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Lori Nichol : Bienvenue au Temple de la renommée de Patinage Canada

Bienvenue au Temple de la renommée de Patinage Canada

Lori Nichol a commencé sa carrière de patinage à la patinoire dans sa cour arrière en se tenant à l’extrémité du bâton de hockey de son père pendant que sa mère effectuait de belles arabesques.

C’était à London, en Ontario. Lori avait quatre ans.

Peu de temps après la mutation de son père aux États-Unis, les parents de Lori l’ont inscrite à des leçons de patinage au club local. Par la suite, elle a été entraînée par l’incomparable Don Laws.

Dès ses premiers pas sur la glace, Lori a été enchantée par la musique et l’inspiration qu’elle lui donnait pour créer des mouvements et s’exprimer. Pendant que les autres patineurs répétaient leurs programmes, Lori patinait au son de leur musique en créant une version personnelle de la chorégraphie. M. Laws devait expliquer aux autres patineurs que Lori n’était pas impolie, mais qu’elle était inspirée par la musique et par ce qu’elle lui dictait.

C’était là un signe précurseur pour Lori.

« Tout commence par la musique. »

Lori admet que malgré son amour du patinage, sa carrière de compétition n’a pas été un grand succès. À cette époque où elle suivait également des leçons de mouvements artistiques, elle découvrait lentement qu’elle s’intéressait davantage au processus de création et ressentait une joie immense à apprendre « l’art » du patinage. Elle savait que du bon patinage consistait en de merveilleux sauts et pirouettes, mais elle ressentait intuitivement que d’autres aspects du sport méritaient qu’on leur accorde de l’attention. Qu’en était-il de toutes les autres choses? Des choses comme le travail sur les carres et la maîtrise, l’invention et l’exploration du mouvement, l’étude du son et comment la combinaison de ces choses pouvait s’exprimer dans la relation de la lame avec la glace. Ces éléments inexplorés la fascinaient.

Pendant que Lori approfondissait ses talents artistiques, un autre patineur olympique de réputation internationale commençait à marquer de son empreinte artistique le monde du patinage. Le champion olympique John Curry croyait tellement au potentiel artistique du patinage qu’il avait déjà créé une compagnie de patinage qui explorerait ce potentiel par la chorégraphie et l’expression… et il invitait Lori à se joindre à lui. Pour la jeune Lori, c’était un rêve qui se réalisait et sa première expérience professionnelle des rigueurs de l’apprentissage du ballet, de la pureté du patinage et des habiletés que les patineurs devaient acquérir pour communiquer la matière selon les standards de John. Ce fut une expérience intense d’apprentissage.

Après une blessure qui l’avait forcée à rentrer à la maison et à quitter la compagnie, Lori ne savait plus où elle en était. Elle a occupé de nombreux emplois différents pour payer son loyer pendant ses traitements de physiothérapie.

Saviez-vous?
Saviez-vous que Lori Nichol, chorégraphe réputée qui a été intronisée au Temple de la renommée, a commencé à concourir à dix ans dans sa robe jaune préférée de patinage inspirée du costume porté par la légende américaine Janet Lynn?

Un jour, un ancien collègue du spectacle, Shaun McGill, lui a demandé si elle serait prête à le remplacer à son poste d’enseignant au club Granite de Toronto. Elle ne s’attendait pas à adorer l’enseignement. Elle trouvait inspirant de travailler avec de jeunes patineurs et de découvrir en chacun d’eux ce qui les rendrait uniques et spéciaux. C’est cette expérience qui a fait germer l’idée que l’enseignement de « l’art » et de la qualité, choses qu’elle aime vraiment du patinage, pourrait devenir une nouvelle direction excitante pour elle… et elle savait déjà que le sport avait besoin d’une personne prête à défendre l’aspect artistique du patinage.

Tout en poursuivant sa carrière professionnelle d’enseignante qui s’affirmait, elle continuait l’étude de l’art du patinage. Elle se documentait dans les domaines de la musique, de l’horticulture, de la mode, des arts et de l’architecture… à la recherche de structure et de motivation dans tout ce qui présentait un aspect esthétique, toujours dans l’idée de transférer ses connaissances au patinage.

Un été, elle a amené une équipe de patineurs à Lake Arrowhead en Californie pour étudier avec le légendaire Frank Carroll. Elle y a trouvé un mentor et un ami qui lui a conseillé que si la chorégraphie était sa passion, elle se devait de réaliser son rêve. Et pour le lui rappeler, il lui a téléphoné plus tard à Toronto pour lui demander si elle accepterait de travailler avec une de ses jeunes élèves prometteuses.

