excellence sportive a permis à Patinage Canada de travailler à l’analyse du mouvement, une des sciences du sport actuellement intégrées grâce à une généreuse subvention.

Le Fonds commémoratif Mark Lowry pour l’excellence sportive, un chef de file influent du sport de haute performance au Canada, œuvre conformément à la vision originale de Mark Lowry : permettre à nos athlètes d’avoir ce qu’il y a de meilleur dans tous les aspects de leur entraînement.

L’intégration de l’analyse du mouvement complet en patinage artistique, sans omettre les subtilités importantes de la chorégraphie et de la musicalité, a signifié pousser la science au‑delà de ce qui est généralement utilisé dans d’autres sports. Les fonds fournis par la fondation permettront d’achever les principaux aspects de l’analyse du mouvement dans toute la patinoire, afin que les athlètes canadiens puissent accéder à la meilleure analyse du mouvement. La nouvelle initiative sera offerte au Centre national de performance de Patinage Canada, à Toronto, dès octobre 2015.

Monica Lockie, directrice du Centre national de performance, a souligné l’importance d’offrir cette technologie comme service dans les centres. « Alors que nos patineurs aspirent à maintenir leurs classements élevés dans le monde, il est essentiel de pouvoir leur donner autant d’avantages que possible dans leur entraînement. L’utilisation d’un système de pointe d’analyse du mouvement permettra à nos patineurs d’évaluer un plus grand nombre d’indicateurs de rendement clés pour perfectionner leur technique, tant au niveau supérieur que sur leur parcours de développement. Pouvoir offrir ce service dans nos Centres nationaux de performance est idéal en vue de la croissance des athlètes dans le domaine critique de l’analyse du mouvement. »

Mike Slipchuk, directeur de Haute performance de Patinage Canada, a souligné l’importance de cette nouvelle technologie. « Donner à nos athlètes de précieuses rétroactions au moyen du système d’analyse du mouvement sera crucial au succès de notre programme, menant à 2018 et aux Jeux olympiques d’hiver et à notre prochaine génération d’athlètes qui viseront les Jeux olympiques d’hiver de 2022 et au-delà. Nous sommes reconnaissants du soutien du Fonds commémoratif Mark Lowry pour l’excellence sportive et avons hâte de voir ce programme porter ses fruits. »
Patinage Canada souhaite également reconnaître le soutien continu de partenaires exceptionnels, tels que Sport Canada, le Comité olympique canadien (COC) et À nous le podium (ANP), avec qui nous visons ensemble l’excellence en haute performance.

Victor Kraatz honoré pour son impact sur le sport canadien

Victor Kraatz ne s’attendait pas à être intronisé au Temple de la renommée de la section de patinage de la Colombie-Britannique et du Yukon, le 2 mai. Des souvenirs lointains ont été évoqués. Ce fut un grand honneur.

Depuis quelques années, il n’est plus dans le milieu. Il a changé de cap, laissé derrière lui le patinage artistique. Depuis qu’il a commencé à enseigner les habiletés de patinage à de jeunes joueurs de hockey, partout dans la vallée du bas Fraser de Colombie‑Britannique, il y a environ deux ans et demi, il n’a pas mis pied dans une patinoire de patinage artistique.

Mais, à l’étincelante soirée du Temple de la renommée, Victor a été accueilli par une ovation et, bien sûr, tout le monde a dû regarder une vidéo de Victor et sa partenaire Shae-Lynn Bourne, vêtus de vert, exécutant le programme très énergique Riverdance, de la saison 1997-1998, qui a fait leur renommée.

Le fils de 4 ans de Victor, Henry, a tiré la manche de son père et lui a dit : « Ce n’est pas maman. Qui est cette femme? »

Victor est marié à l’ancienne danseuse sur glace finlandaise Maikki Uotila Victor et a deux fils, Oliver, 8 ans, et Henry. « Mon plus vieux comprend que j’avais des antécédents quelconques de patinage artistique », a déclaré Victor. « Et que j’aurais peut-être accompli quelque chose. Il n’est pas tout à fait sûr. »

« Mais, le petit croit que je joue au hockey. C’est tout ce qu’il sait de moi. Je suis un entraîneur de hockey. Je travaille tout le temps avec des enfants. Je me déplace constamment, donc le petit était vraiment confus. »

Le nouveau milieu de Victor ne se rend pas nécessairement compte qu’il a été dix fois champion canadien de danse sur glace avec Shae‑Lynn Bourne, triple olympien et champion du monde en 2003. Et, que cette équipe inoubliable a fait entrer le mot hydroglissage dans le vocabulaire du patinage et osé être différente avec son programme Riverdance, pour lequel une danse stationnaire a été adaptée à la lame d’un patin avec un jeu de pieds aveuglant.

Après avoir pris connaissance de son intronisation, Victor a immédiatement pensé aux gens qui ont eu une incidence sur sa carrière et sa vie.

Né en Allemagne, Victor était tout d’abord un joueur de hockey lorsque sa famille vivait en Suisse. Mais tout s’est terminé quand un entraîneur lui a dit, sans mâcher ses mots, qu’il était trop court. « Ce n’est pas pour toi », a-t-il proclamé.

Victor a acquis ses premières habiletés de patinage avec les anciens champions suisses de patinage en couple, Mona et Peter Szabo, qui lui ont appris les rudiments et toutes sortes de leçons bienveillantes de la vie. Il s’est installé à Vancouver à l’âge de 15 ans et l’entraîneure Joanne Sloman a joué un rôle important dans son apprentissage d’habiletés supplémentaires. Victor l’a invitée à la cérémonie du Temple de la renommée.

Au début des années 1990, Victor est déménagé à Montréal pour s’entraîner avec Eric Gillies et Josée Picard, qui ont aussi joué un rôle important dans sa carrière. Il aimait la rigoureuse éthique du travail de Josée. « J’aimais son style et j’aimais qui elle était comme personne. Je la respectais beaucoup », a signalé Victor. Il a été difficile pour lui de partir, a-t-il avoué.

Une relation avec Uschi Keszler a également été importante : elle n’a pas relâché ses efforts pour que Victor et Shae-Lynn communiquent et restent fidèles à eux-mêmes. Tatiana Tarasova a fait passer l’équipe à un niveau supérieur.

Par-dessus tout, Shae-Lynn était, d’après Victor, la personne la plus importante dans sa vie à l’époque. Ils étaient des gens complètement différents, avait constaté Victor. « J’aimais la liberté qu’elle avait », a déclaré Victor. « Il n’y avait pas de limites. Elle voulait ressentir la joie de vivre. Moi, je tenais à mes habitudes. »

« Elle disait toujours : « Amusons-nous ». Et je répondais : « Non, s’amuser en allemand signifie tout simplement ne pas travailler dur. S’amuser, c’est s’amuser. Et le travail doit être le travail ». Elle répliquait : « S’amuser au Canada signifie simplement d’avoir du plaisir. » Pendant très longtemps, je n’ai pas compris cet élément de plaisir de l’entraînement. »

Durant leur dernière année ensemble, la force vitale de Shae-Lynn avait déteint sur Victor. Il a appris à faire confiance à son entraînement et à se détendre, ce qui a fonctionné.

Mais tout a pris fin peu de temps après que Shae-Lynn et Victor remportent le titre mondial. Aujourd’hui, Victor reconnaît qu’il est responsable de la dissolution de l’équipe. Il avait été tellement poussé à travailler, même durant les pauses et les vacances; il se retrouvait toujours au gymnase. « Je ne pouvais personnellement me laisser aller », dit-il. « Je ne voulais jamais ne pas être en forme. Je voulais toujours être au sommet de ma forme, parce que c’est la personne que je voulais être. » Tout s’est effondré.

Aujourd’hui, Victor a énormément d’admiration pour Shae-Lynn, qui a fait carrière comme chorégraphe de renommée mondiale. « Elle était une personne merveilleuse », a déclaré Victor. « Sa contribution a été incroyable. J’ai été très chanceux de patiner avec elle et de passer tant de temps avec elle. Nous avons toujours eu une excellente relation professionnelle et j’en suis très reconnaissant. »

En 2003, Victor avait besoin de quelque chose de nouveau. Il est retourné vivre à Vancouver et a enseigné le patinage pendant quelque temps. Mais, pour vraiment tracer son propre chemin, il a décidé d’étudier le marketing. Ce n’était pas toutefois facile étant donné que tous ses titres de compétences étaient en tant qu’athlète. Il a trouvé du travail dans une agence de commercialisation à Yaletown et, un jour, sa vie a changé sur un coup de chance. Un ami a informé Victor qu’il prenait des vacances et lui a demandé s’il pouvait s’occuper de son équipe de hockey? Bien sûr, a dit Victor, qui a rapidement acheté des patins de hockey, un casque, un bâton et une rondelle.

Sa première séance avec les joueurs de hockey « a été vraiment horrible », a avoué Victor. Mais l’entraîneur lui a dit : « Nous aimerions te revoir. Tu dois revenir demain ». Il y a environ deux ans et demi, Victor a décidé d’abandonner sa carrière en marketing pour le hockey.

