Vingt-six ans après son « moment épique », Elvis Stojko retourne à Halifax en tant qu’ambassadeur des athlètes

Photo : Gladys Orozco

Elvis Stojko ne peut croire que tant de temps s’est écoulé.

Il y a plus d’un quart de siècle qu’Elvis s’est présenté aux yeux du monde entier, à Halifax, en Nouvelle-Écosse, et le triple champion du monde se demande où sont passées toutes ces années.

Cette semaine, Elvis retourne dans la pittoresque ville maritime, à titre d’ambassadeur officiel des athlètes pour la 102e édition des Championnats nationaux de patinage Canadian Tire. Dans le cadre de ce rôle, Elvis prononcera des allocutions, participera à des entrevues avec les médias et des activités de marketing sur place et, comme toujours, réservera un peu de temps pour les athlètes participants et sa légion d’admirateurs.

Halifax, la ville hôte des Championnats du monde ISU de patinage artistique de 1990, aura toujours une place spéciale dans le cœur d’Elvis. Jeune homme au visage juvénile, à deux semaines environ de son 18e anniversaire et venant de remporter une médaille d’argent aux Championnats nationaux à Sudbury, en Ontario, Elvis est arrivé en Nouvelle-Écosse prêt pour ses premiers Championnats du monde seniors.

Cette semaine-là, à Halifax, le monde a fait la connaissance d’Elvis Stojko, âgé de 17 ans. Les championnats terminés, Kurt Browning avait mérité son deuxième de trois titres mondiaux consécutifs et Elvis avait obtenu une très respectable neuvième place.

« Halifax – wow, quelle semaine ce fut », s’est exclamé Elvis, en riant. « Une semaine de rêve pour moi, une expérience absolument incroyable. Il n’y a aucun doute que ce fut un tournant décisif de ma carrière. »

« Je ne l’oublierai jamais. C’était à guichets fermés, les partisans faisaient salle comble et ils s’emballaient (pour le programme libre). C’était tout simplement un de ces moments épiques ».

« Je n’oublierai jamais, l’année précédente aux Championnats du monde juniors, j’avais terminé huitième au classement général. Tout à coup, je patinais contre Kurt, Viktor Petrenko et Todd Eldridge – des patineurs que j’avais toujours regardés à la télévision – et j’étais le neuvième meilleur au monde et sixième pour le programme long. C’était assez surréel. Tout a changé très rapidement après Halifax. Les choses n’ont cessé de s’améliorer et je n’ai jamais vraiment regardé en arrière. »

Après avoir quitté Halifax, Elvis a entrepris sa montée progressive vers le sommet du monde du patinage. Aux Championnats du monde de 1991, il est devenu le premier patineur à réussir la combinaison de quadruple-double sauts. L’année suivante, il a remporté sa première médaille mondiale, une médaille de bronze, qui a été suivie d’une médaille d’argent en 1993.

En 1994, Elvis a atteint l’apogée du patinage, remportant son premier de trois titres mondiaux sur une période de quatre ans.

Pour faire bonne mesure, Elvis est également devenu le premier patineur à réussir une combinaison quadruple-triple à la finale de la Série des champions de 1997 à Hamilton, en Ontario.

Outre ses trois titres mondiaux et ses sept couronnes seniors canadiennes, Elvis compte une paire de médailles d’argent olympiques dans son coffret de trophées (1994, 1998).

C’est après sa deuxième médaille d’argent olympique à Nagano, où il a patiné avec une douloureuse blessure à l’aine – qu’Elvis a connu des moments difficiles. Au cours des quelques années suivantes, Elvis admet qu’il a sombré dans une longue période de dépression. Ayant besoin d’une pause, Elvis est allé rendre visite à un ami au Mexique, en 2001.

C’est ce qu’il avait besoin : une chance de se détendre, de s’échapper des impitoyables hivers canadiens et de préserver sa vie privée.

Il a acheté un appartement sur-le-champ.

En 2009, il a rencontré Gladys Orozco, une ancienne championne de patinage artistique mexicaine, durant une compétition de patinage. Un an plus tard, Elvis et Gladys se sont mariés à Las Vegas. Le couple habitait à Ajijic, un superbe village situé à environ une heure de Guadalajara.

Mais finalement, le Canada l’a rappelé.

« Je ne suis jamais vraiment parti », avoue-t-il à propos de son retour au Canada. « Bien sûr, je vivais au Mexique, mais j’ai toujours été un Canadien. Cela n’a jamais changé. »

« Il était temps de rentrer. »

Depuis son arrivée au Canada, Elvis a travaillé avec Patinage Canada, prenant de jeunes patineurs sous son aile et leur offrant de l’entraînement sur glace et de la préparation mentale. Expert en arts martiaux, Elvis a également donné des leçons de kung-fu à ses jeunes élèves.

Elvis Stojko trains young skaters.

Pendant ses courts temps libres, Elvis continue à patiner dans des spectacles alors qu’il poursuit une autre de ses passions : le karting professionnel aux niveaux national et international. Elvis s’est aussi récemment aventuré dans le monde du spectacle de Broadway, jouant le rôle de l’avocat manipulateur dans Billy Flynn in Chicago: The Musical.

Malgré son horaire chargé, Elvis souhaite redonner à un sport qui lui a tant donné.

Pendant qu’il gravissait les rangs lorsqu’il était jeune, Elvis soutient qu’il s’adressait souvent au champion du monde de 1987 et deux fois médaillé d’argent olympique, Brian Orser, pour obtenir des conseils.

Elvis n’a jamais oublié que Brian semblait toujours trouver du temps pour lui et il a l’intention de « donner au suivant ».

« Si je peux aider à les guider et les diriger dans la bonne voie et leur enseigner certaines choses que j’ai apprises, voilà en fait de quoi il s’agit. Redonner quelque chose. »

« J’ai eu la chance de compter d’autres personnes que je pouvais consulter, des personnes comme Brian, qui étaient occupées avec leurs propres carrières, mais prenaient toujours le temps d’aider », a ajouté Elvis.

« Les jeunes d’aujourd’hui auront leurs propres obstacles. Il peut s’agir d’un processus intimidant. Vous vous souciez de ce que pensent les gens, vous voulez plaire à tous. »

« Si je peux aider à les guider et les diriger dans la bonne voie et leur enseigner certaines choses que j’ai apprises, voilà en fait de quoi il s’agit. Redonner quelque chose. »

Et, alors qu’Elvis se prépare à arriver à Halifax pour jouer son rôle d’ambassadeur des athlètes, les souvenirs de 1990 referont sûrement surface.

Ce qu’il conseille à ceux qui concourent cette semaine aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire?

« Ça fait un peu cliché, mais simplement de profiter du moment », déclare Elvis.

« Ces jeunes sont les meilleurs au Canada. Ils sont ici pour une raison. Quelques-uns d’entre eux vivront une semaine magique, d’autres pas. Pour beaucoup de ces jeunes, cette semaine sera une expérience d’apprentissage. Vous apprenez, vous vous adaptez et vous revenez plus fort. »

« Il suffit de faire de son mieux. C’est votre chance. Ne négligez rien. »

Et qui sait. Peut-être quelques patineurs quitteront Halifax avec leurs propres souvenirs.

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