Au-delà de la bande : le lien entre le patinage artistique et le hockey
Le patinage artistique et le hockey peuvent sembler être des mondes opposés sur la glace, l’un axé sur l’art et la précision, l’autre sur la vitesse et la puissance. Cela dit, l’équilibre, la maîtrise des carres et l’alignement du corps qui définissent un bon patinage artistique sont les mêmes habiletés qui font d’excellents joueurs de hockey.
Des programmes pour les jeunes au hockey professionnel, les joueurs de tous niveaux bénéficient des techniques de patinage artistique. Même les équipes de la LNH comptent sur des consultants en patinage et des patineurs artistiques retraités pour améliorer les habiletés et la performance globale des joueurs.
Au-delà du patinage artistique comme outil d’entraînement, certains athlètes ont pleinement adopté ces deux sports. David Bondar, champion junior de patinage en simple masculin des Championnats nationaux canadiens 2025, et Kieran Thrasher, médaillé de bronze de la Finale du Grand Prix ISU en patinage en couple junior, ont tous deux grandi en pratiquant le hockey et le patinage artistique, des expériences qui ont façonné leur succès dans les deux disciplines. Leurs parcours révèlent à quel point ces sports de glace sont interreliés et comment le patinage artistique établit une base solide pour toutes les formes de patinage.

David Bondar jouant au hockey.
Deux parcours menant à la patinoire
David Bondar a commencé à lacer ses patins dans le cadre du programme Patinage Plus à l’âge de seulement trois ans, où son amour pour la glace s’est développé. Au fur et à mesure qu’il progressait en patinage artistique, il rêvait d’essayer un autre sport de glace : le hockey.
À sept ans, il avait finalement convaincu ses parents de le laisser rejoindre une équipe et il s’est rapidement rendu compte que son expérience en patinage artistique lui donnait un avantage évident. Son équilibre, sa maîtrise et l’utilisation de ses carres l’ont aidé à s’adapter rapidement et à dépasser plusieurs de ses pairs.

Kieran Thrasher jouant au hockey.
L’histoire de Kieran Thrasher a commencé dans la direction opposée. Il a commencé au hockey et, au début, n’avait aucun intérêt pour le patinage artistique. Après que sa mère l’ait encouragé à suivre des leçons avec ses sœurs pour améliorer son patinage, son opinion a changé. Plus il passait de temps à suivre des leçons, plus il s’apercevait à quel point c’était avantageux pour son jeu de hockey, ce qui l’a amené à continuer à s’entraîner dans les deux sports, même si le hockey restait sa priorité.
Avantage sur la glace
David et Kieran attribuent tous deux au patinage artistique l’amélioration de leur performance au hockey.
Kieran admet que, même s’il hésitait à essayer le patinage artistique, ce dernier a fait une différence significative dans sa performance au jeu. « Ça m’a rendu plus à l’aise sur la glace et a accru la maîtrise de mon patinage », a-t-il déclaré.
David a vécu une expérience similaire, ajoutant que l’entraînement croisé lui donnait des avantages dans les deux sports. Son endurance s’est améliorée, ce qui l’a aidé dans son patinage artistique, et il pouvait souvent dépasser ses coéquipiers grâce à ses habiletés techniques.
« Je patinais, courais et frappais sur la glace et j’étais habituellement fatigué à la fin de chaque match, donc ça voulait dire que je travaillais fort, que je développais mes muscles et que j’améliorais mon endurance », a affirmé David.

Kieran Thrasher (à gauche) au Défi Patinage Canada 2018 et David Bondar (à droite) au Défi Patinage Canada 2019.
Équilibrer les deux
Bien qu’il y ait eu de grands avantages, gérer deux sports à haute intensité n’a pas toujours été facile. Pour David, cela signifiait de longues journées qui commençaient par un entraînement de patinage artistique et se terminaient par des matchs de hockey tard le soir. Tout ça commençait à avoir un impact physique sur son corps, surtout à mesure que le hockey devenait plus axé sur le contact.
« J’ai commencé à me réveiller endolori », se souvient David. « Ça commençait à nuire à mon patinage artistique quand je me blessais au hockey. »
À mesure que ses compétences en patinage artistique s’amélioraient à un rythme plus rapide, le choix sur lequel se concentrer est devenu évident.
« Quand j’étais au niveau novice, je m’améliorais et beaucoup d’entraîneurs m’ont dit que je pouvais aller très loin en patinage. Alors, j’ai pensé qu’il serait plus bénéfique de poursuivre le patinage artistique à un haut niveau. »

David Bondar aux Championnats nationaux de patinage du Canada 2025.
Pendant ce temps, pour Kieran, ce n’étaient pas les exigences physiques de jongler avec les deux sports, mais les engagements de temps qui devenaient un défi. Équilibrer les deux sports signifiait des conflits d’horaire constants.
« Certains jours, je devais manquer l’entraînement de hockey parce que j’avais une compétition de patinage artistique ou manquer le patinage, parce que j’avais un match de hockey », a-t-il partagé.
Après cinq ans à jongler entre le hockey et le patinage artistique, Kieran savait qu’il n’était pas réaliste de poursuivre ces deux sports. Il a alors décidé d’attendre le repêchage de l’Ontario Hockey League en 2020. Quand il n’a pas été repêché, il a estimé qu’il s’agissait d’un signe qu’il devait se consacrer pleinement au patinage artistique.
Il a déménagé à Oakville pour s’entraîner et a ensuite fait équipe avec Jazmine Desrochers, le duo a d’ailleurs remporté le bronze à la Finale du Grand Prix ISU en patinage en couple junior, deux années de suite.

Kieran Thrasher et Jazmine Desrochers aux Championnats nationaux de patinage du Canada 2025.
Conseils aux jeunes patineurs
Pour les jeunes athlètes qui envisagent à la fois le hockey et le patinage artistique, David les encourage à l’essayer. « Si tu t’intéresses aux deux sports, vas-y », dit-il. « Les bienfaits de faire les deux se verront dans ta performance sur la glace. »
Kieran a répété un message similaire : « Fais-le parce que tu aimes ça, pas parce que tu te sens obligé. »
Pour les joueurs de hockey qui pourraient être curieux à propos du patinage artistique, Kieran comprend cette hésitation — se rappelant sa propre expérience face aux commentaires négatifs des autres — mais leur rappelle de rester concentrés sur leurs objectifs.
« Même les meilleurs joueurs de hockey apprennent des patineurs artistiques », dit-il. « S’ils te jugent pour ça, c’est leur problème, pas le tien, parce que c’est toi qui fais le travail. »
Les parcours de David et Kieran prouvent qu’il n’y a pas de parcours unique vers le succès sur la glace. L’équilibre, la précision et la maîtrise acquis grâce au patinage artistique peuvent donner à n’importe quel joueur de hockey ou de ringuette un avantage compétitif. Grâce à des programmes comme Patinage intensif Plus de Patinage Canada, la prochaine génération d’athlètes découvre comment les techniques de patinage artistique peuvent les aider à gagner en confiance et à atteindre leur plein potentiel dans les sports de glace.
