Patiner dans un but précis : partager la culture autochtone sur la glace

Le patinage artistique est plus qu’un simple sport pour Amber Brennan – c’est un puissant moyen d’expression culturelle et de partage de son identité comme membre des Premières Nations. Enfant extravertie et active, Amber a enfilé sa première paire de patins à l’âge de quatre ans, au Club de patinage artistique Élan de Maniwaki, à Maniwaki, au Québec. Dès le début, elle était passionnée par les éléments techniques et artistiques du sport.

Sa créativité a vraiment commencé à s’épanouir à l’âge de 14 ans, lorsqu’elle s’est mise à chorégraphier ses propres programmes de compétition. Cette aptitude lui a permis d’établir un lien entre le mouvement et la musique, d’une manière qui reflétait son identité. Malgré une courbe d’apprentissage, Amber a perfectionné ses habiletés en regardant des vidéos sur YouTube et par son étroite collaboration avec son entraîneur, Gordon Forbes, après sa transition au Club de patinage Minto, à Ottawa, en Ontario.

Amber Brennan aux Championnats de patinage STAR de la section Québec

Au fil du temps, sa chorégraphie est passée d’un moyen créatif à un outil puissant, qui a donné à Amber l’occasion de partager sa culture et de susciter un dialogue sur des enjeux importants. Lors du spectacle de patinage du Club Élan de Maniwaki en 2025, elle a exécuté un programme émouvant inspiré par la Journée de la robe rouge, une initiative de sensibilisation à la crise des femmes, filles et personnes 2ELGBTQI+ autochtones disparues et assassinées (FFADA2E+). À l’origine, Amber voulait simplement incorporer des danses traditionnelles des Premières Nations dans sa performance, parce qu’elle n’avait pas vu d’autres patineurs autochtones le faire. Mais au fur et à mesure que son programme s’est développé, elle s’est rendu compte qu’elle pourrait avoir beaucoup plus d’impact.

Amber ne s’est pas contentée de seulement patiner, elle a raconté une histoire. Portant un châle de fantaisie fabriqué par sa mère, elle incarnait un symbole de transformation, qui représentait un papillon émergeant de son cocon. Le châle était noir à l’extérieur et rouge à l’intérieur. À la fin de la performance, elle l’a renversé pour symboliser la force, l’unité et la solidarité avec les communautés autochtones touchées par la violence. « Dans notre culture, même si vous appartenez à une tribu ou une réserve différente, nous sommes collectivement solidaires et nous nous appuyons mutuellement », explique Amber.

 

La musique qu’elle a choisie comptait des tambours traditionnels, qui amplifiaient la signification. « Le tambour est plus qu’une musique. C’est un battement de cœur. Un appel à se rappeler qui nous sommes.  »

La performance émouvante a profondément touché l’auditoire. Des membres de la communauté autochtone ont ensuite abordé Amber pour la remercier, tandis que des participants non autochtones ont exprimé leur soutien et leur désir d’en savoir plus. Amber a souligné l’importance de ces conversations, d’autant plus que, dans son vécu, des sujets comme celui-là étaient rarement discutés à l’extérieur de sa communauté. En tant qu’Autochtone, elle continue d’apprendre de sa communauté et reconnaît l’importance d’amplifier ces histoires.

« Je patine pour celles qui ont été enlevées. Nous exécutons des mouvements pour celles dont l’histoire n’a jamais été connue ou racontée. Nous portons leur mémoire à chaque temps de la musique, à chaque pas, à chaque glissée et à chaque respiration. »

Pour Amber, partager sa culture par le biais du patinage artistique est aussi un moyen de renforcer la représentation autochtone dans le sport, dont la puissance elle a elle‑même expérimenté. « Quand j’étais plus jeune, je n’ai jamais vraiment cherché à voir un autre patineur autochtone », a-t-elle déclaré. Tout a changé en 2023, aux Championnats nationaux canadiens de patinage à Oshawa, en Ontario, lorsqu’elle a vu le danseur sur glace, Nathan Lickers, porter fièrement un médaillon perlé en l’honneur de son identité autochtone. Amber et sa mère étaient ravies. « C’était excitant de voir une autre personne autochtone représenter sa culture en patinage artistique. »

Depuis, Amber s’est donné pour mission d’être une source d’inspiration pour les autres. Elle a affiché une vidéo de sa performance de la Journée de la robe rouge sur YouTube, espérant qu’elle pourrait trouver un écho chez les jeunes patineurs autochtones.

« Peut-être que quelqu’un la verra et dira : « Maman, moi aussi je veux patiner », a‑t‑elle ajouté. « Les patineurs autochtones peuvent voir que cet espace peut être accueillant pour eux. »

Amber déjà fait changer les choses près de chez elle. Elle a grandi dans la réserve de Kitigan Zibi, située à côté de la ville où se trouve son premier club de patinage, et les jeunes filles autochtones du club viennent souvent lui dire à quel point elles aiment le patinage. « Elles m’admirent », a-t-elle partagé. « Je pense que juste de voir quelqu’un d’autre qui est autochtone le faire, leur montre que c’est possible pour elles aussi. »

En intégrant des traditions, du symbolisme et de la promotion des valeurs autochtones dans ses performances, Amber crée non seulement un espace pour des conversations constructives, mais montre également que l’identité et le sens artistique peuvent aller de pair. Ses performances démontrent que le patinage artistique peut jeter un pont pour relier les communautés, sensibiliser et célébrer la force et la richesse des cultures autochtones.

Grâce au leadership et à la collaboration des communautés autochtones, Patinage Canada a été en mesure de créer plus d’occasions pour toutes les communautés de vivre la joie que procure le patinage, grâce à des initiatives comme le programme Constellations communautaires et les éditions de la Journée mondiale du patinage sur glace.

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