Le patinage pour la vie : le legs de Patricia Noddin

Pendant près de neuf décennies, Patricia Noddin a incarné l’esprit du patinage pour la vie avec joie, résilience et un amour profond du patinage. Malheureusement, Pat est décédée en mai 2025, mais son legs nous rappelle qu’il n’est jamais trop tard pour poursuivre ses rêves et que la glace peut être un chez-soi à tout âge. 

Selon Pat, elle était « née pour patiner ». À l’âge de seulement cinq ans, elle a demandé à ses parents sa première paire de patins – des patins de hockey usagés qu’elle a portés sur un étang gelé près de chez elle, à Saint John, au Nouveau-Brunswick. Elle disait souvent penser qu’elle savait patiner bien avant d’avoir sa première paire de patins.

Pat a passé son enfance à regarder les patineurs artistiques à la patinoire locale, rêvant de devenir elle-même une « patineuse de fantaisie ».  

À l’adolescence, Pat a approfondi son amour du sport en se joignant au patinage de vitesse, tout en continuant à patiner de manière récréative avec des amis. Lorsqu’elle est devenue mère, sa passion pour la glace s’est perpétuée grâce à ses enfants, ses fils au hockey et sa fille en patinage artistique. Elle s’appelait, en plaisantant, le « tout premier rat de patinoire », passant fièrement d’innombrables heures à l’aréna, chaque semaine, pour les encourager. 

Après avoir pris sa retraite dans la cinquantaine et ses enfants devenus adultes, Pat s’est retrouvée avec le temps et la détermination de revenir à un rêve de toujours. À 58 ans, elle a acheté une nouvelle paire de patins artistiques, trouvé un entraîneur et commencé à travailler à l’atteinte d’un but gardé dans son cœur depuis des décennies.  

En deux ans, Pat a réussi tous ses tests d’habiletés de patinage. Mais, elle ne s’est pas arrêtée là, participant à sa première compétition de patinage artistique adulte à l’âge de 60 ans. À 67 ans, elle est fièrement montée sur le podium des Championnats nationaux canadiens pour adultes à Burnaby, en Colombie-Britannique. 

Les sensations fortes de la compétition sont rapidement devenues une partie bien‑aimée de sa vie. Au fil des ans, Pat a participé à 16 compétitions adultes de l’ISU et à de nombreux événements locaux, dans le Canada atlantique. Elle aimait non seulement la chance de se produire, mais aussi le sentiment de communauté qu’offrait le patinage adulte. Pat a noué des amitiés durables lors de ces événements, restant en contact avec d’autres patineurs du monde entier par courriel et Facebook.

« J’ai vécu tellement de nouvelles expériences, rencontré de nouvelles personnes et voyagé à de nouveaux endroits depuis que j’ai commencé à patiner », a-t-elle expliqué.  

Connue sous le nom de « Passionate Patty », Pat est rapidement devenue une figure bien‑aimée du monde du patinage adulte. Elle a continué à concourir jusqu’à un âge avancé, une présence familière et joviale lors d’événements partout au Canada et à l’étranger. 

Un moment particulièrement mémorable est survenu aux Jeux mondiaux d’hiver des maîtres 2020, en Autriche. En tant que concurrente la plus âgée à l’événement, Pat a été stupéfaite lorsque les médias locaux ont demandé de l’interviewer et de prendre sa photo. « C’était incroyablement extraordinaire », avait-elle affirmé. « Je me demandais pourquoi ils voulaient ma photo. » 

À cette compétition, Pat a montré son profond courage et son amour du patinage, voyageant à l’étranger quelques mois seulement après une chirurgie de remplacement de la hanche, avant même de retourner sur la glace. À son arrivée, elle ne savait pas si elle devrait réellement concourir, mais avec les encouragements de son entraîneur et de ses collègues patineurs, elle a décidé de faire de son mieux.  Son courage a touché l’auditoire, dont beaucoup ont été émus aux larmes.  

« J’avais tellement peur de tomber, mais je suis quand même allée sur la glace », s’était-elle souvenue.

Pour Pat, le patinage n’était pas seulement à propos de la compétition, mais aussi une célébration de la vie. Elle était une ardente défenseure de l’activité physique tout au long de sa vie, attribuant au patinage le mérite de garder son corps, son cerveau et son esprit en santé. « Ce n’est pas seulement bon pour votre corps, mais aussi pour votre cerveau, votre bien-être et votre état d’esprit », avait-elle expliqué. Même lorsque le patinage est devenu plus difficile physiquement, Pat est restée déterminée à au moins se rendre sur la glace, même si elle tenait la main de son entraîneur en tout temps. 

Membre apprécié de la communauté de patinage de Moncton, Pat s’est vouée à encourager les jeunes patineurs, qui l’admiraient profondément en retour. Elle a décrit leur relation comme vraiment spéciale et quelque chose qu’elle attendait avec hâte d’entretenir chaque semaine.  

La passion de Pat pour le patinage a laissé une impression durable sur tous ceux qu’elle a rencontrés. Elle a montré à la communauté du patinage qu’il n’est jamais trop tard pour poursuivre ses rêves. De sa première glissée sur un étang gelé jusqu’à sa dernière fois sur la glace, deux semaines avant son décès, Pat a patiné avec cœur à chaque étape de son parcours. Son legs se perpétue grâce à la passion qu’elle a apportée au patinage adulte et à son impact significatif dans la communauté canadienne du patinage. 

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