Inclusion des personnes LGBTQI2S+ dans le sport : quelques questions fréquemment posées

Beaucoup de recherches font part des nombreuses expériences négatives qu’ont vécues, dans le sport, les personnes 2SLGBTQIA+, d’un point de vue historique. Et, bien que l’on constate que le sport est peut-être moins homophobe qu’il ne l’était auparavant, il reste beaucoup de travail à faire pour s’assurer que toutes les personnes 2SLGBTQIA+ aient une expérience sportive positive. On soutient que le sport offre des avantages considérables pour la santé physique, émotionnelle et sociale, ainsi que le bien-être, mais la recherche montre également que les jeunes 2SLGBTQIA+ abandonnent le sport à des taux beaucoup plus élevés que leurs pairs hétérosexuels et cisgenres. S’ils restent dans le sport, ils sont souvent exposés à de l’intimidation, une exclusion sociale et des stéréotypes blessants. Les jeunes trans et de genre non conforme, ainsi que ceux qui questionnent et explorent leur identité de genre, doivent aussi composer avec l’organisation du sport, en vertu du genre binaire traditionnel, ainsi que les attitudes transphobes. Les façons traditionnelles de penser à la masculinité et à la féminité peuvent également avoir un impact sur les garçons et les hommes qui participent à ce qui est perçu comme des « sports ou activités pour les filles », car ils peuvent éprouver différentes formes d’intimidation à d’autres endroits sociaux, comme l’école. Les jeunes filles et jeunes femmes qui s’identifient comme bisexuelles, allosexuelles, lesbiennes ou gaies se sentent invisibles dans des sports comme le patinage artistique, en raison d’idées stéréotypées à propos de la féminité.

2SLGBTQIA+ est une variante d’un sigle qui signifie lesbiennes, gais, bisexuels, transsexuels/transgenres, allosexuels, intersexués et bispirituels. Vous pourriez aussi retrouver, entre autres, les abréviations LGBTQ, LGBTQ+, LGBTQQI2SA et LGBTQI2S+. Quelles que soient les lettres utilisées, le sigle représente une vaste communauté de personnes de genres et d’orientations sexuelles diverses. Plus récemment, certaines organisations ont commencé à utiliser l’acronyme OSIG, qui signifie orientation sexuelle et identité de genre. Patinage Canada utilise LGBTQI2S+ dans ses documents, conformément à l’orientation du Groupe de travail sur l’inclusion dans le sport LGBTQI2S+ et d’autres organismes de sport et de défense des intérêts.

Patinage Canada compte des définitions dans sa politique sur l’inclusion de personnes trans. Des ressources sont aussi offertes sur notre site Web, à l’adresse https://skatecanada.ca/portfolio-item/safe-sport-protection-through-prevention/?lang=fr.

Bispirituel (deux esprits) : terme utilisé par certaines sociétés autochtones d’Amérique du Nord pour décrire les personnes ayant des identités de genre, des expressions de genre, des rôles de genre et des orientations sexuelles diverses. Le terme bispirituel est traduit du terme ojibwé « Niizh manidoowag », indiquant une personne dont le corps compte simultanément un esprit féminin et un esprit masculin. Les personnes ayant un double genre ou un « double esprit » ont été dans le passé et sont actuellement vues différemment dans les diverses collectivités des Premières Nations. Parfois, ces gens étaient considérés sans stigmatisation et comme des voyants, des pourvoyeurs de soins pour les enfants, des guerriers, des médiateurs ou des émissaires du créateur et traités avec déférence et respect ou même considérés comme sacrés, mais ceci n’a pas toujours été le cas.

Au nombre des effets dévastateurs de la colonisation et des profonds changements dans les sociétés autochtones nord-américaines, de nombreuses personnes bispirituelles ont perdu ces rôles communautaires, ce qui a eu des répercussions considérables sur leur bien-être. (Définition du Queer Resource Centre de QMUNITY BC).

Bien que le mot « queer » puisse être utilisé d’une manière négative dans la société actuelle et a certainement une longue histoire comme terme péjoratif – certaines personnes LGBTQI2S+ l’utilisent comme forme d’auto-identification. Il est aussi souvent employé comme terme générique, qui inclut les personnes de tous genres et d’orientation sexuelle différente (par exemple, « membres de la communauté queer »). Vous ne devriez jamais supposer que quelqu’un est à l’aise avec le mot « queer » et vous ne devriez JAMAIS appeler quelqu’un « un queer » ou « le queer ». En cas de doute, il est toujours préférable de poser la question, puis de respecter la réponse qui vous est donnée.

