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Jeremy Ten nommé ambassadeur des athlètes aux Internationaux Patinage Canada, à Lethbridge

OTTAWA (ONT.) – Le triple médaillé canadien Jeremy Ten, âgé de 26 ans, de Vancouver, en Colombie-Britannique, sera de retour à la patinoire, mais dans le cadre d’un nouveau rôle. Jeremy fera fonction d’ambassadeur des athlètes aux Internationaux Patinage Canada 2015, qui auront lieu du 29 octobre au 1er novembre 2015 à l’ENMAX Centre, à Lethbridge, en Alberta.

Au cours des quatre journées de l’événement, Jeremy prononcera des allocutions, participera à des entrevues avec les médias, fera des apparitions au nom des athlètes participants, chorégraphiera les numéros de groupe pour le gala et réservera aussi du temps pour ses partisans. Il agira également comme juge invité lors des auditions des patineurs qui récupéreront les fleurs, le 10 septembre 2015, à l’ENMAX Centre, à Lethbridge. Jeremy sera disponible pour des entrevues durant sa visite.

« Je suis tellement honoré et reconnaissant d’assister aux Internationaux Patinage Canada 2015 à titre d’ambassadeur des athlètes à Lethbridge, en Alberta. Les Internationaux Patinage Canada ont toujours été l’une de mes compétitions préférées du circuit Grand Prix, en raison des incroyables bénévoles, du soutien incroyable de la foule canadienne et des partisans de partout au monde qui rendent notre sport si merveilleux », a affirmé Jeremy. « J’attends avec impatience de rencontrer les partisans et d’interagir avec eux, d’impliquer la communauté et d’acclamer mes anciens coéquipiers alors qu’ils affronteront quelques-uns des meilleurs patineurs. »

« Le rôle d’ambassadeur des athlètes à nos événements est un excellent moyen pour nos anciens de rester en contact avec le sport et pour nos partisans d’interagir avec certains de leurs patineurs préférés. Nous sommes ravis que Jeremy exerce cette fonction », a déclaré Dan Thompson, chef de la direction de Patinage Canada. « Ayant participé à cet événement trois fois auparavant dans sa carrière, Jeremy sait très bien ce qu’il faut pour concourir à ce niveau. Nous nous réjouissons de l’accueillir à Lethbridge. » Jeremy a concouru pendant 11 ans pour le Canada, au niveau international. Il a été trois fois membre de l’équipe nationale, deux fois membre de l’équipe mondiale en 2009 et 2015, en plus d’être aussi un double médaillé canadien junior, ayant remporté le titre canadien junior en 2007. Durant sa carrière, il a concouru trois fois aux Internationaux Patinage Canada (2009, 2010, 2011).

Depuis sa retraite en juin 2015, il a fait ses tout premiers pas pour mener une vie indépendante comme adulte. Ainsi, il s’est installé dans son propre appartement, a appuyé et dirigé des séminaires et des ateliers de patinage, a fait fonction d’entraîneur invité à divers clubs de patinage en Colombie-Britannique et en Alberta, a fait de la chorégraphie et travaillé à sa certification d’entraîneur de niveau 3 du PNCE, tout en maintenant deux emplois à temps partiel. Jeremy détient également un baccalauréat ès arts en sciences de la santé avec mineure en kinésiologie de l’Université Simon Fraser.

BILLETS

Les forfaits de billets toutes épreuves sont maintenant en vente! Les forfaits de billets varient de 150 $ à 180 $, plus frais supplémentaires applicables.

Les billets d’épreuves individuelles seront mis en vente le jeudi 10 septembre, à 10 h (heure des Rocheuses). Le coût des billets d’épreuves individuelles varie de 15 $ à 55 $, plus frais supplémentaires applicables. Les enfants de 12 ans et moins peuvent assister gratuitement aux séances d’entraînement de jeudi. Des forfaits familiaux de quatre billets sont aussi offerts, allant de 125 $ à 200 $, plus frais supplémentaires applicables.

