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Edrian Celestino prêt pour la scène mondiale

Lorsque Daniel Béland était âgé de 16 ans, il a tracé une voie importante sur la scène mondiale.

À l’époque, en 1977, il a été le premier Canadien à remporter un titre au championnat du monde junior. Trois autres ont depuis répété cet exploit : Dennis Coi en 1978, Andrei Rogozine en 2009 et Nam Nguyen en 2014.

Remportant cet événement, Daniel a aussi été le premier patineur canadien-français à gagner une médaille d’or dans une compétition internationale. Le tout premier. À mesure que le sport a pris de la vigueur au Québec au fil des ans, ses patineurs artistiques se sont aussi améliorés.

Au cours des années qui ont suivi, Daniel a tranquillement travaillé comme entraîneur à Dollard-des-Ormeaux, au Québec, donnant des séminaires, enseignant des habiletés et, maintenant, il compte un élève de 17 ans, Edrian Celestino, d’une grande sensibilité qui pourrait, s’il continue sur cette voie, nous donner la chair de poule. Edrian affirme qu’il aimerait devenir le champion canadien junior cette année et prendre part aux Championnats du monde juniors.

Si on demande à un jeune homme ce qu’il aime le plus à propos du patinage, il pourrait très bien répondre que ce sont les sauts, le sentiment vertigineux, le risque, la réception sur une carre étroite. Quel plaisir.

Si on pose la même question à Edrian, sa réponse serait : « J’aime les courbes, les poussées-élans, le jeu de pieds. »

« Je pourrais probablement passer toute la séance à exécuter seulement des courbes », dit-il. « Il y a tellement de choses ou de petits détails qu’on peut améliorer, pointer ses pieds, la façon de tendre sa jambe libre, même ses doigts, ses bras. Les possibilités sont illimitées. »

Par conséquent, il n’est guère surprenant que la partie préférée d’Edrian du camp de développement de 2015 de Patinage Canada, tenu en avril, était la séance avec Tracy Wilson, une ancienne championne de danse sur glace, qui enseigne l’habileté de la lame — exactement ce qui intéresse Edrian.

« Elle expliquait tellement de choses auxquelles je n’ai jamais pensé », dit-il. « Comme la façon d’appliquer de la pression sur les lames. Et, comment une simple inclinaison peut complètement changer la façon dont vous accélérez sur la glace. »

Edrian a aussi assisté au camp en 2014, après qu’il termine deuxième au niveau novice derrière Joseph Phan – remportant néanmoins le style libre. Mais, cette expérience a été de courte durée. Edrian a été blessé et n’a pu participer, quittant le premier jour avec son entraîneur. Pour cette raison, Edrian n’a pas été remarqué par le directeur de haute performance, Michael Slipchuk, qui a rapidement pris de nouveau connaissance des qualités d’Edrian à une compétition estivale au Québec, l’affectant à sa première compétition internationale, un Grand Prix junior, en Estonie, en septembre 2014.

« Il possède beaucoup de bonnes qualités », a déclaré Michael Slipchuk. « Il exécute des sauts techniques solides en plus d’être un très bon patineur avec de bonnes carres et une bonne évolution. Mais, ce que j’ai vraiment remarqué cette année a été sa couverture de la glace. Lorsqu’il a fait son programme court, il a rempli la patinoire. Le patinage de base de l’athlète est tellement important parce qu’à mesure qu’il progresse, tout le monde exécute les mêmes sauts. »

Edrian a mérité d’assister au camp de ce printemps parce qu’il avait remporté la médaille de bronze aux Championnats canadiens juniors. « C’était ma première année au niveau junior et je ne m’attendais pas à grand-chose », a déclaré Edrian. « Je voulais juste avoir du plaisir et acquérir de l’expérience. Mais, au Défi, c’est là où je me suis vraiment surpris. Je suis parvenu au haut des classements. J’ai pensé que mon dur travail commençait vraiment à porter ses fruits. »

La participation aux championnats nationaux était plus stressante parce que, comme le dit Edrian, c’est bien de gagner, mais beaucoup plus difficile de rester en première place. Il était nerveux.

Edrian n’a pris part aux Championnats canadiens que deux fois. À sa première apparition, en 2014, il est passé de la huitième à la deuxième place grâce à un excellent style libre.

Daniel Béland a commencé à entraîner Edrian il y a six ans et il a remarqué tout de suite que le petit jeune avait d’excellents genoux. Rien de surprenant qu’il était auparavant un danseur sur glace, avec Vanessa Bui. Il était aussi capable d’exécuter de bons sauts et de bonnes pirouettes. «  Il avait la capacité d’étonner », a déclaré Daniel.

Actuellement, Edrian peut exécuter tous ses triples, sauf l’Axel. En avril, il a obtenu une nouvelle paire de chaussures de patins et a commencé à travailler à l’Axel, avec l’aide de la « canne à pêche » ou harnais. Comme Denis Ten, les pieds d’Edrian sont très sensibles. Il a besoin de se sentir à l’aise dans ses chaussures. « Si je ne me sens pas tout à fait à l’aise, je vais les enlever et ajuster mes bas », dit-il.

Les deux parents d’Edrian sont nés aux Philippines, ont déménagé au Canada et fait connaissance pendant leurs études. Au début, le père d’Edrian ne parlait pas l’anglais. Maintenant, il est diplômé en génie aérospatial. Son père avait l’habitude de jouer dans la ligue de basketball aux Philippines. Sa mère était toujours sérieuse au sujet des études. Le frère d’Edrian, Earl Jesse Celestino, âgé de 9 ans, commence aussi à patiner.

« Il a une merveilleuse famille », a déclaré Daniel. « Vous aimeriez avoir une famille comme ça tout le temps. Ensemble, nous parlons de l’année et décidons quoi faire. »

La saison dernière, Edrian a travaillé avec le grand chorégraphe David Wilson. Il semble qu’il ne patine seulement qu’au son de belle musique, ce qui n’est pas surprenant. Son programme court avait comme musique le concerto pour piano no 2 en do mineur de Rachmaninov.

Son programme libre au cours de la saison 2013-2014 était Nessun Dorma de Puccini – l’un des airs ténors les plus célèbres de l’opéra. Imaginez, patiner au son de cette puissante chanson à l’âge de 15 ans! La saison dernière, toutefois, lorsque la musique vocale a été autorisée, Edrian a haussé les enjeux : il a patiné au son d’une version interprétée par Luciano Pavarotti, qui a élevé l’aria au statut de musique pop au cours de sa carrière.

Il cherche à faire chorégraphier son programme court de la prochaine saison par Shae-Lynn Bourne. Ce sera quelque chose d’exquis, à ne pas marquer.