Le Canadien Nam Nguyen quatrième dans un Grand Prix junior de l’UIP

MEXICO – Nam Nguyen, âgé de 15 ans, de Toronto, a obtenu une note record personnel en route vers une quatrième place chez les hommes, vendredi, dans la deuxième étape du circuit du Grand Prix junior de patinage artistique de l’UIP.

Nathan Chen, des É.-U., a remporté la médaille d’or avec 218,62 points. Ryuju Hino, du Japon, a terminé deuxième avec 199,64 et Daniel Samohin, d’Israël, troisième avec 182,89.

Nguyen, deux fois médaillé dans un Grand Prix junior, a suivi de près avec 181,04, établissant des records personnels pour sa note globale et sa note dans le programme court. Il a gardé les mêmes programmes que la saison dernière.

« Ce sont des programmes dans lesquels je suis à l’aise et je sais que je peux les améliorer, a dit Nguyen, qui est entraîné par Brian Orser. Mon objectif, cette année, est de me qualifier pour la finale du Grand Prix junior et je sais que je peux faire beaucoup mieux dans ma prochaine compétition. »

Nguyen a chuté dans son premier triple flip, mais a bien récupéré pour réussir sept sauts dans son programme long patiné au son de la musique de Bach.

Le programme court a eu lieu chez les femmes et Julianne Séguin, de Longueuil, au Québec, est troisième et Sandrine Martin, de Boucherville, au Québec, 11e.

Séguin n’était pas certaine de pouvoir patiner après avoir eu des problèmes gastriques qui l’ont rendue étourdie et l’ont forcée à rater l’entraînement du matin. Toutefois elle allait mieux en après-midi et a réussi un triple Lutz et des double et triple boucles piquées pour terminer avec une note record personnel de 50,98.

Dans le programme court de la danse de jeudi, Madeline Edwards, de Port Moody, en C.-B., et ZhaoKai Pang, de Burnaby, en C.-B., sont deuxièmes.

Le programme libre féminin et la danse libre auront lieu samedi.

Louis Daignault

Le chorégraphe Mark Pillay crée des programmes gagnants

Ce fut toujours de même pour Mark Pillay, dès son enfance à Moose Jaw, en Saskatchewan – lorsqu’il entendait de la musique, il y trouvait une structure. Il bougeait et concevait dans les airs, un enfant qui s’amusait plus avec la forme et les sentiments que les valeurs nominales.

Il n’avait aucune idée que ce genre de chose deviendrait l’œuvre de sa vie. À présent, le Canadien âgé de 35 ans est un chorégraphe dont la réputation s’accroît dans le monde. Il est responsable du programme court audacieux et du style libre plein d’émotions qui ont permis à Kirsten Moore-Towers et Dylan Moscovitch de se retrouver directement au nombre des meilleures équipes au monde la saison dernière, et d’autres chorégraphies, dont celles d’Emanuel Sandhu, de Richard Dornbush, des médaillés d’argent allemands en patinage en couple Mari Vartman et Aaron Van Cleave, de l’étoile naissante américaine Karen Chen et du jeune virtuose canadien Roman Sadovsky.

À Moose Jaw, Mark a été persuadé d’essayer le patinage par sa voisine, Jana Beasley, qu’il affirme être complètement responsable de son engagement envers le patinage artistique et le piano. Ils ont formé une équipe de danse, mais lorsqu’elle a grandi, contrairement à Mark, il s’est concentré sur le patinage en simple masculin. À ce moment, il invitait ses voisins à venir voir ses créations chorégraphiques dans son salon, sur sa trampoline et dans la piscine. En Saskatchewan, il s’est entraîné avec Betty Calvert, la femme du premier ministre à l’époque, Lorne Calvert, et avec Dale Hazell, puis plus tard à Calgary avec Sharon Lariviere, qui lui a appris l’esthétique du sport et de la danse, et finalement à Vancouver avec Joanne McLeod. Mark s’est finalement retiré de la compétition après les Championnats canadiens de 2001, à Winnipeg, mécontent d’une carrière de patinage qui ne lui avait pas vraiment donné ce qu’il avait imaginé. Son corps ne pouvait accomplir ses visions. Maintenant, il ressent une catharsis du fait qu’il peut aider les autres à réussir ce qu’il ne pouvait pas.

Les années post-compétition ont été difficiles. La plupart des patineurs peuvent en témoigner. « J’étais manifestement perdu pendant quelque temps », affirme Mark. Le fils d’un père né en Afrique du Sud et d’une mère britannique, Mark a fait ses études à l’Université Simon Fraser, mais s’est tortillé sur sa chaise, n’étant pas habitué de s’asseoir sans bouger pendant si longtemps. Pour résoudre ce problème, il a commencé à étudier la danse contemporaine à l’université. Il traînait toujours dans les patinoires, ce qui était utile. C’est là où ses amis se trouvaient, les gens qu’il connaissait. Un jour, alors qu’il bougeait au son de musique, un parent, Jan McRae, l’a abordé sur la glace et lui a demandé s’il voudrait bien chorégraphier des programmes pour son fils, Joshua. Étant donné que ce patineur novice pouvait déjà exécuter quelques triples sauts, Mark a commencé à un niveau relativement élevé du sport.

« À partir de ce jour-là, ça n’a jamais cessé », déclare Mark. « Ce n’est pas quelque chose que j’ai choisi. C’est curieusement quelque chose qui m’a trouvé. »

Il n’avait amorcé sa nouvelle carrière que depuis environ deux ans, lorsqu’il a chorégraphié le programme long d’Emanuel Sandhu – durant la saison olympique de 2006, une énorme responsabilité. Mark était stupéfait de l’acuité visuelle d’Emanuel pour le mouvement. « Il me regardait simplement et, sans avoir même bougé, il savait exactement comment immédiatement l’exécuter », Mark a signalé. « Je ne pense pas avoir jamais rencontré une personne comme lui. Il pouvait apprendre le mouvement très rapidement et non pas en m’imitant. Il n’avait qu’à regarder pour pouvoir l’accomplir. »

Déjà, Mark démontrait son aptitude caractéristique : trouver de la musique pour les patineurs que personne n’avait jamais entendue. Il a trouvé la musique d’Emanuel lorsqu’il suivait un cours sur le patrimoine de la danse à l’université. La musique utilisée a tellement intrigué Mark qu’il a demandé à son professeur s’il pouvait l’utiliser pour un patineur. Le professeur lui a dit que c’était un morceau original de musique rédigé par Gordon Cobb, un compositeur de Vancouver, et qu’il devrait obtenir sa permission.