Ces jours-ci, Victor est à l’aise dans sa nouvelle vie. Elle lui permet de contribuer, de créer. Il a quelques joueurs de 6 ans qui font du progrès. Il a quelques adolescents. Il a un joueur qui faisait partie de la formation d’une équipe junior A, à Kelowna. Comme Mona et Peter Szabo, Victor essaie d’enseigner des leçons de vie à ses jeunes joueurs. Et, il est retourné au gymnase pour satisfaire aux exigences de plus en plus physiques de son nouveau travail.

« J’ai bouclé la boucle », s’est exclamé Victor. « C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire lorsque j’étais jeune et que je n’avais pas eu l’occasion de faire. » Quand il a enfilé les patins de hockey, toute sa mémoire musculaire est revenue de son adolescence. Les patins semblaient légers.

Il se sent comme déjà, quand il était un patineur artistique : il se réveille tous les matins, et peu importe s’il se sent fatigué. Il se sent aussi regonflé. « Ce sentiment est de retour », affirme Victor. « Me revoilà enfin. Je me retrouve. Je suis moi-même à nouveau. »

Ce fut un long chemin pour Victor.

Jeremy Ten, à sa façon

Clic, clic. Clic. Clic… Envoyé.

Et comme ça, en écoutant le bruit de l’océan, en vacances au Mexique avec ses amis du patinage, Jeremy Ten a finalement mis fin à sa carrière de patinage artistique de compétition, informant Patinage Canada par courriel qu’il terminait en beauté sa dernière saison miraculeuse.

Oui, Jeremy a pris sa retraite, après une saison merveilleuse, durant laquelle il a dépassé toutes attentes. Contemplant la retraite un an plus tôt, après avoir raté l’équipe olympique de Sotchi, Jeremy a enfin décidé de prendre une année de plus pour patiner de la manière dont il le souhaitait, avec certains buts : ajouter un quadruple saut à son arsenal, concourir à un Grand Prix (il a concouru à deux de ces événements), participer aux Championnats nationaux devant les bruyants partisans canadiens, s’attaquer à ses programmes et patiner le cœur sur la main. Et, il a réussi.

Mais, la saison s’est tellement bien passée – il a remporté la médaille d’argent aux Championnats canadiens, a concouru à ses deuxièmes Championnats du monde après un hiatus de cinq ans et au Trophée mondial par équipe, un événement auquel il avait toujours voulu prendre part – qu’il a ressenti l’envie de continuer, d’aller plus loin.

« Une partie de moi me disait de juste faire un an de plus, de vraiment m’amuser, de continuer », a déclaré Jeremy. Puis, il a pensé au bien-être de son corps de 26 ans. Et, la raison l’a emporté.

« J’ai pensé à l’état de mon corps », a expliqué Jeremy. « Je savais que ça ne fonctionnerait pas. Essayer d’apprendre un quadruple saut à mon âge, quand vous concourez contre des jeunes qui l’exécutent depuis qu’ils ont 17 ou 18 ans et n’ont pas subi de blessures, c’est dur. »

Jeremy a réussi son quadruple saut à un âge « avancé », au cours de la dernière saison (ce qui avait été retardé en raison de blessures graves durant quelques saisons) et il y est parvenu beaucoup plus facilement que son triple Axel. En fait, c’était un magnifique quadruple saut et il pouvait le faire avec une triple boucle piquée durant l’entraînement. Mais, son exécution dans le cadre d’une compétition était une autre histoire. Pendant la période d’échauffement de six minutes des Championnats nationaux, des Championnats des quatre continents et des Championnats du monde, il a fait de dures chutes sur sa hanche gauche alors qu’il tentait le quadruple saut. Toujours cette hanche gauche.

Le saut était encore nouveau et le moindre détail pouvait le détraquer. Ajoutez à cela un peu d’adrénaline et un pouls accéléré dans le court laps de temps d’une séance d’échauffement et les chutes ont suivi. Pendant l’entraînement du quadruple saut, il n’était jamais tombé comme ça.

« C’est une de ces chutes où vous atterrissez sur le côté sur votre lame et vous ne savez pas où vous êtes, vous tombez et vous claquez votre hanche sur la glace » a-t-il dit. « À mesure que la saison avançait, ma hanche me dérangeait de plus en plus. »

Après une dure chute durant l’échauffement pour le programme long aux Championnats nationaux, l’entraîneure Joanne McLeod a dit à Jeremy : « Nous sommes allés aux Internationaux classiques d’automne sans quadruple saut et tu as excellé. Je ne pense pas que tu devrais le faire ici. »

Mais, Jeremy s’était entraîné pendant toute la saison pour réussir ce quadruple saut et voulait s’en tenir à son plan. Il a fait une chute à l’exécution de ce saut durant le programme long. Pourtant, sa performance a été un triomphe. Lorsque ses notes sont apparues, il a vu qu’il était deuxième dans le programme libre, puis qu’il était premier au classement général (avant que Nam Nguyen ne patine). « J’ai pensé que j’avais mal compris », a-t-il ajouté. « Puis, j’ai vu l’écran et ensuite j’ai juste tout laissé tomber. Je pense que j’ai jeté ma bouteille d’eau à un moment donné. » Joanne a éclaté en sanglots dans sa poitrine. « Je pensais que j’allais avoir une crise cardiaque », a-t-elle avoué. Sa réaction à l’exploit de Jeremy a compté au nombre des meilleurs moments de l’événement.

La meilleure tentative de réception du quadruple saut de Jeremy s’est produite au Trophée NHK, au Japon. Aux Championnats du monde et aux Championnats des quatre continents, les chutes durant l’échauffement à l’exécution du quadruple saut l’ont plus dérangé. Et, il a commencé à ressentir l’impact sur son corps. « Je veux être capable de marcher dans un proche avenir », dit-il. « Je ne veux pas me faire opérer de la hanche avant l’âge de 30 ans. »

Et, les chutes l’ont secoué un peu, surtout aux Championnats du monde, parce que c’était un événement d’une telle importance. Il a omis le quadruple saut pour le Trophée mondial par équipe, un événement qu’il a affirmé être « la compétition la plus amusante à laquelle j’ai jamais participé. »

Son programme court – sans faute – aux Championnats du monde à Shanghai a été un triomphe. « Pour moi, cette entière saison visait à essayer de donner toute ma mesure et je crois que d’aller aux Championnats du monde et d’exécuter ce programme court m’a permis d’y parvenir », a affirmé Jeremy. « Je sens que j’ai accompli tout ce que je voulais faire. Et, ceci a rendu ma décision plus facile. »

Simplement parce que Jeremy quitte sa carrière de compétition ne signifie pas qu’il sera immobile. Le vendredi 12 juin, Jeremy a reçu de l’Université Simon Fraser son diplôme en sciences de la santé avec mineure en kinésiologie.

Il s’intéresse actuellement à la chorégraphie et espère que sa carrière se dirigera dans cette voie. Il ressent et aime la musique et son point fort était son côté artistique. Jeremy fait également fonction d’entraîneur de temps à autre, offrant des stages, des ateliers et des séminaires. La fin de semaine dernière, il a présenté un séminaire pour l’équipe provinciale de l’Alberta. Il y a quelques semaines, il en a présenté un autre à Canmore, en Alberta, et avant cela, il s’est rendu au Nouveau-Brunswick pour mettre à profit ses connaissances. Il cherche aussi à participer à des spectacles.

« Il est temps de devenir adulte », dit-il. Il quitte maintenant le côté compétitif du sport sans regret. Il se sent heureux et estime que beaucoup d’occasions se présenteront. « J’estime que je quitte le sport parce que c’est mon choix, et non pas parce que je suis poussé à le faire », a-t-il précisé.

Patrick Chan cherche à reconquérir le sommet par la danse à claquettes

La première image du triple champion du monde, Patrick Chan, faisant son retour après une année sabbatique était celle-ci : l’exécution de Mack the Knife dans une froide patinoire de Vaughan, son mouvement d’ouverture une merveille avec ses grosses poussées-élans caractéristiques, un grand bond, son corps s’élevant dans les airs, les bras étendus vers le haut. Il a rempli la patinoire avec ce mouvement d’ouverture. C’était comme s’il annonçait, avec son corps : « Me voici. C’est moi. Je suis de retour. »

Et, de retour avec une différence.

Comment est-ce différent? Il patine au son de musique vocale pour la première fois, de façon compétitive. Il applique ce qu’il a appris de son année de patinage dans une série d’une quarantaine de spectacles, soir après soir. Il est plus engagé avec le public que jamais. Il a trouvé un nouveau charisme. Il a laissé derrière l’intensité de son sérieux, non qu’il ne le sera pas. Mais, il patinera pour l’amour du patinage cette année. Il verra jusqu’où son dur travail le mènera. Et, il s’entraînera différemment, avec plus de confiance et de prudence, pour préserver ce corps qui aura bientôt 25 ans, l’un des plus vieux à l’heure actuelle.

