Perspective et espoir de Kirsten Moore-Towers et Michael Marinaro en ces temps difficiles
Alors que la saison de patinage la plus incertaine se pointe à l’horizon, Kirsten Moore-Towers et Michael Marinaro ont trouvé une lueur d’espoir pendant ces temps durs.
De retour sur la glace, à présent, pour une saison qui suscite plus de questions que de réponses, en raison de la pandémie mondiale de COVID‑19, les doubles champions canadiens de patinage en couple restent optimistes et sont impatients de reprendre là où ils se trouvaient lorsque la saison 2019-2020 a été brusquement interrompue, en mars.
« Nous sommes de retour sur la glace depuis un certain temps maintenant et nous nous préparons du mieux que nous le puissions », a déclaré Kirsten, à leur lieu d’entraînement à Oakville, en Ontario.
« Nous avons toujours su quels étaient nos objectifs et nous savons que nous sommes capables de les atteindre. Le temps d’arrêt vous donne vraiment une chance de penser et d’évaluer comment vous pouvez vous améliorer. Il est facile de se rappeler pourquoi nous sommes ici et pourquoi nous faisons cela. »
« À l’heure actuelle, nous ne savons pas exactement pour quels événements nous nous entraînons, mais à un moment donné cette occasion se présentera et nous voudrons être prêts à ce moment », a ajouté Michael.
Après la saison 2019-2020, au cours de laquelle ils ont remporté leur deuxième titre national consécutif et ajouté une paire de médailles d’argent sur le circuit du Grand Prix ISU, le tandem se prépare pour une nouvelle saison comme il le ferait normalement.
À l’heure actuelle, l’incertitude est la nouvelle réalité.
« Quelle que soit la situation actuelle, nous devons croire que nous concourrons quelque part », ajoute Kirsten.
« C’est l’état d’esprit que nous adoptons dans notre entraînement quotidien, donc quand une compétition aura lieu, nous serons prêts. Il ne nous reste que quelques années dans notre carrière, alors nous voulons passer notre temps à faire ce que nous aimons. »
« Compte tenu de toute l’incertitude, nous cherchons simplement à progresser un peu chaque jour », signale Michael. « Nous essayons simplement de nous perfectionner ensemble et de nous améliorer. Le temps d’arrêt a juste renforcé que nous devons profiter du processus et confirmé que nous aimons ce que nous faisons. »
Même en ces temps difficiles dans notre monde, Kirsten et Michael préfèrent voir le verre à moitié plein.
Après tout, aussi douloureuse qu’elle puisse être, la perspective est parfois un don.
Il y a près de sept mois, juste après le début de la quarantaine en mars, Michael a appelé sa grand-mère à l’aide de l’appli FaceTime. Charlotte Jones était passionnée de patinage et l’une des plus grandes admiratrices de Michael. Durant l’appel, il a remarqué que sa grand‑mère avait de la difficulté à respirer, mais il n’y a pas porté trop attention.
Ce fut sa dernière conversation avec elle.
Le lendemain, Charlotte Jones a été transportée à l’hôpital et, un jour plus tard, le 31 mars, elle est décédée des complications de la COVID‑19.
Et, juste comme ça, elle est partie.
« C’était inattendu et ce fut une perte énorme pour notre famille », a dit Michael. « Son décès a vraiment mis les choses en perspective. Le sport a pris une place secondaire. Cette situation, au cours des derniers mois, est tellement plus importante que le sport. »
« Ce fut une perte pour Mike et je suis d’accord, ceci a vraiment replacé les choses dans leur contexte », a affirmé Kirsten. « Vous vous rendez compte de ce qui est vraiment important dans la vie. »
« Ce fut une période difficile non seulement pour Mike, mais pour beaucoup de gens, mais c’était bien de voir des gens partager leurs dons et leurs talents à travers le monde. J’ai constaté beaucoup de positivité chez les gens et une collaboration que je n’avais pas vue auparavant. »
Lorsque la quarantaine a commencé, Kirsten et Michael, comme beaucoup d’autres, ont pensé que le hiatus serait de courte durée, peut-être quelques semaines seulement. Au fil du temps, tous deux se sont rendu compte qu’ils devaient s’occuper pendant leur surplus de temps libre.
« J’ai beaucoup enseigné », a soutenu Kirsten, ajoutant qu’elle était reconnaissante que Skate Oakville offre des séances virtuelles pour garder les patineurs actifs, tant mentalement que physiquement. « Je plaisantais que j’étais excitée que la quarantaine prenne fin, afin que je puisse être moins occupée. Cette pause m’a permis de comprendre ce qui me passionne et ce que je suis capable de bien faire. »
Michael a profité de la pause pour passer du temps en plein air avec Dame nature.
« Après avoir été enfermé dans une patinoire depuis les 25 dernières années, j’ai eu la chance de me retrouver à l’extérieur, pendant la quarantaine, et de faire beaucoup de camping et d’activités de plein air que je n’ai pas normalement l’occasion de faire », a-t-il dit.
Michael a aussi appris à jouer au disque-golf.
« Je ne suis pas encore très bon, mais j’essaie de m’améliorer », a-t-il ajouté en riant.
Leur nouvelle perspective leur a permis de se rendre compte qu’ils approchent probablement du crépuscule de leur carrière de compétition. Kirsten et Michael estiment qu’il leur reste encore des choses à accomplir et ils ne veulent pas rater ces moments.
Et, en ces temps sombres, ils ont trouvé un rayon de lumière.
« Nous avons toujours eu une idée claire et concise de qui nous sommes en tant qu’athlètes et en tant qu’équipe », déclare Kirsten. « Quand cela n’est pas pris en compte, vous commencez à penser à ce qui déterminera qui vous êtes en tant qu’athlète, pour compléter qui vous êtes en tant qu’être humain. »
« Nous avons travaillé là-dessus toute notre vie. Mais tout à coup, tout ce à quoi vous avez travaillé n’est pas clair. Cette pause nous a donné tous deux l’occasion d’être des personnes bien équilibrées et de comprendre ce que nous voulons faire quand tout ceci sera terminé. »
Mais pour l’instant, cela peut attendre.
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