Les billets peuvent être achetés en ligne sur le site Web www.enmaxcentre.ca, par téléphone au 403.329.7328 ou en personne à la billetterie de l’ENMAX Centre. Des rabais de groupe sont offerts pour les groupes de 10 personnes ou plus en composant le 403.320.4225.

GARDEZ À L’ŒIL…

Les partisans à Lethbridge peuvent s’attendre à un événement excitant alors que certains patineurs canadiens favoris, dont Patrick Chan, Meagan Duhamel, Eric Radford, Kaitlyn Weaver, Andrew Poje, Nam Nguyen, Gabrielle Daleman et Kaetlyn Osmond seront en vedette dans leurs groupes. Un certain nombre de patineurs de classe mondiale se joindront à eux, notamment Yuzuru Hanyu, Elizaveta Tuktamysheva, Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev.

RENSEIGNEMENTS SUR L’ÉVÉNEMENT

Les Internationaux Patinage Canada sont la deuxième compétition de la série annuelle du Grand Prix ISU de patinage artistique. Les autres événements ont lieu aux États‑Unis (Skate America), en Chine (Coupe de Chine), en France (Trophée Éric Bompard), en Russie (Coupe Rostelecom) et au Japon (Trophée NHK). Les patineurs accumulent des points en fonction de leurs classements dans les événements de la série. Les six meilleurs patineurs et patineuses et les six meilleures équipes de patinage en couple et de danse sur glace se qualifieront en vue de la finale du Grand Prix ISU de patinage artistique, qui aura lieu à Barcelone, en Espagne, du 10 au 13 décembre 2015.

Jeremy Ten, à sa façon

Clic, clic. Clic. Clic… Envoyé.

Et comme ça, en écoutant le bruit de l’océan, en vacances au Mexique avec ses amis du patinage, Jeremy Ten a finalement mis fin à sa carrière de patinage artistique de compétition, informant Patinage Canada par courriel qu’il terminait en beauté sa dernière saison miraculeuse.

Oui, Jeremy a pris sa retraite, après une saison merveilleuse, durant laquelle il a dépassé toutes attentes. Contemplant la retraite un an plus tôt, après avoir raté l’équipe olympique de Sotchi, Jeremy a enfin décidé de prendre une année de plus pour patiner de la manière dont il le souhaitait, avec certains buts : ajouter un quadruple saut à son arsenal, concourir à un Grand Prix (il a concouru à deux de ces événements), participer aux Championnats nationaux devant les bruyants partisans canadiens, s’attaquer à ses programmes et patiner le cœur sur la main. Et, il a réussi.

Mais, la saison s’est tellement bien passée – il a remporté la médaille d’argent aux Championnats canadiens, a concouru à ses deuxièmes Championnats du monde après un hiatus de cinq ans et au Trophée mondial par équipe, un événement auquel il avait toujours voulu prendre part – qu’il a ressenti l’envie de continuer, d’aller plus loin.

« Une partie de moi me disait de juste faire un an de plus, de vraiment m’amuser, de continuer », a déclaré Jeremy. Puis, il a pensé au bien-être de son corps de 26 ans. Et, la raison l’a emporté.

« J’ai pensé à l’état de mon corps », a expliqué Jeremy. « Je savais que ça ne fonctionnerait pas. Essayer d’apprendre un quadruple saut à mon âge, quand vous concourez contre des jeunes qui l’exécutent depuis qu’ils ont 17 ou 18 ans et n’ont pas subi de blessures, c’est dur. »

Jeremy a réussi son quadruple saut à un âge « avancé », au cours de la dernière saison (ce qui avait été retardé en raison de blessures graves durant quelques saisons) et il y est parvenu beaucoup plus facilement que son triple Axel. En fait, c’était un magnifique quadruple saut et il pouvait le faire avec une triple boucle piquée durant l’entraînement. Mais, son exécution dans le cadre d’une compétition était une autre histoire. Pendant la période d’échauffement de six minutes des Championnats nationaux, des Championnats des quatre continents et des Championnats du monde, il a fait de dures chutes sur sa hanche gauche alors qu’il tentait le quadruple saut. Toujours cette hanche gauche.

