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De retour au bercail, Alexandra Paul et Mitchell Islam présenteront leurs nouveaux programmes à Barrie

Enfin, aucune pression, aucune blessure, la voie est libre.

Les médaillés de bronze des Championnats canadiens, Alexandra Paul et Mitchell Islam voient leurs horizons s’élargir cette saison, ayant finalement réussi à être affectés à deux événements du Grand Prix après leurs efforts aux Championnats du monde, en mars dernier, au Japon.

Difficile à croire, mais ce Championnat du monde au Japon n’était que leur premier. Ils s’étaient avérés si prometteurs après avoir fait équipe en 2009. En moins d’un an, ils avaient remporté le titre junior canadien ainsi qu’une médaille d’argent aux Championnats du monde juniors. Leur ascension semblait fulgurante.

Leur début au niveau senior – aux Internationaux Patinage Canada – a donné la chair de poule aux spectateurs. Puis, alors qu’ils avaient d’autres projets, ils ont dû faire face à des situations de la vie courante. Tout ce qui aurait pu mal tourner, a mal tourné. Ils ont subi de folles blessures qui ont mis fin à leurs affectations au Grand Prix pour les deux prochaines saisons. Troisièmes à leur première tentative au niveau national senior en 2011, ils ont baissé en cinquième place l’année suivante, puis se sont classés en quatrième place après une chute durant la danse libre. L’an dernier, ils se sont améliorés, terminant de nouveau au troisième rang aux championnats nationaux et se taillant ainsi une place aux Jeux olympiques. Les Jeux de Sotchi ont été une expérience qu’ils n’oublieront jamais. Comme beaucoup l’ont fait, ils se sont photographiés devant les énormes anneaux olympiques sur place.

Le grand triomphe de cette saison est déjà qu’ils ont mérité deux affectations au Grand Prix. Durant la saison 2012-2013, ils n’ont pris part à aucun événement du Grand Prix et la saison dernière, ils n’ont participé qu’au Grand Prix tenu au Canada, soit les Internationaux Patinage Canada. Ce fut une tâche pénible pour une équipe qui était tellement prometteuse au début.

Leur carrière n’a cessé d’arrêter et de recommencer. Ils étaient euphoriques de terminer au troisième rang aux Championnats canadiens, mais leur classement en 18e place à Sotchi n’était pas ce qu’ils avaient espéré. Plus tard, Mitchell a déclaré qu’ils avaient été distraits par tout ce qui était Jeux olympiques – et ils avaient patiné avec trop de prudence. Durant les quelques semaines suivantes, ils ont redoublé d’efforts pour terminer en 10e place aux Championnats du monde, au Japon.

Cette 10e place aux Championnats du monde leur a donné un classement international assez élevé pour obtenir deux affectations au Grand Prix cette saison : la Coupe de Chine et le Trophée Éric Bompard, à Bordeaux, en France.

Ils avaient perdu confiance pendant un certain temps et, maintenant, ils l’ont retrouvé. « La dernière saison a été très longue », a signalé Alexandra. « C’était bien de pouvoir se reposer après les Championnats du monde. » Ils ont pris congé en avril et mai, omis les compétitions d’été, passé du temps avec leurs familles et sont revenus revigorés.

« La situation pour nous a changé », affirme Mitchell. « Nous nous sentons bien maintenant. Ce fut agréable. Nous avons profité de l’été et nous nous entraînons maintenant avec confiance. La confiance se dégage dans l’entraînement. Chaque jour, nous nous prouvons à nous-mêmes que nous méritons de nous trouver dans les rangs supérieurs. » L’attitude est la clé.

Bien sûr, ils ont connu deux années difficiles, mais ils sont « beaucoup plus à l’aise », soutient Mitchell. « Nous sommes beaucoup plus sûrs de nous-mêmes. »

Ceci à l’esprit, Alexandra fait remarquer qu’ils aimeraient gagner des médailles à leurs deux événements du Grand Prix. « Ce sera difficile, ajoute-t-elle, mais c’est difficile à tous les événements Grand Prix. »

Comment difficile? À la Coupe de Chine, ils ont fait face aux champions du monde Anna Cappellini et Luca Lanotte, d’Italie, à la nouvelle équipe composée d’Elena Ilinykh et de Ruslan Zhiganshin, de Russie (elle était quatrième avec son ancien partenaire et il était septième avec son ancienne partenaire aux Championnats du monde de l’an dernier) et aux Américains Maia et Alex Shibutani (sixièmes l’an dernier).

En France, Alexandra et Mitchell affronteront de nouveau Anna Cappellini et Luca Lanotte ainsi qu’Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev, de Russie (médaillés de bronze aux Championnats du monde, il y a deux ans) et leurs compatriotes Piper Gilles et Paul Poirier, huitièmes aux Championnats du monde.

« Nous ne croyons pas que nous ne serions pas à notre place avec une médaille de bronze aux deux événements », affirme Mitchell.

