Apprendre à « travailler des bonnes façons », de Clayton Sandy

La voie du changement est longue. Un seul acte ne peut éliminer les traumatismes et les comportements intergénérationnels hérités, qu’ont vécus les peuples autochtones du Canada. Patinage Canada a été fier de travailler conjointement avec Clayton Sandy cette année, alors que nous cherchons à « travailler des bonnes façons » avec la communauté autochtone.

Clayton Sandy est un survivant de la « rafle des années soixante », une période au cours de laquelle un grand nombre d’enfants autochtones ont été retirés de leur famille et placés en foyers d’accueil non autochtones. Les deux parents de Clayton ont résidé dans des pensionnats, ainsi que six de ses frères et sœurs. Clayton raconte l’histoire d’une vie familiale marquée par la violence et l’alcool, durant son enfance. Il fait part d’interactions avec des policiers qui l’ont battu et ont uriné sur lui. Le racisme, la violence et l’alcool étaient tous des événements habituels, mais ce ne serait pas sa voie à suivre.

Aujourd’hui, Clayton est à l’opposé de l’environnement dans lequel il a grandi.

Ne voulant jamais que ses enfants grandissent entourés de violence, Clayton a amorcé un parcours vers la guérison par la thérapie.

« La thérapie m’a vraiment aidé à lâcher prise de beaucoup de problèmes parce que j’internalisais des problèmes d’abus physique et d’abus sexuels, qui remontaient à la surface chaque fois que je buvais et me mettaient continuellement dans le pétrin. La thérapie m’a vraiment aidé à faire face à beaucoup de mes problèmes », a avoué Clayton.

Puis, en 1982, lorsqu’il est devenu père, il était déterminé à créer un foyer où ses enfants et, éventuellement, ses petits-enfants se sentiraient en sécurité. Il a donc cessé de boire et n’a jamais permis la présence d’alcool chez lui, rompant ainsi les liens générationnels.

Aujourd’hui, Clayton Sandy vise à partager l’histoire de son peuple et sa propre histoire, pour s’assurer que les gens entendent parler des expériences autochtones d’une personne qui est autochtone. Il a pris sa retraite après 39 ans de travail au gouvernement, mais pour une personne à la retraite, son travail vers la réconciliation le tient très occupé.

À l’automne 2022, du personnel de Patinage Canada a eu le privilège d’assister à un cercle de partage en personne avec Clayton. Ce fut une expérience révélatrice que de prendre connaissance de l’histoire des peuples autochtones et des souffrances qu’ils ont endurées. Les membres de notre personnel ont entendu l’histoire des pensionnats indiens, de la rafle des années soixante, ainsi que le récit de première main de l’histoire de Clayton, une histoire qui n’est malheureusement pas rare chez les Autochtones.

Clayton a également partagé avec nous son amour du sport, ainsi que son engagement de longue date et son amour du hockey. Malencontreusement, le racisme qu’il a vécu l’a amené à abandonner le sport qu’il aimait. Aujourd’hui, il est un « grand-papa du hockey », car trois de ses petits-enfants pratiquent le sport. Clayton travaille avec Patinage Canada pour aider à remédier au racisme dans le sport, dont il a été témoin pendant toute sa vie, afin que d’autres enfants ne souffrent pas comme lui.

Les efforts et l’engagement de Clayton avec Patinage Canada se sont poursuivis en avril 2023, lorsque des sections de Patinage Canada ont eu le privilège de participer à une séance d’apprentissage virtuelle avec Clayton. Il a dialogué avec les membres de la dissipation des idées fausses à propos des peuples autochtones. Ces efforts de Patinage Canada ont pour but de continuer à établir des relations durables et significatives, alors que nous travaillons à la réconciliation.

Outre Patinage Canada, Clayton est également très impliqué dans le projet de l’Île de la Tortue. Axé sur la prise de mesures, ce projet a pour but de transformer les perceptions négatives de la société, à l’égard des peuples autochtones, et d’engager les gens dans la prise de mesures réconciliatrices. Les participants qui prennent part à ce projet sont invités à se mettre à la place des peuples autochtones, dans un parcours qui a commencé il y a 150 ans, et à célébrer la vie actuelle des peuples autochtones, dans le cadre d’activités comme les cercles de partage, les histoires vécues par les survivants des pensionnats indiens et la participation à la mise en place d’un tipi pleine grandeur.

Clayton participe régulièrement à des initiatives comme celles-ci, pour aider à faire avancer la société dans les relations entre les peuples autochtones et non autochtones.

Bien que cela puisse sembler contre-intuitif d’après son histoire, Clayton explique que tout au long de son parcours, il a profité de gestes de bonté et que ses efforts, aujourd’hui, sont très simplement pour donner en retour de la gentillesse qu’il est si reconnaissant d’avoir reçue.

« J’ai établi des liens avec des non-Autochtones qui m’ont vraiment aidé à de nombreuses reprises. J’ai eu un mentor au gouvernement pendant 38 ans qui m’a beaucoup appris sur la gentillesse et le fait de donner en retour. Apprendre à marcher ensemble d’une manière vraiment respectueuse et à pardonner quand quelqu’un dit quelque chose dont il ne se rend pas compte, sans être délibéré, car certaines personnes ne savent tout simplement pas mieux. »

Il explique que nous devons reconnaître que les choses ne sont pas toujours simples.

« Ce n’est pas une voie à sens unique. Il doit s’agir d’une voie à double sens entre les Autochtones et les non-Autochtones. Vous devez parfois être prêt à accepter les erreurs et à continuer à aller de l’avant. »

C’est presque incroyable quand vous entendez les détails de ce que Clayton a vécu – le racisme constant, les abus, les agressions et la violence familiale – de voir où il se trouve et les mesures qu’il prend aujourd’hui. Remplacer l’adversité qu’il a vécue dans sa vie et être capable de redonner n’est rien de moins que de la détermination et un véritable désir d’être la meilleure personne possible.

Il est un exemple vivant que le changement est possible et qu’il y a toujours des occasions d’apprendre, de s’éduquer et d’avoir des conversations ouvertes. La société et la communauté du patinage doivent être prêtes à écouter et à apprendre. La voie à suivre pourrait être une véritable expérience de guérison pour toutes les personnes impliquées.

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Clayton Sandy est membre de la Première Nation Dakota de Sioux Valley. Pour ses contributions communautaires, il a récemment reçu la Médaille du jubilé de platine de Sa Majesté la reine Élizabeth II. En juin 2023, il recevra également un doctorat honorifique de l’Université de Winnipeg.

En juin, alors que nous célébrons le Mois national de l’histoire autochtone, Patinage Canada aimerait remercier les personnes, comme Clayton Sandy, qui ont partagé leur histoire avec nous et ont accru notre compréhension des faits, afin que nous puissions aller de l’avant de manière plus positive et constructive avec nos partenaires autochtones. Tout au long du mois, Patinage Canada sera l’hôte de plusieurs initiatives visant à mieux faire connaître et à appuyer la communauté autochtone.

Pour plus de renseignements sur les événements à venir, veuillez cliquer ici.

 

Références

  1. Université de la Colombie-Britannique. Sixties Scoop. Indigenous Foundations Arts UBC, sans date. https://indigenousfoundations.arts.ubc.ca/sixties_scoop/
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