Le saut était encore nouveau et le moindre détail pouvait le détraquer. Ajoutez à cela un peu d’adrénaline et un pouls accéléré dans le court laps de temps d’une séance d’échauffement et les chutes ont suivi. Pendant l’entraînement du quadruple saut, il n’était jamais tombé comme ça.

« C’est une de ces chutes où vous atterrissez sur le côté sur votre lame et vous ne savez pas où vous êtes, vous tombez et vous claquez votre hanche sur la glace » a-t-il dit. « À mesure que la saison avançait, ma hanche me dérangeait de plus en plus. »

Après une dure chute durant l’échauffement pour le programme long aux Championnats nationaux, l’entraîneure Joanne McLeod a dit à Jeremy : « Nous sommes allés aux Internationaux classiques d’automne sans quadruple saut et tu as excellé. Je ne pense pas que tu devrais le faire ici. »

Mais, Jeremy s’était entraîné pendant toute la saison pour réussir ce quadruple saut et voulait s’en tenir à son plan. Il a fait une chute à l’exécution de ce saut durant le programme long. Pourtant, sa performance a été un triomphe. Lorsque ses notes sont apparues, il a vu qu’il était deuxième dans le programme libre, puis qu’il était premier au classement général (avant que Nam Nguyen ne patine). « J’ai pensé que j’avais mal compris », a-t-il ajouté. « Puis, j’ai vu l’écran et ensuite j’ai juste tout laissé tomber. Je pense que j’ai jeté ma bouteille d’eau à un moment donné. » Joanne a éclaté en sanglots dans sa poitrine. « Je pensais que j’allais avoir une crise cardiaque », a-t-elle avoué. Sa réaction à l’exploit de Jeremy a compté au nombre des meilleurs moments de l’événement.

La meilleure tentative de réception du quadruple saut de Jeremy s’est produite au Trophée NHK, au Japon. Aux Championnats du monde et aux Championnats des quatre continents, les chutes durant l’échauffement à l’exécution du quadruple saut l’ont plus dérangé. Et, il a commencé à ressentir l’impact sur son corps. « Je veux être capable de marcher dans un proche avenir », dit-il. « Je ne veux pas me faire opérer de la hanche avant l’âge de 30 ans. »

Et, les chutes l’ont secoué un peu, surtout aux Championnats du monde, parce que c’était un événement d’une telle importance. Il a omis le quadruple saut pour le Trophée mondial par équipe, un événement qu’il a affirmé être « la compétition la plus amusante à laquelle j’ai jamais participé. »

Son programme court – sans faute – aux Championnats du monde à Shanghai a été un triomphe. « Pour moi, cette entière saison visait à essayer de donner toute ma mesure et je crois que d’aller aux Championnats du monde et d’exécuter ce programme court m’a permis d’y parvenir », a affirmé Jeremy. « Je sens que j’ai accompli tout ce que je voulais faire. Et, ceci a rendu ma décision plus facile. »

Simplement parce que Jeremy quitte sa carrière de compétition ne signifie pas qu’il sera immobile. Le vendredi 12 juin, Jeremy a reçu de l’Université Simon Fraser son diplôme en sciences de la santé avec mineure en kinésiologie.

Il s’intéresse actuellement à la chorégraphie et espère que sa carrière se dirigera dans cette voie. Il ressent et aime la musique et son point fort était son côté artistique. Jeremy fait également fonction d’entraîneur de temps à autre, offrant des stages, des ateliers et des séminaires. La fin de semaine dernière, il a présenté un séminaire pour l’équipe provinciale de l’Alberta. Il y a quelques semaines, il en a présenté un autre à Canmore, en Alberta, et avant cela, il s’est rendu au Nouveau-Brunswick pour mettre à profit ses connaissances. Il cherche aussi à participer à des spectacles.

« Il est temps de devenir adulte », dit-il. Il quitte maintenant le côté compétitif du sport sans regret. Il se sent heureux et estime que beaucoup d’occasions se présenteront. « J’estime que je quitte le sport parce que c’est mon choix, et non pas parce que je suis poussé à le faire », a-t-il précisé.