À la fin, Mark a obtenu la musique pour Emanuel (il a remporté deux événements du Grand Prix sur cette musique), mais il a établi une relation encore plus importante avec Gordon, qui met à présent le vent dans les voiles de Mark. Gordon fait actuellement le montage de tous les choix musicaux de Mark – et parfois, le jeune chorégraphe a donné des directives très compliquées à cet égard.

« Le processus de montage de la musique est très vital », affirme Mark, qui a tout appris à ce sujet de Gordon. « C’est de là que vient toute la structure pour l’agencement des éléments. »

Mark signale qu’il conçoit l’entière chorégraphie d’un programme dans son esprit avant de faire le montage de la musique. À quel point est-ce que le processus peut devenir compliqué? Durant la saison de percée de Kirsten Moore-Towers et Dylan Moscovitch, ils ont patiné sur la musique de Les Misérables et le montage avait 25 coupures. « Couper la musique 25 fois en quatre minutes et s’assurer que le son est cohésif, voilà ce qui rend les choses compliquées », ajoute Mark.

La plus grande percée de Mark à titre de chorégraphe est provenue – non des performances d’Emanuel Sandhu – mais d’un style libre conçu pour le patineur de C.-B., Keegan Murphy, qui était son rival auparavant au niveau junior. Le programme, du compositeur de musique français Yann Tiersen, composé pour un film de tragicomédie allemand acclamé en Europe, est devenu « comme un paratonnerre », a déclaré Mark. « Ce fut le moment où les gens se sont rendu compte de ce que je pouvais vraiment faire. Je crois vraiment que c’est le programme qui a tout changé. »

Keegan a mentionné qu’il avait exécuté les mêmes programmes pendant deux saisons, en 2005 et 2006, au niveau des hommes seniors – qui lui avaient permis d’obtenir ses meilleurs résultats, une neuvième place au niveau national. « Ce fut une approche différente envers les composantes de programme », a fait remarquer Keegan, actuellement directeur des programmes au Club de patinage Connaught, à Vancouver. « C’était éclectique. Je m’en souviens encore… c’était imprévisible. Personne n’avait jamais entendu cette musique ».

Keegan a dit que pour la première fois, il patinait au son d’une musique avec laquelle il pouvait établir un lien. Elle était passionnée, pleine d’émotions et même sensible. Mark fait maintenant la chorégraphie pour deux patineurs nationaux que Keegan a entraînés : Mitchell Gordon et Larkyn Austman.

L’entraîneur Kris Wirtz a demandé à Mark de chorégraphier un programme pour Dylan Moscovitch lorsqu’il patinait avec sa sœur Kyra. Kris avait surveillé le Vancouvérois transplanté lorsqu’il se trouvait à Kitchener-Waterloo, créant des programmes pour l’équipe de patinage synchronisé, Nexxice. Lorsque Kyra s’est retirée, Mark est devenu le seul chorégraphe de Kirsten et Dylan.

« Il est absolument remarquable », s’exclame Kirsten.

« Nous l’aimons beaucoup », a ajouté Dylan. « Il s’est vraiment donné corps et âme pour travailler avec nous et se soucie vraiment de nos carrières ». Mark travaille avec eux depuis si longtemps qu’il considère qu’ils sont des amis.

Lorsqu’il a présenté de la musique du film français Micmac, les deux patineurs ont pensé : « Vraiment? ». Kirsten a admis qu’elle détestait la musique. « Je ne peux pas patiner sur cette musique », a-t-elle pensé. « Elle est horrible. »

« Mais, lorsque nous avons amorcé la chorégraphie et que tout a commencé à former un tout, je me suis rendu compte qu’il savait ce qu’il faisait. Il avait une vision. »

Mark a dit que la musique se voulait un hommage à la fougue des patineuses en couple : dans la chorégraphie, Kirsten règne en maîtresse. « C’est une interprétation de la relation entre un homme et une femme », a-t-il dit.

Malgré sa présence croissante sur la scène, Mark demeure toujours anonyme. La plupart des gens ne savent pas de quoi il a l’air. On le prend souvent pour Emanuel Sandhu ou peut-être même Ravi Walia. Il assiste rarement aux compétitions. Il n’a rencontré que brièvement Lori Nichol et David Wilson. Les chorégraphes vivent dans l’isolement.

« Dans le monde de l’entraînement, les collègues peuvent discuter, mais en tant que chorégraphe, on est vraiment seul », affirme Mark. « Il est rare que je rencontre un autre chorégraphe. C’est un monde où on se fraye un chemin seul, qu’on arrive à comprendre seul et dans lequel on trébuche et on apprend seul. »

Mais, il semble que Mark réussit très bien, car il est de plus en plus occupé.

Beverley Smith

Des patineurs artistiques se rendent au Mexique en vue du deuxième arrêt du Grand Prix junior ISU

OTTAWA (ONT.) – Patinage Canada comptera sept patineurs, soit un total de cinq inscriptions au deuxième arrêt du circuit Grand Prix junior ISU de patinage artistique. L’événement aura lieu du 4 au 7 septembre 2013 à Mexico, au Mexique. Le Canada sera représenté chez les hommes, les femmes et en danse sur glace.