Ils comptent deux excellents programmes. Leurs entraîneurs Pasquale Camerlengo et Anjelika Krylova ont chorégraphié leur danse courte en juin : il s’agit d’un Paso flamenco et la musique – Nocturno, par Luciani et Farruca y Rhumba, par Pepe Romero – est exactement ce qu’ils ont utilisé lorsqu’ils ont remporté la médaille d’argent aux Championnats du monde juniors, en 2009-2010. « Nous en sommes maintenant à une phase différente de notre carrière et nous sommes des patineurs différents », fait observait Mitchell. Ils ont trouvé la musique sur iTunes.

Puis, ils se sont rendus à Montréal plus tard le même mois pour que Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon créent leur danse libre, à l’aide d’un duo de Frank Sinatra et Gloria Estefan. Ce fut une expérience grisante : Alexandra et Mitchell soutiennent que Marie-France et Patrice sont leurs idoles et il les avait consultés une fois auparavant, ce qui avait donné d’excellents résultats. Marie-France et Patrice ont conçu leur danse libre, qui a créé une telle fureur à leur début international senior aux Internationaux Patinage Canada, à Kingston, en Ontario, en 2011.

Ils avaient patiné au son d’une musique lyrique, As Time Goes By, qui leur a permis de montrer leur facilité de mouvements et leur liberté naturelle. Ils ont mérité une ovation pour leur programme et ont en fait terminé en deuxième place (quatrièmes au classement général) devant Sinead et John Kerr, qui avaient été classés cinquièmes au monde à ce moment. C’était seulement la deuxième saison qu’Alexandra et Mitchell passaient ensemble.

Maintenant, ils sont retournés au même puits et patineront au son de nouvelle musique : Come Rain or Come Shine et The Way You Look Tonight.

« Nous savions ce que nous voulions faire », a dit Alexandra. « Nous voulions quelque chose de romantique. Nous voulions ajouter une autre couche et le jazz blues est un style différent pour nous. »

La chorégraphie a pris quatre jours. « Nous nous sommes tellement amusés », a fait remarquer Mitchell.

Ils ont aussi amélioré leurs levées. Ils travaillent avec un acrobate à Montréal.

Ils sont fiers d’avoir autant gravi les rangs entre les Jeux olympiques et les Championnats du monde, lorsqu’ils ont trouvé le moyen de changer les choses. Ils aimeraient aussi se trouver parmi les huit meilleurs aux Championnats du monde, à Shanghai, cette année. Ils feront ce premier pas en retournant à leur ancien lieu d’entraînement à Barrie, en Ontario, pour concourir aux Internationaux classiques d’automne de Patinage Canada, cette semaine.

Profil d’olympiens : Alexandra Paul et Mitchell Islam

Enfin, leur moment est venu.

C’est aux Internationaux Patinage Canada 2010, un événement du Grand Prix, tenu à Kingston, Ont., que les Canadiens ont tout d’abord appris à connaître Alexandra Paul et Mitchell Islam durant leur première année comme seniors – et seulement leur deuxième saison ensemble.

Ils ont enchanté la foule avec leur programme lyrique sur le morceau de musique As Time Goes By, obtenu leur première ovation ainsi que la deuxième place dans la danse libre devant les patineurs britanniques chevronnés Sinead Kerr, 31 ans, et son frère John, 30 ans, classés cinquièmes au monde. À ce moment, Alexandra était âgée de 19 ans et Mitchell, de 20 ans.

Vanessa Crone et Alexandra Poirier avaient remporté l’épreuve, mais Mitchell et Alexandra ont obtenu la meilleure note technique pour cette danse libre, devançant l’équipe canadienne athlétique, toujours reconnue pour une technique difficile. Même à ce moment, Alexandra et Mitchell patinaient avec une facilité de mouvement, une liberté naturelle et des positions proches l’un de l’autre.

À cet instant, Alexandra et Mitchell évoquaient des souvenirs de Tessa Virtue et Scott Moir, qui ont raté ces Internationaux Patinage Canada parce que Tessa s’était fait opérer les jambes. « Nous adorons Tessa et Scott », avait affirmé Mitchell. « Nous les avons beaucoup admirés en tant que jeunes athlètes, mais nous voulons manifestement nous distinguer en tant que nouvelle équipe canadienne senior. »

Alexandra et Mitchell avaient encore un an d’admissibilité en tant que juniors, mais voulaient aller de l’avant comme seniors. Tout semblait « surréaliste » à cet événement. Ils ont terminé quatrièmes au classement général, après avoir été sixièmes en danse courte, mais ils avaient généré de l’intérêt.

Depuis, toutefois, leur route vers les Jeux olympiques de Sotchi a été semée d’embûches. Alexandra s’est claqué des muscles des côtes durant l’entraînement avant leur événement suivant, la Coupe de Russie. Ils ne pouvaient s’entraîner avant la compétition. Ils ont fait une chute durant la danse courte, puis se rendant compte qu’elle ne pouvait faire les levées dans la danse libre, en raison de sa blessure, ils se sont retirés. « Je me sentais comme si j’avais le souffle coupé chaque fois », a-t-elle dit. Mais, ils ont remonté la pente et fini troisièmes à leurs premiers championnats nationaux seniors.