Lori a consacré sa première leçon avec cette jeune fille aux cheveux nattés à établir une relation de confiance avec elle. Cette première incursion ne fut pas chose facile. Comment expliquer le sens de la musique et de l’art à une patineuse qui ne s’intéressait qu’à la réussite d’un triple Lutz? Lori réalisait qu’elle devait perfectionner son approche.

« Quelques patineurs évoluent dans deux mondes, affirme Lori. Sont-ils des athlètes ou des artistes? Mon travail consiste à trouver une musique qui leur plaît, une musique qui leur inspire des idées et des mouvements, une musique qui continuera à les motiver pendant toute la saison… mais qui respecte l’intention du compositeur. »

Au cours des années qui ont suivi à travailler avec la jeune élève de Frank, Lori avait le sentiment qu’elle avait une toile vierge sur laquelle elle pouvait aider la patineuse à peindre un tableau magnifique. Grâce à la vision de la chorégraphie de Lori, la jeune fille a gagné neuf championnats nationaux américains, cinq championnats du monde et deux médailles olympiques. Michelle Kwan est une des patineuses qui a reçu le plus grand nombre de médailles au monde.

Au cours des 30 années de carrière de Lori, ses chorégraphies ont produit 45 médailles olympiques et mondiales remportées par des athlètes de toutes les parties du monde. Pour Lori, chaque programme qu’elle crée procure une expérience unique et l’occasion, tant pour le patineur que pour l’enseignant, et permet d’amorcer un processus intense de découverte ensemble.

Si Lori a créé des chefs-d’œuvre de programmes de patinage parmi les plus mémorables comme Salomé pour Michelle Kwan, Love Story pour Jamie Sale et David Pelletier, de nombreuses créations pour Patrick Chan, Samson et Delilah pour Joannie Rochette, les moments dont elle est le plus fière ne sont pas nécessairement associés à des programmes en particulier.

« La question se résume à travailler avec de jeunes athlètes comme Michelle Kwan, Patrick Chan et Carolina Kostner, et d’avoir une vision du style et des habiletés qui en feront des patineurs singuliers. Il faut parfois des années de travail avant de voir les résultats, mais je suis motivée par l’idée de leur impact possible sur le patinage et par la ténacité, la patience, la perspicacité et la passion nécessaires pour y parvenir. »

Lori trouve aussi son inspiration chaque fois qu’un patineur donne une excellente performance et qu’elle voit sa figure s’illuminer de joie et de satisfaction.

« Je n’oublierai jamais la tête de Michelle aux Championnats du monde de 1996 à Edmonton, à l’issue d’un programme sans faute; la réaction de Jamie et David dans la section réservée aux émotions quand ils ont gagné les Championnats du monde à Vancouver; le regard paisible et soulagé d’Evan Lysacek et de Shen et Zhao arborant la médaille d’or à leur cou à Vancouver; le rire inimitable et l’étonnement de Patrick Chan après sa victoire par plusieurs points aux Championnats du monde de 2012; Denis Ten, fou de joie en remportant le programme libre aux Championnats du monde de 2013 à London; le sourire de Carolina Kostner pendant sa participation olympique à Sotchi et l’hommage émouvant de Mao Asada à sa mère. Ce sont ces moments qui me font comprendre que j’ai fait quelque chose d’unique! »

Ce sont les relations qui sont importantes pour Lori, les amitiés construites dans l’environnement rassurant et nourrissant qu’elle crée sur la glace.

Dans ses activités hors glace, Lori exprime sa passion pour l’art du patinage en cherchant à mettre en place un meilleur système de jugement des épreuves de concert avec l’Union internationale de patinage. Les activités de Lori ont une reconnaissance mondiale à titre de collaboratrice de la formation continue des juges et d’auteure sur ce sujet et sur l’amélioration des composantes de programme.

Pour reprendre les propos de Robert O’Toole, partenaire d’entraînement de Lori à un moment donné, « Lori a écrit le livre sur notre façon de structurer, de définir, de voir et de juger l’aspect artistique du patinage ».

Lori est respectée dans le monde entier pour son travail et elle admet qu’elle s’est donnée pour mission personnelle de mieux faire comprendre la notion d’esthétique, par exemple celle du Japon par rapport aux notions de la Russie, la France, l’Allemagne, l’Angleterre ou les États-Unis et le Canada, et d’expliquer qu’un style ou une façon de faire n’est pas meilleure qu’une autre.