Nam Nguyen, 15 ans, de Burnaby, C.-B., sera la seule inscription canadienne dans l’épreuve masculine. Il s’agit de la troisième année de Nam sur le circuit du Grand Prix junior ISU. À ses deux affectations au Grand Prix ISU la saison dernière, il s’est classé troisième en Turquie et neuvième en France. Il a aussi concouru aux Championnats du monde juniors ISU de patinage artistique 2013, se classant douzième, et aux Championnats nationaux de patinage artistique Canadian Tire 2013, obtenant le sixième rang. Nam s’entraîne avec Brian Orser au Toronto Cricket, Skating and Curling Club.

Julianne Séguin, 16 ans, de Longueuil, Qc, sera l’une des deux inscriptions canadiennes chez les femmes. La saison dernière, elle a concouru à deux événements Grand Prix junior ISU, terminant dixième en Slovénie et septième en France. Elle a aussi fait ses débuts internationaux seniors aux Championnats des quatre continents ISU, finissant onzième. Josée Picard et Marc-André Craig entraînent Julianne au CPA Brossard.

Sandrine Martin, 15 ans, de Boucherville, Qc, fera ses débuts internationaux, concourant chez les femmes. Martin s’est classé dixième aux Championnats nationaux de patinage artistique Canadian Tire 2013, dans la catégorie junior. Elle s’entraîne sous la direction d’Annie Barabé et d’Yvan Desjardins à Contrecœur, Qc.

Madeline Edwards, 17 ans, de Port Moody, C.-B. et ZhaoKai Pang, 18 ans, de Burnaby, C.-B., sont l’une des deux équipes représentant le Canada en danse sur glace. Madeline et Zhao ont concouru à deux événements du Grand Prix junior ISU la saison dernière, remportant la médaille de bronze en France et en Turquie. Les champions canadiens juniors de 2013 se sont classés en douzième place aux Championnats du monde juniors ISU de patinage artistique 2013. Megan Wing et Aaron Lowe entraînent Madeline et Zhao au BC Centre of Excellence.

Katie Desveaux, 16 ans, de Toronto, Ont., et Dmitre Razgulajevs, 16 ans, d’Ajax, Ont., représentent la deuxième inscription en danse sur glace pour le Canada. Il s’agit de leur première affectation internationale. Katie et Dmitre ont mérité le septième rang en danse junior aux Championnats nationaux de patinage artistique Canadian Tire 2013. Ils s’entraînent avec Juris Razgulajevs et Carol Lane au CPA Scarboro.

Petra Burka, de Toronto, Ont., fera fonction de chef d’équipe et Josiane Roberge, de Sillery, Qc, sera la physiothérapeute de l’équipe. Sylvain Guibord, de Brossard, Qc, et Lorna Schroder, de Georgetown, Ont., seront les officiels canadiens à l’événement.

Médaille d’or pour les danseurs sur glace canadiens dans un Grand Prix junior

RIGA, Lettonie – Les danseurs sur glace MacKenzie Bent, d’Uxbridge, en Ontario, et Garrett MacKeen, d’Oshawa, en Ontario, ont obtenu leur première victoire internationale, samedi, pour conclure la première étape du circuit du Grand Prix junior de patinage artistique de l’UIP.

Les Canadiens ont obtenu 127,93 points pour devancer Lorraine McNamara et Quinn Carpenter, des É.-U., deuxièmes avec 127,43 et Alla Loboda et Pavel Drozd, de Russie, troisièmes avec 126,43. C’est une deuxième médaille en carrière dans un Grand Prix junior pour Bent et MacKeen qui avaient aussi terminé cinquièmes aux championnats du monde juniors la saison dernière.

«C’était vraiment quelque chose de spécial d’entendre notre hymne national, a dit MacKeen, âgée de 19 ans, trois de plus que son partenaire. Ce sera certainement un des plus gros souvenirs pour nous de cette compétition.»

Bent et MacKeen étaient premiers avec le programme court de vendredi, puis ont exécuté la troisième meilleur danse libre de la journée, mais ce fut malgré tout suffisant pour conserver le premier rang global.

«Une de nos portées a été diminuée et cela a affecté notre note, a dit MacKeen.  C’est quelque chose sur quoi nous avons vraiment travaillé fort à l’entraînement.  Nous sommes venus ici avec une danse courte semblable à celle de l’an dernier parce qu’elle nous avait valu beaucoup de succès. Nous avons changé notre danse libre et nous sommes enchantés d’obtenir un si bon début avec elle.»

Chez les hommes, Roman Sadovsky, de Vaughan, en Ontario, est passé de la 16e à la 14e place du classement général.  Boyang Jin, de Chine, a gagné la médaille d’or.

Vendredi, Alaine Chartrand, de Prescott, en Ontario, s’est classée quatrième chez les femmes tandis que le couple Dylan Conway, de Toronto, et Dustin Sheriff-Clayton, de Newmarket, en Ontario, a terminé sixième et celui de Mary Orr, de Brantford, en Ontario, et Phelan Simpson, de Lunenburg, en N.-É., septième.
 

Louis Daignault

Les danseurs sur glace canadiens sont en tête à la suite du programme court et Chartrand est quatrième dans un Grand Prix junior

RIGA, Lettonie – Les danseurs sur glace MacKenzie Bent, d’Uxbridge, en Ontario, et Garrett MacKeen, d’Oshawa, en Ontario, sont en tête à la suite du programme court de vendredi tandis qu’Alaine Chartrand, de Prescott, en Ontario, a terminé quatrième dans la finale féminine dans la première étape de la saison du circuit du Grand Prix junior de patinage artistique de l’UIP.

Chez les femmes, Chartand a obtenu un record personnel international de 146,95 points. Elle a participé à deux Grands Prix juniors la saison dernière avant de gagner la médaille de bronze aux championnats nationaux senior et de se classer huitième aux championnats du monde juniors.

«Je me suis pas mal plus améliorée dans le secteur de la performance du programme, aujourd’hui, a dit Chartrand, âgée de 17 ans. C’est une routine plus mature cette année, donc c’est un aspect sur lequel je me suis beaucoup concentrée pour cette saison. Je me sens aussi beaucoup plus confiante à la suite de mes succès de l’an dernier. Aujourd’hui, j’ai eu le genre de début que je voulais avec un nouveau programme.»