Femmes et sport au Canada compte une excellente ressource intitulée Montrer le chemin : travailler avec des athlètes et des entraîneurs LGBTQ (manuel pratique pour les entraîneurs). Dans le guide, de nombreux termes importants sont définis, dont cisgenre, allié, trans, transphobie et autres. Il se trouve en ligne à l’adresse https://womenandsport.ca/fr/possibilites-dapprentissage/ateliers/lgbtqi2s-inclusion-in-sport/.

Patinage Canada compte un document décrivant huit façons de rendre le patinage plus inclusif. Vous pouvez trouver cette ressource, ainsi que des ressources éducatives supplémentaires, à https://skatecanada.ca/2020/06/huit-facons-de-rendre-le-patinage-plus-inclusif-pour-la-communaute-lgbtqi2s/?lang=fr.

En mai 2018, Patinage Canada a approuvé la politique sur l’inclusion de personnes trans, qui continue à être examinée pour s’assurer qu’elle respecte les pratiques exemplaires actuelles. Cette politique a été instituée afin de s’assurer que les membres trans de notre organisation savent qu’ils sont les bienvenus dans notre sport.

La politique sur l’inclusion de personnes trans donne à ces personnes la possibilité de participer au patinage, conformément au sexe auquel elles identifient et non nécessairement au sexe assigné à la naissance. Les personnes trans ne sont pas tenues de prouver leur identité de genre de quelque façon que ce soit et ne sont pas tenues de divulguer qu’elles sont trans si elles choisissent de ne pas le faire. Nous respectons le droit des gens à la vie privée, une philosophie primordiale d’un espace sécuritaire dans le sport. En ce qui concerne la compétition, les patineurs participant à des événements autres que ceux de l’ISU ont le droit de concourir dans la catégorie correspondant à l’identité de genre choisie. Aux événements de l’ISU, des règlements internationaux s’appliquent à la participation à la compétition et Patinage Canada travaillera avec les athlètes, leurs entraîneurs, le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) et d’autres personnes identifiées par l’athlète (p. ex., membre de la famille, médecin) pour déterminer l’admissibilité.

Il y a plusieurs excellentes déclarations sur le soi-disant avantage concurrentiel dans le sport, qui est généralement utilisé comme argument contre la participation de filles et de femmes trans. L’extrait suivant de Femmes et sport au Canada offre une orientation à ce sujet :

« Les gens qui ont privé les filles et les femmes transgenres et de genre libre d’occasions sportives estiment que ces personnes profitent d’un avantage compétitif injuste dans le sport par rapport aux filles et aux femmes cisgenres et/ou que leur participation rend le sport moins sécuritaire pour les filles et les femmes cisgenres. Femmes et sport au Canada rejette ces arguments, d’abord et avant tout parce que l’inclusion et l’équité pour les filles et les femmes ne doivent pas signifier l’exclusion des autres groupes marginalisés. Femmes et sport au Canada affirme plutôt que les organismes de sport de tous les niveaux doivent prendre des mesures proactives pour créer des environnements inclusifs qui permettent à toutes les personnes de participer et de faire de la compétition, indépendamment de leur identité et expression de genre. »

La recherche a révélé que les performances sportives ont des différences plus importantes dans les catégories spécifiques au genre qu’entre celles-ci au même niveau. Par exemple, dans la discipline du patinage, nous verrons plus généralement de plus grandes différences en matière d’habiletés entre une patineuse terminant première et une patineuse terminant douzième, dans une épreuve féminine juvénile, que nous ne le verrons entre toutes les patineuses participant à une épreuve féminine juvénile et tous les patineurs d’une épreuve masculine juvénile. De plus, bien que les athlètes trans remportent certainement des épreuves auxquelles ils d’inscrivent dans tous les sports, ce qui suscite une grande attention médiatique, ils finissent aussi au milieu et au bas des classements, ce dont on ne parle jamais. Encore plus spécifique au patinage, le système de notation est conçu pour évaluer tous les aspects du patinage.

La politique sur l’inclusion de personnes trans de Patinage Canada se conforme aux pratiques exemplaires pour l’inclusion des personnes trans dans tous les événements relevant de la compétence de Patinage Canada. Le lien ci-dessous vous mènera au document du Centre canadien pour l’éthique dans le sport sur l’inclusion de participants transgenres, produit par des experts de divers domaines, qui appuient la participation au sport en fonction de l’identité de genre choisie d’une personne, conformément aux lignes directrices du développement à long terme de l’athlète, pour les niveaux récréatifs et de développement du sport.

https://cces.ca/sites/default/files/content/docs/pdf/cces-transinclusionpolicyguidance-f.pdf

 Il s’agit d’une grave idée fausse lorsqu’on parle d’inclusion de personnes trans dans le sport. Les gens se préoccupent surtout du fait que les garçons ou les hommes cisgenres déclareront qu’ils sont des filles ou des femmes et « gagneront toutes les compétitions ». Tout d’abord, ceci suppose la problématique de la supériorité athlétique de tous les garçons et les hommes par rapport à toutes les filles et les femmes. Deuxièmement, il n’y a aucun exemple documenté, dans l’histoire du sport d’élite, où cela s’est produit; c’est franchement une préoccupation irrationnelle!

