Une histoire de fierté : « C’est à se demander s’il y a quelque chose qui ne va pas avec nous »

Juin est le mois de la Fierté, une occasion de mettre en valeur et de célébrer la communauté LGBTQI2S. Patinage Canada a fait et continue à faire un travail substantiel relativement à l’inclusion des personnes LGBTQI2S, mais nous savons qu’il reste des travaux cruciaux à accomplir en matière d’inclusion, au sujet de la race, l’origine ethnique, l’indigénéité, la religion, la classe, la taille et la capacité, ainsi que leurs chevauchements.

 Dans le but d’appuyer un environnement inclusif, en ce mois de la Fierté, nous partageons des histoires personnelles de membres de notre communauté de patinage. Voici l’histoire de Dr. William Bridel.

J’ai commencé à patiner à l’âge de quatre ans. Le but, à l’époque, était d’apprendre les habiletés de base pour que je puisse jouer au hockey lorsque je serais plus âgé. Le hockey, pour moi, n’était pas au programme. Je suis tombé amoureux du mouvement et de la musique que le patinage offrait et, avant même de savoir comment freiner, j’ai appris par moi-même à faire des sauts et des pirouettes… et à me balancer mes hanches en écoutant la chanson Shake Your Booty.

Grandir dans les années 1970, comme patineur artistique masculin, était un vrai cauchemar. Les années 1980 n’étaient pas beaucoup mieux. Et, les années 90 non plus, à vrai dire. Je sais que je ne suis pas le seul patineur masculin à avoir été victime d’intimidation et je sais aussi que les garçons, partout au pays, continuent à se faire ridiculiser en raison de leur implication dans ce sport. Mais, quand vous êtes gai et qu’on vous appelle « pédé », « tapette », et « fifi » tous les jours, simplement parce que vous faites du patinage artistique, ça blesse profondément. Vous ne pouvez facilement hausser les épaules face à ce que les gens croient à tort, à votre sujet, parce que vous – horreur – ne jouez pas au hockey. Quand vous savez que vous êtes gai ou « queer » et qu’on vous appelle tous ces noms, quand on vous pousse, vous bouscule et vous donne des coups de pied et même pire, c’est quelque chose que vous n’oubliez pas. C’est un ressentiment qui couve. C’est à se demander s’il y a quelque chose qui ne va pas avec nous. Parce que, après tout, ce sont clairement des choses terribles qu’on vous appelle. Personne ne devrait vouloir personnifier ces insultes. Mais, on sait que c’est vrai. Et, le silence règne dans le sport que vous aimez. Quand personne ne parle du fait qu’il y a d’autres patineurs gais, quand on n’a pas de modèles de rôle à admirer… c’est atroce. C’est ce que je savais en grandissant. C’est ce que j’ai vécu en grandissant. Et, c’était vraiment, vraiment dégueulasse.

Mais j’adorais patiner à ce moment et encore aujourd’hui. J’ai été impliqué dans le sport de nombreuses façons différentes depuis mes débuts chancelants au Club de patinage d’Aurora (je dis chancelant parce que j’ai échoué ma première tentative pour obtenir l’écusson de débutant (imaginez ma consternation). Depuis, j’ai participé à quelques championnats nationaux et à un événement international, j’ai réussi quatre tests or, j’ai été juge, évaluateur, bénévole, j’ai travaillé au bureau national et j’ai fait divers projets de recherche conjointement avec Patinage Canada, au cours des dernières années. J’ai (presque) toujours été un partisan du sport. Il y a certainement eu des moments, au fil des ans, où le fait d’être passionné du sport n’était pas ce qui était le plus facile; mais il y a aussi de nombreux bons souvenirs. En voici l’un d’eux.