Evgenia Medvedeva a conduit la Russie à un doublé avec 169,52 points tandis que Maria Sotskova a terminé deuxième avec 166,49.  Karen Chen, des É.-U., a pris le troisième rang avec 154,26 points.

Bent et MacKeen, cinquièmes aux championnats du monde juniors de l’an dernier, ont obtenu 55,21 points pour leur danse courte, à seulement 0,67 de leur record personnel. Lorraine McNamara et Quinn Carpenter, des É.-U., sont deuxièmes avec 52,40 et Alla Loboda et Pavel Drozd, de Russie, troisième avec 50,93.

La compétition en couples a aussi pris bien alors que les deux duos canadiens ont complété leurs débuts internationaux. Dylan Conway, de Toronto, et Dustin Sheriff-Clayton, de Newmarket, en Ontario, se sont classes sixièmes avec un record personnel de 116,05 points. Mary Orr, de Brantford, en Ontario, et Phelan Simpson, de Lunenburg, en N.-É., ont suivi en septième place avec 110,77.

«C’était une occasion fantastique pour nous et c’était un grand honneur de représenter le Canada, a dit Conway, âgée de 15 ans, à sa quatrième saison avec son partenaire de 20 ans. Nous sommes satisfaits de notre performance. Notre Salchow lance et nos vrilles côte-à-côte ont définitivement été les faits saillants.»

Orr et Simpson n’ont uni leurs forces il n’y a que cinq mois.

«C’était définitivement un défi d’être prêts pour cette compétition, a dit Orr, âgée de 16 ans.  Le plus gros problème à l’entraînement a été de ralentir notre synchronisme. Pour notre première compétition, nous sommes heureux de nos deux programmes, spécialement de nos vrilles et de nos portées.»

La compétition se terminera samedi avec les finales de la danse sur glace et des hommes. Roman Sadovsky, de Vaughan, en Ontario, était 16e à la suite du programme court masculin de jeudi.

Julianne Séguin met les bouchées doubles dans le circuit Grand Prix junior ISU

Il semble que du moins aux yeux de l’intrépide patineur en couple junior, Charlie Bilodeau, l’attente en valait bien la peine en ce qui concerne l’énergique patineuse blonde, Julianne Séguin.

Charlie, de Montréal, comptait déjà une partenaire, Kristel Desjardins, avec laquelle il avait concouru à deux Grand Prix juniors au début de la saison 2012-2013 et remporté une médaille d’argent à un championnat canadien au niveau junior. Au mois d’octobre la saison dernière, Charlie a décidé qu’il ne voulait patiner qu’avec Julianne – mais il devait attendre qu’elle termine sa saison.

Charlie est resté à la maison, a travaillé son patinage en simple, raté les Championnats canadiens à Mississauga, Ont. et participé à quelques séances de patinage en couple avec Julianne deux ou trois fois par semaine.

Julianne est à présent l’une des patineuses les plus occupées. En tant que patineuse en simple, elle participera au Grand Prix junior, à Mexico, du 4 au 8 septembre (cette compétition ne compte pas d’épreuve de patinage en couple) puis, avec Charlie, elle concourra au Grand Prix junior à Minsk, au Bélarus, du 25 au 29 septembre. Elle se rendra ensuite à Ostrava, en République tchèque, la semaine suivante pour patiner en patinage en couple et en simple féminin.

L’entraîneure Josée Picard voulait un calendrier qui n’obligerait pas Julianne, âgée de 16 ans, à courir partout dans le monde avec plusieurs fuseaux horaires. Vous voyez, cette saison, il y a beaucoup de travail à faire. Josée estime que Julianne est en lutte contre deux autres futures étoiles au Canada : Gabby Daleman, médaillée d’argent aux Championnats canadiens la saison dernière, et Alaine Chartrand, qui s’est classée au troisième rang. Et, il n’y a que deux places libres pour les Canadiennes aux Jeux olympiques de Sotchi.

La fougueuse Julianne a été une jeune patineuse qui a gravi les échelons et on peut clairement voir pourquoi elle est tellement recherchée. Elle patinait déjà au niveau senior à l’échelle nationale la saison dernière, terminant sixième au classement général chez les femmes, derrière Kaetlyn Osmond, après avoir été troisième dans le programme court. Et, aux Championnats canadiens 2012, elle a terminé neuvième avec Andrew Evans en patinage en couple senior, exécutant une énorme triple vrille, un triple Salchow avec lancé élevé à la suite duquel elle s’est posée sur la glace comme un chat, et des triples Salchows côte à côte dans leur première saison ensemble. Cette année-là, Julianne a aussi été troisième au niveau junior derrière Gabby Daleman. En 2010, Julianne ne pouvait accomplir un double flip.

Julianne a fait ses débuts en compétition internationale senior (en patinage en simple) aux Championnats des quatre continents 2013 à Osaka, où elle a terminé 11e au classement général (146,48 points) derrière la double championne du monde Mao Asada. Mais, elle a eu une bonne performance, finissant sixième pour les notes techniques en style libre et recevant des éloges de commentateurs d’Eurosport.

Aux Championnats des quatre continents, dans le programme long, Julianne était 10 points derrière la première place pour l’aspect technique, mais 22 points derrière pour les notes de composantes de programme. Elle a donc beaucoup mis l’accent sur le côté présentation, travaillant avec Julie Marcotte, qui a créé son programme court de patinage en simple, afin de briller sur la glace. Julianne essayera aussi d’ajouter un double Axel – triple saut de boucle piquée et elle compte exécuter un triple saut de boucle piquée – triple saut de boucle piquée comme combinaison de saut pour le programme court. Elle travaille à un triple Lutz – triple saut de boucle piquée, qu’elle ne réussit pas encore avec assez de cohérence pour l’intégrer dans le programme court.