« Il va faire ce grand retour », a signalé le chorégraphe David Wilson. « Je dois reconnaître qu’il fait preuve de beaucoup de courage, mais il semble aussi très enthousiaste. »

Patrick admet que les germes de son retour ont été plantés à la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Sotchi, lorsque les Russes ont cédé les rênes à la Corée du Sud. « J’ai pensé que je ne voulais pas mettre fin à ma carrière », s’est rappelé Patrick. « Je ne croyais pas qu’il s’agissait d’une bonne fin. C’était la fin d’un chapitre, mais j’aimerais en commencer un nouveau. »

Il ne sait pas, à vrai dire, s’il continuera jusqu’en 2018. Il verra, un an à la fois. Mais, c’est le but ultime. Il ne sait pas ce qui va arriver. Maintenant, il doit prêter attention à la récupération. Le corps en prend un coup dans ce sport. « Je veux conserver mon corps, de sorte que durant la compétition, je puisse vraiment être frais et faire face aux jeunes patineurs », a-t-il déclaré.

Surtout, il veut laisser une marque sur le sport et, cette saison, il l’espère « une bouffée d’air frais ». Il le fera avec son nouveau programme Mack the Knife, qui vise à montrer l’amour du patinage, malgré l’intensité de la compétition. Le programme ne sera pas uniquement axé sur les quadruples sauts, bien qu’il sache qu’on ne peut les omettre.

Le programme rappelle son année de tournée, la saison dernière. Il a énormément appris de cette expérience – gagnant tout particulièrement en confiance. Patrick affirme qu’il a beaucoup appris du patinage avec Scott Moir et de sa maîtrise de la glace. « C’est une habileté qu’on acquiert seulement au fil du temps et avec l’expérience, et honnêtement, ce fut la plus belle expérience pour moi cette dernière année », a-t-il avoué.

Sur la glace, David Wilson porte des gants rouges, qui accentuent davantage ses mouvements. Il montre à Patrick la voie. « Donne à tes doigts un peu de personnalité » dit-il en montrant à Patrick des mouvements de Mack, mais en même temps, bougeant aussi ses épaules. David a eu l’idée de patiner sur la musique de Mack the Knife, pensant tout d’abord à la version traditionnelle de l’œuvre emblématique de Bobby Darin. Mais, ensuite, il a entendu la version de Michael Bublé et a pensé : « Ce morceau est trop irrésistible. » De plus, Bublé est un Canadien. Et, Patrick l’a rencontré.

L’entraîneure Kathy Johnson a tout d’abord suggéré l’idée que Patrick apprenne l’essence de la danse à claquettes, afin d’injecter cette saveur dans le programme tape-à-l’œil. Kathy a trouvé un ami, Lucas Beaver, un Monsieur tout-le-monde artistique qui, à l’origine, devait passer une heure et demie par jour dans le studio avec Patrick, pendant quatre jours. Mais, Patrick aimait tellement le travail qu’il a fini par travailler avec Lucas trois heures par jour pendant cinq jours. « C’est une des choses les plus difficiles que j’ai jamais faites », a affirmé Patrick. « Plus difficile que le hip-hop ou le ballet de très haut niveau. ».

Il est difficile pour un patineur habitué à des chaussures rigides de patins de s’adapter au mouvement de la danse à claquettes. Pour cette danse, un danseur garde les chevilles détendues et « en quelque sorte pendantes, tout en faisant preuve de force », a signalé Patrick. Il ne fera pas de danse à claquettes sur la glace, mais il en rendra le caractère mielleux.

« Au cours des six derniers jours, il est devenu tout un danseur à claquettes », a déclaré David. « Son nouveau nom est Twinkle Toes. Mon ami Lucas a dit qu’il a appris la danse à claquettes plus vite que la plupart des danseurs qui n’en avaient pas fait auparavant. » Patrick est maintenant un claquetiste à part entière, comptant un programme complet au sol, enregistré sur vidéo.

Le programme libre de Patrick est en fait une version modifiée du pot‑pourri de Chopin qu’il a utilisé l’an dernier pour remporter le championnat japonais ouvert, sa seule compétition de la saison. En fait, David a trouvé trois morceaux de Chopin qui semblaient aller l’ensemble, comme si le compositeur les avait créés dans la même ambiance. Le premier s’appelle « La révolutionnaire », un hommage au style de patinage singulier de Patrick. « Ce fut une tâche que j’ai accomplie pour le plaisir », a déclaré David.

Mais, le programme a été remanié, avec quelques nouveaux éléments et petites modifications. Patrick affirme que c’est une version plus « avancée » et les nouvelles difficultés qu’elle présente l’ont frustré au début. « J’avais déjà eu mon élan de frustration, parce que c’est tellement dur », a-t-il dit. « Le patinage devient tellement difficile maintenant, car tous les hommes font des quadruples sauts. J’imagine que c’est de ma faute. Je l’ai un peu cherché. » Mais, depuis la dernière saison, il a appris des choses importantes : avoir confiance qu’il y parviendra, à l’instar de la chorégraphie apprise hâtivement pour les spectacles. Et, qu’une approche détendue est préférable. Il l’a appris au championnat japonais ouvert, la saison dernière, quand il s’est rendu compte qu’il n’y n’avait aucun besoin de s’inquiéter, il a participé à l’événement et l’a quitté pour une année de plaisir.

Avant sa séance de chorégraphie avec David, Patrick a passé huit jours à faire du surf au Costa Rica, comme dernière activité amusante de l’année pendant laquelle il n’avait pas à se soucier de se blesser. Maintenant, il est temps de s’atteler à la tâche. Il sait qu’il est loin d’être en forme, mais David a dit que Patrick peut se mettre en forme rapidement. Il est déterminé à travailler dur, ce qui l’aidera à relaxer par la suite.

Et, tout ce qui peut arriver à l’avenir dans sa carrière? « Ce sera vraiment la cerise sur le gâteau », s’est exclamé Patrick.

Fabricant de patins pour les étoiles

Croyez-le ou non… John Knebli n’a jamais mis pied sur la glace chaussé d’une paire de patins, mais il a contribué plus au patinage que beaucoup de ses champions.

Né en Hongrie (Roumanie) en 1904 et éduqué dans ce pays, il est devenu un maître artisan de la fabrication de chaussures orthopédiques, se spécialisant dans les propriétés et le tannage du cuir, l’anatomie du pied et du corps, l’étude de la kinesthésie, la marche, le développement du squelette et la musculature.

Lorsqu’il a émigré à Toronto en 1930, il possédait déjà tous ces talents, malgré que durant bon nombre de ces premières années, il lui était difficile de joindre les deux bouts. Il a fait tous genres de boulots… du travail à la ferme à la livraison de lait… et enfin il a économisé assez d’argent pour rêver d’ouvrir son propre magasin. En 1944, en partenariat avec son épouse bien-aimée, Elizabeth, John a réalisé son rêve lorsqu’il a ouvert son magasin de chaussures, se spécialisant dans les chaussures pour les enfants et le soccer ainsi que les chaussures de patins de hockey et de patins à roulettes.

Sa carrière est parvenue à un tournant décisif en 1948, quand un entraîneur de patinage l’a convaincu de fabriquer des chaussures de patins pour un élève qui avait des problèmes de pieds, un défi qu’il a tout d’abord refusé parce qu’il ne comprenait pas les besoins d’un patineur ou comment fabriquer une chaussure pour traiter de ces problèmes.

Gerry Blair, un entraîneur qui connaissait du succès dans la région de Toronto, a emmené un de ses élèves au magasin. C’était un jeune Paul Tatton (voir le blogue…), un patineur talentueux et prometteur qui, comme la plupart des patineurs, avait des problèmes de pieds qui faisaient en sorte que le port de patins ordinaires était catastrophique. Les pieds du jeune Paul avaient besoin d’une attention particulière, de chaussures solides et flexibles, faites sur mesure pour s’adapter à lui et à ses problèmes de pieds.

Gerry était convaincant… et John… qui aimait toujours la recherche, la créativité et les occasions d’affaires… a enfin accepté le défi après avoir reçu une paire de chaussures de patins qu’il pouvait démonter afin d’en étudier la confection. Il paraît qu’après avoir minutieusement démonté les chaussures, il aurait dit « Je peux faire mieux que ça! » et aurait rapidement commencé l’étude scientifique de la conception et de la fabrication d’équipement de patinage de qualité.

Au fil des ans, John, ou M. Knebli ou Papa K, comme on l’appelait affectueusement, a établi une philosophie à propos de son œuvre magistrale.

La chaussure de patin devait s’adapter :

  • au pied;
  • à la personne qui la portait;
  • à la lame qui y était attachée;
  • à son utilisation.

À cette fin, il était méticuleux dans ses mesures du pied : la largeur de la plante du pied, la largeur à la cheville, la longueur de la cambrure, la hauteur de la cambrure et la longueur du gros orteil étaient d’importants éléments de l’équation.

Mais ces éléments n’étaient pas les seuls dont il tenait compte dans sa formule.

Il a étudié de façon approfondie le patinage et les patineurs.

En assistant continuellement à des séances de patinage partout dans la ville, souvent accompagné de sa fillette Elizabeth, il traitait ces visites comme s’il s’agissait de ses propres laboratoires scientifiques. Assis près de la bande pendant des heures, observant et étudiant la dynamique du sport et comment le corps doit bouger, il s’est rendu compte que le patinage est tout à fait différent de la marche et le point d’équilibre se trouve à l’arrière de la cambrure, au début du talon. Pour le patinage, il a observé que l’équilibre se trouve plus vers l’avant à l’extrémité de la plante du pied, le corps étant incliné pour faciliter la poussée.

