Un entraîneur de patinage trouve après 25 ans des souvenirs de patinage perdus

Les albums de photos documentent la vie.

Pour le danseur sur glace Bryon Topping, membre avec Lynn Matthews de l’équipe des championnats du monde de 1965, ces photos racontent l’histoire d’un jeune patineur de Swift Current, en Saskatchewan, de ses intérêts et de ses réalisations. Malheureusement, il y a environ 25 ans, ses albums sont disparus.

« Après le décès de ma mère, je suis retourné chez moi pour l’enterrement et durant mon séjour, j’ai emballé deux boîtes de souvenirs que j’ai envoyées à la maison, à Ottawa, par autobus. Seulement l’une d’elles s’est rendue. »

Elle avait disparu… ainsi que des photos irremplaçables documentant la brillante carrière au patinage d’une personne, dont la philosophie de patinage pour la vie n’était ni prévue ni attendue.

« Je me suis cassé la jambe quand j’étais en 3e année et j’ai passé plus de huit mois dans le plâtre », se souvient Bryon. « On m’a dit que je ne pouvais participer à des sports de contact et toute autre cassure pourrait entraîner la perte de ma jambe. »

Habitant dans une région rurale de Saskatchewan, peu de choix s’offraient en matière de réadaptation et, ainsi, sa famille a décidé de l’inscrire à un cours de patinage au Club de patinage de Swift Current.

« Pour moi, le patinage était tout d’abord une thérapie », admet Bryon.Young Bryan Topping

En fait, Bryon a non seulement obtenu l’exercice de rééducation dont il avait besoin, mais il a également découvert une fascination pour le sport et a rapidement réussi ses tests préliminaires. Bien que la famille de Bryon souhaite continuer à encourager son intérêt inattendu et ses habiletés, elle savait qu’elle devait prendre quelques difficiles décisions si Bryon choisissait le parcours de compétition. Sans glace artificielle à Swift Current, à l’époque, la famille s’est tournée à 150 milles vers l’est, au Wascana Winter Club, à Regina.

Le père de Bryon, Bert, travaillait pour le chemin de fer, ce qui donnait droit à Bryon à une carte‑voyage. « Tous les samedis matin, je me levais à 4 h 30 pour prendre le train à 5 h 30 et arriver à Regina à 9 h pour patiner toute la fin de semaine et rentrer chez moi le dimanche soir. »

Bryon se souvient aussi de sa première compétition à Regina au milieu des années 50. « C’était une épreuve de danse bronze avec ma première partenaire Sandra Mitchell. Concourir et regarder des patineurs de longue date, comme Alma English et Herb Larson, président de l’ACPA (1953-1955), fut une expérience formidable. Après ça, j’étais mordu! »

Bien que la passion de Bryon pour le patinage se développe, il apprenait aussi d’autres leçons qui n’étaient pas aussi positives. « À l’époque, une petite ville en Saskatchewan n’était pas un endroit pour un patineur masculin. Je me suis fait harceler, intimider et tabasser. À l’école, j’ai même demandé de l’aide supplémentaire à un professeur pour que je puisse participer à une compétition. Il a refusé. »

Malgré les défis, la motivation de Bryon s’est accrue. Il a étudié le patinage, rêvé des possibilités et regardé les meilleurs athlètes, décidant qu’un jour il serait l’un d’entre eux. Avec l’appui de ses parents et de ses grands-parents, il a poursuivi son entraînement. Bryon a parcouru le pays à la recherche d’une formation de niveau élevé jusqu’à ce qu’il arrive finalement à Toronto, avec l’entraîneur Dick Rimmer.

« C’est à ce moment que j’ai fait équipe avec Lynn », se souvient Bryon.

L’équipe de danse s’entendait bien et comme les albums de photos perdus de Bryon l’auraient montré, l’équipe a connu plusieurs années de succès sur le circuit de compétition, qui ont abouti à une 11e place aux championnats du monde de 1965. Après la dissolution du partenariat, Bryon a décidé de devenir professionnel pour enseigner à Regina.

Il s’est vite rendu compte que son style d’enseignement ne correspondait pas à toutes les situations. « J’ai dû m’adapter! » dit-il. « Heureusement, mon sens de l’observation est l’un de mes plus grands talents, ce qui m’a aidé à voir la nature des erreurs et d’ensuite travailler à y remédier. »

Et, c’est ce qu’il a fait, comptant les succès de nombreux élèves en Saskatchewan et ensuite en Ontario, lorsqu’il a déménagé à Stratford et a commencé à élargir son expérience de patinage.