« Le défi le plus grand en patinage est de comprendre et de respecter ces différences, puis de faire encore et encore l’éducation afin d’avoir les outils qui nous permettent de saisir en quoi consiste la qualité véritable de ces styles différents, de dire Lori. Je me battrai pour veiller à ce que l’art du vrai patinage ne soit jamais oublié! »

La chorégraphe canadienne Lori Nichol prend sa place au World Figure Skating Hall of Fame

Ces jours-ci, Lori Nichol marche d’un pas allègre et agile. Le monde entier semble plus radieux.

Tout ceci, parce que cette chorégraphe canadienne vient d’être admise, à la mi-mars, au World Figure Skating Hall of Fame et le geste de soutien au niveau mondial l’a profondément touchée. « Il s’agit d’un incroyable honneur », affirme Lori. « Recevoir un tel signe d’approbation me fait chaud au cœur. Je ne pensais même pas que c’était possible. »

Lori a chorégraphié des programmes exquis pour Michelle Kwan, Patrick Chan, Mao Asada, Carolina Kostner, Evan Lysacek, Xue Shen et Hongbo Zhao, Qing Pang et Jian Tong, Jamie Salé et David Pelletier, Denis Ten ainsi que Daisuke Takahashi. En tout, elle a conçu des programmes pour 11 patineurs en simple et une équipe de patinage en couple, représentant sept pays, aux Jeux olympiques de Sotchi.

Elle est toujours étonnée. « J’ai été profondément honorée et stupéfaite que ceci puisse m’arriver », a-t-elle ajouté.

En raison de ce signe d’approbation du majordome du sport, Lori fait observer que sa saison de chorégraphie est exceptionnellement bonne. « Je me sens plus sûre de moi-même sur la glace », dit-elle. « Je continue à pouvoir me dire d’avoir confiance en moi-même, car d’autres personnes croient en moi ». J’aime beaucoup mieux le processus cette année que dans le passé. »

Elle ne se tourmente pas autant. Elle porte le fardeau d’une perfectionniste : sensationnel n’est pas assez bon, chaque détail doit être splendide. Elle peut consacrer 20 minutes à une contre accolade, un changement de carre. Elle a toujours ce dialogue interne omniprésent pendant qu’elle travaille, lorsqu’elle chorégraphie dans sa tête et qu’elle regarde ses patineurs et analyse ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. « Allez, Lori », se dit-elle. « Tu peux faire mieux que ça. Tu sais que tu peux trouver quelque chose de plus! »

« Et malgré tout, autant que ceci semble être un supplice, je l’aime à mort. »

Chaque fois qu’elle s’apprête à travailler à la conception d’un programme, elle est « pétrifiée » la veille. Elle se ronge les sangs. A-t-elle choisi la bonne musique? A-t-elle donné suffisamment de temps au patineur pour souffler afin qu’il puisse exécuter et interpréter le programme? A t elle bien trouvé le juste milieu entre l’athlète et l’artiste? Est-ce que la chorégraphie fera obstacle aux exigences techniques de l’entraîneur? A-t-elle trop compromis l’art au profit des composantes techniques? « Oh, mon Dieu, le patineur a fait tellement de progrès ou sa famille a sacrifié tellement pour qu’il soit ici », s’inquiète Lori. « Ou est-ce le dernier programme que ce patineur exécutera pendant qu’il est admissible? » Toutes sortes de choses lui passent par la tête.

Mais, il arrive des moments où un patineur fait quelque chose de sensationnel. « On se sent tellement fier », dit-elle. « Ça pourrait être aussi simple qu’un mouvement de quatre temps tellement fabuleux, qui m’enthousiasme. »

Voilà comment les choses se passent lorsqu’elle travaille. En quelque sorte, elle accueille mieux le processus. Et elle se torture même à propos de son tourment. Maintenant, Lori affirme qu’elle peut accepter que ce sera comme ça. Mais, à présent, « j’ai cette petite lueur à l’intérieur que je n’avais pas auparavant, qui me dit que je suis vraiment capable de réussir », fait remarquer Lori.