M. K s’est aussi aperçu que la hauteur du talon, qui changeait le point d’équilibre, est unique à chaque patineur, une découverte qui l’a mené à d’autres calculs pour la fabrication de la chaussure compte tenu de la distribution du poids et de la masse corporelle de l’athlète, mais aussi de la position de son corps.

Concepteur, innovateur et véritable partisan du patinage artistique, M. K faisait constamment de la recherche afin d’améliorer les chaussures de patins.

Sa conception de chaussures basses a été révolutionnaire.

Jusqu’à ce moment, la croyance largement répandue était qu’afin de donner un soutien maximal à la cheville, la chaussure devait être haute. M. K n’était pas du tout de cet avis. Au début, sa motivation pour fabriquer une chaussure plus courte était simplement de nature esthétique, croyant qu’une chaussure basse allongerait la jambe, ce qui serait plus joli sur la glace. Pour créer la force supplémentaire exigée pour la nouvelle chaussure, il a combiné la conception basse avec du cuir plus fort et enfin, vers 1954-1956, a fabriqué sa première paire de chaussures basses pour la future championne de patinage en couple canadienne, du monde et olympique, Barbara Wagner.

Sa fabrication de cuir spécialisé à l’épreuve du froid et de l’humidité et pour renforcer la chaussure est devenue une partie importante de son succès. Avec ses connaissances antérieures du cuir et de ses propriétés, il a travaillé avec les tanneurs de Braemore Leathers, à Cambridge, en Ontario, pour créer la qualité de cuir qu’il cherchait pour les dessus et pour concevoir une semelle de cuir chromée pour la base de la chaussure, afin de faire face aux températures glaciales.

L’interminable attention aux détails de M. K, en ce qui concerne la qualité de ses chaussures, l’a également mené à d’autres innovations, y compris la conception de machines spécialisées pour remplir les commandes personnalisées qu’il recevait de partout au monde.

Conjointement avec l’entraîneure Ellen Burka, il a inventé une lame de style libre pour sa fille, la future championne du monde Petra Burka, qui finalement est devenu connue sous le nom de Wilson’s Pattern 99, LA lame de style libre pour les champions.

Tout au long de sa carrière exceptionnelle, John a créé des chaussures de patins pour de nombreux autres champions canadiens et du monde ainsi que des médaillés olympiques. Au nombre de ses plus célèbres clients se trouvaient Brian Orser, Barbara Underhill, Paul Martini, Toller Cranston et Peggy Fleming.

Comme énoncé dans sa mise en candidature pour le Temple de la renommée de Patinage Canada, « Le dévouement de John à son métier l’a amené à façonner le sport du patinage artistique, un patin à la fois. »

M. K est décédé à Toronto en 1997, à l’âge de 92 ans.

Patinage Canada intronisera officiellement John Knebli dans la catégorie des bâtisseurs du Temple de la renommée de Patinage Canada durant le Congrès annuel et assemblée générale 2015, à Winnipeg.

(Merci à la fille de M. K, Elizabeth, d’avoir partagé beaucoup de détails de la carrière de cet homme remarquable.)

Tenue du Congrès annuel et assemblée générale et de la Conférence nationale des entraîneurs de 2016 de Patinage Canada, à St. John’s

OTTAWA (ONT.) – Patinage Canada a annoncé aujourd’hui que la ville de St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador, sera la ville hôte de son Congrès annuel et assemblée générale (CAAG) de 2016, tenu conjointement avec la Conférence nationale des entraîneurs (CNE) 2016. Les événements auront lieu du 25 au 28 mai 2016, et le programme de samedi comptera la 103e AGA de l’association.

Ceci marquera la première fois que Patinage Canada est de retour à St. John’s depuis les Internationaux Patinage Canada, qui ont eu lieu dans cette ville en 2005.

« Nous sommes ravis de retourner dans l’une des villes les plus historiques du Canada pour notre Conférence nationale des entraîneurs et notre Congrès annuel et assemblée générale », a déclaré Dan Thompson, chef de la direction générale de Patinage Canada. « Il ne fait aucun doute que la famille du patinage se sentira accueillie par la culture dynamique de la côte est de St. John’s et nous attendons avec impatience une sensationnelle semaine de croissance et de développement. »

L’événement à St. John’s constituera une excellente expérience d’apprentissage pour les délégués et les entraîneurs de patinage en plus de leur donner l’occasion de célébrer les succès de la saison 2015-2016, tout en donnant un aperçu des buts et de l’orientation pour les prochaines années.

Bénévoles honorés pour leur dévouement au patinage

Chaque organisme à but non lucratif se mesure en fonction de la compétence de son armée de bénévoles. Bien que la gestion de l’entreprise et l’élaboration de ses programmes puissent émaner d’un bureau national, comme Patinage Canada, ce sont les gens inspirants au niveau local qui animent vraiment l’organisation.

Compte tenu des 1 400 clubs de Patinage Canada environ, dans de petites et grandes villes partout au pays, il faut des milliers de bénévoles pour assurer l’exploitation des clubs, organiser les événements, interagir avec les membres actuels et potentiels et définir la place du club dans la communauté.

La plupart des bénévoles sont entrés dans le monde du patinage parce qu’ils voulaient que leurs enfants apprennent à patiner. Puis, à mesure que l’intérêt et l’engagement de leurs enfants se sont accrus, leur participation a aussi augmenté, à un point où le fait d’offrir leur temps pour aider à assurer une bonne exploitation du club semblait aller de soi pour appuyer le passe-temps de leurs enfants.

Ils ont découvert que le bénévolat exige tout et n’importe quoi : aussi peu qu’une heure de votre temps ou aussi sérieux que de siéger au conseil d’administration du club. Et, toute une gamme de tâches peut être exigée… planification d’horaires sur glace, achat de temps de glace, administration et arbitrage, collecte de fonds, coordination des journées de tests, production de spectacles sur glace, conception de plans de marketing et de promotion… et même le rôle de psychologue, de négociateur et de chef d’équipe.

Si ceci ressemble à une effrayante fosse aux serpents, ça peut l’être… mais le bénévolat peut aussi mener à des expériences susceptibles d’avoir un impact durable sur la vie : amitié, esprit d’équipe, maîtrise de nouvelles compétences de la vie et établissement de partenariats très fructueux.

Au gala et banquet de remise des distinctions aux bénévoles, tenu durant le Congrès annuel et assemblée générale qui aura lieu à Winnipeg, on peut demander aux incroyables bénévoles honorés pour leurs services exceptionnels ce que le patinage a ajouté à leur vie. Les lauréats de prix proviennent de toutes les provinces et de tous les domaines du patinage… bénévolat dans les clubs et sections, entraîneurs et officiels… mais, leurs messages individuels concernant la valeur des partenariats sont constants et souvent communiqués d’une seule voix.

« Le succès commence manifestement au niveau local et se poursuit jusqu’au niveau de l’élite. Promouvoir que nous sommes tous des partenaires du progrès du patinage montre que toutes les parties de la famille de patinage sont importantes, qu’il s’agisse de patineurs de Patinage Plus, d’athlètes d’élite, d’entraîneurs, de bénévoles ou d’administrateurs », déclare Laurie Bertholet, mère de de la représentante du Manitoba pour le Prix de l’athlète du Patinage de compétition.

Et comme l’a indiqué Therese Bilsborough, gagnante du prix du Nord de l’Ontario, la capacité d’avoir recours aux points forts de tous les partenaires est l’une des clés du succès. « J’estime que les partenariats avec nos bénévoles, municipalités, utilisateurs de la patinoire et le monde des affaires sont absolument nécessaires pour que mon club et ma communauté prospèrent. »

Ces jours-ci, avec tant d’autres activités qui visent à accaparer le temps et l’argent des participants, le défi pour le patinage et nos clubs est de reconnaître la réalité du paysage actuel des loisirs et d’offrir une activité et un environnement qui sont positifs, productifs et amusants.

La gagnante du Nouveau-Brunswick, Carole Tiffault, décrit une telle activité de son club, Lames d’or Dieppe. « Nous faisons la promotion de nos programmes auprès d’autres sports comme la ringuette, le hockey et le patinage de vitesse. Toutes nos associations font leurs inscriptions ensemble afin que les gens soient au courant de tous les sports offerts. »

Cindy Ramsay, de l’Î.-P.-É., convient qu’il est essentiel de s’entendre avec les autres groupes dans la patinoire. Toutefois, la recherche de partenariats à l’extérieur de la patinoire peut aussi présenter des résultats inattendus. « Nous devons créer une bonne relation de travail avec la municipalité afin d’être pris en considération lors de l’affectation de ressources, avec les entreprises locales pour pouvoir puiser dans leurs ressources, avec les écoles secondaires afin de pouvoir accéder aux bénévoles éventuels et avec les médias locaux pour assurer la couverture de nos événements. »

À quoi ressemble un bon partenariat pour nos gagnants?