Mais, les sauts et les points ne racontent pas toute l’histoire pour Julianne, qui a commencé à travailler avec Marc Godin, de Longueuil, au Québec. Un jour, Marc a demandé à Josée Picard si elle voudrait prendre en charge la jeune patineuse, parce qu’il croyait qu’elle serait une bonne patineuse en couple.
« Elle n’était qu’une toute petite fille provenant d’un petit club », a déclaré Josée. À ce moment, elle ne pouvait accomplir qu’un Axel et un double Salchow, mais elle était dynamique « et astucieuse ». L’an dernier, Julianne a réussi tous les triples sauts. 

Julianne est venue au bon moment pour Josée, reconnue pour son succès en patinage en couple et en danse. Elle avait été l’entraîneure d’Isabelle Brasseur, à compter de l’âge de six ans jusqu’aux Jeux olympiques. Et, elle était la première entraîneure de Shae-Lynn Bourne et Victor Kraatz lorsqu’ils ont fait équipe en tant que danseurs sur glace juniors. Josée les a entraînés jusqu’à leur classement en quatrième place aux Championnats du monde.

Elle avait fait une pause comme entraîneure et s’était jurée qu’à son retour, elle voulait de nouveau entraîner un débutant jusqu’au niveau supérieur. « Je vais prendre plaisir à la dernière partie de ma carrière », a-t-elle pensé. Julianne est devenue un nouveau défi : Josée n’avait jamais entraîné une patineuse en simple jusqu’au niveau supérieur auparavant.

Au début, Josée a constaté que Julianne avait une attitude positive et toujours le sourire aux lèvres. « Elle sourit toujours », affirme Josée. « Le sourire qu’on voit est le même cinq jours par semaine. C’est ce qui la rend spéciale, je pense. Et, je crois qu’elle a très vite connu du succès parce qu’elle n’a jamais mis en question ce que je lui disais de faire. Elle est sûre d’elle et fait ce qu’on lui demande de faire. C’est très plaisant de travailler avec quelqu’un qui travaille tellement dur et qui a cette personnalité. »

Josée s’entraîne avec Julianne dans une nouvelle patinoire ouverte depuis un an à Chambly, une ville comptant 25 000 habitants qui se trouve à 25 kilomètres au sud-est de Montréal. « C’est comme un hôtel cinq étoiles », fait observer Josée à propos de la patinoire. « On y trouve trois belles surfaces de glace et un grand gymnase, sous un même toit. »

En tant que patineuse en couple, Julianne est la parfaite partenaire, mesurant 4 pieds 10 pouces, un pied de moins que Charlie. Ils sont de la bonne taille et ont le bon âge : Charlie vient d’avoir 20 ans et ils peuvent tous deux compter deux ans d’admissibilité au niveau international junior. Le plan de cette année est de se concentrer sur le niveau junior, espérant se rendre à la finale du Grand Prix junior et aux championnats du monde juniors.

Mais, Josée regarde avec mélancolie les rangs nationaux de patinage en couple senior, où la troisième place semble ouverte. Et, aux championnats provinciaux d’été, Julianne et Charlie ont obtenu une note plus élevée qu’une autre nouvelle équipe excitante composée de Nastasha Purich et Mervin Tran (du moins dans le programme court – Nastasha et Mervin n’ont pas exécuté le programme long). « Après leur Grand Prix, nous verrons ce qui en est », a signalé Josée.

Beverley Smith

Début de la saison de patinage à Riga, en Lettonie, avec le premier événement du circuit Grand Prix junior 2013-2014

OTTAWA (ONT.) – Patinage Canada comptera huit patineurs, soit un total de quatre inscriptions, au premier arrêt du circuit du Grand Prix junior ISU de patinage artistique à Riga, en Lettonie. Le Canada sera représenté dans les quatre catégories, chez les femmes, les hommes, en patinage en couple et en danse sur glace, à la compétition qui se déroulera du 28 au 31 août 2013.

La médaillée de bronze des Championnats canadiens, Alaine Chartrand, 17 ans, de Prescott, Ont., représentera le Canada dans la division féminine. La saison dernière, elle a concouru aux événements du Grand Prix junior ISU, à Lake Placid et Zagreb, se classant en septième et sixième places, respectivement. Elle s’est aussi classée huitième aux Championnats du monde juniors ISU de patinage artistique 2013. Elle s’entraîne avec Michelle Leigh et Leonid Birinberg au Club de patinage Nepean, à Ottawa, Ont.

Roman Sadovsky, 14 ans, de Vaughan, Ont., est l’inscription canadienne dans la division masculine. Il s’agit de la troisième affectation internationale de Roman. La saison dernière, il a remporté la médaille de bronze au Grand Prix junior ISU, à Lake Placid, aux États-Unis, et obtenu une 10e place au Grand Prix junior ISU à Bled, en Slovénie. Tracey Wainman et Gregor Filipowski entraînent Roman au YSRA Winter Club.

Mary Orr, 16 ans, de Brantford, Ont., et Phelan Simpson, 17 ans, de Lunenburg, N.-É., sont l’une des deux équipes représentant le Canada en patinage en couple. Il s’agit de leur première saison de compétition ensemble après qu’ils sont devenus partenaires durant la période hors saison. Mary et Phelan se sont classés aux troisième et quatrième rangs, respectivement en patinage en couple junior avec leurs partenaires précédents aux Championnats nationaux de patinage artistique Canadian Tire 2013. Ils s’entraînent sous la direction de Kristy Wirtz et Kris Wirtz au Club de patinage Kitchener-Waterloo.

Dylan Conway, 15 ans, de Toronto, Ont., et Dustin Sherriff-Clayton, 20 ans, de Newmarket, Ont., constituent la deuxième inscription canadienne en patinage en couple. Il s’agit de leur première affectation internationale. Dylan et Dustin ont obtenu une cinquième place aux Championnats nationaux de patinage artistique Canadian Tire 2013. L’équipe s’entraîne au 8 Points Centre of Excellence, à Markham, Ont., avec l’entraîneure Monica Lockie.