Un bon exemple : le divin programme court « Ave Maria » que Lori a conçu pour Carolina Kostner, qui a fini par remporter la médaille de bronze olympique après tellement de déceptions aux Jeux olympiques. « Ce fut une année très difficile, pleine d’émotion et c’était notre neuvième année ensemble », a déclaré Lori. « Et je me suis sentie malade pendant presque six mois. C’était une année olympique et pour de nombreux patineurs, leur dernière année ou peut-être la dernière. »

Lori avait chorégraphié un programme court « humoresque » pour Carolina, mais lorsqu’il a suscité des réactions mitigées en début de saison, son expérience lui a permis de l’abandonner plutôt que d’essayer de le modifier – puis elle a créé Ave Maria. Carolina n’était pas certaine, mais Lori (comme d’habitude) l’a convaincue que ce serait le parfait complément pour son programme long, truculent et sensuel, sur la musique de Boléro. « Ave Maria a montré le côté doux et éthéré », a précisé Lori. Le programme convenait à la patineuse.

Jusqu’à présent cette saison, Lori a déjà conçu deux nouveaux programmes pour Gabby Daleman (« j’ai très hâte de voir le déroulement de son année », a dit Lori) ainsi que pour la championne américaine Gracie Gold. Elle est enthousiaste à propos de la conception du programme long de l’Américain Ross Miner. En ce moment, Lori conçoit un ou deux programmes par semaine. Elle est occupée jusqu’à la mi-juillet.

Elle a assisté aux Championnats du monde en mars, après que Carolina Kostner décide de concourir et lui demande de venir tout d’abord à Obertsdorf, puis d’aller au Japon. Elle est rentrée un dimanche. Le lendemain, Lori avait repris le boulot. Elle n’a pas eu une journée de congé depuis.

Toutefois, elle se sent revigorée, même si elle est fatiguée. Son trajet à pied pour se rendre à la patinoire semble différent et c’est parce qu’elle a été intronisée au World Hall of Fame.

Chaque jour, lorsqu’elle ouvre la porte de la patinoire, elle se dit qu’elle fera tout son possible pour faire une différence, peu importe comment petite, dans la vie d’une personne ou dans le monde du patinage, l’art du patinage. Et, maintenant elle sait qu’elle peut le faire.

« Aie confiance en toi », dit-elle. « C’est ce que je me dis beaucoup plus souvent que tout autre dialogue maintenant. C’est vraiment un merveilleux cadeau et j’en tire un sentiment inattendu. Je n’ai jamais pensé à comment je me sentirais. Mais c’est quelque chose de très spécial. »

On ne peut qu’imaginer ce que seront ses programmes cette année.

Beverley Smith

La Canadienne Lori Nichol élue au World Figure Skating Hall of Fame

OTTAWA (ONT.) – Patinage Canada a le plaisir de féliciter la chorégraphe de renommée mondiale, Lori Nichol, de son intronisation au World Figure Skating Hall of Fame (WFSHF) pour 2014.

L’annonce a été faite par le temple de la renommée, le vendredi 14 mars. Elle se joint à Denise Biellmann, de Suisse, à titre d’intronisées de cette année au temple, qui se trouve à Colorado Springs, au Colorado.

Dans l’annonce, le président du comité des candidatures du WFSHF, Lawrence Mondschein, a déclaré : « Je suis ravi de l’ajout de ces deux personnes exceptionnelles au World Figure Skating Hall of Fame. Lori Nichol a le génie de la chorégraphie et, depuis plus d’une décennie, elle continue à être une inspiration pour tous ceux qui ont été touchés par son travail. Denise Biellmann, première femme suisse intronisée au temple, a perfectionné l’une des pirouettes les plus admirées en patinage artistique. »

Leanna Caron, présidente de Patinage Canada, a reconnu l’importante contribution de Lori au sport du patinage artistique. « Les aptitudes de Lori en tant que chorégraphe ont largement dépassé nos frontières nationales et elle a vraiment révolutionné le sport. Son approche à la chorégraphie est unique : elle crée des programmes difficiles au point de vue technique qui s’intègrent de façon homogène aux nuances de la musique, tout en tenant compte de chaque patineur ou équipe, ce qui est vraiment remarquable. Nous sommes fiers qu’elle soit non seulement membre du Temple de la renommée de Patinage Canada, mais aussi du World Figure Skating Hall of Fame. »

Lori a chorégraphié des programmes pour dix médaillés olympiques, dont trois médaillés d’or, représentant cinq nations. Deux de ses célèbres programmes sont le programme libre Une histoire d’amour de Jamie Salé et David Pelletier en 2002 et le programme libre Samson et Dalila de Joannie Rochette en 2010. Elle a été nommée au Temple de la renommée Patinage Canada en novembre 2012.