Doug Pettapiece de la section de l’Alberta, des Territoires du Nord-Ouest et de Nunavut en décrit les principales caractéristiques. « Il faut s’accorder sur un but commun et il doit y avoir une ouverture d’esprit, une transparence, une confiance et un respect mutuel pour toutes les parties concernées. »

La gagnante de Terre-Neuve-et-Labrador, Susan Thistle, va encore plus loin. « Les buts doivent être clairement définis afin qu’une stratégie puisse être établie pour atteindre le but. Chaque partenaire doit comprendre son rôle respectif dans le partenariat… et pour bien travailler ensemble. »

La gagnante de la section du Centre de l’Ontario de Patinage Canada, Joanne Phelps, ajoute un morceau simple, mais crucial du casse-tête : « La collaboration et le respect sont essentiels à tout partenariat réussi! »

Il est vrai que certains bénévoles contribuent au club des compétences professionnelles particulières et, certainement, ces ressources sont d’une valeur inestimable pour le succès d’un club. La plupart des autres bénévoles offrent toutefois des choses qui ne sont peut-être pas aussi tangibles, mais tout aussi importantes… un plus grand et meilleur sac rempli de trucs… motivation, dévouement et temps.

Peut-être qu’ils ont eu une excellente expérience de patinage dans leur enfance, peut-être que leurs enfants apprennent à patiner au club et qu’ils estiment de leur devoir de faire du bénévolat ou peut-être qu’ils sont des officiels. Les raisons pour y parvenir sont aussi diverses que le patinage communautaire même, mais ils s’entendent sur une chose… donner de leur temps à un sport qui a en quelque sorte ou d’une certaine façon enrichi leurs vies.

Se fondant sur sa myriade d’expériences, Sarah Miles, de Nouvelle-Écosse, s’exprime parfaitement. « Il faut beaucoup de gens pour assurer la réussite d’une organisation sportive. Si ces partenariats sont vraiment positifs, ils peuvent créer un engagement et un amour à vie du patinage. »

Nexxice et Sandra Bezic en parfait unisson

La célèbre chorégraphe Sandra Bezic cherchait un nouvel élément pour son spectacle de patinage à Niagara, en janvier dernier, et elle a frappé dans le mille.

Elle a découvert Nexxice.

« Je savais qu’il s’agissait d’une bonne équipe », a déclaré Sandra. « Mais, je ne savais pas à quel point jusqu’à ce que je me trouve sur la glace avec elle. »

Dès le début, quand Sandra s’est trouvée avec l’équipe dans son lieu d’entraînement, le Centre de patinage Appleby, à Burlington, en Ontario, elle a été « stupéfiée » – simplement par les exercices de poussées-élans.

Les regarder faire ces exercices pendant 30 minutes, sous la direction d’Anne Schelter, en formation de 16 patineurs? À vous donner la chair de poule. Les voir gagner les Championnats du monde de patinage synchronisé plusieurs mois plus tard, ici au pays, dans leur propre région, devant une foule vêtue de rouge, hurlant en agitant des drapeaux? Inestimable.

Sandra se trouvait dans l’auditoire pour le style libre, un programme envoûtant sur la musique de Rhapsody in Blue. Les patineuses vêtues de noir de la tête aux pieds, la lumière étincelant subtilement de leurs chemises de couleur cendrée, un pli bleu de cobalt foncé se détachant des jupes pendant le mouvement, Nexxice a finalement exécuté le programme complexe de la façon dont le voulait l’équipe pendant toute la saison. Et, maintenant le monde entier sait aussi qui est cette équipe : une championne du monde de premier ordre.

Les performances aux Championnats du monde à Hamilton, en Ontario, à la mi-avril, ont peut-être été un moment décisif, non seulement pour Nexxice, mais aussi pour le monde du patinage synchronisé en général, qui attend en retenant son souffle que le Comité international olympique vote pour son inclusion, en juillet.

« Je pense que nous prenons de la maturité », a déclaré l’entraîneure de Nexxice, Shelley Barnett. « Notre sport évolue. Nous frappons à la porte depuis longtemps. Mais je pense aussi que nous obtenons plus de respect des autres disciplines du patinage. C’est quelque chose que je n’ai pas constaté auparavant, certainement pas après 2007. »

Shelley faisait référence à l’année où les Championnats du monde ont lieu la dernière fois au Canada, en 2007, quand l’équipe a finalement remporté sa première médaille (bronze), à London, en Ontario. C’était bruyant, là aussi. Mais ce qui est arrivé à Hamilton était incomparable.

Des personnes qui n’avaient jamais regardé le patinage synchronisé auparavant étaient aux aguets, de même que beaucoup de patineurs d’élite du Canada. Shelley a remarqué une participation accrue aux séances d’essai de l’équipe et l’inscription aux programmes pour les jeunes et les débutants a triplé depuis les Championnats du monde. « Bon nombre de jeunes patineurs n’avaient jamais rien vu de pareil à ce niveau », a-t-elle signalé. « Et, on constate plus d’enthousiasme et d’intérêt des parents qui ne comprenaient peut-être pas tout à fait ce que le sport pouvait faire pour leurs enfants. »

Oui, Nexxice a gagné, mais c’est la façon dont elle l’a fait qui donne des frissons. Shelley a dit qu’Anne Schelter avait créé une chorégraphie pour le style libre qui était compliquée et exigeait des nuances d’expression. « Il y avait tellement de complexités et de subtilités dans la musique qui devaient être mises en évidence », a déclaré Shelley. « L’équipe a été mise au défi, toute l’année, de trouver ces nuances et de contrôler ses mouvements en harmonie avec la musique. »

On voulait quelque chose de difficile pour l’équipe, parce que les membres de Nexxice étaient forts et le noyau de l’équipe patinait ensemble depuis au moins cinq ans. « L’équipe était capable de faire face à beaucoup », a déclaré Shelley.

Reconnue comme chorégraphe de patineurs comme Barbara Underhill et Paul Martini, Brian Boitano, Kristi Yamaguchi, Kurt Browning, Tara Lipinski, Lu Chen et, pendant des années, les tournées de Stars on Ice, Sandra est allée à la recherche de Nexxice parce qu’elle voulait des talents locaux pour son nouveau spectacle de glace, à Niagara. Elle voulait aussi changer les choses dans le spectacle, en mettant de nouveaux patineurs avec des légendes (Nam Nguyen et Kurt Browning) et du patinage traditionnel avec du patinage synchronisé.

Mais lorsque Sandra a effectivement commencé à travailler avec Nexxice, elle a été étonnée des habiletés de patinage. « Leurs habiletés fondamentales sont tout simplement incroyables », a-t-elle soutenu. « Et leur cohésion, à titre d’équipe, leur musicalité et leur professionnalisme montrent que l’équipe fait classe à part. »

Pour remercier l’équipe d’avoir pris du temps pour son spectacle, durant une saison très importante, Sandra est retournée à Burlington plusieurs fois pour aider aux programmes de compétition de Nexxice. Elle a vu l’équipe travailler quatre ou cinq heures d’affilée, avec de courtes pauses pour refaire de la glace, sans se plaindre.

« L’équipe respecte beaucoup le processus », dit-elle. « Elle était tout à fait charmante, amusante et enthousiaste. » Sandra a trouvé la composition du programme d’Anne Schelter tellement musicale et « très logique », a-t-elle affirmé. « La composition était équilibrée et magnifique et faisait preuve de retenue et de sophistication, tout en étant amusante. »

Sandra croit que Nexxice a joué un grand rôle dans le succès de son propre spectacle. « Nous n’avons jamais vraiment la chance de voir ce calibre de patineurs ensemble », a‑t-elle soutenu.

Quant à Nexxice, pour la première fois, au spectacle de Sandra, l’équipe s’est sentie incluse. « C’était vraiment un honneur d’être reconnus au même niveau », a déclaré le cocapitaine de Nexxice, Lee Chandler, le seul patineur masculin de l’équipe. « Nous ne sommes pas encore un sport olympique, alors d’être reconnus comme athlètes d’élite aux côtés de grands noms comme Kurt Browning et Tessa et Scott, c’est vraiment un honneur. »

Les deux mondes du patinage ont échangé des histoires au sujet de leurs expériences durant les répétitions et ces mondes se sont réunis avec grand enthousiasme. Lee Chandler a entendu les sages conseils de Kurt Browning : rester dans le moment présent, profiter de l’entraînement et du cheminement ainsi que de chaque moment des hauts et des bas d’une longue saison.

Les Championnats du monde de patinage synchronisé ont laissé aux membres des souvenirs qui dureront toute leur vie. « C’était comme un genre de tourbillon », a affirmé Lee. « C’était probablement la plus grosse foule devant laquelle j’ai patiné, sans doute la foule la plus énergique que j’ai vue durant ma carrière. »

La foule, qui comptait environ 7 600 personnes pour le programme Rhapsody In Blue, a commencé à hurler dès que Nexxice est apparue derrière un rideau. La foule était debout et agitait des drapeaux. « Nous nous efforcions de rester aussi concentrés que possible », a dit Lee. « C’était tellement bruyant. C’était simplement indescriptible. Le bruit n’était pas vraiment quelque chose qu’on entendait. C’était quelque chose qu’on ressentait. On pouvait simplement sentir l’énergie et la vibration dans la patinoire, lorsque nous étions debout sur la glace. C’était une sensation électrique. »

Puis, l’équipe a patiné. « Nous avons travaillé pendant d’innombrables heures pour nous assurer que nous y fassions justice et nous avons patiné avec maturité et sérénité », a déclaré Lee. « Je pense que nous pouvons tous être très fiers. Nous avons tout donné et nous ne nous sommes pas du tout retenus. »

Une grande partie de l’équipe s’est engagée à rester ensemble pour la prochaine saison. Lee a dit qu’il quittera l’équipe, bien que si le CIO accepte le patinage synchronisé, il ne veut pas fermer la porte. Il a un avenir comme entraîneur et chorégraphe.

