Profil d’olympiens : Kaitlyn Weaver et Andrew Poje
Kaitlyn Weaver et Andrew Poje sont peut-être la deuxième équipe canadienne de danse sur glace au classement à concourir aux Jeux olympiques de Sotchi, mais ils sont eux-mêmes devenus une force charismatique.
Ils choisissent de la musique inoubliable. Ils se donnent corps et âme à leur performance. Ils volent sur la glace à grande vitesse, Andrew une force majeure de six pieds trois pouces, Kaitlyn un coryphée expressif et éblouissant, aux pieds de velours. Ensemble, ils ont obtenu les troisièmes notes les plus élevées (175,23 points) dans le monde de la danse sur glace, cette saison olympique, bien que moins de quatre points séparent quatre équipes qui cherchent désespérément à décrocher la médaille de bronze à Sotchi.
Kaitlyn et Andrew font équipe depuis huit ans et ce fut un tourbillon de succès rapides, de déceptions stupéfiantes, de blessures brutales, de triomphes et d’innombrables ovations. Kaitlyn avait été une danseuse junior de Houston, Texas, l’une de nombreuses patineuses ayant fait un essai avec Andrew, originaire de Waterloo, Ont., durant l’été 2006. Andrew avait suivi sa sœur, Julia, à la patinoire et s’était rendu compte que la danse sur glace lui convenait plus que toute autre discipline. « Au premier essai, nous savions qu’il y avait quelque chose », a signalé Kaitlyn. « Je savais que je devrais faire équipe avec lui. »
« Les gens s’en sont rendu compte dès le début », a déclaré Andrew. « Nous avons fait tellement, si rapidement. Les occasions se multipliaient. Puis, nous avons fait face à des difficultés de croissance ». Andrew a commencé avec l’entraîneur Paul McIntosh lorsqu’il avait cinq ou six ans. Paul était l’un des premiers entraîneurs de Tessa Virtue et Scott Moir. Il semble bien réussir à couver des danseurs sur glace qui deviennent magnifiques.
Jusqu’à présent, ils ont remporté sept médailles aux Championnats canadiens, une médaille de bronze au niveau senior seulement cinq mois après avoir fait équipe. Difficultés : après que Kaitlyn se soit hâtée pour obtenir sa citoyenneté canadienne, ils ont raté par trois centièmes de point la participation aux Jeux olympiques 2010 de Vancouver, une terrible déception.
« C’est toujours douloureux », affirme Kaitlyn. « Je peux vous dire que je suis émue en pensant à ce que nous ressentions à propos de l’événement, il y a quatre ans. Mais, c’est là la raison pour laquelle nous ne voulons plus jamais que ceci se produise et nous avons fait tellement d’efforts depuis les quatre dernières années. Cela semble faire une éternité et nous sommes différents maintenant. »
Ils ont dit qu’il leur fallait une mémoire « à court terme » pour les Championnats des quatre continents ISU de patinage artistique, qui ont eu lieu une semaine plus tard. Mais, ils ont décidé de ne pas s’apitoyer sur leur sort, se jurant de montrer au monde entier ce qu’ils étaient capables de faire. Et, ils ont gagné, avec grâce.
Cette saison, leur danse courte sur la musique de 42nd Street a reçu des éloges sur la scène internationale.
Leurs transitions vers les éléments sont principalement homogènes. Ils ont beaucoup de bons pas de liaison. Ils exécutent beaucoup de levées novatrices, mais il ne s’agit jamais de levées durant lesquelles les bras et les jambes battent l’air dans d’impossibles positions. Chaque levée crée une image, encadrée de musique. Leurs programmes sont conçus par des personnes créatives : Pasquale Camerlengo et Shae-Lynn Bourne.
La danse libre, en fonction du caractère primitif écrasant de la musique Maria de Buenos Aires, est un chef-d’œuvre d’interprétation, d’après Rod Garrossino, lui-même un danseur sur glace à l’époque. Il n’est pas facile d’interpréter ce tango de genre primitif, affirme-t-il, et ils l’ont saisi parfaitement.
« Cette danse est complètement l’opposé de la danse courte », affirme Andrew. « Elle est très passionnée, le programme dépend dans une large mesure de notre connexion et c’est une opérette de tango. » La musique a du cœur et de l’émotion : parfaite pour cette équipe qui peut verser des larmes en un rien de temps.
En effet, ils ont eu une ovation à leur première séance d’entraînement, juste pour leur présence aux Championnats du monde, à London, Ontario, la saison dernière, après que Kaitlyn se soit fracturé le péroné, le petit os du bas de la jambe. Le pronostic des médecins : Kaitlyn ne pouvait s’attendre à mettre le pied dans la chaussure de son patin avant avril 2013. Les Championnats avaient lieu en mars. Kaitlyn a patiné avec beaucoup de douleur, les broches s’appuyant contre sa chaussure. Ce fut un retour aussi brave que l’effort de Silken Laumann pour se préparer en vue des Jeux olympiques de Barcelone après qu’un accident d’entraînement lui ait mutilé le bas de la jambe.
Kaitlyn affirme que sa mère, Jackie, est le vent dans ses voiles. « Elle est tout pour moi », soutient-elle. « Chaque fois que j’ai des doutes, elle me dit : « Tu es capable ». Elle m’a aidé à devenir la suprême optimiste que je suis, ce que j’ai intégré dans mon partenariat avec Andrew. »
Elle dit qu’elle ne pense plus à la blessure, mais reconnaît que leur retour courageux – et classement en cinquième place aux Championnats du monde – les a incités tous deux à atteindre de plus grands sommets. Ils ont découvert à quel point ils pouvaient exiger d’eux‑mêmes pour faire ce qui semblait impossible.
Leur but est maintenant de gravir les marches du podium olympique, aux côtés de Tessa et Scott. « Je pense que tous avons tous les droits et toutes les habiletés voulues pour être là », a signalé Kaitlyn.
Ils iront aux Jeux olympiques sans aucun regret. « Je crois que nous sommes en excellente position », a ajouté Kaitlyn. « Nous devons simplement continuer à travailler. »
Beverley Smith
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