« C’est à Stratford qu’on m’a demandé d’aider avec le patinage intensif ».

En tant qu’amateur avide de hockey, Bryon avait souvent observé que la plupart des joueurs de hockey ne connaissaient pas la base et n’avaient aucune idée comment utiliser la lame, les points d’équilibre et la posture. Par conséquent, il a commencé à concevoir des exercices de hockey qui permettraient de perfectionner les habiletés fondamentales de patinage. Ces exercices sont devenus populaires… et vite!

Il se souvient aussi comment les joueurs suivant son cours ricanaient quand il se présentait sur la glace chaussé de patins de patinage artistique. « Après leur avoir donné quelques minutes pour s’échauffer, je donnais un coup de sifflet et leur ordonnais de s’agenouiller sur un genou ». Je leur disais alors de regarder mes pieds. « C’est ce que je porte, habituez-vous! »

Ses cours commençaient par des exercices de base sur les démarrages rapides, l’équilibre, sur quelle partie de la lame se tenir et quoi faire avec leurs orteils, au nombre des importantes techniques. « Ce ne fut pas long avant qu’ils se rendent compte que je n’allais pas leur enseigner le triple Lutz. Ce que j’allais leur apprendre, c’était la façon d’être de meilleurs patineurs. »

Après avoir déménagé à Ottawa, Bryon s’est installé au Club de patinage de Gloucester et a continué à affiner sa philosophie de l’entraînement pour améliorer chaque patineur.

« J’ai été contacté par un joueur de hockey qui devait faire un essai avec les Maple Leafs de Toronto et m’a demandé si je travaillerais avec lui. J’ai accepté, mais je me suis rapidement aperçu qu’il n’y avait pas beaucoup que je pouvais faire en une seule séance d’entraînement. »

L’année suivante, le joueur est revenu. « Je lui ai dit que s’il voulait mon aide, il devrait suivre mon cours de trois semaines pendant l’été. Ce cours comptait en majorité de bons joueurs juniors A et il serait obligé de travailler dur pour arriver à les suivre… il a accepté. Au bout de trois semaines, il était un patineur différent. Il avait appris à virer avec puissance dans les deux sens, arrêter sur toutes les carres, patiner en arrière avec puissance; tous les mouvements importants. Il est allé au camp d’essai des Leafs et en raison de son dur travail, il a connu de nombreuses années de succès comme joueur professionnel de la LNH. »

Cette expérience… et d’autres semblables… ont donné à Bryon beaucoup de satisfaction. « C’était la même chose lorsque j’étais entraîneur de patinage intensif de l’équipe Colts junior A de Cornwall pendant trois ans. C’était toujours agréable de les entendre m’appeler « monsieur l’entraîneur ». »

Bien qu’il ait continué à enseigner le patinage intensif jusqu’il y a environ 10 ans, ces jours-ci il passe son temps à la patinoire à regarder son petit-fils jouer au hockey. « Mes genoux me lâchaient, donc j’ai accroché mes patins. »

Bryon Topping

Et, encore… après toute une vie immergée dans tous les aspects du patinage, Bryon était toujours intrigué par le mystère des albums de photos manquants après 25 ans. Puis, un jour, sur sa page Facebook sont soudainement apparus des détails d’un article récemment publié dans le journal local de Swift Current, le Prairie Reporter, racontant comment Leon Echert avait acheté une boîte de souvenirs et de photos à une vente-débarras. Se rendant compte que ces souvenirs et photos pourraient être importants, il a commencé à chercher leur propriétaire.

« Je suis très reconnaissant à M. Eckert de les avoir trouvés et de me les avoir retournés », dit Bryon. « Et, merci à mes amis sur Facebook de nous avoir connectés. Les photos de Lynn et moi sont très spéciales, les seules prises avant notre départ pour les championnats du monde. »

Enfin… au moins une partie du mystère a été résolue.

Bryon sourit en ajoutant : « J’ai un emblème canadien que je porte avec fierté. Je suis aussi fier du fait que j’étais membre de la première équipe de patinage à représenter le Canada avec le nouveau drapeau canadien. »

Et, maintenant, il a les photos pour le prouver!

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