Et, il semble que Sandra ne sera plus jamais la même, comme beaucoup, après avoir vu ce que peut faire une équipe canadienne de patinage synchronisé. « Je sentais que c’était un énorme coup de pouce pour moi de suivre l’équipe », a-t-elle dit.

Toujours entraîneur après 60 ans!

Paul Tatton alors et maintenant

Paul Tatton alors et maintenant

Bien que ce fût tout d’abord une façon pour un enfant maladif de faire de l’exercice, le patinage est finalement devenu une histoire d’amour qui a duré toute une vie.

Au milieu des années 40, Paul Tatton était âgé de 10 ans quand il a commencé à patiner au Club de patinage artistique de North Bay. « J’avais été alité à cause d’une pleurésie pendant plus d’un an, donc naturellement je ne pouvais participer à des sports d’action. J’ai réussi d’une façon quelconque mon test préliminaire de figures au cours de ma deuxième saison… et c’est là que mon amour du patinage est né. »

Jeune Paul Tatton.

Jeune Paul Tatton

Ses efforts dans son premier spectacle sur glace n’ont jamais indiqué le genre de carrière qui s’annonçait. « Alors que Sonya Henie était la vedette du spectacle, j’étais une grenouille comme deux autres jeunes garçons. Nous patinions sur de la glace naturelle, sur un pouce de glace fondante, et avions tellement bougé que lorsque nous avons enlevé nos costumes, nous étions complètement verts. La teinture est restée pendant une semaine! »

Dès le début, ce fut un engagement familial : ses parents faisaient bénévolement chaque tâche au club, sa mère finissant par devenir une juge de tests or. « Après ma deuxième année », a dit Paul, « mon père m’a conduit jusqu’à Toronto pour une leçon d’une demi-heure avec l’entraîneur Gerry Blair. À la fin de la leçon, il m’a dit que je pouvais être aussi bon que je le voulais, il pouvait me montrer quoi faire, mais le reste dépendait de moi. »

Quand Paul est retourné à North Bay, il a informé ses parents qu’il devait vivre ailleurs pour obtenir du temps de patinage. Ses parents ont accepté et le lendemain, ils l’ont conduit à Copper Cliff, à l’ouest de Sudbury, lui ont obtenu une chambre, ont pris des dispositions pour ses repas dans un pensionnat et l’ont inscrit au Club de patinage de Copper Cliff. « J’avais 13 ans », raconte Paul, « et je me levais à 4 h tous les matins, je marchais pour prendre le petit déjeuner, puis je me rendais à la patinoire où je patinais de 5 h à 8 h 30, puis j’allais à l’école. Je m’entraînais là avec M. Blair les fins de semaine et je m’entraînais seul durant la semaine. »

Paul Tatton comme un jeune garçon

Paul Tatton comme un jeune garçon

Paul admet que Gerry Blair l’a pris sous son aile et s’est assuré qu’il aille ce qui avait besoin pour s’améliorer. « J’avais des problèmes avec les chaussures de patins qui se brisaient, alors M. Blair m’a emmené voir un de ses amis, John Knebli. John fabriquait des chaussures pour les personnes handicapées. Lorsqu’il a vu mes patins, il a immédiatement dit : « Je peux faire mieux que ça! ». Il m’a ramené à sa boutique, a mesuré mes pieds plats… et deux semaines plus tard, j’avais les toutes premières chaussures de patins que M. Knebli ait jamais faites. Le reste est passé à l’histoire. »

Sous la direction de Gerry Blair et, plus tard, de Sheldon Galbraith, Paul a obtenu la troisième place aux Championnats canadiens seniors en 1954, terminant son programme libre malgré une crise d’asthme à mi-chemin de sa performance. Retournant à la maison pour patiner à l’ouverture officielle du North Bay Memorial Gardens, il savait que sa carrière de compétition se trouvait à un tournant décisif. Les temps étaient durs et compte tenu des règles strictes concernant le statut d’amateur, Paul sentait qu’il était presque obligé de devenir professionnel.

Paul Tatton patinage en couple

Paul Tatton patinage en couple

« Le directeur de la patinoire Morris Snyder m’a demandé de diriger une école de printemps pour lui. Il pensait que je pourrais obtenir une bonne participation et, bien sûr, j’aime le défi, alors je voulais voir si je pouvais le faire. Ce fut un succès avec tous les tests de niveaux élevés réussis. »

Paul a commencé l’œuvre de sa vie. « La transition à l’entraînement a été facile… Je suis un excellent planificateur… et pas seulement pour le patinage. » Que ce soit d’apprendre à voler un avion et d’obtenir sa certification après un mois, d’être repéré par les Blackhawks de Chicago de la LNH ou d’obtenir une bourse d’études pour développer sa haute voix de ténor lyrique en Italie, peu importe ce que visait Paul, il le faisait avec détermination.

Heureusement, le dévouement de Paul envers l’entraînement de patineurs l’a emporté.

Il a travaillé aux États-Unis, plus particulièrement à Hershey, en Pennsylvanie, à l’Université de Miami, à Oxford, dans l’Ohio, en tant que directeur du patinage et est rentré au Canada en 1976, après quoi il a ouvert sa propre école à Sundridge, en Ontario. « Aujourd’hui, je travaille pour le Club de patinage de Riverside, le Club de patinage de Windsor et le Club de patinage de La Salle dans l’Ouest de l’Ontario. »

Partout où il a été, Paul a découvert que c’était la science du patinage qui lui présentait des défis, en particulier durant les figures d’école. « J’aimais voir ce qui se passait lorsque je me tournais la tête d’un côté, mais pas de l’autre. J’aime toujours faire de la recherche sur le patinage, puis voir les effets… c’est fascinant… Je ne m’ennuie jamais. »

Il est triste que les figures soient disparues. « Les figures vous apprenaient à vous concentrer. L’apprentissage de virages de qualité, de la maîtrise du corps et du traçage d’une courbe parfaite était une véritable forme d’art. C’était là que se trouvait le grand écart; aujourd’hui, c’est souvent juste des acrobaties. »

Une des anciennes élèves de Paul, Jen Jackson, maintenant une collègue entraîneure, se souvient de ses débuts sous la tutelle de Paul. « Je connaissais Paul depuis 1987 lorsque j’ai déménagé à Windsor et je cherchais un entraîneur qui m’aiderait à finir mes tests or. Je l’ai choisi parce que quand je suis entrée dans la patinoire pour jeter un coup d’œil, bien qu’il n’enseigne pas à la meilleure patineuse sur la glace, il lui a donné une leçon avec grand enthousiasme. Je pouvais voir sa passion pour le sport… et il ne regardait jamais l’horloge. »

Entraîneur Paul Tatton

Entraîneur Paul Tatton

Paul admet que sa priorité a toujours été d’inculquer la confiance chez les patineurs qu’il entraîne. « J’aime penser qu’avec chaque leçon, j’ai accompli quelque chose qui les aidera. Vous apprenez beaucoup à propos de vous-même dans le patinage. Vous apprenez à affronter des défis qui vous seront bénéfiques pour la vie. Mes entraîneurs m’ont bien sûr donné confiance et j’en suis reconnaissant. Maintenant, il m’incombe de transmettre cette confiance. »

À bien des égards, Jen a suivi le modèle d’enseignement de Paul. « Quand je suis devenue entraîneure, Paul a été tellement généreux et m’a laissé travailler avec tous ses patineurs. Maintenant qu’il est plus âgé, il ralentit, laissant les autres jouer un plus grand rôle de leadership, afin qu’il puisse travailler à des aspects particuliers avec les patineurs. Il aime enseigner les virages et est devenu le spécialiste des pirouettes. Les enfants l’adorent. Il a toujours un mot gentil ou un récit sur le bon vieux temps et comment chaque patineur lui rappelle quelqu’un de merveilleux qu’il entraînait. »

Prendre de l’âge s’est accompagné d’autres défis pour Paul. Il y a deux ans, il a été opéré de l’épaule et s’est aussi cassé le dos, des blessures qui l’ont empêché d’aller sur la glace pendant des mois.

Comme le dit Jen, bien qu’il ne puisse aller à la patinoire, ceci n’a pas réduit son enthousiasme. « Quand j’allais lui rendre visite, tout ce dont il pouvait parler, c’était comment les enfants allaient. Il ne s’est jamais plaint de sa situation et plutôt me disait qu’il ne pouvait attendre de revenir et espérait qu’on aurait toujours besoin de lui. »

Paul admet que ce sont les moments où il a aidé des enfants à faire quelque chose qu’ils ne pensaient pas pouvoir faire qui le rendent le plus fier. »

Enseignant près de la bande, bien qu’il ne chausse plus ses patins maintenant, Paul est toujours aussi enthousiaste et impliqué que jamais, assistant cette semaine à l’assemblée générale annuelle de la section de l’Ouest de l’Ontario de Patinage Canada et célébrant sa 60e année à titre d’entraîneur.

Félicitations Paul!