La saison 1992-1993 a été ma dernière année de compétition. À ce stade de ma carrière, j’avais concouru en patinage en simple et en couple, mais à l’été 1991, j’ai essayé de me réinventer en tant que danseur sur glace. Ma partenaire, au cours de ma dernière saison, était Kristin Borger et nous représentions le Manitoba. Nous nous sommes qualifiés de justesse pour les championnats nationaux, terminant en cinquième place aux championnats de division (vous vous en souvenez?). Kristin était une partenaire incroyable parce qu’elle avait une telle « joie de vivre »; l’entraînement était amusant, les compétitions étaient amusantes et la socialisation l’était aussi. J’étais, à ce moment-là, complètement ouvert à propos ma sexualité avec mes amis, ma famille, ainsi que les entraîneurs et les patineurs avec lesquels je m’entraînais; un processus lent et prudent amorcé quatre ans plus tôt.

Mais, un silence énorme planait toujours dans le monde du patinage au sujet de la sexualité, et encore plus relativement aux nombreux jeunes hommes incroyablement talentueux de notre sport, qui succombaient à des maladies liées au sida. Ceci s’est poursuivi jusqu’à ce que Tracy Wilson, Brian Orser et beaucoup d’autres membres de la famille du patinage organisent un spectacle sur glace intitulé Skate The Dream, un événement de collecte de fonds et de sensibilisation à la mémoire du grand Rob McCall, qui était décédé en 1991. Je me souviens d’avoir assisté au spectacle à la Varsity Arena, à Toronto, avec ma mère et quelques amis. Ce fut une soirée incroyable et j’étais rempli du plus grand respect pour les patineurs qui y participaient. Je me souviens d’avoir pensé, ce soir-là, qu’on avait peut-être brisé le silence. Mais, rétrospectivement, ce n’était, que temporaire.

Alors, où la danse sur glace et Kristin s’inscrivent dans tout ça? En mai 1993, Kristin et moi avons été invités à prendre part au Manitoba Bursary Show, tenu au Winnipeg Winter Club. J’avais une idée dont j’ai fait part à Kristin. Sans hésiter, elle a accepté. Vous voyez, Kristin est ce que nous appellerions maintenant un « alliée »; ce terme n’existait pas nécessairement à l’époque, du moins pas de la façon dont nous l’utilisons aujourd’hui. Un allié de la communauté LGBTQI2S+ non seulement aime et appuie les personnes LGBTQI2S+ dans sa vie, mais prend des mesures pour faire avancer l’équité, s’exprime contre les injustices sociales et rend public son soutien de ses amis et membres de sa famille qui sont gais. C’est ce que représentait Kristin, en 1993. Mon idée? Je voulais que Kristin et moi exécutions notre programme avec une chanson d’Elton John, datant de 1992, appelée The Last Song. Les paroles portent sur un père qui essaie de se racheter auprès de son fils, avec qui il s’était brouillé et qui est gai et mourant d’une maladie liée au sida. Nous étions complètement vêtus de noir avec des rubans rouges, un symbole de solidarité pour les personnes atteintes de VIH/sida. La plupart des gens n’ont probablement pas compris le message, mais pour moi, ce fut un moyen puissant de faire part du chagrin et du sentiment de perte que je vivais personnellement et de l’impuissance que je ressentais. Kristin a appuyé cette idée et nous avons chorégraphié ensemble le programme; elle n’a jamais demandé pourquoi c’était important pour moi. Elle le savait. Je ne sais pas si je ne l’ai jamais bien remerciée ou lui ai dit à quel point ce moment était essentiel pour moi dans ma vie. Cette performance s’est avérée être ma dernière comme « amateur » et elle demeure pour moi, aujourd’hui, l’un de mes souvenirs les plus fiers dans le sport.

Je me demande souvent quelles sensationnelles contributions ces jeunes hommes que nous avons perdus, à cause du sida, auraient faites à notre sport et dans notre monde. J’espère que certains d’entre vous se le demandent aussi; ils le méritent bien.

Et, Kristin, pour toi, un « merci » attendu depuis longtemps, mais sincère!

Patinage Canada remercie William d’avoir partagé leur histoire et sensibilisé la communauté du patinage. Si vous êtes membre de la communauté de patinage LGBTQI2S+ et que vous souhaitez partager votre histoire personnelle, veuillez nous envoyer un courriel à [email protected].

