Profil d’une olympienne : Gabrielle Daleman

Il semblait que jamais Gabrielle « Gabby » n’enlèverait la veste d’équipe olympique qu’elle avait méritée pour avoir remporté la médaille d’argent aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire.

Au cours des journées qui ont suivi la présentation du Comité olympique canadien, Gabby est restée sur place, aux championnats, appuyant son frère, Zachary Daleman, qui a terminé cinquième dans l’épreuve masculine novice. Partout où Gabby allait, elle portait sa veste rouge et noire.

Ce fut le meilleur cadeau de fête qu’elle puisse imaginer. Gabby a été sélectionnée pour les Jeux olympiques à l’âge de 15 ans, puis elle a célébré son 16e anniversaire le lundi suivant, 13 janvier. Chose étrange, Gabby a la même date de naissance que son idole, Joannie Rochette, qui a gagné une médaille de bronze aux plus récents Jeux olympiques d’hiver, à Vancouver.

« Les mots me manquent pour décrire comment excitée je serais », a avoué Gabby avant l’annonce de l’équipe. Les Jeux olympiques ont lieu tous les quatre ans et de savoir que je serais la plus jeune me ferait le plus grand plaisir. »

À l’origine, la petite patineuse de Newmarket, Ontario, n’était pas impressionnée par l’idée de patiner. Sa mère, Rhonda Raby, était une partisane du patinage qui avait inscrit Gabby à un programme de patinage lorsqu’elle n’avait que quatre ans. « Je comptais parmi les enfants qui ne voulaient pas aller sur la glace au début », a-t-elle dit. « Je pleurais. Je suppliais de ne pas aller sur la glace. Mais, après quelques semaines de larmes, ma mère m’a simplement dit : « Vas-y ». Ensuite, personne ne pouvait me faire quitter la glace. »

Lorsque Gabby avait huit ans, elle a vu Joannie Rochette à la télévision et a commencé à sauter partout dans le salon. « Et, c’est à ce moment que j’ai su que je voulais être une patineuse de compétition et l’imiter », a déclaré Gabby.

Gabby s’est démenée pour se tailler une place aux Jeux olympiques, son rêve étant né lorsqu’elle a terminé deuxième aux championnats canadiens l’an dernier, durant sa première année seulement comme senior. Dans son esprit, ceci voulait dire qu’elle devait comprimer trois ans de patinage au niveau senior en une année pour faire partie de l’équipe. Elle a mis les bouchées doubles, insérant deux triple-triple dans son répertoire, y compris le formidable triple Lutz – triple saut de boucle piquée, une combinaison qu’exécutent de nombreuses patineuses au haut de l’échelle internationale. « Je savais que j’avais besoin de ça pour réussir », a-t-elle dit.

Sa note finale de 182,47 points l’a visiblement stupéfiée; son record précédent, établi plus tôt dans la saison, était de 174 points. « Je ne m’attendais pas du tout à cette note », a-t-elle signalé. « Dès le début, je ne me concentrais même pas sur ma note, mais plutôt sur ce que je devais faire pour atteindre mon but. » Elle était un peu nerveuse au moment d’aller sur la glace, sachant tout ce qui était en jeu, mais elle s’est calmée en se disant qu’elle savait quoi faire et devait faire confiance à son entraînement. Elle a lutté pour chaque point obtenu.

Les sauts représentent sa partie favorite du patinage, mais elle a aussi beaucoup travaillé à améliorer sa note de composantes de programme, faisant appel à Lori Nichol pour concevoir, pour la première fois, les deux programmes. Lori avait chorégraphié son long programme l’an dernier. « J’aime beaucoup m’entraîner pour mes programmes », affirme-t-elle. « C’est un plaisir de travailler avec Lori. Elle exige beaucoup de moi. »

L’un de ses entraîneurs, Andrei Berezintsev, soutient que Gabby s’est améliorée à tous les égards cette saison. « Je crois en fait qu’elle pourrait être sélectionnée pour les Jeux olympiques; elle repousse ses limites. »

Andrei travaille avec Gabby depuis cinq ans. Lorsqu’il l’a vue pour la première fois, elle exécutait un a simple Axel, mais trichait un double Salchow. « Mais, j’aimais qu’elle avait toujours le sens du spectacle », a-t-il fait observer. « Sur la glace, on peut toujours la voir. »

Ce fut une intense saison. Lorsqu’on lui demande ce qu’elle fait hors glace, lorsqu’elle ne patine pas, Gabby pense tout d’abord : « Si je ne patine pas, habituellement je vais chez le physiothérapeute ». Elle se met à rire, et ajoute : « Je suis une athlète, vous savez ». Elle aime passer du temps avec un groupe d’environ six amis, dont la plupart étaient aux Championnats canadiens. « Mais, surtout je reste à la maison et j’essaie de me détendre et de m’étirer », signale-t-elle. « Le patinage occupe presque toute ma vie. Et, ça me va parce que je sais que j’en serai récompensée et c’est ce que j’aime faire. »

La carrière de Gabby ne fait que commencer. La double championne canadienne Kaetlyn Osmond, qui a battu un fort groupe de femmes à son premier événement du Grand Prix, les Internationaux Patinage Canada, il y a un an et demi, a aussi poussé Gabby. « Ce que Kaetlyn a fait l’an dernier était vraiment extraordinaire », a soutenu Gabby. « Je sais qu’elle est une sensationnelle compétitrice. Elle est une excellente patineuse, une bonne amie et une fille merveilleuse et j’aime concourir contre elle. »

Amitié à part, Gabby estime qu’elle n’a pas toujours besoin d’être la demoiselle d’honneur. « Un jour, je veux la battre », dit-elle. « Je dois continuer à pousser parce que nous voulons toutes nous trouver au haut des classements. »

Elle a appris beaucoup de leçons en peu de temps : ne pas se concentrer sur les notes, mais ce qu’elle doit accomplir, se fier à son entraînement, ne pas se concentrer à l’excès, ne pas se bouleverser si quelque chose ne fonctionne pas, ne pas exagérer à la suite d’une blessure – connaître ses limites.

Et, malgré son dynamisme, Gabby sait déjà que la perfection n’existe pas. Mais, elle est motivée. Et, n’oublions pas que les Jeux olympiques seront la première importante compétition internationale senior de Gabby. Sur la scène internationale, cette saison, elle a concouru sur le circuit Grand Prix junior.

Beverley Smith

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