Le maître entraîneur Sheldon Galbraith laisse un héritage durable

Les funérailles de Sheldon Galbraith n’étaient ni intimes ni lugubres.

De nombreux vieux amis sont venus. Leur bavardage a rempli la pièce et s’est transformé en chahut. C’était comme une vieille réunion de famille. M. Galbraith avait toujours beaucoup à dire, tout comme sa famille, qui comprend les gens qui ont senti sa grande présence au fil des ans.

Galbraith était sur le point d’avoir 93 ans, quand il est décédé le 14 avril, et il s’est clairement dégagé de tous les propos que la vie qu’il avait vécu était bien remplie et significative. Pionnier en avance sur son temps, il possédait une forte personnalité qui rayonnait glorieusement sur des photos de lui, en noir et blanc sur papier glacé, qui patinait à l’unisson en patinage en couple, à ses débuts avec les Ice Follies, avec son frère Murray.

Des photos de la vie de M. Galbraith figuraient dans la pièce : une incroyablement belle photo de lui en uniforme de la marine, M. Galbraith qui transportait un énorme sac de golf, avec un regard amusé au-dessus de son épaule, M. Galbraith à la chasse au chevreuil ou peut-être à l’orignal (plus gros était le gibier, mieux c’était), M. Galbraith vêtu de son uniforme habituel d’entraîneur – long manteau ample, gros caoutchoucs, chapeau avec rabats ramenés au-dessus de sa tête – alors qu’il se penchait pour inspecter une figure imposée, M. Galbraith avec sa famille, sa femme depuis 69 ans, Jeanne, leurs quatre filles et leur fils, M. Galbraith qui recevait l’Ordre du Canada.

La liste de ses réalisations est longue : entraîneur de Barbara Ann Scott, gagnante de la première médaille d’or canadienne aux Jeux olympiques d’hiver de 1948, entraîneur de champions du monde dans trois des quatre disciplines du patinage, entraîneur des champions olympiques Barbara Wagner et Bob Paul, la première équipe canadienne de patinage en couple à remporter cette médaille d’or, des doubles champions du monde Frances Dafoe et Norris Bowden, qui ont également été médaillés d’argent olympiques, entraîneur du champion du monde de 1962, Donald Jackson, qui est devenu le premier patineur à réussir un triple Lutz en compétition, entraîneur de Vern Taylor, auquel on attribue l’exécution du premier triple Axel.

Il a également mérité toute une gamme de prix : il a été le premier entraîneur de patinage artistique à être intronisé au Panthéon des sports canadiens (1980) et il est également membre du Temple de la renommée olympique du Canada (1990), du Temple de la renommée du patinage artistique canadien (1991), du World Museum Hall of Fame aux États-Unis (1996) et du Professional Skating Hall of Fame (2003). Premier président de l’Association des entraîneurs de patinage artistique du Canada, M. Galbraith a également reçu l’Ordre du Canada et l’Ordre de l’Ontario.

Mais ce qui est encore plus étonnant est de lire entre toutes ces lignes. Brian Foley, danseur canadien renommé, qui a aussi fait de la chorégraphie pour Dorothy Hamill, Robin Cousins, John Curry et Toller Cranston, a signalé qu’il a rencontré pour la première fois au Toronto Cricket Skating and Curling Club, en 1966, M. Galbraith, qui était entraîneur en chef à l’époque.

« Je n’oublierai jamais la première fois que j’ai rencontré M. Galbraith », a déclaré Brian. « Il m’a très poliment réprimandé, à sa manière, parce que je me trouvais et j’enseignais à sa place ».

Dans un coin éloigné de cet espace, Brian a vu les nombreux outils didactiques que M. Galbraith utilisait pour tirer le meilleur de ses patineurs : « un dispositif de saut maison », a fait remarquer Brian. « Des trampolines avec tapis au sol, quelques poteaux en bois, quelques dispositifs permettant de grimper et d’autres attirails qui me rappelaient les débuts du Cirque du Soleil. »

Et qui ne pouvait jamais oublier la salle vidéo? « Je tiens à assurer tout le monde que personne n’était invité ou autorisé dans cette salle », a dit Brian. Toutefois, la juge internationale Jane Garden y est entrée. M. Galbraith lui a montré les vidéos, lui a appris à voir les erreurs et a fait d’elle une meilleure juge. Plus tard, il a recommandé que les juges transmettent leurs connaissances durant les compétitions de patinage. Non seulement a-t-il enseigné aux patineurs, mais il a aussi enseigné aux juges.

Galbraith a passé sa vie à rechercher et à développer ses propres philosophies, à adapter sa formation comme instructeur de vol au patinage artistique. C’était pour lui une science, mais il faisait aussi appel à son intuition. La technique en figures, sauts et pirouettes était très importante. Il enseignait la science de l’impulsion, de l’équilibre et du centrage, qui sont des éléments nécessaires pour exécuter des pirouettes de qualité, a ajouté Brian. Il a étudié le transfert physique du poids d’une carre à l’autre, portant le poids de façon appropriée au‑dessus de la partie antérieure de la plante du pied. Il a mesuré la quantité de vitesse exigée pour patiner vers l’avant et vers l’arrière avec une grande évolution.

S’il y a quelqu’un qui porte le flambeau technique de M. Galbraith, c’est Gary Beacom, le maître de la lame de patin. « Je suis reconnaissant que mon entraîneur le plus influent ait sondé les profondeurs de la technique avec un esprit aussi éclairé et un sens de l’aventure », a déclaré Gary. « Je dois ma grande compétence en patinage et ma capacité d’innovation à des décennies d’entraînement, compte tenu de la relation entre la vitesse, la courbe, l’inclinaison et la rotation établie par M. Galbraith. Il préconisait un mouvement harmonieux continu à l’aide d’impulsion et de rythme pour obtenir un avantage technique et artistique. »

Gary affirme qu’il a M. Galbraith à remercier pour avoir ramené la pirouette pieds croisés comme élément du programme imposé au milieu des années 70. Cette pirouette est devenue le mouvement caractéristique de Gary.

Casey Kelly, maintenant juge internationale, a commencé à suivre des leçons de M. Galbraith, quand sa famille est retournée au Canada en 1973. Elle se souvient de son impartialité et de son sens de l’égalité. Toller Cranston avait l’habitude de dépasser les lignes de l’espace qui lui était alloué pour l’entraînement des figures. Il s’entraînait en vue d’un Championnat du monde, tandis que Casey travaillait à son troisième test. Elle faisait poliment un pas de côté pour éviter Toller.

Cependant, M. Galbraith lui a dit : « Je te défends de t’arrêter. Tu mérites d’être ici, tout autant que lui. » Trois fois, Casey est rentrée tout droit dans Toller, avant qu’il ne retourne finalement dans son propre espace. « C’est quelque chose que je n’ai jamais oublié », dit-elle.

Donald Jackson a aussi découvert le sens d’esprit sportif de M. Galbraith, avant même de commencer à travailler avec lui. Donals s’entraînait avec Pierre Brunet aux États-Unis, mais M. Galbraith, l’entraîneur de l’équipe canadienne, remplaçait Pierre pour surveiller Donald pendant les Jeux olympiques de 1960, lorsque Pierre était trop occupé avec d’autres patineurs.

Galbraith était l’entraîneur officiel de Wendy Griner à l’époque et la question était la suivante : qui obtiendrait la parcelle d’entraînement en premier? « C’était toujours mieux de patiner le deuxième parce que la glace était un peu moins dure et plus semblable à la glace sur laquelle on patinait devant les juges », a déclaré Donald.

Donald était stupéfié lorsque M. Galbraith a tiré à pile ou face pour déterminer qui il entraînerait en premier. Il aurait pu facilement garder la meilleure parcelle pour sa propre élève. « C’était simplement le genre d’homme qu’il était », a déclaré Donald. « Juste, honnête, c’est ce que j’ai vraiment apprécié. » La saison suivante, Donald est devenu son élève.

Galbraith a laborieusement changé la technique de tous les sauts de Donald. Puis, un jour, il lui a demandé d’exécuter un double flip, ce que Donald pouvait faire les bras croisés. Mais, M. Galbraith lui a dit de relaxer en position de pirouette arrière pendant qu’il remontait. « Pas de problème », a pensé Donald, qui s’est posé rapidement sur les orteils et a fait une dure chute. M. Galbraith est arrivé en glissant et a dit : « J’ai vu ce que je voulais voir. Ne le refais pas. »

Il était trop tard pour que Donald change cette technique pour le saut flip. Mais, maintenant, tout le monde fait des sauts avec la technique de pirouette arrière. « Chaque fois que je vois les patineurs qui exécutent des triples et des quadruples sauts, je pense à ce que M. Galbraith a fait pour le patinage », a déclaré Donald. « Et, je pense aussi à mon ecchymose. Je crois que j’ai servi de cobaye. »

Eh oui, tout le monde l’appelait M. Galbraith. Presque personne ne l’a jamais appelé Sheldon. Barbara Wagner dit qu’elle l’a appelé M. Galbraith même quand elle est devenue adulte. Casey Kelly a affirmé que sa mère, Andra, ne l’appelait jamais Sheldon, même s’ils s’asseyaient l’un à côté de l’autre aux soirées du Temple de la renommée, à cause de son mari, le grand joueur de hockey Red Kelly.