Le médaillé d’argent canadien Jeremy Ten se retire du patinage de compétition

OTTAWA (ONT.) – Le triple médaillé canadien Jeremy Ten, âgé de 26 ans, de Vancouver, en Colombie-Britannique, a annoncé aujourd’hui sa retraite du patinage de compétition. Jeremy a concouru au niveau international pour le Canada pendant 11 ans. Trois fois membre de l’équipe nationale, deux fois membre de l’équipe mondiale en 2009 et 2015, il est également un double médaillé junior des Championnats canadiens, ayant remportant le titre canadien junior en 2007.

« Ce fut un honneur et un privilège la saison dernière de représenter le Canada à mes deuxièmes championnats du monde comme médaillé d’argent canadien en titre. Je tiens à remercier Patinage Canada de son soutien et de m’avoir donné l’occasion de concourir sur la scène internationale pendant les onze dernières années », a déclaré Jeremy. « Je ne pourrais être plus reconnaissant pour toutes les expériences de vie qu’on ne peut acquérir qu’en voyageant dans le monde, concourant contre les meilleurs au monde et étant un athlète canadien. »

« Jeremy a joué un rôle important sur la scène canadienne du patinage pendant plus d’une décennie et a représenté, entre autres, le Canada à deux championnats du monde », a déclaré Mike Slipchuk, directeur, Haute performance, de Patinage Canada. « Patinage Canada offre à Jeremy ses meilleurs vœux de succès dans son prochain chapitre et nous espérons qu’il restera impliqué dans d’autres rôles. »

Aujourd’hui, Jeremy a reçu son diplômé de l’Université Simon Fraser, un baccalauréat ès arts en sciences de la santé et une mineure en kinésiologie. Il compte rester impliqué dans le sport autant que possible en explorant ses options comme entraîneur, mettant l’accent sur la chorégraphie, mais aussi en s’impliquant peut-être aussi dans la notation comme responsable de la désignation d’éléments.

Jeremy Ten interprète Hallelujah sur la glace pour une dernière saison empreinte de puissance et d’émotions

Durant les prochains mois, lorsque Jeremy Ten concourra pour sa dernière saison de compétition, chaque souffle qu’il respirera sera un alléluia

La musique est importante pour Jeremy. Et, son choix musical pour le programme long de cette saison est épique; c’est la musique déchirante de la chanson Hallelujah de Leonard Cohen, qui vous donne des frissons.

Sa dernière saison est issue d’une difficile décision. Après avoir remporté deux médailles de bronze à l’échelon international et presque participé aux Jeux olympiques, Jeremy a dû réfléchir très attentivement à son avenir. Il a raté les Jeux olympiques de Vancouver parce qu’il a dû cesser de patiner pendant plusieurs mois en raison d’un problème d’impaction osseuse. Ensuite, il a subi une fracture spiroïde de son tibia gauche lors d’une chute insolite. Il a rassemblé ses forces l’an dernier, en vue de Sotchi, et a connu une série de réussites, avec sa première médaille internationale (médaille de bronze au Trophée Nebelhorn), deux programmes courts sans faute sur de la glace internationale et quelques records personnels. Il lui a fallu deux ans pour se rendre à ce moment grisant. Mais, il a terminé sixième aux Championnats canadiens et raté le pèlerinage en Russie. Que devait faire ce patineur de 25 ans?

Une réunion tenue, l’été dernier, avec Ted Barton, chef de la section de la Colombie‑Britannique et du Yukon de Patinage Canada, avant que Jeremy ne recommence à s’entraîner, a été décisive. « Quand tu te tournes vers l’avenir, est-ce que tu crois que de patiner encore une fois devant un auditoire canadien, aux championnats nationaux, en vaut la peine – ressentir l’adrénaline, avoir ce sentiment, savoir qu’alors que tu vieillis, ceci ne se reproduira plus? », lui a demandé Ted.