Mackenzie Bent, 16 ans, d’Uxbridge, Ont., et Garrett MacKeen, 19 ans, d’Oshawa, Ont., sont la seule inscription canadienne dans la catégorie de danse sur glace. La saison dernière, sur le circuit du Grand Prix junior ISU, ils ont remporté la médaille de bronze à Linz, en Autriche et se sont classés au quatrième rang à Zagreb, en Croatie. Ils se sont aussi classés cinquièmes aux Championnats du monde juniors ISU de patinage artistique 2013 et ont atteint le podium junior aux Championnats canadiens, se classant deuxièmes. Ils s’entraînent à Scarboro Ice Dance Elite avec les entraîneurs Juris Razgulajevs et Carol Lane.

Louis Stong, d’Etobicoke, Ont., sera le chef de l’équipe canadienne et la physiothérapeute Meghan Buttle, de Toronto, Ont., accompagnera aussi l’équipe. Susan Blatz, de Troy, Ont., et Jérôme Poulin, de Montréal, Qc, seront les officiels canadiens à l’événement

Patrick Chan déchaîne la musique de Vivaldi au Thornhill Summer Skate

THORNHILL (ONT.) – Patrick Chan recommence à neuf, en quelque sorte.

Il a fait ses bagages à Colorado Springs pour déménager à Detroit pendant l’été. Son entraîneure, Kathy Johnson, et lui ont formé une petite caravane de deux voitures, toutes deux complètement pleines, sa bicyclette perchée sur un toit, avançant tant bien que mal dans les plaines du Midwest aux États-Unis. Il a fini de défaire ses valises qu’à la mi-août.

Patrick et Kathy ont transformé le voyage en vacance, interrompant ce qui serait normalement un trajet de deux jours par des arrêts à Kansas City et Chicago en cours de route. C’est un nouveau début pour Patrick, qui patinera au Club de patinage de Detroit.

Le programme olympique qu’il a présenté le 18 août, au Thornhill Summer Skate, près de Toronto, est aussi nouveau, mais en fait il ne l’est pas vraiment. Il exécute son programme sur une musique de Vivaldi, intitulée Les quatre saisons, un morceau exubérant et éclatant de musique baroque italienne dont il s’est servi pour terminer deuxième aux Championnats du monde juniors en 2006-2007. Et, il l’a utilisé de nouveau pour faire ses débuts aux Championnats du monde en Suède, où il a terminé neuvième durant la saison 2007-2008. Le programme original a été chorégraphié par Lori Nichol, celui-ci par David Wilson.

« J’ai eu beaucoup de succès avec Vivaldi », affirme Patrick. « La dernière fois que j’ai présenté le programme, je savais que j’allais le répéter aux Jeux olympiques ». La première version du programme sur la musique de Vivaldi a été le dernier cadeau qu’Osborne Colson a fait à Patrick. Osborne est décédé à l’âge de 90 ans, en 2006, et il avait toujours aussi fait fonction de chorégraphe, mais en 2006-2007, il a incité Patrick à laisser Lori Nichol chorégraphier le programme long pour la première fois.

Par conséquent, le programme de Vivaldi sera un hommage à Osborne, qui a enseigné à Patrick ses habiletés de patinage. Patrick appelle sa nouvelle version ses « plus grands succès » étant donné qu’elle intègre des tons et des leitmotivs du passé, même certains mouvements de base qu’Osborne a conçus pour lui il y a plusieurs années.

« Je n’essaie pas de faire des choses incroyables », a fait remarquer Patrick. « Je ne m’efforce pas de repousser les limites cette saison. Ce n’est pas la saison pour faire cela. C’est la saison pour retourner à ce qui me met à l’aise, ce qui rend le patinage agréable et ce qui me fait patiner de mon mieux ». Patrick a choisi la musique et il a pris part à la conception de la chorégraphie, tout particulièrement des tracés et des mouvements confortables qu’il aimait des programmes précédents. D’une certaine façon, c’est comme d’enfiler une paire de vieilles chaussures bien qu’on y retrouve toute une foule de détails, de virages et de mouvements complexes. Étant donné qu’il s’agit d’un programme difficile, Patrick doit toujours apprendre comment régler son allure durant l’exécution et trouver son propre rythme.

Patrick garde son programme court de l’an dernier, et pourquoi pas? Patinant au son d’Élégie en mi bémol mineur de Rachmaninoff, il a obtenu un score mondial record de 98,37 points aux Championnats du monde à London, en Ontario, en mars dernier. Il n’a pas exécuté son programme court à Thornhill, seulement son programme long, simplement pour que le public et les juges en aient un aperçu, de sorte qu’il puisse poursuivre sur la lancée à Sotchi. Compte tenu de la présence d’un Nobunari Oda ravivé au nombre des concurrents (il a remporté l’événement, salué par une ovation), Patrick a eu l’impression que c’était presque que comme un événement du Grand Prix.

Et quand Patrick a patiné, la foule comble a pu constater sa virtuosité avec la lame dans un programme conçu pour mettre en montre tous ses talents. Ce ne fut pas une exécution parfaite – certains de ses triples sauts ont plutôt été des doubles ou des simples – mais Patrick avait uniquement l’intention de présenter des jeux de pieds, des pirouettes et des transitions impeccables. Aucune patinoire n’est assez grande pour la puissance de Patrick; ses sauts étaient collés aux bandes de la petite patinoire de hockey. Il a réussi deux quadruples sauts, un en combinaison avec un triple saut de boucle piquée, rendu plus facile cette année en changeant son tracé pour les quadruples sauts. Oui, il exécute encore plus facilement les quadruples sauts maintenant, affirme Kathy.

Patrick a avoué avoir ses doutes lorsqu’il a présenté son programme olympique pour la première fois. Il était nerveux et se demandait si les gens l’aimeraient. Étant donné qu’il aime lui-même son programme, il savait que les autres l’aimeraient aussi. Et, il avait raison. On lui a fait une ovation.