Si un athlète fait part de son intérêt à concourir dans une catégorie qui ne semble pas correspondre à son sexe assigné à la naissance, c’est peut-être sa façon de vouloir amorcer une conversation importante sur son identité de genre. Ne présumez pas qu’il s’agit de « tricherie ». Ayez une conversation ouverte avec les athlètes dans ce scénario. S’il semble que les athlètes veulent en quelque sorte frauder le système, ceci devient alors une question d’entraînement responsable et de participation parentale, pour entamer des conversations sur la participation honnête au sport, ainsi que le respect des personnes trans et de genre non conforme dans notre sport et au-delà.

En vertu de la version actuelle de sa politique sur l’inclusion de personnes trans, Patinage Canada s’engage envers l’inclusion de personnes non conformes au genre. Toutefois, tout comme le sport en général, le patinage au Canada demeure organisé selon la binarité de genre. Autrement dit, les épreuves de patinage restent distinctes en fonction de deux catégories de genres (filles/femmes, garçons/hommes). Les patineurs qui s’identifient en dehors de la binarité de genre sont invités à s’inscrire aux épreuves dans la catégorie de genre qui a le plus de sens pour eux. Patinage Canada continuera à examiner et à mettre en application des façons d’être plus inclusif à cet égard. À ce jour, Patinage Canada a abordé cette question en modifiant les règlements relatifs aux costumes pour les événements nationaux, à tous les niveaux et dans toutes les disciplines, en changeant la définition d’équipes de patinage en couple et de danse pour un patineur et une patineuse ou deux patineurs ou deux patineuses, dans les événements et les compétitions STAR, et en supprimant la distinction entre les filles et les garçons dans les épreuves STAR 1-3.

La politique sur l’inclusion de personnes trans de Patinage Canada énonce que l’organisation « fera tout son possible pour assurer, à toutes les personnes, un accès sûr aux toilettes, aux vestiaires et à d’autres installations, ainsi que leur utilisation, conformément à leur identité ou expression de genre ». Tout d’abord et avant tout, les personnes doivent pouvoir utiliser le vestiaire ou les toilettes qu’elles choisissent, selon sur leur identité ou expression de genre. Si une demande est faite pour un espace séparé, il faut y acquiescer autant que possible. En général, dans la mesure du possible, des vestiaires devraient être fournis et étiquetés comme suit : « Vestiaire des filles/femmes », « Vestiaire des garçons/hommes », « Vestiaire des personnes de tout genre »; l’utilisation de ces termes par eux-mêmes est suffisante (c.-à-d. qu’il n’est pas nécessaire d’inclure des images ou des graphiques). L’organisation, en consultation avec divers experts, créera un document qui fournira diverses options selon l’espace disponible, le type d’événement et autres.

 

Tout d’abord, assurez-vous de vous sentir en sécurité au moment de l’intervention. Deuxièmement, dites poliment à la personne qu’elle utilise un langage discriminatoire que vous et d’autres personnes trouvez offensant. Troisièmement, offrez de renseigner cette personne sur les raisons pour lesquelles le langage qu’elle utilise est problématique et, le cas échéant, suggérez d’autres termes; par exemple, au lieu de dire « c’est tellement gai » dites « c’est ridicule » ou « c’est incroyable ». Vous pouvez aussi suggérer que des ressources sur le site Web de Patinage Canada seraient utiles à la personne afin de mieux se sensibiliser à cet égard.

Toutefois, si des efforts raisonnables d’intervention échouent et si toutes les personnes concernées ne peuvent parvenir à une résolution, tous les rapports d’inconduite doivent être soumis directement, par l’intermédiaire du processus du tiers gestionnaire de cas externe et indépendant. Pour plus de renseignements, veuillez consulter l’Organigramme de signalement d’inconduite.

Toutes les questions peuvent être envoyées par courriel, à [email protected] et elles seront acheminées au personnel approprié du Centre national de service. Vous pouvez aussi composer le 1.888.747.2372 et demander à parler à quelqu’un au sujet de l’inclusion des personnes 2SLGBTQIA+.