Ce fut suffisant pour convaincre Jeremy qu’il sentait que ça en valait la peine, qu’il voulait une dernière performance. Peu importe s’il n’aura pas une excellente performance aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire, en janvier prochain, à Kingston, en Ontario. Tout ce qui compte, affirme Jeremy, c’est de profiter du moment. « Tous les championnats nationaux jusqu’à maintenant ont toujours eu pour but de se rendre aux Jeux olympiques ou aux Championnats du monde et créé la pression d’être au nombre des trois meilleurs au Canada », a signalé Jeremy. « Mais, pour moi, cette fois, je vais simplement y participer et en profiter. »

On a demandé à Jeremy ce qui se passerait s’il remportait les championnats nationaux cette année et pourrait concourir aux Championnats du monde? Que ferait-il? Jeremy a répondu que rien ne changerait. Il s’agit bel et bien de sa dernière saison.

Son objectif cette saison, dit-il, n’est pas un classement, mais de faire de son mieux, pour lui‑même. Ce ne sera pas un timide chant du cygne. Il veut réussir un quadruple saut. Il ne l’a jamais fait auparavant, mais il a dit en plaisantant : « Même les vieux singes peuvent apprendre de nouvelles grimaces ». L’été dernier, il a réussi un quadruple saut après l’autre. Une fois – et c’est même enregistré sur vidéo – il a réussi un quadruple saut de boucle piquée – triple boucle piquée. « On a l’impression que c’est tellement un grand saut », dit-il. Il ne se préoccupe plus du risque de blessure. Il croit que le saut semble naturel – plus encore que le triple Axel, qu’il a exécuté pendant des années. Il a commencé à les réussir trois jours après avoir commencé à y travailler cet été.

Jeremy est retourné tard à l’entraînement. Il utilise la musique de son programme court de la saison dernière : Dance With Me Wallis, un morceau de musique mélancolique d’Abel Zorzeniowski. C’est une musique calmante pour Jeremy, qui a chorégraphié lui-même une partie du programme.

Le choix du programme long était terriblement important, sa note finale au monde entier. Son entraîneure, Joanne McLeod, a recommandé la version de K.D. Lang de Hallelujah. Qui ne se souvient pas de K.D. Lang vêtue de son costume blanc, chantant la chanson à la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Vancouver? Jeremy n’était pas sur place, mais il l’a vue. Et, il a ressenti l’immensité de la musique. Tout d’abord, il ne voulait pas l’utiliser. « J’ai pensé, oh mon Dieu, c’est un morceau si emblématique qui rejoint tant de gens, tout particulièrement au Canada », a soutenu Jeremy. « J’y ai réfléchi pendant un certain temps et j’ai pensé qu’il n’y avait pas moyen que je puisse réussir à le faire. C’était énorme. »

Un ami a changé son point de vue. « Penses-y de cette façon », lui a dit son ami. « Titanic est un morceau emblématique. Carmen est un morceau emblématique. Pourquoi pas Hallelujah? »

Il a donc choisi Hallelujah. Chose certaine, personne n’avait jamais patiné au son de cette musique, tout particulièrement une version vocale, ce qui est nouveau cette année.

Mais Jeremy Ten étant Jeremy Ten, il a fait une recherche sur la musique qu’il utiliserait. Un jour, en juillet, il a gazouillé une question : quelle est votre version préférée de la chanson de Cohen? À la fin de la journée, les trois premiers choix étaient K.D. Lang, feu Jeff Buckley et Jason Castro, un concurrent charmant, coiffé en dreadlocks, à l’émission American Idol.

Jeremy a trouvé la magnifique version de Buckley et savait que c’était celle qu’il cherchait. L’interprétation de Buckley était plus introspective et plus douce que celle de K.D. Lang. Après tout, on a dit qu’il était un des meilleurs chanteurs de sa génération : « une goutte pure dans un océan de bruit », aurait dit Bono.

Pour commencer, la version de Buckley débute par une respiration ou un soupir. Magnifique. Puis, elle passe à un arrangement instrumental que Jeremy utilise pour exécuter son triple Axel et son quadruple saut sans distraction. Viennent ensuite les paroles (quand K.D. Lang a été présentée sur scène lors des Jeux olympiques, le maître de cérémonie a dit que c’était un chant de paix, mais ce ne l’est pas du tout). La version instrumentale recommence au moment du jeu de pieds de Jeremy, puis le morceau se termine par deux beaux et puissants alléluias. Ce sera un programme mémorable et c’est une habile utilisation de musique instrumentale et vocale.