Profil de Fierté : « Nous sommes très chanceuses d’être ouvertement nous-mêmes »

Juin est le mois de la Fierté, une occasion de mettre en valeur et de célébrer la communauté LGBTQI2S. Patinage Canada a fait et continue à faire un travail substantiel relativement à l’inclusion des personnes LGBTQI2S, mais nous savons qu’il reste des travaux cruciaux à accomplir en matière d’inclusion, au sujet de la race, l’origine ethnique, l’indigénéité, la religion, la classe, la taille et la capacité, ainsi que leurs chevauchements.

Dans le but d’appuyer un environnement inclusif, en ce mois de la Fierté, nous partageons des histoires personnelles de membres de notre communauté de patinage. Voici l’histoire de Katie et Allison Blagdon.

Nous sommes Katie et Allison Blagdon. Nous habitons à Mount Pearl, Terre-Neuve, et sommes toutes deux des entraîneures au Club de patinage Prince of Wales. Le mois de la Fierté signifie tellement pour nous, pour tant de raisons, et nos expériences n’ont été rien de moins qu’incroyables. La cerise sur le gâteau a été nos fiançailles à New York, le 25 juin 2017, au cours de la dernière fin de semaine des célébrations de la Fierté. Nous nous sommes fiancées à Central Park, puis avons revêtu nos tenues aux couleurs de l’arc-en-ciel, pour nous joindre à l’incroyable défilé. C’était une journée parfaite et nous nous sommes senties très fières de voir un tel soutien de notre communauté, bien que nous soyons à presque 2 000 milles de la maison. Se fiancer durant un événement d’une telle envergure a été une expérience inoubliable.

Un peu plus d’un an plus tard, nous avons été incroyablement choyées par la présence de nos amis et parents, ainsi que de tant de membres de la communauté du patinage, pour célébrer la journée de notre mariage, le 11 août 2018. Bien sûr, le patinage a occupé une place importante durant cette journée, allant des membres de notre cortège nuptial qui nous avaient rencontrées par le biais du patinage jusqu’aux photos sur la glace! L’un des moments les plus spéciaux pour nous a été que notre chère amie Meghan Rafferty, qui est entraîneure au Manitoba, célèbre notre cérémonie et nous marie officiellement. Nous avons toutes deux rencontré Meghan au Sommet des glaces de Patinage Canada et sommes devenues amies pour la vie. Sa présence durant notre journée spéciale a eu une très grande signification pour nous.

Nous sommes de fières membres de la communauté LGBTQ2S+ et de la famille de Patinage Canada. Nous avons rencontré tellement de gens merveilleux au cours de nos années ensemble, à d’innombrables événements à travers le pays. Nous sommes une équipe d’entraîneures qui a fait connaissance grâce au patinage et qui n’a ressenti que de l’amour de notre famille du monde du patinage. Nous nous sentons très chanceuses d’être appuyées par nos patineurs, notre club et notre section et nous sommes très chanceuses d’être ouvertement nous-mêmes. Nous tenons à remercier Patinage Canada d’avoir partagé notre histoire et fait preuve d’autant d’amour et de soutien envers notre communauté. En tant qu’entraîneures, nous voyons l’importance d’un environnement inclusif pour tous et toutes, peu importe comment on s’identifie.

Chaque année, nous attendons avec impatience de célébrer la fierté, ici dans notre communauté, et d’assister à autant d’événements que possible. Cette année, les choses sont un peu différentes, mais les célébrations se poursuivront de la meilleure façon possible. Nous aimerions souhaiter à tous et toutes un joyeux mois de la Fierté, en toute sécurité – il n’y a pas de meilleur moment que maintenant pour quelques arcs-en-ciel de plus!

Patinage Canada remercie Katie et Allison d’avoir partagé leur histoire et sensibilisé la communauté du patinage. Si vous êtes membre de la communauté de patinage LGBTQI2S+ et que vous souhaitez partager votre histoire personnelle, veuillez nous envoyer un courriel à [email protected].

Profil de Fierté: « Tous les progrès que nous avons faits et tout ce qui nous reste à accomplir »

Juin est le mois de la Fierté, une occasion de mettre en valeur et de célébrer la communauté LGBTQI2S. Patinage Canada a fait et continue à faire un travail substantiel relativement à l’inclusion des personnes LGBTQI2S, mais nous savons qu’il reste des travaux cruciaux à accomplir en matière d’inclusion, au sujet de la race, l’origine ethnique, l’indigénéité, la religion, la classe, la taille et la capacité, ainsi que leurs chevauchements

Dans le but d’appuyer un environnement inclusif, en ce mois de la Fierté, nous partageons des histoires personnelles de membres de notre communauté de patinage. Voici l’histoire de HM.

J’ai commencé à patiner après avoir regardé les Jeux olympiques de 1988 et insisté auprès de ma mère que je voulais faire du « patinage de fantaisie ». Étant des parents qui m’appuyaient et m’encourageaient, ils m’ont inscrite à des cours récréatifs, puis à Patinage Plus, où je suis rapidement tombée en amour avec notre sport.

Notre club encourageait l’embauche d’un entraîneur privé autour du niveau novice I de Patinage Plus, dans l’espoir d’établir une relation solide avec l’entraîneur privé, avant de passer au niveau junior. J’ai choisi un homme enjoué, mais sérieux, qui m’a poussée à me dépasser, à un jeune âge, et insisté que je fasse toujours de mon mieux. Je l’aimais beaucoup et j’étais désespérément attachée à lui, à la fin de la première leçon.

Malheureusement, cette relation entraîneur-patineur a pris fin avant même qu’une année complète ne se soit écoulée. Malgré de nombreuses objections de parents (y compris les miens) et les objections d’entraîneurs collègues, son contrat renouvelé depuis de nombreuses années ne l’a pas été pour l’année suivante, lorsque le conseil d’administration du club a, en quelque sorte, pris connaissance de sa sexualité. Étant si jeune à l’époque, cette raison n’a pas été partagée avec moi et ce fut plusieurs années avant que quelqu’un ne me dise la vérité. À ce jour, je suis certaine que j’ignore une partie de l’histoire, mais je n’ai pas été en mesure de le retrouver depuis. Je me souviens d’avoir dit au revoir – je pleurais à chaudes larmes et ma mère a dû me porter dans ses bras jusqu’à la voiture. Elle a dit qu’il était aussi parti en pleurant.

Après ce premier été, j’ai presque cessé de patiner. Je me souviens que mes parents ont essayé de m’aider à choisir un nouvel entraîneur et de me convaincre de continuer à patiner. Je me rappelle d’avoir regardé la liste d’entraîneurs, reconnaissant chacun d’entre eux, mais d’être sure d’aucuns. Je savais que je voulais un entraîneur plus ferme avec ses patineurs, mais je savais aussi que je voulais un entraîneur qui se soucierait de moi, au moins la moitié autant que mon premier entraîneur. En toute honnêteté, je ne voulais pas de nouvel entraîneur, je voulais MON entraîneur. En fin de compte, nous sommes parvenus à un compromis – je patinerais jusqu’à Noël avec mes nouveaux entraîneurs et si je ne voulais toujours plus patiner, je pourrais alors cesser.

Mes nouveaux entraîneurs étaient une équipe composée du mari et de la femme. Je les ai choisis simplement parce qu’ils semblaient stricts; ils avaient une approche pragmatique et leurs patineurs travaillaient dur. Sur papier, leurs rôles étaient très définis. Il était mon entraîneur de danse et offrait de temps à autre des leçons de style libre. Elle m’a appris les figures et, plus tard, les habiletés, en plus de la majorité de mon style libre. Ils sont devenus mes deuxièmes parents. Pendant beaucoup de mes années de formation, plus d’heures d’éveil ont été passées avec eux qu’avec mes parents. J’étais tout aussi heureuse de leur parler de ma vie qu’à mes parents et je m’efforçais d’obtenir autant, sinon plus, leur approbation, leurs éloges et leur affection. Je me souviens d’une règle de « trois choses » instituée à l’école primaire – je pouvais leur dire trois choses par jour avant d’avoir à me concentrer sur la leçon. Je leur parlais de l’école, de mes amis, de ma famille, de ma vie. Je voulais tout leur dire. Je les aimais profondément et je leur dois une immense gratitude – sans leurs efforts pour me convaincre au cours de ce premier automne, j’aurais quitté le patinage, probablement pour toujours, et ma vie aurait été complètement différente. Nous avons passé des années ensemble, de mes premiers tests préliminaires jusqu’au double or. J’ai réussi mes dernières danses or le jour du 55e anniversaire de mon entraîneur et j’ai encore une collection de photos et un amour du champagne depuis ce jour-là. Adolescente, j’ai passé mes étés à la patinoire, pendant plus de 8 heures par jour, faisant à vélo le trajet d’une heure pour l’aller et d’une heure pour le retour, afin d’être en mesure de passer autant de temps que possible avec eux, patinant, m’entraînant et aidant n’importe où ils me laisseraient le faire. Ils m’ont donné des occasions, des responsabilités et un profond sentiment d’appartenance et d’acceptation, qui ont fait de la patinoire l’endroit où je me sentais le mieux, sans savoir pourquoi je me sentais déjà « différente ». J’ai eu la chance d’avoir eu une excellente relation avec eux, qui m’a aidée dans une large mesure à devenir la personne que je suis aujourd’hui, tant comme entraîneure que personne.

J’étais en onzième année avant de reconnaître moi-même mon orientation sexuelle et de commencer à la divulguer à d’autres. Après avoir vu d’autres amis être rejetés par leurs mentors adultes, enseignants et entraîneurs, je n’étais pas sure de pouvoir survivre si cela m’arrivait et je ne pouvais pas le risquer avec les miens. Ce qui semble dramatique était probablement, en vérité, en plein dans le mille. J’ai pris la décision de changer d’entraîneur pour obtenir un entraîneur plus jeune et moins expérimenté, afin de ne pas ressentir de réaction négative (ou perçue comme étant négative), d’une façon aussi aiguë. Je voulais éviter toute déception en moi, en tant que personne, de gens dont je ne pouvais pas tolérer de perdre le respect. En fait, et au détriment de mon propre patinage, à la fin de ma carrière personnelle au patinage, je les ai abandonnés avant qu’ils ne puissent m’abandonner. Clairement, je n’avais pas aucune idée de la façon dont ils réagiraient. Je n’avais pas le courage de risquer qu’ils le découvrent. Je me souviens que mon entraîneure cache ses larmes et de penser qu’au moins elle était déçue de moi pour quelque chose que j’avais choisi, plutôt que quelque chose que je ne pouvais pas choisir. Je me souviens de la dernière accolade avec eux et de quitter la patinoire en courant et sanglotant convulsivement – je savais que j’avais fait une énorme erreur, mais je n’étais pas prête à repenser ma décision parce que c’était encore plus facile que l’alternative, qui ne serait probablement jamais arrivée de toute façon. Tous deux ont quitté notre club très soudainement, immédiatement après, exerçant à plein temps leurs fonctions dans l’autre club où ils enseignaient. Ils étaient restés jusqu’à ce que j’obtienne mon diplôme et que je passe à autre chose; j’étais leur « dernière » dans notre club. Quand je les ai quittés, ils sont aussi partis.

Je n’ai jamais essayé de me racheter auprès de l’un ou de l’autre. Quelques années plus tard, je les croisais régulièrement, lors de compétitions avec mes propres patineurs dans notre section. Bien qu’ils soient toujours cordiaux et polis, nous n’avons jamais été près de nous réconcilier. Je les respecte et les aime tous les deux, bien que je pense encore que le mal que je leur ai causé était bien pire que toute réaction négative dont j’aurais pu avoir à face, d’autant plus qu’à ce jour, aucun d’eux n’a aucune idée des vraies raisons pour lesquelles j’ai choisi de passer ma dernière année de patinage avec quelqu’un d’autre. J’espère que si l’un d’eux voit cet article, près de 20 ans plus tard, ils pourront me pardonner pour tout mal que je leur ai causé et savoir combien appréciés, importants et aimés ils étaient et sont encore.

