Le Canada vise l’or dans la nouvelle épreuve par équipe à Sotchi
Jamais une équipe canadienne de patinage artistique n’a fait preuve d’autant de vigueur et de talent que durant la dernière année, sur la voie des Jeux olympiques de Sotchi.
Ceci ne pourrait tomber plus à point étant donné que, pour la première fois, il y aura une épreuve par équipe en patinage artistique aux Jeux. Et, à en juger par les résultats aux Championnats du monde en mars dernier, à London, Ont., les patineurs canadiens comptent avoir un grand impact dans la patinoire de Sotchi.
À London, les Canadiens ont produit d’excellents résultats : Patrick Chan a remporté son troisième titre mondial tandis que Kevin Reynolds a terminé troisième dans le programme court et cinquième au classement général. Les champions de danse olympiques Tessa Virtue et Scott Moir, qui ont été comparés aux légendaires Jayne Torvill et Christopher Dean durant leurs carrières, ont été médaillés d’argent tandis que Kaitlyn Weaver et Andrew Poje ont fait une remontée semblant impossible à la suite de blessures et terminé cinquièmes. Les champions canadiens de patinage en couple Meagan Duhamel et Eric Radford ont remporté une médaille de bronze alors que Kirsten Moore-Towers et Dylan Moscovitch, qui les talonnaient, se sont emparés de la quatrième place. Même dans l’épreuve féminine, Kaetlyn Osmond, qui a fait ses débuts aux Championnats du monde, a terminé quatrième dans le programme court et huitième au classement général.
À London, Ont., les patineurs canadiens avaient remporté des médailles dans trois des quatre disciplines pour la première fois depuis 2008, mais leurs coéquipiers n’étaient pas loin derrière.
« Je crois que la victoire devrait nous appartenir », a déclaré Dylan à ce moment. « Il est très excitant pour nous de faire partie de cette génération de patineurs. »
Michael Slipchuk n’était pas surpris. « Compte tenu des performances de nos patineurs aux Championnats canadiens et aux Championnats des quatre continents, nous savions que notre équipe patinait bien », a-t-il dit. « Le faire aux Jeux olympiques, c’est tout à fait différent. Mais, nos patineurs ont fait ce qu’ils avaient fait toute la saison. »
L’épreuve par équipe combine les notes pour chacune des quatre disciplines. Et, bien que le Canada soit le favori pour remporter la médaille d’or, il n’a jamais gagné un Trophée mondial par équipe, terminant deuxième deux fois et troisième une fois à l’événement tenu au Japon deux semaines après les Championnats du monde.
Mais, Michael Slipchuk soutient que l’épreuve olympique favorise davantage l’équipe canadienne que le Trophée mondial par équipe, avec ses deux inscriptions pour les hommes, deux inscriptions pour les femmes et une inscription pour le patinage en couple et une aussi pour la danse. « Le Trophée mondial par équipe exploite les points forts des pays comptant des épreuves en simple », a-t-il signalé. « Nos équipes de patinage en couple et de danse ne pouvaient pas vraiment accumuler des points des épreuves en simple. La compétition olympique est de beaucoup préférable parce qu’il y a une épreuve par discipline. Tout le monde est sur un pied d’égalité. »
Au cours de la dernière année, le Canada a accumulé plus de points que tout autre pays (6 053 points), beaucoup plus que l’hôte, la Russie, qui a obtenu 5 459 points, et il est le favori pour gagner l’épreuve. Les autres pays qui se sont qualifiés, par ordre de points, sont les États‑Unis, le Japon, l’Italie, la France, la Chine, l’Allemagne, l’Ukraine et la Grande-Bretagne. Les dix équipes concourent dans un programme court, le 6 février, la veille de la cérémonie d’ouverture, mais seulement cinq avanceront au programme long. Deux substitutions par pays sont permises entre les programmes court et long.
De plus, étant donné que le Japon et la Grande-Bretagne n’ont pas réussi à qualifier un patineur dans l’une des quatre disciplines pour concourir dans l’épreuve, ils peuvent invoquer un « quota d’athlètes supplémentaires » afin d’utiliser un patineur non qualifié pour compléter leur équipe. Le Japon, par exemple, doit ajouter une équipe de patinage en couple, tandis que la Grande-Bretagne n’a pas qualifié de patineur masculin.
Au cours de la dernière année, les concurrents du Canada se sont améliorés, à l’instar des patineurs canadiens, a fait remarquer Michael Slipchuk. Les patineurs canadiens ont participé à des compétitions tôt cette saison pour acquérir de l’expérience et obtenir des rétroactions sur leurs programmes. Certains ont fait face à des frustrations jusqu’à présent : Kevin Reynolds avec des problèmes de chaussures de patins qui lui ont fait rater tous ses événements du Grand Prix et Kaetlyn Osmond a subi une blessure qui l’a obligée à se retirer des Internationaux Patinage Canada et à rater son deuxième événement du Grand Prix. Michael affirme que tous deux sont de retour sur la bonne voie. « Kevin s’est bien entraîné et Kaetlyn est en voie de se trouver là où elle est à l’aise », a-t-il dit. « Je pense que tous les patineurs en sont au point où nous aimerions les voir et nous en aurons une meilleure indication cette semaine.
« Je pense que lorsque nous serons à Sotchi, l’équipe sera prête », soutient Michael.
La stratégie sera importante dans l’épreuve par équipe et le Canada a un plan, mais n’a pas l’intention de les dévoiler, affirme Michael. Les patineurs pour le programme court de l’épreuve par équipe doivent être seulement annoncés d’ici 10 h, la veille de l’épreuve. « C’est comme le hockey, avec l’excellent gardien de but, soutient Michael. Est-ce qu’un pays devrait faire participer tous ses meilleurs patineurs à l’épreuve par équipe et risquer de les fatiguer ou de blesser pour les épreuves individuelles? Le Canada compte un gros avantage : en raison de la taille de son équipe, on a beaucoup d’options, plus que par exemple la Russie, qui ne peut inscrire qu’un patineur chez les hommes aux Jeux olympiques et, par conséquent, n’a qu’un choix pour son représentant masculin dans l’épreuve par équipe.
Et, Michael affirme que malgré certaines préoccupations que l’épreuve par équipe pourrait nuire à la capacité d’un patineur de faire de son mieux dans une épreuve individuelle, aucun membre de l’équipe canadienne n’a signalé ne pas vouloir y participer. « C’est une occasion tellement unique », a-t-il ajouté. « On n’obtient pas l’option durant une année olympique d’aller dans cette patinoire principale et de concourir une fois avant l’épreuve individuelle. » Il croit que l’épreuve par équipe sera bénéfique pour eux dans les épreuves individuelles.
Et, l’équipe doit continuer à exiger beaucoup d’elle-même, à part l’épreuve par équipe. Michael dit qu’il est important de continuer à perfectionner les « troisièmes classements » – ceux qui succéderont au cours de la prochaine période quadriennale – dans l’espoir qu’ils se classeront dans les 12 ou 15 meilleurs aux Jeux. « Nous ne sommes pas certains de ce que l’équipe aura l’air après les Jeux olympiques et nous devrons aller à un championnat du monde et nous tailler des places pour l’année suivante.
« La responsabilité de notre équipe appartient à tout le monde », a-t-il affirmé. « Nous nous attendons à ce que tous les patineurs fassent de leur mieux aux Jeux et n’aient aucun regret. »
Beverley Smith
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