« C’est vraiment quelque chose », affirme Jeremy.

Dans la patinoire, Jeremy rendra l’essence de Jeff Buckley, dont la voix est empreinte de mélancolie. Il était le fils du célèbre chanteur de folk américain Tim Buckley, qui s’est séparé de la mère de Jeff très tôt : il est mort d’une surdose à l’âge de 28 ans, quelques mois après avoir rencontré son fils de 7 ans. Jeff et sa mère n’ont pas été invités aux funérailles. Jeff Buckley n’a sorti qu’un album et en préparait un autre quand il s’est noyé à l’âge de 31 ans, en 1997.

Cette saison, Jeremy présentera ce bijou en octobre, aux Internationaux classiques d’automne 2014, à Barrie, en Ontario, et à la Coupe de Russie. L’obtention de cette affectation au Grand Prix était aussi épique. « Ce fut un choc », a avoué Jeremy.

Jeremy visitait ses amis Asher Hill et Kharis Ralph et le trio se promenait sur une rue de Toronto, lorsque Jeremy a été alerté par un gazouillis : « Félicitations pour ton affectation à la Coupe de Russie ». Jeremy s’est arrêté net alors que ses amis continuaient à marcher. « Je vais à la Coupe de Russie! », s’est écrié Jeremy. Les trois amis se sont mis à crier dans la rue. « J’ai ressenti que tout le dur travail que j’avais fait la saison dernière avait vraiment porté ses fruits cette saison », dit-il. « Le fait que j’ai obtenu une affectation au Grand Prix de mon propre chef, sans avoir à concourir aux Internationaux Patinage Canada, a été un sentiment agréable. »

J’ai l’impression que c’est ce que je dois faire, a conclu Jeremy à propos de son parcours de dernière saison. « Je crois que mon moment est arrivé », a-t-il affirmé. « J’ai simplement pris plaisir à patiner, que mon patinage soit bon ou mauvais. Je suis simplement là sur la glace et j’adore patiner. »

Jeremy Ten suit la musique pour la saison 2013-2014

Qui d’autre que Jeremy Ten pourrait adéquatement prononcer le nom de la musique de l’un des anciens programmes mémorables de Jeffrey Buttle : Naqoyqats.

Le patineur de Vancouver âgé de 24 ans profère le mot avec autant d’aisance que s’il disait : « spirale de la mort arrière extérieure » ou « pirouette arabesque sautée » ou « pommes de terre en purée avec morceaux d’ail ». La musique est pour Jeremy un chalet au bord de l’eau, son refuge, son endroit favori. Il est toujours connecté à sa musique, l’écoute toujours. La musique suit Jeremy partout. Jeremy suit la musique.

C’est pourquoi il ne devrait y avoir rien de surprenant que Jeremy s’est chargé, dans une large mesure, de la musique qu’il utilisera lorsqu’il concourra aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire, le mois prochain, à Ottawa, s’efforçant de se tailler une place dans l’équipe olympique. En effet, il est très sérieux en ce qui a trait à ce but et assume pleinement la responsabilité pour son cheminement. Trois places sont offertes. La plupart des gens estiment que le triple champion du monde Patrick Chan et le maître du quadruple saut Kevin Reynolds sont assurés des deux premières places. Mais, la ruée concerne cette troisième place et Jeremy souhaite l’obtenir autant que tout autre patineur.

Le programme court de Jeremy? Il a trouvé la musique. Jeremy cherchait des trames sonores rédigées par le compositeur polonais Abel Korzeniowski. Pourquoi pas? Mais, sérieusement, Jeremy savait le titre de la musique utilisée pour un programme court durant la saison 2010-2011, que Jeffrey Buttle avait chorégraphié pour lui. La musique à ce moment? Une partie de la piste sonore du film Un homme au singulier. Ce n’est pas un genre de musique ordinaire pour un programme court. À l’instar de Naqoyqats, c’est introspectif et pas si facile pour un patineur à employer. Il faut la sensibilité d’un patineur comme Jeffrey Buttle pour la musique de Korzeniowski.

