Profil d’olympiens : Meagan Duhamel et Eric Radford

Meagan Duhamel et Eric Radford se connaissaient longtemps avant de commencer à patiner ensemble. Ils ont tous deux grandi dans de petites communautés du Nord, Meagan à Lively, en Ontario, (population de 7 000 habitants) et Eric à Balmertown, en Ontario, (population de 1 000 habitants), dernière ville que dessert le train dans le Nord de l’Ontario.

« À côté de Balmertown, Lively ressemble à New York », plaisantait Meagan. Ils n’ont jamais pensé qu’ils seraient partenaires. Eric est grand et mince avec des lignes classiques, tandis que Meagan est petite et musclée, de style athlétique. « Si j’avais eu à penser à quelqu’un avec qui patiner, a-t-elle dit, je n’aurais jamais pensé à Eric parce que nous sommes tellement différents. »

Tous deux patinaient à Montréal et lorsque l’ancien partenaire de Meagan, Craig Buntin, s’est retiré, il leur a suggéré d’essayer de patiner ensemble. Chose étrange, Meagan n’avait aucunement l’intention de continuer à patiner après une décevante saison durant laquelle Craig et elle avaient raté une place aux Jeux olympiques 2010.

« Cette année-là fut un vrai cauchemar », a déclaré Meagan. « Pendant un an et demi, j’ai souffert d’une fracture de stress et d’un renflement de disque dans le dos. J’avais subi des lésions aux nerfs de ma jambe. Et, avec le stress des Jeux olympiques et tout, je ne voulais simplement jamais revivre de pareils moments. » Elle a pris huit semaines de congé à la fin de la saison et a fini par se réveiller chaque matin sans aucune douleur. Elle a redécouvert la joie de patiner.

Dans l’intervalle, en raison d’une carrière décourageante en patinage en couple, Eric avait voyagé dans le monde entier pour essayer de trouver sa voie, s’entraînant même pendant un certain temps avec Ingo Steuer. « Il me semble avoir attendu un bout de temps pour me rendre au niveau que j’estimais pouvoir atteindre », a-t-il dit. Avec Meagan, il se trouvait finalement là où il voulait être : aspirant à une médaille sur la scène mondiale, non simplement un concurrent. « Ce fut un gros et excitant changement pour moi », a-t-il affirmé. « Ceci a complètement changé ma perspective du patinage. »

Ils avaient des doutes au début. Après leur premier essai, ils étaient sceptiques. L’entraîneur Richard Gauthier leur a demandé de poursuivre leur essai pendant une semaine et les a assurés que tout irait bien. En moins d’une semaine, ils ont constaté que tout était tellement facile.

Pour Meagan, c’était plaisant. « Lorsque je fermais les yeux et que je rêvais de patinage, j’imaginais pouvoir patiner librement, non avec lourdeur, mais légèreté », a-t-elle affirmé. « La façon dont nous patinons, c’est ce que j’ai toujours rêvé de faire. »

Meagan et Eric ont fait équipe pour se rendre aux Jeux olympiques de Sotchi, mais en cours de route, ils sont devenus de triples champions canadiens et des médaillés de bronze des Championnats du monde, surveillant toujours de près les points, à titre d’indicateurs des mesures qu’ils doivent prendre pour atteindre le haut des classements. Lorsqu’elle était faible, il était fort et vice versa. Ils comblaient les lacunes de l’un l’autre et « se sont rejoints au beau milieu », a signalé Meagan. Il aime la musique alors qu’elle est une praticienne accréditée de médecine holistique et une végétalienne.

Ayant toujours été de forts patineurs en simple, ils ont accédé à la scène internationale avec certains des trucs les plus difficiles de la discipline. Meagan a été la première patineuse à réussir un triple Lutz lancé avec un partenaire antérieur et Eric et elle l’ont aussi adopté. C’est encore rare. Aucun autre patineur ne tente de triples Lutz côte à côte. Cette habileté les a menés loin, puis ils ont commencé à suivre des cours de théâtre pour exprimer leur relation sur la glace.

Ils ont connu leur part de difficultés. Eric a trouvé surréel de battre les champions du monde à quatre reprises, Aliona Savchenko et Robin Szolkowy, d’Allemagne, pour la première fois dans le programme court aux Championnats du monde 2013, tout particulièrement parce qu’ils s’étaient une fois entraînés avec eux et les admiraient. Puis, les Canadiens ont vaincu de justesse les Allemands pour la note technique dans le programme long. Mais, d’autres avaient fait sensation pour aspirer à une médaille, notamment les Russes Tatiana Volosozhar et Maxim Trankov, dont chaque mouvement est grand, spectaculaire et obtient un pointage de l’exécution maximum.

Meagan et Eric ont aussi fait face à de coriaces adversaires au niveau national, c’est-à-dire Kirsten Moore-Towers et Dylan Moscovitch, qui les ont battus dans le programme long aux Championnats des quatre continents l’an dernier et ont en fait obtenu une note technique plus élevée que leurs compatriotes canadiens dans le programme long aux Championnats du monde.

Au cours des deux dernières années, Meagan et Eric ont été tenus de battre des records canadiens de Kirsten et Dylan pour gagner leurs titres canadiens. Ils ont présenté deux programmes exceptionnels cette année, le programme court sur le morceau de musique intitulé Tribute, créé par Eric lui-même en l’honneur de Paul Wirtz, l’un de ses entraîneurs qui est décédé il y a quelques années, et leur charmant programme long Alice au pays des merveilles. Ils ont terminé les deux programmes avec beaucoup d’émotion – leurs meilleurs efforts de la saison. Ils ont tendance à faire de leur mieux aux Championnats nationaux, non en début de saison.

« Je pense que c’est le meilleur programme long que nous n’ayons jamais exécuté », a soutenu Meagan. Ces efforts ont été tout particulièrement gratifiants après un difficile début de saison. Meagan et Eric étaient en première place après le programme court aux Internationaux Patinage Canada, à Saint John, N.-B., puis ont été décontenancés de terminer au troisième rang après avoir commis plusieurs erreurs et d’obtenir une ovation pour leur programme long. Leur Grand Prix en France contenait aussi des erreurs, mais ils ont gagné la médaille d’or et se sont rendus à la finale du Grand Prix, ce qui n’a pas eu les résultats escomptés. Ils ont terminé cinquièmes dans le programme court et sixièmes dans le long.

« Réussir au patinage, c’est un peu comme un casse-tête », a fait remarquer Meagan, dans le passé. « S’il nous manque un morceau, nous avons néanmoins un excellent personnel d’entraînement, une excellente chorégraphie et l’un l’autre. Je crois que tous les morceaux finiront par s’emboîter. »

Vous voulez en savoir davantage sur les patineurs artistiques qui concourront aux Jeux olympiques 2014, à Sotchi? Procurez-vous le nouveau livre de Beverley Smith intitulé SKATING TO SOCHI! Vous y trouverez les profils des 40 meilleurs athlètes et équipes avec des photos en couleur! Commandez-le en ligne : Amazon.com, Lulu.com (livre électronique) ou iTunes (livre électronique).

Beverley Smith

0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *