Archive d’étiquettes pour : Temple de la renommée

Il n’y aura jamais qu’un Toller

Il n’y a qu’un seul Toller.

Inutile de préciser le nom Cranston pour décrire son caractère : créatif, flamboyant, véhément, extrêmement cultivé, haut en couleur, généreux, irritable.

Toller était une diva. Il possédait un humour laconique scandaleux en plus d’être un grand dépensier, capable de se promouvoir habilement, un personnage plus grand que nature qui allait toujours droit au but.

Et, peut-être, un artiste solitaire, qui nous a quittés trop tôt à l’âge de 65 ans. Sur une photo spectrale, on le voit sortir de son studio à San Miguel de Allende, au Mexique, à la lumière du jour, une figure solitaire, abandonnant à regret son travail.

Dans son livre, Zero Tollerance, Toller écrit : « J’ai passé 20 ans à la recherche d’amour (n’importe quel genre d’amour) sans le trouver. Ceci sous-entend, ironiquement, qu’à la fin de ces 20 années, je ne suis pas sûr que je l’aurais reconnu il si je l’avais trouvé. Il aurait pu être devant moi, mais je n’avais pas la sagesse voulue pour le discerner. »

Il a toujours suivi sa propre voie. Il était une île, même dans sa propre famille, a-t-il dit jadis. Sa mère ne lui a rien laissé dans son testament. Elle n’appuyait pas son patinage. Aux Championnats du monde de 1974 à Munich, Toller l’a fait chasser de la patinoire. Son père, un quart-arrière de football, était selon Toller un homme bienveillant avec qui il n’a jamais eu de lien. Son père a dit un jour qu’il était extrêmement fier de son fils, mais Toller ne l’a jamais laissé se rapprocher de lui. « Il a toujours été comme ça », a signalé Monty Cranston. « Seul, à faire sa propre affaire. »

L’une des croix les plus difficiles à porter, a avoué Toller, a été son incapacité de remporter une médaille d’or olympique en 1976. Il a été médaillé de bronze. Il dira plus tard que cet échec a largement dicté son « désir d’être accepté et reconnu » et a mené à « des comportements personnels exagérés et une désastreuse consommation ostentatoire », a-t-il affirmé.

Son style original de patinage n’a pas toujours accepté par l’établissement. (Quand il a gagné son titre canadien junior à l’âge de 14 ans, son classement variait de 1er à 22e, a-t-il dit.) Ses œuvres d’art n’étaient non plus acceptées. Certains ont décrit l’art canadien comme un « art froid d’un peuple froid ». Mais, le travail de Toller regorgeait de couleurs chaudes, de formes arabesques et de personnages exotiques de la Route de la soie. Il était tout à fait un étranger. Peut-être son art fantaisiste n’était pas pris au sérieux. Pour Toller, c’était très sérieux, une expression de sa vision intérieure.

« Avez-vous des tableaux de Toller Cranston dans votre galerie? », a-t-on demandé à Maia-Mari Sutnik, une conservatrice au Musée des beaux-arts de l’Ontario, après le décès de Toller. « Non, » a-t-elle répondu rapidement. « Ces œuvres ne concordent pas avec aucune de nos collections. Il s’agit plutôt d’un art décoratif. Puis, il a quitté le pays. Il ne faisait pas partie de la communauté. Si vous avez une œuvre de Toller Cranston, gardez-la et profitez-en. »

Au mois de juin 2011, Toller a reçu un doctorat honorifique en droit de l’Université Carleton, où il a prononcé une allocution à la collation des grades. « C’est important pour moi », a-t-il dit aux étudiants vêtus de toges. « C’est la première fois qu’on me donne une petite tape sur l’épaule. »

Ron Shaver, un contemporain de Toller, qui l’a poussé au maximum aux Championnats canadiens, connaissait le patineur-artiste depuis l’âge de six ans. « Je ne pense pas qu’il n’ait jamais établi de liens étroits avec quiconque », a déclaré Ron. « Il ne laisse personne apprendre à la connaître. »

Ron a fondu en larmes lorsqu’il a entendu la nouvelle du décès de Toller.

Toller était reconnu pour sa consommation ostentatoire, tellement endémique qu’à l’âge de 40 ans, il a vendu le contenu entier de sa maison de Toronto durant une vente aux enchères de Waddington’s à Toronto, dans l’espoir de mettre fin à ses prodigieuses collections et se payer une nouvelle résidence au Mexique. Mais, au Mexique, il a fini par continuer au même rythme. « Ceci signifie habituellement qu’il manque quelque chose dans votre vie », a déclaré l’un de ses meilleurs amis, Thom Hayim. « Quand il fait d’extravagantes dépenses, je sais qu’il ne se sent pas à la hauteur. »

D’autres amis proches reconnaissent qu’il était un homme solitaire. « Il a vécu seul, une vie très indépendante », a déclaré Clive Caldwell, qui connaissait Toller depuis près de 44 ans. « Mais, il n’était jamais seul. Il était plein de vie. Il n’était pas le gars assis dans un coin, s’apitoyant sur lui-même et triste parce qu’il était seul. Il était résolu et déterminé à conquérir le monde et il essayait de le faire chaque jour. »

Clive n’a jamais ressenti que Toller manquait de quoi que ce soit ou qu’il voulait plus. Il était un peintre très motivé et détestait les distractions. Sa solitude était nécessaire pour créer.

« Il avait toujours l’habitude de me poser des questions comme : « Qu’est-ce que c’est que d’avoir un partenaire? », a fait remarquer John Rait, un danseur sur glace qui connaissait Toller depuis qu’il avait 16 ans. « Il ne comprenait pas comment vivaient les gens normaux et comment ces relations fonctionnaient. Il ne manquait jamais de demander : « Eh bien, que se passe-t-il ensuite et comment est-ce que ceci fonctionne? Ou comment te sens-tu quand cela se produit? » Il s’intéressait à la façon dont les autres gens vivaient, mais je pense que son genre d’existence était tellement rare. »

Partout où allait Toller, les gens suivaient. Il était toujours entouré de gens. Certains de ses amis disaient que c’était « un cirque ».

« Et, tout le monde voulait quelque chose de lui », a déclaré John. « Tout le monde était là pour prendre et très peu de gens étaient là pour donner. Voilà les gens qui sont restés avec Toller au fil des décennies : les donneurs. Les preneurs sont venus et repartis plusieurs fois. « Et, il y en a toujours de nouveaux. »

Vers la fin de sa vie, cependant, Toller parvenait à contenir le « cirque » et beaucoup de gens dans sa vie étaient des donneurs, généralement préoccupés par son bien-être. Certains l’aidaient à régler des questions financières. Tout allait bien pour lui, il était en paix, plus calme qu’il ne l’avait jamais été. Il a commencé à peindre dans des tons pastel, plutôt que les fulgurants rouges et bleus. L’avenir semblait brillant.

Son décès a stupéfié son entraîneure de longue date, Ellen Burka. « Je pense que maintenant il est en paix », dit-elle. « Je crois qu’à présent, au moins, il peut sourire. Il a vécu ses dernières années dans un magnifique environnement. »

Cinquante ans plus tard : Petra Burka, championne du monde de 1965

On ne dirait pas que 50 ans se sont écoulés, affirme Petra Burka, championne du monde de 1965, à propos de sa réussite mémorable, il y a presque une éternité. Quelqu’un lui a envoyé des fleurs et de bons vœux. Une célébration a lieu à Toronto aujourd’hui. Les années ont filé très rapidement. Pourtant, Petra a toujours l’air jeune. « Je pense que parce que je travaille beaucoup avec des enfants, je ne me sens pas vieille », dit-elle, exerçant toujours les fonctions de chef d’équipe et d’entraîneure.

Elle se souvient peu du jour de sa superbe victoire, il y a 50 ans. Mais elle se souvient qu’elle et sa mère, l’entraîneure Ellen Burka, se sont regardées lorsqu’elles ont entendu que Petra avait gagné. « Je pense qu’elle était plus heureuse que moi », a soutenu Petra. « J’étais sous le choc. » Elle avait remporté les figures et le style libre haut la main.

D’une certaine façon, sa capacité innée d’exécuter des sauts lui a coûté. Elle avait acquis cette habileté à un moment où les patineurs n’avaient pas le genre de soutien qui est offert aujourd’hui. L’an dernier, elle s’est fait remplacer une hanche. L’impact sur sa jambe, pendant qu’elle travaillait les doubles et triples sauts, a eu un effet néfaste. « C’est caractéristique du patinage », dit-elle. « Je pense que vous trouverez un grand nombre de patineurs, de danseurs et d’athlètes qui ont besoin de remplacements de hanches. C’était mon pied de réception. Maintenant, des programmes sophistiqués vous permettent d’échauffer votre corps afin de ne pas vous blesser. »

À l’époque de Petra, il y n’avait aucune science ou assistance. À ce moment, les patineurs ne faisaient pas de travail hors glace. Elle partait de l’école pour se rendre à la patinoire, chaussait ses patins et exécutait ses sauts. Chose étrange, Petra n’a jamais subi des blessures pendant qu’elle concourait. Et, à l’instar de bien d’autres choses dans sa vie, il n’a pas été facile pour elle de se remettre de la chirurgie de sa hanche. L’appartement dans lequel elle vit, dans une maison aux couleurs d’orchidée conçue par sœur architecte Astra, l’oblige à gravir 45 marches jusqu’à son logement ensoleillé.

Petra a été la première patineuse de niveau international d’Ellen et ensemble elles ont appris les rouages du métier. Pour sa mère, maintenant âgée de 93 ans (elle a toujours son permis de conduire), beaucoup d’autres patineurs ont suivi. Ellen Burka a enseigné à des patineurs qui ont participé à sept Jeux olympiques et remporté 48 médailles internationales. Petra a ouvert la voie, s’entraînant souvent seule, tandis que sa mère célibataire travaillait pour les faire vivre. Il y a cinquante ans, les patineurs n’obtenaient aucun financement pour s’entraîner et leur capacité de gagner de l’argent était restreinte. La règle à l’époque était que si les patineurs gagnaient plus de 25 $ en une saison, ils seraient bannis des rangs amateurs pour de bon.

« Après les Championnats du monde, nous participions à des spectacles partout en Europe et en Amérique du Nord, sans aucune rémunération », a signalé dit Petra. Bien que le voyage de Petra pour se rendre à ses premiers championnats du monde à Prague, en 1962, ait été payé par l’association de patinage, Ellen a dû acheter son propre billet. Pendant son absence, elle perdait les revenus des leçons manquées. Au premier championnat canadien de Petra à Regina, elle et sa mère ont dégusté leur propre déjeuner des champions – une boîte de fèves sur une assiette de salle à manger de l’hôtel – parce que sa mère ne pouvait se permettre les biftecks. N’oubliez pas que les femmes n’avaient pas le droit de faire de demande de carte de crédit à l’époque.

À ce moment, les patineurs n’avaient pas le luxe d’aller à une école de sports qui tenait compte des exigences de l’horaire d’un athlète. Petra se rendait à la patinoire pour 6 h et faisait quatre heures de figures et deux heures de patinage libre par jour et ratait sa première période de classe à l’école. Entre janvier et mars, elle allait rarement à l’école à cause de ses voyages. L’école exigeait que Petra subisse néanmoins ses examens et elle devait étudier hâtivement pour se rattraper. Heureusement, elle a une mémoire photographique qui lui permettait de retenir l’information. L’année qu’elle a remporté les Championnats du monde, elle a obtenu 49 sur 50 à un examen sur la santé, mais zéro pour l’élément d’éducation physique du cours – parce qu’elle n’était jamais là.

Il n’a pas fallu longtemps pour que les Russes remarquent la capacité supérieure de sauts de Petra à ses premiers championnats du monde, en 1962. Lors d’une tournée qui a suivi, elle a reçu un télégramme de la Fédération de Russie, demandant si elle et sa mère pouvaient aller à Moscou pour présenter des séminaires de patinage. « Ils voulaient savoir comment ma mère avait enseigné à « cette fille qui pouvait faire les sauts » », a dit Petra. « Quel est le secret? »

À Prague, les Russes avaient pris leurs passeports. Ellen était tout naturellement nerveuse, sans aucun document en main dans un pays communiste. Enfin, elles sont montées dans un avion-cargo sans sièges pour se rendre à Moscou. Ellen s’est calmé les nerfs en buvant de la vodka. « Je me souviens que l’avion ait volé très bas et largué du courrier ou autre, puis poursuivi son parcours », a fait remarquer Petra.

Après sa carrière amateur, Petra a participé pendant trois ans à la tournée de Holiday on Ice, les deux dernières années en Europe. C’était un choc culturel pour Petra, habituée à s’entraîner, ne jamais sortir, ratant son bal des finissants. Ils ont aussi présenté des spectacles à guichets fermés pendant un mois à Paris et Amsterdam. Imaginez un peu, près d’une patinoire à Paris, il y avait 10 caravanes, où habitaient les participants et l’équipe du spectacle avec leurs conjointes et leurs chiens. Petra aurait pu y passer deux autres années, mais elle a décidé qu’elle ne voulait pas vivre une vie interminable de carnaval avec « tous ces gitans qui restent à jamais ».

Petra s’hébergeait surtout dans des hôtels moins chers en Europe (les patineurs payaient pour leur hébergement) parce que c’est là où se trouvaient ses amis. Un soir, elle a été prise au dépourvu. Pendant qu’elle faisait le trajet de la France à l’Espagne, Petra s’est arrêtée pour regarder Neil Armstrong mettre le pied sur la Lune en 1969, sur un tout petit écran de télévision quelque part en campagne. Quand Petra est enfin arrivée à Madrid, le soleil se levait sur la ville et sa chambre avait été prise. C’est la seule fois où elle s’est hébergée dans un hôtel cinq étoiles au cours de sa carrière.

Elle est retournée à Toronto avec une armoire de vêtements haute couture et une Mercedes 250 SL, qui n’a pas fait long feu, et s’est retrouvée au milieu d’un autre choc culturel. Pendant son absence, les hippies s’étaient multipliés et portaient tous des robes vaporeuses et des fleurs dans leurs cheveux. « Nous étions des yuppies avant même qu’ils n’existent », a soutenu Petra. Elle a dû s’adapter au monde réel. « Il m’a fallu 40 ans pour m’en remettre », dit-elle en riant.

Avec l’argent qu’elle avait gagné durant les tournées, elle a acheté un réfrigérateur à sa mère. « Je veux m’assurer de que ma mère soit reconnue », dit Petra. « Elle a eu une vie assez difficile. Elle devait faire le trajet entre trois clubs pour gagner sa vie. Ma mère a joué un rôle-clé dans mon succès. C’est grâce à elle que je suis devenue une championne. »

Patinage Canada déplore la perte du patineur artistique emblématique Toller Cranston

Patinage Canada et l’entière famille du patinage sont attristés d’apprendre le décès du champion canadien à six reprises et médaillé de bronze olympique, Toller Cranston. Il est décédé à l’âge de 65 ans, à San Miguel, au Mexique, où il habitait depuis de nombreuses années.

Qualifié par certains de pionnier moderne du patinage artistique et par la presse européenne de « patineur du siècle », Toller a exercé une influence incalculable sur le patinage artistique masculin. Le talent artistique original et le sens dramatique du spectacle sur glace de ce « patineur avec l’œil d’un peintre » ont innové le patinage artistique et ravi le public.

De 1971 à 1976, Toller a été six fois champion canadien. Il s’est classé deuxième aux derniers Championnats nord-américains, tenus en 1971, à Peterborough. En 1973 et 1975, il a remporté les Internationaux Patinage Canada, un événement nouvellement créé. Aux Championnats du monde de 1974, à Munich, il a gagné une médaille de bronze. Cette même année, il a été sélectionné athlète de l’année de la fédération sportive.

Aux Championnats du monde de 1975 et 1976, à Colorado Springs et Göteborg, respectivement, il s’est classé au quatrième rang. À Innsbruck, aux Jeux olympiques de 1976, à l’âge de vingt-six ans, Toller a remporté la médaille de bronze.

Depuis sa retraite du patinage amateur, il a été intronisé au Temple de la renommée olympique du Canada, en 1976, et au Panthéon des sports canadiens, en 1977. Cette même année, Toller est également devenu un Officier de l’Ordre du Canada. En 1995, il a reçu un Ordre olympique spécial de l’Association olympique canadienne. En 1997, il a été intronisé au Temple de la renommée de Patinage Canada. Les œuvres de ce peintre, qui est devenu accompli plus tard dans sa vie, sont aussi reconnues que son patinage.

Patinage Canada offre ses sincères condoléances à la famille et aux amis de Toller. Le patinage a perdu une véritable légende.

 

Lori Nichol : Bienvenue au Temple de la renommée de Patinage Canada

Bienvenue au Temple de la renommée de Patinage Canada

Lori Nichol a commencé sa carrière de patinage à la patinoire dans sa cour arrière en se tenant à l’extrémité du bâton de hockey de son père pendant que sa mère effectuait de belles arabesques.

C’était à London, en Ontario. Lori avait quatre ans.

Peu de temps après la mutation de son père aux États-Unis, les parents de Lori l’ont inscrite à des leçons de patinage au club local. Par la suite, elle a été entraînée par l’incomparable Don Laws.

Dès ses premiers pas sur la glace, Lori a été enchantée par la musique et l’inspiration qu’elle lui donnait pour créer des mouvements et s’exprimer. Pendant que les autres patineurs répétaient leurs programmes, Lori patinait au son de leur musique en créant une version personnelle de la chorégraphie. M. Laws devait expliquer aux autres patineurs que Lori n’était pas impolie, mais qu’elle était inspirée par la musique et par ce qu’elle lui dictait.

C’était là un signe précurseur pour Lori.

« Tout commence par la musique. »

Lori admet que malgré son amour du patinage, sa carrière de compétition n’a pas été un grand succès. À cette époque où elle suivait également des leçons de mouvements artistiques, elle découvrait lentement qu’elle s’intéressait davantage au processus de création et ressentait une joie immense à apprendre « l’art » du patinage. Elle savait que du bon patinage consistait en de merveilleux sauts et pirouettes, mais elle ressentait intuitivement que d’autres aspects du sport méritaient qu’on leur accorde de l’attention. Qu’en était-il de toutes les autres choses? Des choses comme le travail sur les carres et la maîtrise, l’invention et l’exploration du mouvement, l’étude du son et comment la combinaison de ces choses pouvait s’exprimer dans la relation de la lame avec la glace. Ces éléments inexplorés la fascinaient.

Pendant que Lori approfondissait ses talents artistiques, un autre patineur olympique de réputation internationale commençait à marquer de son empreinte artistique le monde du patinage. Le champion olympique John Curry croyait tellement au potentiel artistique du patinage qu’il avait déjà créé une compagnie de patinage qui explorerait ce potentiel par la chorégraphie et l’expression… et il invitait Lori à se joindre à lui. Pour la jeune Lori, c’était un rêve qui se réalisait et sa première expérience professionnelle des rigueurs de l’apprentissage du ballet, de la pureté du patinage et des habiletés que les patineurs devaient acquérir pour communiquer la matière selon les standards de John. Ce fut une expérience intense d’apprentissage.

Après une blessure qui l’avait forcée à rentrer à la maison et à quitter la compagnie, Lori ne savait plus où elle en était. Elle a occupé de nombreux emplois différents pour payer son loyer pendant ses traitements de physiothérapie.

Saviez-vous?
Saviez-vous que Lori Nichol, chorégraphe réputée qui a été intronisée au Temple de la renommée, a commencé à concourir à dix ans dans sa robe jaune préférée de patinage inspirée du costume porté par la légende américaine Janet Lynn?

Un jour, un ancien collègue du spectacle, Shaun McGill, lui a demandé si elle serait prête à le remplacer à son poste d’enseignant au club Granite de Toronto. Elle ne s’attendait pas à adorer l’enseignement. Elle trouvait inspirant de travailler avec de jeunes patineurs et de découvrir en chacun d’eux ce qui les rendrait uniques et spéciaux. C’est cette expérience qui a fait germer l’idée que l’enseignement de « l’art » et de la qualité, choses qu’elle aime vraiment du patinage, pourrait devenir une nouvelle direction excitante pour elle… et elle savait déjà que le sport avait besoin d’une personne prête à défendre l’aspect artistique du patinage.

Tout en poursuivant sa carrière professionnelle d’enseignante qui s’affirmait, elle continuait l’étude de l’art du patinage. Elle se documentait dans les domaines de la musique, de l’horticulture, de la mode, des arts et de l’architecture… à la recherche de structure et de motivation dans tout ce qui présentait un aspect esthétique, toujours dans l’idée de transférer ses connaissances au patinage.

Un été, elle a amené une équipe de patineurs à Lake Arrowhead en Californie pour étudier avec le légendaire Frank Carroll. Elle y a trouvé un mentor et un ami qui lui a conseillé que si la chorégraphie était sa passion, elle se devait de réaliser son rêve. Et pour le lui rappeler, il lui a téléphoné plus tard à Toronto pour lui demander si elle accepterait de travailler avec une de ses jeunes élèves prometteuses.

Lori a consacré sa première leçon avec cette jeune fille aux cheveux nattés à établir une relation de confiance avec elle. Cette première incursion ne fut pas chose facile. Comment expliquer le sens de la musique et de l’art à une patineuse qui ne s’intéressait qu’à la réussite d’un triple Lutz? Lori réalisait qu’elle devait perfectionner son approche.

« Quelques patineurs évoluent dans deux mondes, affirme Lori. Sont-ils des athlètes ou des artistes? Mon travail consiste à trouver une musique qui leur plaît, une musique qui leur inspire des idées et des mouvements, une musique qui continuera à les motiver pendant toute la saison… mais qui respecte l’intention du compositeur. »

Au cours des années qui ont suivi à travailler avec la jeune élève de Frank, Lori avait le sentiment qu’elle avait une toile vierge sur laquelle elle pouvait aider la patineuse à peindre un tableau magnifique. Grâce à la vision de la chorégraphie de Lori, la jeune fille a gagné neuf championnats nationaux américains, cinq championnats du monde et deux médailles olympiques. Michelle Kwan est une des patineuses qui a reçu le plus grand nombre de médailles au monde.

Au cours des 30 années de carrière de Lori, ses chorégraphies ont produit 45 médailles olympiques et mondiales remportées par des athlètes de toutes les parties du monde. Pour Lori, chaque programme qu’elle crée procure une expérience unique et l’occasion, tant pour le patineur que pour l’enseignant, et permet d’amorcer un processus intense de découverte ensemble.

Si Lori a créé des chefs-d’œuvre de programmes de patinage parmi les plus mémorables comme Salomé pour Michelle Kwan, Love Story pour Jamie Sale et David Pelletier, de nombreuses créations pour Patrick Chan, Samson et Delilah pour Joannie Rochette, les moments dont elle est le plus fière ne sont pas nécessairement associés à des programmes en particulier.

« La question se résume à travailler avec de jeunes athlètes comme Michelle Kwan, Patrick Chan et Carolina Kostner, et d’avoir une vision du style et des habiletés qui en feront des patineurs singuliers. Il faut parfois des années de travail avant de voir les résultats, mais je suis motivée par l’idée de leur impact possible sur le patinage et par la ténacité, la patience, la perspicacité et la passion nécessaires pour y parvenir. »

Lori trouve aussi son inspiration chaque fois qu’un patineur donne une excellente performance et qu’elle voit sa figure s’illuminer de joie et de satisfaction.

« Je n’oublierai jamais la tête de Michelle aux Championnats du monde de 1996 à Edmonton, à l’issue d’un programme sans faute; la réaction de Jamie et David dans la section réservée aux émotions quand ils ont gagné les Championnats du monde à Vancouver; le regard paisible et soulagé d’Evan Lysacek et de Shen et Zhao arborant la médaille d’or à leur cou à Vancouver; le rire inimitable et l’étonnement de Patrick Chan après sa victoire par plusieurs points aux Championnats du monde de 2012; Denis Ten, fou de joie en remportant le programme libre aux Championnats du monde de 2013 à London; le sourire de Carolina Kostner pendant sa participation olympique à Sotchi et l’hommage émouvant de Mao Asada à sa mère. Ce sont ces moments qui me font comprendre que j’ai fait quelque chose d’unique! »

Ce sont les relations qui sont importantes pour Lori, les amitiés construites dans l’environnement rassurant et nourrissant qu’elle crée sur la glace.

Dans ses activités hors glace, Lori exprime sa passion pour l’art du patinage en cherchant à mettre en place un meilleur système de jugement des épreuves de concert avec l’Union internationale de patinage. Les activités de Lori ont une reconnaissance mondiale à titre de collaboratrice de la formation continue des juges et d’auteure sur ce sujet et sur l’amélioration des composantes de programme.

Pour reprendre les propos de Robert O’Toole, partenaire d’entraînement de Lori à un moment donné, « Lori a écrit le livre sur notre façon de structurer, de définir, de voir et de juger l’aspect artistique du patinage ».

Lori est respectée dans le monde entier pour son travail et elle admet qu’elle s’est donnée pour mission personnelle de mieux faire comprendre la notion d’esthétique, par exemple celle du Japon par rapport aux notions de la Russie, la France, l’Allemagne, l’Angleterre ou les États-Unis et le Canada, et d’expliquer qu’un style ou une façon de faire n’est pas meilleure qu’une autre.

« Le défi le plus grand en patinage est de comprendre et de respecter ces différences, puis de faire encore et encore l’éducation afin d’avoir les outils qui nous permettent de saisir en quoi consiste la qualité véritable de ces styles différents, de dire Lori. Je me battrai pour veiller à ce que l’art du vrai patinage ne soit jamais oublié! »

Une médaille d’argent olympique cinquante ans plus tard

En 1964, aux Jeux olympiques d’hiver tenus à Innsbruck, en Autriche, mon partenaire Guy Revell et moi concourrions contre les puissants patineurs et champions du monde de l’Allemagne de l’Ouest, Marika Kilius et Hans Jurgen-Baumler, les favoris, et les visionnaires Lyudmila Belousova et Oleg Protopopov, des exemples d’une tendance naissante dans la discipline du patinage en couple en URSS.

Ces deux têtes d’affiche se distinguaient par leurs styles uniques et l’excellence de leur patinage, les Allemands par leur splendide présence hollywoodienne et les Russes par leur sens artistique magique et romantique. Voir ces deux couples cherchant à prendre le contrôle de la séance d’entraînement était un événement qui valait en soi un billet!

Cette année-là, Guy et moi étions considérés comme des « outsiders » ou des vainqueurs peu probables.

Nous n’avions participé qu’à deux championnats du monde, en 1960 à Vancouver où je crois que nous étions les avant-derniers et en 1962 à Prague où nous avions terminé en quatrième place. Vous vous rappelez que les championnats de 1961 n’avaient pas eu lieu par respect pour l’équipe américaine en route pour Prague qui était morte dans un écrasement d’avion, à proximité de Bruxelles.

Lors des Championnats du monde de 1963 à Cortina, en Italie, Guy et moi espérions profiter de notre expérience de l’année précédente et montrer par une bonne performance que nous avions le talent pour être considérés comme des prétendants potentiels d’une médaille aux Jeux olympiques qui seraient tenus l’année suivante. Mais après une chute désastreuse en posant pour des photographes, ma commotion et ma paralysie faciale subséquente nous ont contraints à abandonner la compétition et à revenir, à la demande des chefs d’équipe, au pays avant l’heure pour soigner une blessure qui aurait pu mettre fin à ma carrière. Heureusement, l’équipe d’experts médicaux de l’Hôpital Michael à Toronto a découvert que la paralysie était due à une hémorragie interne en raison d’une fracture du crâne à la naissance des cheveux qui n’avait pas été diagnostiquée au petit hôpital de Cortina qui avait surtout l’habitude de traiter des fractures dues à des accidents de ski.

Je rappelle tout cela pour dire que lors de la période précédant les Jeux olympiques de 1964, personne ne savait qui nous étions et ce dont nous étions capables. Rappelez-vous… à cette époque, la Série du Grand Prix n’existait pas et il n’y avait que très peu de compétitions internationales au cours desquels il nous était possible de tester nos programmes et où les juges pouvaient s’instruire. Ce fut un seul programme libre de cinq minutes qui détermina les champions olympiques de 1964. (Le programme court a été ajouté cette année-là aux Championnats du monde tenus à Dortmund, en Allemagne.)

Ce que le monde du patinage savait toutefois, c’est que ce serait une lutte inégalée. Un vent de changement s’annonçait… et, en fin de compte, le traditionnel tape-à-l’œil athlétique des Allemands ne pouvait pas parer le nouveau style rafraîchissant et enlevant des Protopopov. Les Russes se sont emparés de la médaille d’or accordée par 5 juges contre 4… vous rappelez-vous? Guy et moi avons remporté la troisième place et la médaille de bronze tandis que le couple dynamique d’Américains formé de Vivian et Ronald Joseph a terminé en quatrième place.

Ça a été une énorme déception! Mais quelque chose de bien plus troublant se cachait derrière la compétition sur la glace.

Des rumeurs circulaient concernant des offres de contrats de spectacles professionnels sur glace des Allemands avant les Jeux olympiques, tabou absolu à une époque où l’idéal olympique était fondé sur un amateurisme véritable. Pas d’argent, pas de discussion monétaire, pas de projets professionnels, pas de prix en argent, pas de subventions gouvernementales… nous patinions vraiment par pure passion du sport.

Faisons un bond de deux ans et retrouvons-nous soudainement en 1966, où Guy et moi recevons une lettre de l’UIP ou du CIO… c’est un peu nébuleux après 50 ans… nous informant que les Allemands avaient été disqualifiés. Si nous avions la gentillesse de retourner nos médailles de bronze qui seraient maintenant remises aux Joseph, nous recevrions les médailles d’argent olympiques. Dire que c’était comme si nous avions remporté la loterie est un euphémisme!

Et à ma connaissance, pendant plus de vingt ans, les classements sont restés tels quels.

Soudainement, vers la fin des années 80, tout a changé. Selon les résultats officiels du CIO, Kilius et Baumler étaient de nouveau les gagnants de la médaille d’argent et Guy et moi reprenions de nouveau la troisième place.

Si des rumeurs circulaient sur ce que ça voulait dire, ce n’était que pure spéculation. Ni l’ACPA (Patinage Canada) ni Guy et moi n’avions été informés du changement. Toutefois, le plus grand mystère était que personne ne nous avait jamais demandé de retourner nos médailles d’argent. C’était très étrange et, à dire vrai, je commençais à me sentir comme un imposteur. J’ai toujours la médaille d’argent, mais non selon les registres.

Au cours des 25 ans qui ont suivi, personne n’a réussi à aller au fond des choses. Patinage Canada, la USFSA, les entraîneurs, les officiels et les athlètes concernés ont tous tenté de savoir ce qui s’était vraiment passé. Comment l’équipe allemande avait-elle pu être disqualifiée en 1966 pour réapparaître dans les résultats 20 ans plus tard?

Ma visite à Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) pour les Internationaux Patinage Canada 2013 a été un tournant décisif.

J’y ai rencontré Amy Rosewater, une journaliste pigiste qui publiait des articles dans le New York Times. Elle rédigeait une histoire, avant les jeux de Sotchi, sur l’équipe américaine de 1964, en particulier au sujet de Scotty Allen, le médaillé de bronze chez les hommes. Comme il restait peu de personnes encore vivantes de cette époque, Barb MacDonald, directrice des communications de Patinage Canada, a suggéré à Amy de communiquer avec moi pour parler de mes souvenirs concernant Scotty. Nous nous sommes très vite bien entendues… et avons parlé longuement de mon expérience des Jeux de 64… ce qui m’a amené à lui raconter la saga relativement inconnue de la médaille de patinage en couple.

Une semaine plus tard, Amy me téléphonait à la maison pour me demander si je serais prête à l’aider à trouver les détails de l’histoire. Ma réponse? « Bien entendu… et que la force soit avec vous. »

Il a fallu deux mois à Amy et beaucoup d’insistance pour qu’elle découvre que le CIO avait mené une enquête après Innsbruck pour réunir des preuves que le couple allemand avait en effet signé un contrat de patinage professionnel pendant les Jeux, ce qui avait mené à sa disqualification deux années plus tard.

Mais l’histoire ne s’arrête pas ici.

Apparemment, au moment même où les règlements concernant le sport amateur étaient mis en application, des machinations politiques se tramaient. Amy a découvert cette révélation fracassante qu’elle a publiée dans le New York Times le 13 décembre 2013.

Willi Daume, officiel allemand de sport de longue date, a plus tard déclaré que si le couple (allemand) n’avait pas retourné ses médailles, cela aurait pu mettre en péril la proposition, plus tard gagnante, de Munich pour les Jeux d’été de 1972.

Et pour la volte-face spectaculaire de 1987, Amy écrivait dans ce même article du 13 décembre 2013 dans le New York Times :

Poussé par les deux membres allemands, le CIO a discrètement décerné de nouveau les médailles d’argent aux deux Allemands de l’Ouest en 1987, 23 ans après les Jeux d’Innsbruck, lors d’une réunion du comité de direction tenue à Istanbul. Le couple était considéré comme « réhabilité ».

Depuis, bien que les registres renferment des résultats pour le moins confus et malgré le fait que les pays concernés n’ont jamais été avisés, le CIO soutient que l’intention a toujours été que la médaille d’argent soit partagée par les couples de patinage du Canada et de l’Allemagne.

En terminant… Amy a dû s’acharner encore 11 mois de plus avant que les changements des classements soient enfin reconnus officiellement sur le site Web du CIO. La médaille d’argent pour le Canada et pour l’Allemagne de l’Ouest, et la médaille de bronze pour les États-Unis. C’était en novembre 2014… plus de 50 ans après la compétition.

Alors cette semaine à Kingston, si vous me voyez portant un grand médaillon d’argent au cou, j’espère que vous comprendrez pourquoi.

La chorégraphe canadienne Lori Nichol prend sa place au World Figure Skating Hall of Fame

Ces jours-ci, Lori Nichol marche d’un pas allègre et agile. Le monde entier semble plus radieux.

Tout ceci, parce que cette chorégraphe canadienne vient d’être admise, à la mi-mars, au World Figure Skating Hall of Fame et le geste de soutien au niveau mondial l’a profondément touchée. « Il s’agit d’un incroyable honneur », affirme Lori. « Recevoir un tel signe d’approbation me fait chaud au cœur. Je ne pensais même pas que c’était possible. »

Lori a chorégraphié des programmes exquis pour Michelle Kwan, Patrick Chan, Mao Asada, Carolina Kostner, Evan Lysacek, Xue Shen et Hongbo Zhao, Qing Pang et Jian Tong, Jamie Salé et David Pelletier, Denis Ten ainsi que Daisuke Takahashi. En tout, elle a conçu des programmes pour 11 patineurs en simple et une équipe de patinage en couple, représentant sept pays, aux Jeux olympiques de Sotchi.

Elle est toujours étonnée. « J’ai été profondément honorée et stupéfaite que ceci puisse m’arriver », a-t-elle ajouté.

En raison de ce signe d’approbation du majordome du sport, Lori fait observer que sa saison de chorégraphie est exceptionnellement bonne. « Je me sens plus sûre de moi-même sur la glace », dit-elle. « Je continue à pouvoir me dire d’avoir confiance en moi-même, car d’autres personnes croient en moi ». J’aime beaucoup mieux le processus cette année que dans le passé. »

Elle ne se tourmente pas autant. Elle porte le fardeau d’une perfectionniste : sensationnel n’est pas assez bon, chaque détail doit être splendide. Elle peut consacrer 20 minutes à une contre accolade, un changement de carre. Elle a toujours ce dialogue interne omniprésent pendant qu’elle travaille, lorsqu’elle chorégraphie dans sa tête et qu’elle regarde ses patineurs et analyse ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. « Allez, Lori », se dit-elle. « Tu peux faire mieux que ça. Tu sais que tu peux trouver quelque chose de plus! »

« Et malgré tout, autant que ceci semble être un supplice, je l’aime à mort. »

Chaque fois qu’elle s’apprête à travailler à la conception d’un programme, elle est « pétrifiée » la veille. Elle se ronge les sangs. A-t-elle choisi la bonne musique? A-t-elle donné suffisamment de temps au patineur pour souffler afin qu’il puisse exécuter et interpréter le programme? A t elle bien trouvé le juste milieu entre l’athlète et l’artiste? Est-ce que la chorégraphie fera obstacle aux exigences techniques de l’entraîneur? A-t-elle trop compromis l’art au profit des composantes techniques? « Oh, mon Dieu, le patineur a fait tellement de progrès ou sa famille a sacrifié tellement pour qu’il soit ici », s’inquiète Lori. « Ou est-ce le dernier programme que ce patineur exécutera pendant qu’il est admissible? » Toutes sortes de choses lui passent par la tête.

Mais, il arrive des moments où un patineur fait quelque chose de sensationnel. « On se sent tellement fier », dit-elle. « Ça pourrait être aussi simple qu’un mouvement de quatre temps tellement fabuleux, qui m’enthousiasme. »

Voilà comment les choses se passent lorsqu’elle travaille. En quelque sorte, elle accueille mieux le processus. Et elle se torture même à propos de son tourment. Maintenant, Lori affirme qu’elle peut accepter que ce sera comme ça. Mais, à présent, « j’ai cette petite lueur à l’intérieur que je n’avais pas auparavant, qui me dit que je suis vraiment capable de réussir », fait remarquer Lori.

Un bon exemple : le divin programme court « Ave Maria » que Lori a conçu pour Carolina Kostner, qui a fini par remporter la médaille de bronze olympique après tellement de déceptions aux Jeux olympiques. « Ce fut une année très difficile, pleine d’émotion et c’était notre neuvième année ensemble », a déclaré Lori. « Et je me suis sentie malade pendant presque six mois. C’était une année olympique et pour de nombreux patineurs, leur dernière année ou peut-être la dernière. »

Lori avait chorégraphié un programme court « humoresque » pour Carolina, mais lorsqu’il a suscité des réactions mitigées en début de saison, son expérience lui a permis de l’abandonner plutôt que d’essayer de le modifier – puis elle a créé Ave Maria. Carolina n’était pas certaine, mais Lori (comme d’habitude) l’a convaincue que ce serait le parfait complément pour son programme long, truculent et sensuel, sur la musique de Boléro. « Ave Maria a montré le côté doux et éthéré », a précisé Lori. Le programme convenait à la patineuse.

Jusqu’à présent cette saison, Lori a déjà conçu deux nouveaux programmes pour Gabby Daleman (« j’ai très hâte de voir le déroulement de son année », a dit Lori) ainsi que pour la championne américaine Gracie Gold. Elle est enthousiaste à propos de la conception du programme long de l’Américain Ross Miner. En ce moment, Lori conçoit un ou deux programmes par semaine. Elle est occupée jusqu’à la mi-juillet.

Elle a assisté aux Championnats du monde en mars, après que Carolina Kostner décide de concourir et lui demande de venir tout d’abord à Obertsdorf, puis d’aller au Japon. Elle est rentrée un dimanche. Le lendemain, Lori avait repris le boulot. Elle n’a pas eu une journée de congé depuis.

Toutefois, elle se sent revigorée, même si elle est fatiguée. Son trajet à pied pour se rendre à la patinoire semble différent et c’est parce qu’elle a été intronisée au World Hall of Fame.

Chaque jour, lorsqu’elle ouvre la porte de la patinoire, elle se dit qu’elle fera tout son possible pour faire une différence, peu importe comment petite, dans la vie d’une personne ou dans le monde du patinage, l’art du patinage. Et, maintenant elle sait qu’elle peut le faire.

« Aie confiance en toi », dit-elle. « C’est ce que je me dis beaucoup plus souvent que tout autre dialogue maintenant. C’est vraiment un merveilleux cadeau et j’en tire un sentiment inattendu. Je n’ai jamais pensé à comment je me sentirais. Mais c’est quelque chose de très spécial. »

On ne peut qu’imaginer ce que seront ses programmes cette année.

Beverley Smith

Elizabeth Manley intronisée au Panthéon des sports canadiens

OTTAWA (ONT.) – Dans une conférence de presse aujourd’hui, le Panthéon des sports canadiens a fait l’annonce des membres intronisés de 2014. La patineuse artistique canadienne Elizabeth Manley se trouve au nombre des huit nouveaux intronisés, de même que Horst Bulau, Sarah Burke, Pierre Harvey, Geraldine Heaney, Gareth Rees, Tim Frick et Kathy Shields.

« Les intronisés de 2014 constituent un groupe réellement inspirant de héros sportifs canadiens », a affirmé Colin MacDonald, président du conseil des gouverneurs du Panthéon des sports canadiens. « Nous sommes fiers de pouvoir partager les histoires des exploits de nos membres intronisés et d’être une source d’inspiration pour tous les Canadiens afin qu’ils atteignent leur potentiel dans tous les domaines de leur vie. Les nouveaux membres intronisés et plusieurs des héros sportifs venant de partout au Canada et ayant été intronisés dans le passé seront présents aux activités des cérémonies d’intronisation présentées par Canadian Tire, à Toronto, le 22 octobre, alors que se fera l’intronisation officielle des nouveaux membres au Panthéon des sports canadiens. »

Elizabeth Manley est une patineuse artistique de classe mondiale possédant une liste impressionnante de réalisations au cours de sa carrière. Parmi ses 50 résultats nationaux et internationaux, nous retrouvons : deux titres aux Championnats U.S. Open de patinage artistique, championne canadienne à trois reprises, médaillée d’argent aux Championnats du monde de patinage artistique de 1988, gagnante du programme libre aux Jeux olympiques d’hiver de 1988 et finalement, médaillée d’argent aux Jeux olympiques d’hiver de 1988. Elle a été la première femme canadienne à réussir la combinaison triple saut-double saut en compétition. Elle a aussi reçu l’Ordre du Canada en 1988.

Compte tenu de tous les succès sportifs d’Elizabeth, les Canadiens n’étaient pas au courant qu’elle luttait contre une grave dépression. Au lieu de cacher ce défi personnel, elle a rendu publique sa dépression dans l’espoir d’aider d’autres personnes. Son inspirante force intérieure face à la maladie mentale et ses efforts inlassables à l’appui de la santé mentale lui ont valu une médaille d’or dans la vie et elle demeure un modèle de rôle dont tout le Canada peut être fier.

Patinage Canada félicite Elizabeth Manley pour cet honneur bien mérité. Les intronisations auront officiellement lieu à Toronto, le 22 octobre 2014, au Mattamy Athletic Centre, ancien Maple Leaf Gardens.

À propos du Panthéon des sports canadiens

Le Panthéon des sports canadiens est un édifice primé à l’international offrant plus de 40 000 pieds carrés d’expériences inspirantes. Situé au Parc olympique du Canada, site des Jeux olympiques d’hiver de 1988 à Calgary, en Alberta, le Panthéon des sports canadiens comporte 12 galeries, plus de 50 expositions interactives et une collection de plus de 95 000 artefacts. Notre mission est de partager les histoires des exploits de nos membres intronisés et d’être une source d’inspiration pour tous les Canadiens afin qu’ils atteignent leur potentiel dans tous les domaines de leur vie. Cette mission a été la source de notre nouvelle signature : Inspire les Canadiens – dans le sport et dans la vie.

Veuillez visiter le www.pantheonsports.ca pour des informations additionnelles concernant nos programmes éducatifs, les locations de salles et les réunions d’affaires pour compagnies.

Le Panthéon des sports canadiens présente les membres intronisés de 2014

TORONTO – Le Panthéon des sports canadiens a fait l’annonce aujourd’hui des membres intronisés de 2014. La liste des athlètes qui recevront le plus grand honneur sportif au Canada comprend : Horst Bulau, champion en saut à ski, Sarah Burke, pionnière de l’épreuve de demi-lune, Pierre Harvey, champion de deux sports, Geraldine Haney, pionnière en hockey féminin, Elizabeth Manley, superstar du patinage artistique et Gareth Rees, le cadeau du Canada au monde du rugby. Les bâtisseurs qui seront intronisés sont : Tim Frick, pionnier en basketball en fauteuil roulant, et Kathy Shields, entraîneure renommée de basketball.

Parmi les nouveaux intronisés présents, il y avait Horst Bulau, Geraldine Heaney, Elizabeth Manley, Gareth Rees, Tim Frick et le père de Sarah Burke, Gordon Burke. De plus, Michelle Cameron-Coulter, Bruce Kidd, Ph. D., Kerrin Lee-Gartner, Marnie McBean et Pat Stapleton, membres intronisés du Panthéon des sports canadiens, étaient présents pour l’annonce des membres intronisés de 2014.

Le Panthéon des sports canadiens est également heureux d’annoncer que Michael Medline, président de la Société Canadian Tire, agira à titre de président honoraire des Célébrations d’intronisation de 2014 du Panthéon des sports canadiens, présentées par Canadian Tire. Les Célébrations d’intronisation seront à nouveau présentées à Toronto, le 22 octobre prochain, au Mattamy Athletic Centre, anciennement le Maple Leaf Gardens.

« Les intronisés de 2014 constituent un groupe réellement inspirant de héros sportifs canadiens », a affirmé Colin MacDonald, président du conseil des gouverneurs du Panthéon des sports canadiens. « Nous sommes fiers de pouvoir partager les histoires des exploits de nos membres intronisés et d’être une source d’inspiration pour tous les Canadiens afin qu’ils atteignent leur potentiel dans tous les domaines de leur vie. Les nouveaux membres intronisés et plusieurs des héros sportifs venant de partout au Canada et ayant été intronisés dans le passé seront présents aux activités des cérémonies d’intronisation, le 22 octobre, alors que se fera l’intronisation officielle des nouveaux membres au Panthéon des sports canadiens. »

TIM FRICK

À titre d’entraîneur-chef de l’équipe féminine canadienne de basketball en fauteuil roulant de 1990 à 2009, Tim Frick a fait d’Équipe Canada l’une des équipes les plus dominantes de l’histoire du sport amateur canadien. Il a mené le Canada à une incroyable série ininterrompue et sans précédent de victoires et s’échelonnant sur dix ans, comprenant trois médailles d’or paralympiques consécutives (1992, 1996, 2000), quatre titres consécutifs aux Championnats du monde de basketball en fauteuil roulant (1994, 1998, 2002, 2006) et des médailles de bronze aux Championnats du monde de 1990 et aux Jeux paralympiques de 2004.

Tout au long de sa carrière, il s’est fait le promoteur du développement d’occasions en sport et en activité physique pour les personnes avec un handicap.

KATHY SHIELDS

Kathy Shields a connu une incroyable carrière comme athlète et comme entraîneure durant plus de trois décennies. Elle a agi comme entraîneure adjointe des Vikettes de l’Université de Victoria (1977-1978), entraîneure-chef des Vikes de l’Université de Victoria (1979-2001), entraîneure adjointe d’Équipe Canada (1981-1994) et entraîneure-chef de l’équipe nationale senior féminine du Canada. Elle a mené les Vikettes et les Vikes à huit titres nationaux de l’USIC/SIC, et a conservé une fiche de 320 victoires contre seulement 50 défaites. Elle a été nommée entraîneure de l’année à neuf occasions par Canada West et une fois par l’USIC/SIC. De plus, un nombre incroyable de huit de ses anciennes joueuses et entraîneures adjointes sont devenues des entraîneures-chefs d’équipes universitaires.

HORST BULAU

Reconnu comme le meilleur sauteur à ski canadien de tous les temps, Horst Bulau a connu une carrière exceptionnelle en saut à ski, de 1978 jusqu’à sa retraite en 1992. Il a remporté un titre aux Championnats du monde juniors de saut à ski en 1979 et a représenté le Canada aux épreuves de 70 m, 90 m et 120 m à quatre Jeux olympiques d’hiver : Lake Placid en 1980, Sarajevo en 1984, Calgary en 1988 et Albertville en 1992. Aux Jeux olympiques d’hiver de 1988, il s’est classé au 7e rang, le meilleur résultat enregistré par un sauteur canadien au 120 m. Entre 1978 et 1988, il a pris part à 129 épreuves sur le circuit de la Coupe du monde, méritant 13 victoires et 26 podiums; il a régulièrement été classé au 2e ou 3e rang mondial durant la majeure partie de sa carrière.

PIERRE HARVEY

Pierre Harvey est l’un des rares athlètes canadiens à avoir participé à des Jeux olympiques d’été et d’hiver. Il a représenté le Canada comme Olympien aux Jeux olympiques d’hiver de 1984 à Sarajevo en ski de fond, aux Jeux olympiques d’été de 1984 à Los Angeles en cyclisme et à nouveau aux Jeux olympiques d’hiver de 1988 à Calgary. Pierre Harvey a marqué l’histoire en 1987 alors qu’il est devenu le premier Canadien à remporter une épreuve internationale en ski de fond, une course de 30 km style libre à la Coupe du monde de Falun, en Suède. Il a gagné trois autres médailles en Coupe du monde en 1987 et 1988 avant de prendre sa retraite en 1989. Au total, il a participé à 50 épreuves de Coupe du monde en ski de fond et est monté pas moins de 35 fois sur le podium aux Championnats canadiens de ski de fond, accumulant 22 médailles d’or, 8 d’argent et 5 de bronze.

GARETH REES

Gareth Rees est reconnu dans le monde entier pour ses habiletés remarquables en rugby. À l’âge de 19 ans, il a été le plus jeune athlète à être nommé au sein de l’équipe d’étoiles mondiale en rugby à XV. Faisant partie de la formation de départ, il est également le seul à avoir représenté son pays à quatre Coupes du monde consécutives de rugby, soit en 1987, 1991, 1995 et 1999. Il est également le premier à avoir agi comme capitaine de son équipe à deux Coupes du monde de rugby, en 1995 et 1999, et il a occupé cette fonction pas moins de 25 fois au cours de ses 14 années passées avec l’équipe. Il a remporté le titre de meilleur marqueur en France, au pays de Galles et en Angleterre où il a joué professionnellement pendant 10 ans et il est encore classé parmi les 10 meilleurs marqueurs en Coupe du monde.

GERALDINE HEANEY

Geraldine Heaney a fait partie de l’équipe nationale du Canada de 1990 jusqu’aux Jeux olympiques d’hiver de 2002. Elle a pris part à 125 matchs pour le Canada, amassant 27 buts et 66 aides, pour un total de 93 points, et elle a été la première Canadienne à franchir le cap des 100 parties avec l’équipe nationale du Canada. Elle a remporté sept médailles d’or aux Championnats du monde féminins IIHF de hockey sur glace (1990, 1992, 1994, 1997, 1999, 2000, 2001), la seule à avoir réalisé cet exploit; elle a gagné une médaille d’argent aux Jeux olympiques d’hiver de 1998 à Nagano, au Japon, et une médaille d’or aux Jeux olympiques d’hiver de 2002 à Salt Lake City. Plus dix ans après sa retraite, elle demeure, parmi les joueuses de défense, la meilleure marqueuse de l’équipe nationale du Canada.

ELIZABETH MANLEY

Elizabeth Manley est une patineuse artistique de classe mondiale possédant une liste impressionnante de réalisations au cours de sa carrière. Parmi ses 50 résultats nationaux et internationaux, nous retrouvons : deux titres aux Championnats U.S. Open de patinage artistique, championne canadienne à trois reprises, médaillée d’argent aux Championnats du monde de patinage artistique, gagnante du programme libre aux Jeux olympiques d’hiver de 1988 et finalement, médaillée d’argent aux Jeux olympiques d’hiver de 1988. Elle a été la première femme canadienne à réussir la combinaison triple saut-double saut en compétition.

SARAH BURKE

Sarah Burke était une étoile montante dans le monde du ski acrobatique. En compétition, elle a remporté le titre de championne du monde FIS de ski acrobatique – demi-lune en 2005, quatre médailles d’or aux X Games, une médaille d’or au Nippon Open en slopestyle en 2007 et une médaille d’or au WSI, Whistler Pipe, en 2007. Elle a été la première femme à réussir, en compétition, des sauts comportant 720, 900 et 1080 degrés de rotation.

Sa passion et sa persévérance ont été reconnues comme ayant joué un rôle important dans l’ajout de son sport aux Jeux olympiques d’hiver de 2014, mais elle n’a pu y participer à la suite de sa mort prématurée. Elle est décédée au mois de janvier 2012, à l’âge de 29 ans, à la suite de blessures subies à l’entraînement. Elle a été et restera toujours un modèle pour les jeunes partout au Canada et par-dessus tout, on se souviendra d’elle pour sa chaleur humaine, son sourire et son amour de la vie.

À propos du Panthéon des sports canadiens

Le Panthéon des sports canadiens est un édifice primé à l’international offrant plus de 40 000 pieds carrés d’expériences inspirantes. Situé au Parc olympique du Canada, site des Jeux olympiques d’hiver de 1988 à Calgary, en Alberta, le Panthéon des sports canadiens comporte 12 galeries, plus de 50 expositions interactives et une collection de plus de 95 000 artefacts. Notre mission est de partager les histoires des exploits de nos membres intronisés et d’être une source d’inspiration pour tous les Canadiens afin qu’ils atteignent leur potentiel dans tous les domaines de leur vie. Cette mission a été la source de notre nouvelle signature : Inspire les Canadiens – dans le sport et dans la vie. Veuillez visiter le www.pantheonsports.ca pour des informations additionnelles concernant nos programmes éducatifs, les locations de salles et les réunions d’affaires pour compagnies.

PERSONNE RESSOURCE POUR LES MÉDIAS

Marnie Krell
Coordonnatrice, Marketing et Communications
Panthéon des sports canadiens
Tél. : 403.776.1086 | Cell. : 403.437.0939 | [email protected]