Seulement âgée de 11 ans, Alison Schumacher relève toujours les défis

De ses yeux bruns, Alison Schumacher vous regarde d’un air sérieux et avec maturité, malgré qu’elle ne soit âgée que de 11 ans, la plus jeune athlète au Camp de développement de Patinage Canada pour les patineurs en simple, à Markham, en Ontario.

Vêtue d’un chandail pourpre royal, elle absorbe tout et persévère, écoutant attentivement l’entraîneur Lee Barkell, qui donne des conseils techniques sur les sauts. Elle est prête à relever le défi, comme toujours.

Son entraîneure est Jennifer Jackson, du Club de patinage Riverside, à Windsor, en Ontario depuis presque le début. La première fois qu’elle a vue Alison, la fillette de cinq ans portait des patins moulés et un casque. Voilà où l’histoire a commencé.

Depuis, Alison s’est rapidement épanouie. « Elle est très dévouée et toujours présente à la patinoire. Elle a manifestement une passion pour le patinage », a affirmé Jennifer Jackson, entraîneure depuis 27 ans. « Elle a des fibres musculaires à contraction rapide et beaucoup de potentiel en ce qui concerne le talent, mais son plus grand atout est son éthique du travail. »

Vous voyez, Alison est motivée, même à ce jeune âge. Elle est très ouverte à l’entraînement. Elle est intelligente et écoute tout ce que son entraîneure lui dit. Jennifer n’a pas à lui répéter deux fois. « Elle a toujours été comme ça », signale Jennifer. « Elle a toujours été capable de se concentrer, d’écouter et d’accomplir sa tâche. »

Lorsqu’elle était petite, Alison concourait avec des filles de son âge. Mais, elle a commencé à progresser et Jennifer a cru qu’il serait préférable de lui permettre de grimper les rangs. « Il ne vaut pas la peine de rester au même niveau », a-t-elle dit. Il y a environ deux ans, lorsqu’Alison avait neuf ans, elle a commencé à concourir contre des filles qui étaient âgées de 15 et 16 ans – et qui exécutaient des triples sauts.

Cette année-là, Jennifer a inscrit Alison à une compétition internationale, Skate Detroit, aux États-Unis. Étant donné que le club compte peut-être un patineur par année qui participe aux championnats nationaux, Jennifer sait qu’elle doit inciter ses patineurs à en voir d’autres concourir. « Ce serait bien qu’elle puisse voir ce qu’elle doit faire si elle est sérieuse à ce sujet », a ajouté Jennifer. Elle a donc inscrit Alison à une épreuve novice, bien que ceci soit à un niveau supérieur au sien.

Même Jennifer a été surprise lorsqu’Alison a terminé quatrième, ratant de justesse le podium. « Elle a toujours été comme ça », affirme l’entraîneure. « On lui donne un défi et elle le relève. »

Le prochain but d’Alison était de maîtriser le double Axel à l’âge de 10 ans. La compétition Défi – où Alison devait concourir à l’échelon national en tant que patineuse pré-novice – s’est déroulée une semaine et demie après son 10e anniversaire. Elle a finalement réussi ce double Axel lorsqu’elle a eu 10 ans et l’a exécuté aux championnats. Elle a remporté la médaille de bronze.

Puis, Alison s’est attaquée aux triples sauts. Elle a maîtrisé son premier triple – un triple saut de boucle, par-dessus tout – l’automne dernier. Étant donné qu’elle aime beaucoup le saut de carre, elle compte aussi un triple Salchow dans son arsenal. Jennifer lui a conseillé d’essayer les deux triples sauts au Défi Patinage Canada, avant de concourir au niveau novice aux Championnats nationaux de patinage Canadian Tire, en janvier dernier, à Ottawa.

Alison a admis être nerveuse lorsqu’elle a concouru à ses premiers championnats canadiens. Compte tenu de cette pression, Alison a terminé quinzième dans le programme court, mais elle s’est ressaisie et a fini en septième place en style libre, obtenant des niveaux quatre pour les trois pirouettes. Ceci lui a donné une 11e place au classement général chez les femmes novices, une épreuve qui comptait beaucoup de talent.

« J’étais un peu nerveuse de me trouver avec des filles plus âgées », a-t-elle avoué, de sa petite voix. « Et, elles se trouvaient probablement dans cette catégorie depuis plus longtemps que moi et comptaient ainsi plus d’expérience. »

Les sauts de carre semblent être ce qu’elle préfère jusqu’à présent. Elle aime aussi le triple Salchow. Mais, à présent, elle travaille au triple saut de boucle piquée et même au triple flip – et parfois au triple Lutz.

Élève de sixième année à Windsor, Alison a regardé les Jeux olympiques de Sotchi et trouvé quelqu’un à admirer : Julia Lipnitskaia, la jeune Russe qui, à l’âge de 15 ans, est devenue l’une des étoiles des Jeux, grâce à ses exquises pirouettes et sa charmante chorégraphie. Qu’est-ce qu’Alison aime à propos d’elle? « Sa cohérence », affirme la petite patineuse.

Est-ce qu’elle aspire aux Jeux olympiques? « Je ne suis pas vraiment certaine », dit-elle. « J’aime le patinage en général. J’aime la compétition et la pression et j’aime voir mes amies lorsque je participe aux compétitions. »

À l’école, Alison a la bosse des maths.

Durant le camp, Alison a écouté les conseils de certains des meilleurs entraîneurs. « Les entraîneurs ont différentes stratégies et ils sont tous bons, c’est quelque chose de nouveau et je crois que c’est très utile », a-t-elle ajouté.

Jennifer, aussi, a profité du camp de développement. « C’est toujours bon d’écouter ce que les gens ont à dire », a-t-elle fait observer. « On peut en tirer ce qu’on veut ». Elle aime Joanne McLeod, parce qu’elle prend des patineurs au niveau de la base et les développe. « Elle s’occupe de nombreux niveaux », a mentionné Jennifer.

Jennifer a aussi trouvé utile d’entendre les conseils et les trucs que les entraîneurs de longue date ont donnés aux jeunes patineurs. « Ainsi je n’ai pas une patineuse de 11 ans qui revient à la patinoire et essaie de me traduire ce qu’elle entendue », a dit Jennifer. Elle aime aussi voir comment ses patineurs se mesurent aux autres, simplement sur le plan de l’éthique de travail. « Nous pensons toujours qu’ils travaillent vraiment dur ici et nous faisons tout », dit-elle. « C’est bien de voir que nous sommes sur la bonne voie. »

En ce qui concerne Alison, les possibilités sont illimitées pour elle, si elle reste en bonne santé et continue à ressentir la passion, soutient Jennifer. « Elle est encore en phase d’apprentissage. Chaque semaine, elle améliore toujours quelque chose. »

« Je ne pense pas qu’il y a beaucoup de limites », a précisé Jennifer.

Beverley Smith

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