« C’était un homme très spécial qui était bien en avance sur son temps », a soutenu Barbara Wagner.

Des entraîneurs de classe mondiale travaillent avec des étoiles montantes du Canada, au Camp de développement

MARKHAM, ONT. – Dans un coin de la patinoire du Centre communautaire Angus Glen se trouvait Brian Orser, peut-être l’un des entraîneurs les plus recherchés au monde, ces jours-ci.

Un peu plus loin sur la glace était l’entraîneur de Brian lorsqu’il concourait : Doug Leigh. Au cours du camp de développement de trois jours, à l’intention des futures étoiles montantes du Canada, vingt-cinq jeunes les ont observés intensément à plusieurs reprises.

Il y a quatre ans, Patinage Canada a institué le camp de développement afin de cibler les patineurs qui sont des candidats éventuels pour le circuit Grand Prix junior (aucun patineur senior ne participe au camp). Brian Orser, Doug Leigh, Tracy Wilson, Anne Schelter, Lee Barkell, Joanne McLeod et Yuka Sato ont tous dirigé des patineurs âgés de 12 à 17 ans, leur enseignant des carres et des habiletés de base du patinage, des transitions, des sauts, des virages et tout ce dont ils auront besoin au cours des prochaines années.

Cette méthode semble fonctionner. Michael Slipchuk, directeur, Haute performance, de Patinage Canada, affirme que quatre patineuses qui ont assisté aux premiers camps ont déjà concouru à un championnat du monde, même à des Jeux olympiques. Nam Nguyen et Roman Sadovsky étaient dans ce premier groupe. Maintenant, tous les deux sont passés à l’échelon supérieur des patineurs seniors au Canada, Nam brisant la limite de vitesse pour se classer cinquième aux Championnats du monde (seniors) en mars.

« Ceci nous montre que nous visons le niveau approprié d’athlètes », a déclaré Michael. « Nous voulons avoir une meilleure idée de notre bassin de talents à venir. Et, ceci nous donne la chance de les voir dans un milieu d’entraînement ».

C’est aussi un camp de développement pour les entraîneurs, qui viennent entendre, regarder, voir et prendre les flambeaux que d’autres leur ont passés.

Au camp se trouvait Doug Leigh, entraîneur depuis plus de 40 ans, créateur des médaillés d’argent olympiques et des champions du monde Brian Orser et Elvis Stojko à l’imposante Mariposa Skating School, à Barrie, en Ontario. Doug portait aussi un flambeau, car il avait été entraîné pendant deux ans par l’entraîneur d’étoiles, Sheldon Galbraith. « Tout le monde… laisse sa marque sur la personne que vous devenez », a déclaré Doug.

Sur la glace, Doug était d’une part enseignant, d’autre part animateur. Il ne cessait de parler des « fils » de la vie – ces infimes détails qui font la différence entre le succès et la chute sur les fesses. C’est une question de maîtrise et d’équilibre, le placement du pied libre au bon endroit. Il a parlé aux patineuses de l’exécution de triples Axels. C’est clairement possible. « Mettons‑nous en marche », a-t-il dit. « Ne restons pas assis sur le banc. Si vous maîtrisez ces détails », a-t-il proféré, « vous vous trouverez en première classe. Sinon, vous serez dans le compartiment à bagages. » Le résultat sera comme une police d’assurance.

Ses élèves sourient. « Il est tellement drôle », s’exclame Rachel Pettit, âgée de 16 ans, de Whitehorse, au Yukon, qui est championne en titre en simple novice du Canada et doit passer au rang junior cette saison. Elle a entendu auparavant les arguments qu’il a présentés, mais « la façon dont il explique est tellement différente que vous y pensez d’une toute nouvelle façon », a-t-elle dit. « Il a une façon superbe d’enseigner. »

Stéphane Yvars, à présent entraîneur au Centre Élite de Boucherville, a décidé de s’entraîner avec Doug comme patineur de compétition, mais en 1993 il avait déjà un plan à long terme à l’esprit : se renseigner auprès des meilleurs à propos de l’entraînement des patineurs. « Il est très généreux », a déclaré Stéphane. « Il est la personne la plus généreuse que je connaisse. Il donne tout. »

Lorsque Stéphane était lui-même patineur, il n’avait réussi un triple Axel qu’une seule fois (à l’âge de 16 ans) avant de souffrir de blessures. Il savait qu’il avait besoin de ce saut à son retour. « Nous avons passé un mois sur la carre arrière », a déclaré Stéphane. « Il est tellement patient. » Stéphane est arrivé en avril. À la fin de mai, il exécutait des triples Axels. « Il est un excellent mentor », a ajouté Stéphane. Chaque année, maintenant, il invite Doug à présenter des séminaires dans son club.

Alors, sur la glace, Doug travaillait comme collègue aux côtés de Brian Orser. Comment était‑ce pour lui de voir Brian grimper les rangs internationaux de l’entraînement? « Il m’a demandé s’il pouvait m’appeler grand-père », a signalé Doug.

« Il était un champion du monde et il travaille avec un champion olympique et du monde », a ajouté Doug. « C’est vraiment fantastique. C’est la personne qui reste après que vous avez achevé ce chapitre. Et, vous la regardez passer au prochain chapitre. Ce sont d’excellents entraîneurs qui sont capables d’affronter le monde entier et de faire un bon travail. »

Brian affirme qu’il a pris une grande partie de ce qu’il a appris de Doug en tant qu’entraîneur et l’applique à ce qu’il fait maintenant, bien qu’il ait évolué au fil du temps. « Le patinage a changé et la technique a changé », a-t-il dit.

L’appel et la trajectoire des sauts sont différents de l’époque de Brian. « Nous avions l’habitude de dire que nous grimpions dans les sauts », a déclaré Brian. « Nous balancions la jambe libre, qu’il s’agisse d’un Axel ou d’un Salchow ou même d’une boucle piquée. Nous ramenions cette jambe libre et grimpions comme si nous montions un escalier. »

Maintenant, les pieds restent plus ensemble. Les patineurs amorcent la rotation plus tôt. « Vous grimpez toujours, mais vous ne grimpez pas comme si vous montiez un escalier », soutient Brian. « En ce qui concerne les quadruples sauts, c’est impératif. Vous devez commencer à enseigner de cette façon maintenant. »

Dartfish a montré que Brian était l’une des seules personnes qui pouvaient grimper dans un triple Axel et néanmoins obtenir trois rotations et demie lorsqu’il était patineur. Il n’enseigne pas les Axels de la façon dont il les a appris.

D’autres choses apprises de Doug ont été essentielles à son succès en tant qu’entraîneur. « Il était la personne qui travaillait le plus dur dans toute la patinoire, toujours le premier arrivé et le dernier à quitter les lieux », a-t-il dit. « Il se présentait à chaque séance à temps et avec beaucoup d’énergie. »

« Et, vous pouvez toujours voir cela en lui, cette fantastique énergie. C’est ce qu’il faut dans un centre, lorsque vous essayez de créer une communauté de patinage. Il faut le faire avec enthousiasme, énergie et dynamisme et tout le monde s’en inspire. »

« Au cours des deux dernières années, Doug s’est éloigné de la bande, à la Mariposa Skating School, et fait plutôt fonction de directeur général. Mais, il est toujours prêt à transmettre ses connaissances et il trouve le camp de développement « merveilleux ». »

« Les entraîneurs sont les chefs de file de la prochaine génération », affirme-t-il. « Il s’agit de promotion du travail d’équipe. C’est génial d’en faire partie et il est amusant de voir tout le monde se développer. »

Participants au Camp de développement 2015 de Patinage Canada
Justine Brasseur, 14 ans, Brossard, Qc
Edrian Celestino, 17 ans, Dollard-des-Ormeaux, Qc
Antony Cheng, 17 ans, Richmond Hill, Ont.
McKenna Colthorp, 14 ans, Fort St. James, C.-B.
Marjorie Comtois, 15 ans, St-Hubert, Qc
Kim Decelles, 16 ans, Québec, Qc
Cailey England, 17 ans, Quesnel, C.-B.
Gabriel Farand, 14 ans, St-Antoine-sur-Richelieu, Qc
Ajsha Gorman, 14 ans, Kelowna, C.-B.
Brian Le, 15 ans, Delta, C.-B.
Grace Lin, 14 ans, Dollard-des-Ormeaux, Qc
Nicolas Nadeau, 17 ans, Boisbriand, Qc
Conrad Orzel, 14 ans, Woodbridge, Ont.
Rachel Pettitt, 16 ans, Whitehorse, Yn
Joseph Phan, 13 ans, Gatineau, Qc
Alicia Pineault, 15 ans, Varennes, Qc
Triena Robinson, 15 ans, Fort St. John, C.-B.
Alison Schumacher, 12 ans, Tecumseh, Ont.
Gabriel St-Jean, 15 ans, Grand-Mère, Qc
Sarah Tamura, 14 ans, Burnaby, C.-B.
Amanda Tobin, 14 ans, Burlington, Ont.
Bruce Waddell, 13 ans, Toronto, Ont.
Semi Won, 13 ans, Barrie, Ont.
Matthew Wright, 14 ans, Waterloo, Ont.
Megan Yim, 13 ans, Vancouver, C.-B.