D’un saut à l’autre, Gabby Daleman vise les plus hauts sommets
Jetez un coup d’œil au compte twitter de Gabby Daleman et l’inspiration qui s’y trouve vous coupera le souffle.
Le fil de tous ces gazouillis est facile à déchiffrer.
« Le plus grand plaisir dans la vie est d’accomplir ce que les gens disent que vous ne pouvez pas faire », dit-elle dans l’un d’entre eux.
« Dites-moi que je ne peux pas, puis regardez-moi travailler deux fois plus dur pour vous prouver le contraire. #WatchMe », dit un autre.
Et ceci : « Aucun ascenseur ne mène au succès. Vous devez prendre l’escalier. »
Il en a toujours été ainsi pour la patineuse âgée de 16 ans qui s’entraîne à Richmond Hill, en Ontario. Elle ne laissera rien lui mettre des bâtons dans les roues.
Une fracture de stress au pied droit, la saison dernière, a entravé ses efforts aux Jeux olympiques (elle s’est classée en 17e place). Et, alors qu’elle se préparait à participer à la compétition Thornhill Summer Skate, Gabby a contracté une angine streptococcique. Sa gorge engourdie, elle a exécuté son programme court sur la musique de Quatre Saisons de Vivaldi – vêtue d’une robe blanche bordée de dentelle et a réussi un triple saut de boucle piquée-triple saut de boucle piquée et un triple flip. Elle exécutera le triple Lutz-triple saut de boucle piquée durant le reste de la saison. Elle a signalé qu’elle avait atténué sa combinaison parce qu’elle voulait se concentrer sur la note des composantes à Thornhill. Elle travaille également à un triple Salchow-triple saut de boucle piquée.
Le programme long, pour lequel sa capacité de respirer était plus importante, a été plus difficile. Patinant au son de la musique vocale Aranjuez, elle a obtenu 103,36 points.
Peu importe qu’elle ait raté un saut, roulé et viré vers l’extérieur pour d’autres. Elle portait des chaussures de patins dont la durée utile s’achevait. La façon dont Gabby s’entraîne, elle les use en un rien de temps. Il semble qu’il n’y ait pas de chaussures pour femmes au monde qui puissent résister à sa farouche détermination de réussir.
Gabby a admis qu’elle avait brisé les chaussures de patins qu’elle portait à Thornhill, le lundi précédant la compétition. Elle doit en obtenir une nouvelle paire et elle se procurera une deuxième paire en septembre, qui sera en effet très différente. Les chaussures seront faites sur mesure pour elle, en Italie, et fabriquées à partir d’un modèle plus robuste pour hommes. Lorsqu’elle obtiendra ces patins, ce sera la première fois qu’elle possédera deux paires à la fois. Elle ne court aucun risque. Elle aura un mois pour s’y habituer avant les Internationaux classiques d’automne de Patinage Canada, qui auront lieu à la mi-octobre, à Barrie, en Ontario.
Après tout, elle affirme mettre audacieusement le cap sur la victoire aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire, cette année, et elle travaille à l’exécution d’un triple Axel.
Cet été, Gabby a déjà usé trois paires de patins. Peu après ses exploits internationaux, le printemps dernier, le talon s’est détaché de l’une de ses chaussures. Celles qu’elle portait à Thornhill n’avaient été utilisées que pendant environ sept semaines.
« Ce n’est jamais arrivé auparavant », a-t-elle affirmé. « C’est simplement parce que j’ai travaillé à mes sauts et ma vitesse ainsi qu’au triple Axel, donc plus de sauts et des sauts plus élevés. Il faut juste plus de rembourrage sur les patins. »
Elle soutient qu’elle s’entraîne aux triples Axels environ une heure par jour – pendant environ 20 minutes par séance. Elle a réussi ce saut dans le passé, mais maintenant elle peut en réussir 9 ou 10 sur 10 tentatives, à l’aide d’un harnais. Actuellement, elle triche la réception par environ un quart ou une demi-rotation sur la glace. « C’est vraiment bien, parce que nous n’avons commencé qu’il y a environ deux semaines », a-t-elle mentionné, à Thornhill.
Le saut, rare pour les femmes, fera partie de son programme cette saison, dit-elle. Seulement cinq femmes dans l’histoire ont réussi le saut en compétition : Midori Ito, Tonya Harding, Yukari Nakano, Ludmila Nelidina et Mao Asada. Au cours de la dernière décennie, Mao a été la seule à tenter le saut difficile.
De nouveau, Gabby s’est tournée vers Lori Nichol pour trouver des moyens d’obtenir des juges autant de notes pour les composantes que possible. Gabby aime beaucoup son programme libre sur la musique d’Aranjuez. La musique vocale ne la distrait pas; elle la transporte.
« Ce que j’aime, ce sont les paroles », a déclaré Gabby. « J’ai vraiment l’impression que je peux faire ce programme, comme un programme de spectacle. Je m’amuse. »
« C’est une histoire d’amour et je l’aime parce que la musique ne va pas plus vite, elle devient juste plus intense, donc elle repousse vraiment mes limites ».
Aranjuez est une petite ville en Espagne, où Joaquin Rodrigo a écrit la musique pour la chanson de renommée mondiale en 1939. Les amateurs de patinage artistique ont entendu la magnifique musique envoûtante plusieurs fois, mais pas les paroles exquises. Elle commence comme ceci : « Mon amour, sur l’eau des fontaines, mon amour/Ou le vent les amènent, mon amour/Le soir tombé, qu’on voit flotter/Des pétales de roses. » Et de là, elle devient plus mélancolique.
Aussi belle que soit la musique, Gabby va travailler très fort tout au long de ce programme. Au lieu d’inclure trois sauts dans la seconde moitié, comme l’an dernier, elle en mettra cinq. (Pas étonnant qu’elle ait eu de la difficulté à respirer à Thornhill). Elle estime qu’elle n’était prête qu’à 70 pour cent à Skate Detroit et à 85 pour cent à Thornhill. Ceci l’encourage; elle s’améliore.
Les Canadiens ne verront pas Gabby aux Internationaux Patinage Canada, à Kelowna, en Colombie‑Britannique, cette saison. Après les Internationaux classiques d’automne, elle se préparera en vue de la Coupe de Chine et du Trophée NHK.
Elle amorce cette saison, ayant tellement appris de sa dramatique saison olympique (elle porte encore sa veste d’équipe). « Il nous suffit d’établir nos buts et de ne pas trop nous attendre de nous‑mêmes », dit-elle. « Nous sommes tous des êtres humains et il faut avoir du plaisir avec notre patinage. Montrez simplement aux gens ce que vous faites chaque jour et combien vous aimez le sport. »
Aux Championnats du monde, elle souffrait de syndromes de stress tibial aux deux jambes et de la fracture de stress. Elle y est allée doucement et a pris le temps de profiter de sa participation. Ceci a semblé fonctionner. Elle a terminé en 13e.place. « J’ai juste essayé de me détendre et d’avoir plus de plaisir, sans m’inquiéter de quoi que ce soit », a-t-elle signalé. Il semble que ce fut une bonne stratégie.
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