Sa saison de l’an dernier, durant laquelle il était en proie à des difficultés – avec des tentatives maladroites et incertaines qui l’ont mis en deuxième place en style libre aux championnats du monde avec toute une gamme d’erreurs – était d’après lui une « année expérimentale ». Bien que Patrick n’ait habituellement qu’un nouveau programme chaque saison, la saison dernière il a opté pour de nouveaux chorégraphes, Jeff Buttle et David Wilson, et devait apprendre à fond deux nouveaux programmes. Le premier programme de David pour Patrick était La Bohème et Patrick admet à présent qu’il a eu beaucoup de mal.

« J’ai aimé La Bohème, a-t-il dit, mais ce n’était pas pour moi ». David et lui apprenaient seulement à se connaître. Maintenant, ils se connaissent bien.

La Bohème, Patrick a déclaré, semblait « traîner. Le montage de la musique, le jeu de pieds plus lent que d’habitude et la séquence de pas chorégraphiée à la fin n’étaient pas nécessairement assez vites et dynamiques ». Il exécute à présent sa séquence de jeu de pieds caractéristique à la toute fin du programme pour enthousiasmer la foule et les juges et peut-être lui-même.

À Detroit, il est en paix et se sent libre. Il s’entraîne aux côtés des anciens champions américains Jeremy Abbott et Alissa Czisny ainsi que son coéquipier canadien, Elladj Balde. « Nous nous entendons tous très bien », fait remarquer Patrick. « Nous nous entraidons, ce qui est évident car nous nous améliorons tous ensemble.

« Nous nous poussons les uns les autres. Et, je n’ai jamais tant ri que durant les séances avec Elladj. » Ils vont souper ensemble et jouent à des jeux vidéo. Patrick aime les voitures classiques et musclées et il est déménagé dans la bonne ville à cet égard.

Patrick n’a jamais concouru aussi tôt et il n’a jamais exécuté ses quadruples sauts aussi bien, si tôt dans la saison. « Tout commence à porter ses fruits, ajoute-t-il. « Je vois la lumière au bout du tunnel. » Il sent qu’il a la responsabilité d’être peut-être le premier Canadien à remporter une médaille d’or olympique.

Beverley Smith

Roman Sadovsky à la recherche de résultats sur le circuit Grand Prix junior ISU

THORNHILL (ONT.) — L’humidité pèse lourdement alors que le thermomètre enregistre 33 degrés Celsius par un radieux après-midi d’août, mais dans la patinoire Ed Sackfield, il fait assez froid pour porter des manteaux de duvet et des mitaines, ce qui convient à Roman Sadovsky.

Il se prépare à refaire un triple Axel, maintes et maintes fois. Et ça s’en vient. Voilà en quoi consistent les étés à la York Region Skating Academy.

Roman est un patineur de 14 ans qui déborde d’énergie et il vient de passer sa première journée à une école secondaire spéciale, axée sur le sport dans la région. Et oui, l’école commence en août. C’est tout nouveau, mais Roman prouve qu’il est très capable de faire de grands progrès. Il y a deux ans, il était un patineur novice. L’an dernier, il était un junior, terminant troisième au Grand Prix junior à Lake Placid, N.Y. Cette année, le fils d’immigrants ukrainiens tente le tout pour le tout. Il passe aux rangs seniors malgré sa jeunesse, du moins à l’échelon national.

Il se prépare en vue du Thornhill Summer Skate, qui se tiendra du 15 au 18 août, sans être du tout intimidé par qui il doit y rencontrer. Le triple champion du monde Patrick Chan – un patineur qu’il admire – se trouvait parmi les inscriptions originales. Roman ne se laisse pas décontenancer. Il a hâte.

« C’est tellement bien d’être le plus jeune du groupe et d’être en compagnie de ces patineurs », a-t-il dit. « Je n’ai pas peur du tout. »

Il participe aussi au Grand Prix junior en Lettonie la semaine suivante. Sur la scène internationale, il demeure un junior.

L’an dernier, Roman a remporté la division des hommes juniors de l’événement Défi Patinage Canada, ce qui l’a qualifié pour les Championnats nationaux de patinage artistique Canadian Tire, à Mississauga, Ont. Il n’a pas pris part aux championnats nationaux en raison d’une fracture de stress dans son pied droit, mais il a battu des concurrents qui y ont participé. Et ses points étaient plus élevés que ceux des patineurs qui ont remporté des médailles. Roman a gagné sa division au Défi Patinage Canada avec 172,58 points, tandis que son coéquipier Anthony Kan a mérité le titre junior en son absence avec 167,54 points.

Roman aurait pu rester au niveau junior cette année, a raisonné son entraîneure Tracy Wainman. Mais, la seule compétition qu’il a raté toute l’année a été les championnats nationaux et il était le remplaçant pour aller aux championnats du monde juniors : un but important. À un moment donné, il veut dominer le monde junior, mais pour ce faire, il doit égaler les meilleurs patineurs, qui exécutent actuellement des triples Axels et même des quadruples sauts. Il travaille avec diligence à ce dont il a besoin : un triple Lutz – un triple saut de boucle piquée et un triple Axel.

L’an dernier, à l’âge de 13 ans, Roman était le plus jeune patineur sur le circuit junior. Selon les règles de l’ISU, un patineur doit avoir atteint l’âge de 13 ans en date du 1er juillet précédent pour être en mesure de concourir au niveau junior international – et l’anniversaire de Roman est le 31 mai. Nous avons plusieurs années qui nous restent sur ce circuit », affirme Tracy Wainman. Néanmoins, ils n’ont pas eu besoin de penser très sérieusement à propos de la participation de Roman au niveau senior à l’échelon national, pour au moins concourir contre des patineurs qui font les trucs que les patineurs juniors font sur la scène internationale.

Malgré son jeune âge, Roman patine beaucoup plus comme un patineur adulte. « On oublie son âge », a ajouté Tracy. Sur la glace, il est très sérieux et déterminé. Mesurant à peine cinq pieds, Roman comprend ce qu’il doit accomplir. « Il prévoit toujours en conséquence », signale Gregorz Filipowski, son chorégraphe. Il comprend les nuances du système de code de points. Il aime aussi divertir les foules. « C’est un peu comme de se produire et d’essayer de raconter une histoire », fait-il observer.