Korzeniowski laisse sa marque sur tout ce qu’il écrit. Sa musique est douce-amère, mélancolique, pleine d’émotion et de beauté époustouflante. Il utilise des phrases répétitives et en tire un bon effet. La mélodie est importante pour lui. Musicien classique, il prête attention à chaque note. Il n’est pas le genre à créer un air de base, y ajouter de magnifiques orchestrations et y mettre un point final. Sa musique est minimaliste et mémorable dans sa puissante simplicité.

Voilà donc la direction que Jeremy a prise lorsqu’il a choisi une trame rédigée par Korzeniowski pour le film W.E. réalisé par Madonna, à propos d’une femme qui idéalise ce qu’elle pensait être l’amour parfait entre Wallis Simpson et le roi Édouard VIII, qui a abdiqué le trône britannique pour épouser une divorcée.

« J’ai trouvé cette piste sonore et je ne cessais d’écouter deux morceaux qui étaient fascinants et rendaient vraiment tout ce que je voulais exprimer comme émotions en tant que patineur », a signalé Jeremy. La piste qu’il a choisie? Dance With Me Wallis.

Le programme court donne un sentiment « de grand espoir et de passion », a ajouté Jeremy. « Il est très avant-gardiste et, du même coup, un peu apaisant… ce qui me convient très bien. »

L’entraîneure Joanne McLeod a trouvé la musique pour le programme long de Jeremy lorsqu’elle a examiné le contenu d’un placard et trouvé une pile de vieux CD, dont certains elle avait oubliés, dont Variations d’Andrew Lloyd Webber. Elle a demandé à Jeremy de l’écouter. Il l’a fait en retournant à la maison de la patinoire et en est immédiatement tombé amoureux. Cette musique offre une direction plus dramatique et théâtrale, peut-être même un peu exagérée, complètement différente de celle du programme court. Jeremy affirme que toutes les rétroactions reçues à propos des deux programmes ont été positives.

Les rétroactions sont encore plus agréables du fait que, cette fois-ci, Jeremy n’a pas fait appel à Jeffrey Buttle ou un autre de ses chorégraphes préférés, David Wilson, pour concevoir l’un ou l’autre de ces programmes. Plutôt, Jeremy en a créé une partie, avec l’aide de Joanne McLeod et de son entraîneure de danse, Megan Wing. « Ce fut une expérience unique pour moi de participer davantage à ce que je voulais y intégrer ou ce que je voulais faire », a déclaré Jeremy.

Armé de ces programmes, Jeremy a connu une bonne année, terminant troisième au Trophée Nebelhorn, en septembre, ce qui lui a valu sa première médaille internationale de sa carrière, qui a été interrompue par une blessure. « Mieux vaut tard que jamais », dirait Jeremy.

Il a l’impression d’être le non-favori pour les Championnats canadiens, bien qu’il ait signalé ses intentions en gagnant le programme court à la compétition Défi, au début décembre, à Regina. « Il y a longtemps que je n’ai pas été sur la sellette », a-t-il avoué. Ceci lui a peut-être fait perdre un peu le fil de sa pensée, lorsqu’il a hésité, repris d’anciennes habitudes et terminé quatrième au classement général après le programme long. Mais, ce fut un peu brusque, comme une trempette dans de l’eau froide au moment où il en avait peut-être le plus besoin.

« Il faut passer par là », fait remarquer Jeremy, qui estime qu’il est un meilleur concurrent qu’il ne l’a été dans le passé. Il ne laisse pas les petites choses l’ennuyer autant, dit-il. Il est maintenant maître de son corps et de son esprit.

« Je suis celui qui poursuit et lutte pour cette dernière place en vue des Jeux olympiques », soutient-il. « Je crois avoir tous les outils nécessaires pour devenir membre de l’équipe olympique. J’ai travaillé tellement dur. Je concours beaucoup mieux. Il faut que je reste sûr de moi, que je garde la tête haute et que je ne suranalyse pas. Je vais en tirer le plus possible. »

Beverley Smith