La saison suivante, tout a mal tourné. « Dès que j’allais mieux, quelque chose d’autre se produisait », a soutenu Alexandra. Ils n’ont obtenu que la huitième place à Skate America et lorsqu’ils sont allés au Trophée NHK, Alexandra a subi une lacération à l’arrière de la cuisse durant une collision avec une équipe italienne pendant l’entraînement et ils ont dû se retirer de la danse libre. Ils n’ont été affectés à aucun événement du Grand Prix durant la saison 2012 et ont baissé en quatrième place aux championnats nationaux.

Leur plus grande déception est survenue durant les Championnats canadiens 2013, lorsqu’ils avaient rassemblé leurs forces, changé leur site d’entraînement pour Detroit afin de mettre fin à leur période d’insuccès et ont terminé au troisième rang après la danse courte. Une place pour les championnats du monde à London était en jeu. Mais, Mitchell a glissé dans la danse libre et leur rêve s’est évanoui en un instant. Ils ont fini quatrièmes. Seulement trois équipes pouvaient y participer. « Ce fut une réalité qui nous a ébranlés », a fait observer Mitchell.

« C’est une de ces choses qui nous a réduits presque à rien », a signalé Mitchell. C’est trop : deux ans de dures épreuves, puis ceci. Pendant deux semaines, ils ont eu la tête basse. « Mais, c’est comment on fait face à de telles choses », a déclaré Mitchell plus tard. « Nous avions beaucoup de soutien de gens qui nous donné confiance, ce dont nous avions vraiment besoin après ceci. »

Ils ont décidé qu’ils devaient changer leur façon de s’entraîner pour être capable de se tailler une place pour Sotchi. « Il faut s’entraîner chaque jour avec intensité », a précisé Alexandra. « Il faut passer à travers, peu importe. Il faut corriger nos erreurs plus rapidement et ne pas recourir à des excuses. »

Ce ne fut pas facile, a avoué Mitchell. Ils ont dû se concentrer sur leurs buts chaque jour et chaque minute. Mais, ceci a rendu l’entraînement beaucoup plus facile, a-t-il dit, parce qu’ils pouvaient éprouver cette confiance d’être prêts, mentalement et physiquement, durant la compétition. « Les dividendes en valent la peine », a soutenu Mitchell.

Les deux danseurs ont des antécédents qui pointent vers le succès. Mitchell a le patinage dans le sang. Son père, David, était un ancien danseur sur glace et occupe maintenant le poste de directeur de la danse sur glace à la Mariposa School of Skating, à Barrie, Ont. Sa mère, Debbie Mitchell, était une ancienne médaillée nationale et juge olympique, qui a exercé ses fonctions à l’épreuve masculine aux Jeux olympiques de Vancouver. Peu après la naissance de Mitchell, son père l’a emmené sur la glace dans ses bras. À l’âge de deux ans, Mitchell portait des patins.

Alexandra a commencé à patiner à l’âge de cinq ans, mais avait déjà de longs antécédents de formation en ballet, ce qui se dégage de sa magnifique posture, de son dos et de ses mouvements du corps. Ses deux sœurs et elle se sont inscrites à Patinage Plus à Barrie, mais Alex est la seule qui a persévéré.

Elle avait patiné en simple jusqu’au niveau novice, mais a commencé la danse avec Jason Cheperdak, lorsqu’elle avait 16 ans, parce qu’elle n’avait pas envie de tenter les triples sauts. Simultanément, dans la même patinoire, Mitchell se faisait déjà un nom avec Joanna Lenko, qui a fini par devoir se retirer en raison de troubles cardiaques.

Alexandra et Mitchell avaient, naturellement, appris le même style de poussées-élans de l’entraîneur en chef, qui les a jumelés. « Nous nous sentions tellement à l’aise », a-t-elle dit. Leur carrière a pris un essor fulgurant. Ils ont devancé les champions juniors de l’année précédente à une compétition d’été, ont été affectés à un événement du Grand Prix junior et raté une médaille de bronze par seulement un point. Lorsqu’ils ont remporté les championnats canadiens juniors, Alexandra a pensé : « Je me suis rendu compte que ceci pourrait être vrai. » Elle avait été nerveuse et ne voulait pas décevoir Mitchell, qui était un patineur plus chevronné.

Ils ont ensuite terminé deuxièmes aux championnats du monde juniors. Ils formaient une équipe tellement nouvelle, qu’ils ne s’étaient pas établis sur le circuit junior. Et, ils ne faisaient équipe que depuis cinq mois.

Les Internationaux Patinage Canada à Kingston ont été leur moment de se faire connaître, a fait remarquer Mitchell. Ils sont partis des étoiles plein les yeux. Mais, ils ont pris de la maturité depuis, à bien des égards. Et, maintenant, finalement les Jeux olympiques.

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Beverley Smith