J’entraîne maintenant à l’autre bout du pays où j’ai grandi, dans un petit club, avec de jeunes athlètes de compétition qui ont de très grands rêves. Je révèle mon orientation sexuelle dans ma vie quotidienne et la majorité des familles avec lesquelles je travaille sont conscientes de ma sexualité et ma partenaire est accueillie lors d’événements, tels que les cérémonies de remise des prix et en tant que bénévole, le cas échéant. Bien que ma technique ait changé au fil des ans, je trouve que mon style d’entraînement est extrêmement similaire à celui de mes anciens entraîneurs. Je me demande souvent comment ils auraient réagi s’ils avaient su la vérité.

Le mois de la Fierté nous permet de voir tous les progrès que nous avons faits et tout ce qui nous reste à accomplir. Personnellement, j’ai l’impression que le rameau d’olivier qu’on tend au cours de ce mois est souvent insuffisant à mesure que les saisons changent, mais avec de nouvelles initiatives, un suivi et de l’éducation, nous pouvons nous assurer que nos athlètes, entraîneurs, membres et bénévoles sont heureux, appuyés et en sécurité, à leurs places, dans notre organisation.

Joyeux mois de la Fierté, Patinage Canada.

Patinage Canada remercie HM d’avoir partagé son histoire et sensibilisé la communauté du patinage. Si vous êtes membre de la communauté de patinage LGBTQI2S+ et que vous souhaitez partager votre histoire personnelle, veuillez nous envoyer un courriel à [email protected].

Déclaration de Patinage Canada sur la lutte contre le racisme

Patinage Canada appuie un environnement sécuritaire, ouvert et inclusif pour tous. Alors que les manifestations aux États-Unis et ici, au Canada, ont mis en lumière l’injustice raciale, nous épaulons la population noire. Nous sommes déterminés à lutter contre le racisme et à donner l’exemple dans la communauté sportive, afin de susciter des changements. Nous reconnaissons que nos lacunes doivent aussi faire l’objet de réflexions et que nous devons nous éduquer davantage pour la prise de mesures décisives.

Nous félicitons notre famille du patinage de s’exprimer et d’utiliser sa plate-forme pour promouvoir l’égalité. Nous connaissons le pouvoir du sport et l’impact positif du patinage pour les Canadiens et Canadiennes et nous savons que nous devons faire mieux.

Patinage Canada s’engage à travailler avec tout un chacun et à appuyer les ressources éducatives pour améliorer l’état de notre société et de notre sport, afin que vraiment chaque personne puisse vivre la joie du patinage.

Ci-dessous, retrouvez des ressources éducatives et des organisations qui offrent des perspectives et de l’information importantes pour la lutte contre le racisme systémique. Les ressources éducatives et des organisations étaient initialement partagées par le Comité olympique canadien (COC).

Ressources éducatives

La Ligue des droits et libertés (LDL) du Québec a produit le document de vulgarisation Le racisme systémique… parlons-en! qui répond clairement à des questions souvent posées sur le racisme. Y sont notamment abordés le privilège blanc, la terminologie à employer dans nos discussions et les actions que l’on peut entreprendre pour aider la cause.

Cette section du site web de la LDL rassemble une tonne de ressources utiles en français pour en apprendre plus sur la réalité du racisme ou encore pour aborder le sujet avec les enfants.

La Commission des droits de la personnes et des droits de la jeunesse du Québec offre une séance de formation tout à fait gratuite intitulée Racisme : Comprendre pour agir. La formation peut être adaptée à tous les groupes, d’un département d’entreprise à des députés régionaux ou encore à des groupes de défense de droits de la personne.

Le Gouvernement du Canada a réuni dans cette page toutes ses ressources documentaires pertinentes dans la lutte contre le racisme, incluant des documents d’aide juridique et des rapports sur la situation au pays.

Organisations

Créé aux États-Unis, le mouvement international Black Lives Matter a maintenant des branches partout dans le monde, incluant à Toronto et Vancouver.

La Fondation canadienne des relations raciales est le principal organisme du pays à se consacrer à l’élimination du racisme et toutes les formes de discriminations raciales dans la société canadienne

La Société canadienne de recherche et d’éducation anti-racisme et le Réseau canadien anti-haine se concentrent à fermer les groupes haineux.

Il y a de nombreuses organisations à travers le Canada qui lutte pour l’anti-racisme. Retrouvez plus d’information sur ces groupes ici. (En anglais)