Les mouvements du corps de Roman sont impressionnants et ses pirouettes sont exquises. « Il a un merveilleux corps », soutient le consultant de Patinage Canada, Louis Stong. « Il est capable de s’étirer et de maintenir le mouvement et ses pirouettes sont rapides. Pour la pirouette arabesque, il se place bien sur la carre extérieure, réussit un étirement incroyablement long et il exécute ses six virages, puis il étend le bras en arrière et exécute une variante, puis il étend l’autre bras et change, pour exécuter une autre variante. Et, on s’exclame : « C’est un mouvement de niveau quatre et, mon Dieu, c’est plus trois. Fabuleux. »

Ses sauts se sont aussi rapidement améliorés. À titre de novice, il exécutait deux triples (Salchow et boucle piquée) et il a appris ces deux sauts avant de réussir son double Axel. La saison dernière, il s’est mis au travail avec diligence – son éthique du travail est légendaire – et a parfaitement exécuté tous les triples sauts, sauf le triple Axel.

Roman était tout à fait prêt pour les Championnats canadiens l’an dernier, mais juste avant l’événement, il a ressenti un peu de douleur dans son pied droit. Il a dit à Tracy qu’il ne pouvait faire le saut flip et le Lutz, parce que c’était douloureux d’exécuter l’appel du pied droit. « Il est très robuste », affirme Tracy. « Il continuait à réussir les sauts. »

S’inquiétant de la douleur, Tracy l’a envoyé passé des examens. Le jour de la réception des résultats de l’imagerie par résonnance magnétique (IRM), Roman avait réussi une combinaison triple-triple et un triple flip – bien qu’il ait une fracture de stress sur une plaque cartilagineuse près de son orteil.

Pourtant, Tracy pouvait voir que quelque chose n’allait pas et avait fait faire les examens d’urgence. Tracy a été la personne qui a dû lui dire qu’il ne pourrait concourir aux Championnats canadiens. « Ce fut difficile pour moi », a-t-elle avoué. « Mais, il n’était pas surpris. »

Un stress continu sur la plaque pourrait avoir eu une incidence sur la croissance de son pied – et le reste de sa vie. « Il a compris », a fait remarquer Tracy. Toutefois, Roman a continué à se rendre à la patinoire – qui se trouvait à ce moment juste à côté de l’école publique où il était étudiant – et à s’étirer, comme s’il se préparait à aller sur la glace. Puis, il partait avec mélancolie. Il a regardé les Championnats canadiens, mais pas l’épreuve des hommes juniors, ce qui aurait été trop difficile. Il s’est concentré sur les hommes seniors – son avenir.

Néanmoins, Roman a continué à faire du Pilates et à nager (il était un nageur de compétition) afin de se tenir en forme pour que ce ne soit pas aussi dur à son retour. Il n’est pas allé sur la glace pendant un moins et a lentement repris ses sauts.

Roman a commencé à patiner à l’âge de cinq ans, mais simplement pour apprendre à patiner, a-t-il dit. « Je voulais vraiment jouer au hockey. Mon entraîneur m’a dit d’essayer le patinage artistique. Je n’aimais pas le choix que j’avais. »

Il voulait être un gardien de but, arrêter les tirs, bloquer les lancers. Ses premiers patins étaient des patins de hockey.

Tracy a commencé à entraîner Roman lorsqu’il était âgé de huit ans et il était très petit, se souvient-elle. Il était toujours très discipliné, a-t-elle constaté. Elle lui donnait de petits projets à faire et il retournait, montrant des améliorations. « De toute évidence, il va apprendre plus rapidement de cette façon », soutient-elle.

Grzegorz Filipowski, médaillé de bronze des Championnats du monde 1980, admet qu’il prend plaisir à être le chorégraphe de Roman. « Il n’est pas du tout timide », affirme Grzegorz. « Il paraît bien, peu importe le mouvement et il est vraiment prêt à essayer diverses choses. » Tracy ajoute que Roman fait 30 minutes de ballet par jour – et il veut le faire, ce qui est inhabituel pour un jeune de son âge.

« On a l’impression qu’il est le genre de gars qui sait ce qu’il veut », ajoute Grzegorz. « Il est encore un enfant, mais lorsqu’il se trouve sur la glace, il est manifestement un gars qui a un plan d’action. Il est intelligent, sait comment calculer et connaît très bien le système. »

Et, ses pirouettes? Grzegorz est son entraîneur pour les pirouettes. Je lui donne peu de leçons, signale Grzegorz. Le secret de la réussite de bonnes pirouettes? S’entraîner maintes et maintes fois.

« Il m’a fallu beaucoup de travail », affirme Roman. « J’ai déployé beaucoup d’efforts pour faire les pirouettes. »

Roman a déjà commencé sa saison, avec un classement en cinquième place, se mesurant à des patineurs seniors à Skate Detroit, à la fin juillet. Il a terminé derrière le Californien Grant Hochstein, qui a réussi une combinaison de quadruple-triple sauts dans son programme court, et le médaillé de bronze (senior) des Championnats canadiens, Andrei Rogozine. Mais, avec 190,54 points, il a terminé seulement trois centièmes de point derrière le patineur chevronné de longue date des Championnats canadiens, Jeremy Ten, et considérablement dépassé Nam Nguyen, âgé de 15 ans, qui est passé à la compétition senior il y a deux ans. Et, maintenant, Roman est arrivé. Ceci augure bien pour l’avenir du patinage masculin au Canada.

Beverley Smith

Patinage Canada produit des retombées économiques de 42,6 millions de dollars à London

OTTAWA (ONT.) – Presque quatre mois se sont écoulés depuis que Patinage Canada a accueilli les Championnats du monde ISU de patinage artistique 2013, du 11 au 17 mars 2013, au Budweiser Gardens et au Western Fair Sport Centre, à London, en Ontario. L’Alliance canadienne du tourisme sportif (ACTS) a effectué une analyse des retombées économiques de l’événement et publié ses résultats aujourd’hui (disponible en anglais seulement). Lire la suite